[NDLA : Cet article (de blog, donc aussi d’opinion) et son auteur ne prétendent ni à l’objectivité ni à l’exhaustivité. Il s’agit d’une recherche anglée qui laisse délibérément de coté la majeure partie de l’histoire pontificale, et met volontairement l’accent (avec un plaisir coupable mais assumé) sur les aspects les plus sombres de la papauté. Inutile donc, que les papophiles outrés en appellent à la fatwa dans les commentaires. Le vrai débat lui, reste évidemment souhaitable et bienvenu ]
Voici bientôt 5 ans que le Cardinal Ratzinger a troqué la mitre contre la tiare. On s’étonne encore de constater que le pape n’est pas là pour être un gars sympa. Benoît XVI, pape clivant s’il en est, déchaîne les passions et réveille les vielles plaies avec notamment, sa lubie de béatification de Pie XII. La bouille ronde et sympathique de Carol Wojtyla, les pistes de ski et les morceaux de « dance-musique » œcuménique, nous ont fait oublier trop vite cette dure réalité. Et pourtant à bien y regarder, même Jean Paul II avait la dent dure, n’hésitant pas à mortifier ses chairs à coups de ceinturon. Le pape est, et a toujours été, un homme politique presque comme les autres. Il n’est pas gratuitement sympathique bien qu’il joue parfois les philanthropes, il défend des intérêts, particulièrement les siens et ceux de ses partisans, les fidèles de l’église romaine. Comme tous les occupants du Vatican l’ont toujours fait par ailleurs. Pie XII comme Benoît XVI sont à ce titre de doux agneaux. Bon nombre de personnages biens moins recommandables que les deux pontifes, ont prêché par le passé sur l’autel de Saint Pierre de Rome…
Un rapide plongeon dans un ouvrage d’histoire religieuse permet de comprendre que les « saint pères » qui furent vraiment de « saints hommes » ne sont pas la norme au Vatican. On trouve de tout dans les biographies des maîtres du “Saint siège” : assassins, violeurs, pédophiles, usurpateurs, conquérants sanguinaires, sadiques, débauchés de toutes sortes, charlatans, sorciers, inquisiteurs… Voici une sélection des plus valeureux représentants de l’autorité chrétienne à Rome.
Les Psychopapes
Alexandre VI, un Borgia, champion toutes catégories… What else ? Canoniser Alexandre IV, voilà qui serait un vrai challenge pour Ratzinger. Le règne pontifical de l’espagnol Rodrigo Borgia (1431-1503), et le détail de ses turpitudes nous est connu grâce au témoignage du prélat strasbourgeois Jean Burchard. Ce dernier tînt un journal rigoureux des légendaires orgies. Père d’au moins 6 enfants (dont Joan, César, Lucrèce et Geoffroy Borgia) Alexandre IV fut accusé par l’historien florentin Francesco Guicciardini d’avoir piégé, (violé ?) et assassiné le jeune capitaine Astorre Manfredi. On dit aussi de lui qu’il fit fortune en vendant à prix d’or les charges d’évêque. En assassinant les acheteurs, il pouvait revendre la pourpre ensuite. Ces excès légendaires conduisirent à la révolte du moine Savonarole à Florence, torturé puis exécuté en 1498. La débauche permanente de la cour papale aurait atteint son paroxysme le 31 octobre 1501. Burchard rapporte une compétition lubrique réunissant 50 prostituées nues, les enfants Borgia devant arbitrer les prouesses viriles des compétiteurs, pour le bon plaisir de leur saint père. De nombreuses notes diplomatiques viennent confirmer la véracité de l’événement. On raconte même du pape Borgia qu’il conclut un pacte avec le démon.
Urbain VI, “le paranoïd’pope”. Elu en 1377 et adepte de la torture, autoritaire, mal aimé et despotique, on dit de lui qu’il avait pris l’habitude de faire torturer atrocement et disparaitre ses futurs successeurs. Obsédé par les complots, porté sur la bouteille et considéré comme fou, il fut à l’origine du schisme qui déboucha sur l’établissement de la papauté d’Avignon. Il mourut isolé en 1389.
Sixte V, “full-metal Saint-Pierre”. Sixte Quint, farouche dalmate, fut inquisiteur de formation. Il fit ses preuves à Venise puis en Espagne, avant de succéder à Grégoire XIII en 1585, jusqu’ à sa mort en 1590. Il manifesta un sens constant de la rigueur, animé par une volonté un peu trop prononcée de redorer l’image déplorable de la papauté. Il agrémenta ses terres d’innombrables piques garnies de têtes tranchées, et instaura la peine de mort pour presque tous les crimes délits : le vol, le parjure, l’avortement, l’adultère, l’inceste, le proxénétisme ou encore la sodomie… Parallèlement, il couvrit de faveurs suspectes son neveu Alessandro, ordonné cardinal à l’âge de 15 ans seulement. On lui doit cependant la construction de la chapelle Sixtine, ce qui l’exclut de la catégorie suivante : les papes les plus nuisibles à la pensée humaine.
Les papes obscurs-autistes
La papauté a ses robes tachées du sang de nombreux penseurs visionnaires, parmi les plus grands qu’ait engendré l’occident. Le Saint-Siège fut régulièrement tout au long des siècles le lieu de l’inertie et de la censure.
Paul III, leur père à tous . En dépit de ses habitudes sexuelles qui le conduisaient souvent dans la couche de jeunes garçons, il fut père de quatre enfants, et même un grand père attentionné. Paul III est parvenu en 15 ans d’un rigide pontificat (1534-1549), à stimuler le développement d’un l’obscurantisme catholique qui accompagnera les guerres de religions, l’épanouissement de l’inquisition, et les conquêtes d’évangélisation. On lui doit la fondation de l’ordre des jésuites mais aussi l’instauration de l’Index ou encore le déploiement de la contre réforme. Il eut tout de même le mérite de condamner fermement l’esclavage et d’avoir protégé Michel-Ange. Son intransigeance, fort impopulaire, conduisit la population romaine à jeter sa statue dans le Tibre après sa mort.
Clément VIII, pas saint mais presque. Il avait tout du pape modèle. Élu dans un souci d’équilibre pour sa personnalité pondérée, on lui reconnait une capacité politique et une implication sans failles. Mais une fois investit en 1592, il poursuivit allègrement la politique de violence de Sixte V ce qui le conduisit à ternir quelque peu son cursus. Dès son élection, il fit exécuter un fils éminent de la vielle noblesse romaine, Troio Savelli. Il est également responsable de la mise à mort Beatrice Censi, héroïne populaire qui avait tué un père aux velléités incestueuses. Encensée par Stendhal, Alberto Moravia ou encore Percy Shelley cette figure incarnait pour le peuple romain, la résistance à l’arrogance des puissants. Adepte de l’orthodoxie tant en dogme qu’en pensée, il fit brûler sans hésiter le meunier mystique Mennochio, ainsi que le moine philosophe Giordano Bruno, l’un des plus grands esprits de son temps, accusé de magie noire. Il s’illustra, comme beaucoup de ses prédécesseurs, par une série de mesures judéophobes.
Urbain VIII, notre père qui êtes odieux. Adepte d’un népotisme systématique et lucratif, on connait presque mieux ses victimes que son parcours (1623-1644). Il livra aux fers de l’inquisition son ami Galilée qui dût abjurer ses découvertes. Les conclusions de ses recherches furent déclarées « insensées, inconciliables avec la philosophie et formellement hérétiques puisqu’elles étaient en contradiction avec l’Écriture Sainte ». Ce dernier eu notamment le culot de prétendre, comme Copernic, que la terre tournait autour du soleil, centre de notre galaxie… Ce n’est qu’en 1750 que le pape Benoît XIV accepte implicitement l’héliocentrisme. 80 ans passent encore avant que Rome n’admette que la terre tourne autour du soleil, vers 1830. Il faut attendre 1992, pour que Jean Paul II admette officiellement la validité des thèses galiléennes et reconnaisse les erreurs de l’église. Mieux vaut tard que jamais. On dit également du dispendieux urbain VIII qu’il n’hésita pas à livrer au bûcher des victimes innocentes dont il voulait récupérer les biens. Le jésuite allemand Frederich Von Spee, rapporte ainsi avoir accompagné plus de 200 femmes qu’il croyait innocentes jusqu’au saint grill.
Léon XII, la nostalgie de la chair brûlée. Abolie en Espagne, comme en Italie en 1808 par Napoléon 1er, l’inquisition est restaurée en 1814, après la libération de Rome. Le clergé romain s’unit alors aux forces réactionnaires pour contrer la vague révolutionnaire et laïcisante qui traverse l’Europe, et restera un fervent détracteur de la pensée des Lumières au cours du XIXeme siècle. En 1823, Léon XII (1823-1829) décide mettre un coup de collier pour faire vivre à l’esprit d’inquisition de dernières heures flamboyantes. S’appuyant sur la délation, il persécute les nouveaux hérétiques : républicains, nationalistes, partisans de l’unité italienne. En seulement trois mois il parvient au score de 508 condamnations parmi lesquelles de nombreuses peines de mort. La circonscription des juifs aux ghetto est restaurée, comme la saisie de leurs biens. Léon XII s’oppose fermement au recours à la vaccination contre la variole vers 1821, “une nouveauté diabolique”, selon lui.
Papes de destruction massive
En tant que chefs d’États et figures politiques internationales, de nombreux papes furent tentés de prôner des politiques de conquêtes agressives, des croisades guerrières et des violences diverses telles que l’esclavage. Comme le l’aurait souligné le camarade Staline, le Vatican ne dispose plus d’une force militaire digne de ce nom, si ce n’est la fameuse garnison des gardes Suisses. Mais avant l’achèvement de l’unité italienne, les États du papes ont longtemps été l’une des principales forces militaires du pays. Et les papes qui seraient aujourd’hui passibles de la cour pénale internationale sont tellement nombreux, qu’il serait difficile de les évoquer tous. Voici donc la fine fleur.
Nicolas V, le pape négrier. La traite des esclaves s’est longtemps trouvée limitée par la réprobation affirmée par l’Église, et les intérêts des missions évangélisatrices s’opposaient souvent à ceux des « marchands d’ébène ». Ce n’est qu’avec la bénédiction de la papauté que le commerce triangulaire et le travail forcé dans les colonies ont pu prospérer au grand jour. Nicolas V (1447-1455) semble avoir ouvert le bal grâce à la bulle Romanus Pontifex. Après avoir réaffirmé les droits pontificaux en matière de conversion forcée des indigènes et des peuples musulmans, Il autorise par ce document le roi du Portugal à pratiquer la déportation et le commerce des “serviteurs” africains. Il observa une certaine indulgence envers les négriers, rapporte l’historien contemporain Norman Cantor. Le remord ou la bienséance l’amènent tout de même ensuite à réaffirmer l’impossibilité de posséder un être humain, ce qui le fit considérer comme un humaniste. Il reste néanmoins le complice direct de l’un des plus grands crimes de l’histoire humaine.
Innocent III, le “Pontificator”. En voici un qui a bien choisit son nom de messe. Considéré comme l’un des plus importants papes de la chrétienté, élu à 37 ans, son ambition dévorante l’amène à poser des bases solides au pouvoir romain en théorisant la théocratie pontificale. Innocent (1198-1216) se considère comme l’arbitre incontestable et s’autorise l’ingérence politique et militaire en cas de conflit insoluble, de crime grave commis par un prince, ou d’atteinte aux intérêts de l’église. Fort de son armée, il en a les moyens. Il s’arroge le droit de désigner l’empereur du Saint Empire germanique en cas de litige et sera l’un des premiers à utiliser les croisades à des fins purement politiques. La IVe croisade qui devait initialement libérer Jérusalem fut détournée sur Constantinople. Il est également à l’origine des vagues de massacres qui accompagnèrent la répression des hérésies Cathares et Albigeoises dans le sud de la France dès 1209. A la suite du IVe concile de Latran en 1215, il recommande le marquage des juifs. Innocent III bénéficie des disposition développées par son prédécesseur, Lucius III (1181-1185), véritable pionnier en son domaine. Coupable de la répression sanglante des hérétiques Vaudois et Cathares en 1184, Lucius avait établit, avec son allié Frédéric Barberousse, les règles du châtiment corporel des hérétiques. Innocent III lancera également une croisade contre les Almohades en Espagne et contre l’Egypte peu avant de mourir, sans avoir pu finaliser l’implantation de l’inquisition dans chaque diocèses.
L’inquisition a offert un terrain d’expression sans pareil aux pulsions exterminatrices de certains Papes. C’est Grégoire IX (1227-1241) qui perfectionne l’outil en l’imposant dans chaque diocèse, selon le vœu d’Innocent III. Des frères dominicains la mettent en oeuvre, sous l’autorité des évêques. Plus tard, Sixte IV (1471-1484) n’hésite pas à en faire bon usage. Il convainc en 1478 les souverains espagnols Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille, de réintroduire l’inquisition dans la péninsule ibérique. Ils parviennent en 15 ans à totaliser 97 000 condamnations et 16 200 exécution sur le bûcher. Son flair permet également au pape de dénicher de célèbres talents tels que Tomàs de Torquemada qu’il nomme grand inquisiteur en 1483. Innocent VIII (1484-1492) œuvrera d’arrache pied pour se montrer digne héritier de cet appareil. Il pronnonce la Bulle « Summis desirantes Affectibus » qui cautionne et codifie les règles de la chasse aux sorcières. Sous son autorité deux prêtres dominicains compulsent le « Maleus Maleficarum » ou marteau des sorcières, un code détaillé des procédures de torture à appliquer aux coupables présumées.
Paul IV, le virtuose de l’abjuration. Célèbre pour sa corruption, sa débauche et son recours à la simonie, Paul IV (1555-1559) fait ses classes comme président de la nouvelle commission de l’inquisition dès 1542. On lui prête cette citation : « Si mon propre père avait été quelque peu convaincu d’hérésie, j’aurais rassemblé de mes mains ramassé le bois de son bûcher ». Il étendit la torture alors appliquée aux suspects, à l’ensemble des témoins. Il organisa une persécution des juifs inédite dans les États du Pape, en imposant leur enfermement dans les ghettos et le port d’un bonnet distinctif jaune…
Benoit XVI béatifie t-il pire que lui pour s’assurer une place au paradis ?
Au regard de ce palmarès impressionnant (et non exhaustif), on comprend mieux que Pie XII puisse paraître un saint homme, malgré la controverse actuelle qui ternit sa mémoire. Cela dit, après la polémique de sa passivité supposée pendant la shoah, reste à éclaircir la question du soutien du Vatican au légendaire réseau Odessa, qui permit l’exfiltration vers l’Amérique du sud et au Moyen-Orient de dignitaires fascistes et nazis fuyant la débâcle.
Il est indéniable que l’actuel pape Benoît XVI collectionne les prises de positions polémiques, les maladresses tendancieuses, et affiche un conservatisme d’une rare rigidité. Son pontificat s’inscrit dans une tendance lourde de flatterie des franges radicales. Son prédécesseur polonais estimait que la modernisation n’était pas une option, pour que survive l’Église catholique en tant que phénomène de masse en occident. Ratzinger, lui, s’est engagé dans une voie bien connue des groupes politiques en perdition. Lorsque les bases populaires désertent, il s’agit de préserver la flamme de la révolution, ou plutôt ici de la résurrection, à l’aide d’une avant garde éclairée. Le genre d’avant-garde qu’animent les amis de Richard Williamson. Ce dernier doit comparaitre le 16 avril prochain au tribunal de Regensburg en Allemagne, pour répondre d’accusations de négationisme, au sujet des chambres à gaz. Chacun se souvient que Benoit XVI a levé l’excommunication qui frappait les évêques de la fraternité de Saint-pie X (une bande joyeux lurons mis à l’écart pour leurs positions radicales et rigoristes, avec lesquels Ratzinger négociait déjà en 1988). Benoît fait presque l’unanimité au moins sur un point: contre lui. 55% des français pratiquants déclaraient l’année dernière qu’ils ne l’aiment pas.
Ses déclarations sur le préservatif, l’année dernière à Luanda, l’affaire Eluana Englaro ou encore la négation de la participation de l’Église dans le génocide physique et culturel des civilisations précolombiennes en mai 2007, ont achevé de mettre à mal le capital de sympathie accumulé par Jean-Paul II. On ne compte plus les prises de positions hasardeuses de Benoît XVI destinées à flatter les franges radicales. Il a remis par exemple au goût du jour la prière « éclairer les coeurs » pour « la conversion et le salut des juifs », dans le cadre de son action pour autoriser le retour au missel en latin et aux rites traditionnels.
Combinées à de récurrentes dénonciations des excès du capitalisme, et de la décadence latente de nos civilisations, la ligne politique du saint siège prend une tonalité qui laisse songeur. De là à y entendre l’écho d’une propagande populiste, décors de fond d’une jeunesse dans l’Allemagne des années 30, il n’y a qu’un pas que beaucoup d’observateurs critiques n’hésitent plus à franchir. Et il semblerait que la stratégie du souverain pontife porte ses fruits. Rarement on aura vu les jeunes catholiques aussi effarouchés, batailleurs et impliqués dans la justification des dérapages d’un pape, comme le prouvent les bagarres du parvis de Notre Dame, au printemps de l’année dernière. L’épisode, qui reste à mon sens le plus choquant remonte au 5 mars 2009. La papauté entérine alors l’excommunication prononcée par un évêque brésilien à l’encontre d’une mère et de l’équipe médicale qui a sauvé sa fillette. Benoit XVI admet par là qu’il était juste de punir le fait de sauver la vie, par l’avortement, d’une petite fille de 9 ans enceinte de jumeaux suite à un viol par son beau-père.
Mais alors pourquoi béatifier Pie XII ? C’est en réalité à Paul VI que l’on doit ce processus de béatification. Ratzinger ne fait qu’hériter d’une procédure qui lui tient à cœur, mais qu’il n’a pas initiée. Reste qu’il est certainement au courant du contenu des fameuses archives vaticanes, dont une grande partie reste inconsultable. Ces documents potentiellement compromettant, pourraient mettre en lumière des turpitudes diplomatiques, peut-être nuisibles au Vatican. Si tel était le cas, en faisant de Pie XII un saint, Benoît XVI rétablit une limite entre le bien et le mal plus conforme au réalités de l’exercice du pouvoir pontifical. Il est en outre évident qu’à coté d’un présumé complice silencieux des puissances de l’Axe, il apparaît lui même comme un homme d’une grande qualité. Peut-être espère t-il par ce moyen assurer sa propre béatification…
MdB
Sources bilbiographiques :
Alain Demurger « Nouvelle Histoire de la France médiévale » Tomes 3 à 5, Seuil, Paris 1990
Alain Demurger « L’occident médiéval, XIII-XVe siècle », Hachette, Paris 1996
Henri Chadwick, « Atlas du christiannisme », Fanal, Paris 1996
Jean Mathieu-Rosay, “La véritable histoire des Papes. Du royaume des cieux aux royaumes terrestres”, par Jacques Grancher Éditeur, Paris 1991
Denise Pérusse et Claude Marcil, “Les religions”, Éditions Québecor, Montréal, 1998
Lorsque Slate écrit une tribune sur l’Histoire ou plus particulièrement sur l’histoire de l’église, c’est aussi crédible que si le Pape écrivait une tribune sur l’underground à Londre.
Le mieux Slate, c’est de rester dans son domaine de compétences.
sinon, on perd en crédibilité sur le reste
Bonsoir,
Vous êtes ici sur un blog de journaliste hébergé par Slate.fr, pas sur le site même de Slate.fr. L’exercice de l’article de blog autorise, voire implique, une certaine prise de position. Elle ne reflète pas forcément celle de l’ensemble de la rédaction, sans pour autant violer les limites éditoriales du site. Vous constaterez que Slate.fr travaille à multiplier les angles et les avis sur les grands sujets d’actualité. Après si cette position et mon angle, qui concerne spécifiquement « les papes décadents », ne vous plaisent pas, libre à vous.
En ce qui concerne ma compétence. Ayant moi même fait l’effort de multiplier les sources et de les citer, je vous prie d’argumenter vos propos avec des sources valides et vérifiables. Vous noterez que j’ai pris soin de multiplier les liens afin que l’essentiel des informations se trouve étayée. Si je ne suis effectivement pas un spécialiste de l’histoire religieuse, je reste titulaire d’une licence d’histoire et d’un « Master recherche ». Mes pairs de la Sorbonne m’ont donc jugé apte à mener des recherches historiques. En ce qui concerne l’expertise des questions religieuses sur Slate.fr, je vous recommande les articles de Henri Tincq spécialiste des questions religieuses de la Croix et au monde de 1985 à 2008.
Cordialement,
Marc de Boni
La description faite par Marc de Boni de la turpitude et de la décadence papale est historiquement très argumentée. Pour s’en convaincre, on peut aussi relire la dernière partie de “Promenades dans Rome” de Stendhal où les faits décrits ci-dessus sont également abordés, avec la retenue et la réserve qui convenaient à un auteur du XIXe siècle.
Dans l’histoire de la papauté, on s’aperçoit que, dès que les papes ont disposé d’un pouvoir temporel, d’une puissance militaire et financière, etc., ils se sont comportés comme les princes de leur temps, plutôt pires d’ailleurs.
Le seul point que Marc connaît bien sûr mais a omis de préciser, c’est que ces débauches du XVe et XVIe siècle ont “créé” Luther et permis l’essor du protestantisme.
En conclusion, un très bon article car pédagogue et argumenté.
Nicolas V (1447-1455), pape negrier ayant lancé le developpement du commerce triangulaire? Très interresant quand on sait que l’Amerique n’a été decouverte qu’en 1492, soit plus de 35 ans après sa mort. Il devait être devin et visionnaire celui-là.
On ne dit pas plutôt “enfant de chœur”?
La plume de l’auteur et l’abondance des sources font évidemment sérieux. Au-delà du vernis, on sent pourtant très vite le prisme, les lacunes et surtout l’intention délibérée de l’auteur. Celui-ci fait en effet feu de tout bois pour soutenir sa thèse qui en devient un vrai procès à charge, comme en atteste les amalgames douteux à propos de Jean Paul II.
N’empêche qu’en n’ayant une lecture strictement horizontale de l’Eglise, l’auteur passe complètement à côté de l’essentiel. S’il n’est évidemment pas besoin d’être croyant pour s’intéresser à l’Eglise, il faut cependant accepter de faire l’effort de comprendre “de l’intérieur” ce qui anime ce gros milliard de croyants du XXIème siècle. Tous sentent bien à l’intime d’eux mêmes que le Créateur est présent aux tréfonds de leur âme et voient en le Christ, le fondateur de l’Eglise et leur rédempteur.
M. de Boni fait le choix d’en rester à l’écume. J’en suis sincèrement désolé pour lui. Cela dit, trouver cette diatribe sur Slate m’a très profondément déçu de ce site que j’appréciais.
Il n’est pas écrit qu’il lance lui même ce commerce, mais que son action ouvre cette voie. D’autre papes furent de farouches opposants. Le commerce des esclaves n’a au début pas eu pour destination les amériques. Ceci dit cette bulle, 4O ans avant Colomb, a ouvert la voie. C’est ce qui est écrit, lisez. Mais je vous accorde que “pape Négrier” est un peu fort et en réalité inadapté. Mais cela se voulait plutot ironique 😉
Oui @ Robert, merci de votre vigilance, et veuillez excuser mon manque d’attention sur ce point !
@ Chenel
Vous êtes ici sur un blog de journaliste hébergé par Slate.fr, pas sur le site même de Slate.fr. L’exercice de l’article de blog autorise, voire implique, une certaine prise de position. Elle ne reflète pas forcément celle de l’ensemble de la rédaction, sans pour autant violer les limites éditoriales du site. Vous constaterez que Slate.fr travaille à multiplier les angles et les avis sur les grands sujets d’actualité. Après si cette position et mon angle, qui concerne spécifiquement « les papes décadents », ne vous plaisent pas, libre à vous.
@Chenel : en quoi invoquer la foi est il un contre argument solide face un petit inventaire historique des méfaits de la papauté? L’auteur se situa à niveau objectif et historique quand vous lui demandez d’entrer en communion subjective avec des milliers de croyants, de faire l’effort de comprendre quelque chose qui, comme vous le précisez relève de l’intime.
L’intimité n’est en rien sujet de journalisme (à moins de faire dans la feuille de choux people).
En restez à l’écume, comme vous le dites si bien, n’est-il pas le meilleur moyen de ne pas offenser une chose aussi personnelle que la foi?
De plus, s’effaroucher face à quelques papes fétides face à près de 1700 ans d’histoire papale confine au ridicule, et confirme la tenace impression que l’obscurantisme de la pensée revient en force ces derniers temps. Vous avez le droit d’apprécier les ordres cléricaux, mais laissez au moins la liberté à ceux qui ne sont pas de votre bord de pouvoir mettre en lumière les méfaits des garants du souverain bien.
@Marc: je me suis beaucoup amusée, cela m’a rappelée certaine lecture d’histoire médiévale et des conspirations lors de la désignation du Pape. Les voies du pouvoir sont impénétrables.
M. de Boni met justement en avant son bagage universitaire pour attester du sérieux de son travail. Je lui suggère de corriger la faute d’orthographe présente dans le titre de son article sur la page d’accueil de Slate. Un enfant de choeur prend en effet un “h”. Ca fera toujours plus sérieux…
[…] Ce billet était mentionné sur Twitter par Arnaud@Thurudev, Tefy Andriamanana, babils, Arnaud C, ribor et des autres. ribor a dit: B16, pape sympa RT @jeromej65 RT@Tefyandria RT@arnaudcast: En fait,Pie XII & Benoït XVI sont des enfants de choeur http://bit.ly/9K0J5H […]
Merci à l’auteur. Article érudit et drôle qui rappelle que si l’Eglise se veut, pour ses fidèles, d’inspiration divine, elle n’est qu’une entreprise humaine et donc faillible Eclairée par la grâce et l’esprit de Dieu diront les Catholiques, certes, mais parfois “ils ont des oreilles et n’entendent pas”.Très étonnée donc des commentaires grinçants qui voient dans cet article une attaque contre l’Eglise, personnellement je n’y vois qu’un rappel à l’humilité qui devrait être la nôtre, croyants ou incroyants, devant la nature humaine que nous partageons tous.
Et si le journaliste ne peut plus écorcher ou lever le voile sur les zones d’ombres pour se cantonner à la complaisance, autant qu’il se mette au tricot et abandonne son métier.
Quand les professionnels de l’Eglise prennaient la peine de se documenter réellement pour écrire un article sur l’underground londonnien, ils deviendraient aussi crédibles que M. De Boni.
La légitimité d’un article journalistique ne vient pas d’un sérail dont on serait issu, mais du sérieux de la documentation – qu’il soit factuel, à charge ou partisan.
Par conséquent, ayons l’honnêteté de juger l’argumentation de l’auteur avant de juger son parti pris.
@Chenel : Si l’auteur n’explore que l’écume du sujet, vos remarques sont définitivement au creux de la vague. Attaquer l’auteur sur son orthographe relève d’une argumentation peu catholique. Veuillez excuser mon orthodoxie en matière de fond, mais ma nature chrétienne (refoulée) m’ordonne de venir en aide aux nécessiteux. Et il me semblerait que vous ayez besoin d’une main miséricordieuse afin de vous arrêtez dans votre élan d’attaque de mauvaise foi. De plus Mr De Foulcan lui a déjà signalé cette erreur.
Il n’est pas question de savoir si le fond est juste ou falsifié car il va de soit que l’ensemble des Papes n’ont as toujours été des exemples mais que revenir sur des fait datant de millénaires pour parler de faits plus proches me semble… absurde!
juge t-on l politique de M.Sarkozy sur le régime monarchique florissant de Louis XIV?? non. Dire que des Papes ou ont été pires ou meilleurs revient à cela: à rien!! (quoique comparer la république et la démocratie serait surement plus enrichissant!!)
qui plus ont reproche de juger un parti pris et non un travail de recherche. Soit mais en toute honnêteté un article parlant des bienfaits de la chrétienté voire plus particulièrement du catholicismes au travers des âges aurait pour simple critique un merveilleux mot anglophone du type “bullshit!” alors arretez votre hypocrisie de journaleux!!
Il y a une vague de protestation s’élevant des plus athées contre l’Eglise catholique et uniquement cette dernière omettant volontairement toute autre religion allant du protestantisme à l’islam en passant par le judaïsme. Pourquoi?
de quel droit critiquer un homme qui garde les positions tenues depuis des années et des années par ces successeurs adulés car n’en parlant pas identiquement! pour une simple phrase sur le préservatif interprétée de manière erronées?! pour ne pas du jour de son pontificat accepter l’homosexualité comme Amour selon l’évangile?! pour tendre la main vers des anglicans?! pour tendre la main vers la FSPX?!
en quoi cela gène ceux qui ne croient pas?
mais voilà les mots intégrisme, homophobe, nazi, antisémite, et biend ‘autre sont lachés dans les médias ne connaissant de la religion que l’histoire stockée ar leurs prédécesseurs, des mots tirés de leur contexte, des idées de laïcité à appliquer aux religions (surtout une!)
On s’émeut d’un Pape pro-vie mais pas d’un imam pronant la soumission féminine et la lapidation!
On s’émeut d’un Pape trop “rétro” mais pas de la volonté de certains catholique de le suivre!
On s’émeut de la catholicité plus profonde mais pas d’une église qui est détruite par une mairie!
On s’émeut de la religion catholique mais pas de sa durabilité et de sa stabilité dans son message aujourd’hui!!
@Torquemada: que je sache, M. Sarkozy ne se réclame pas de Louis XIV. Si c’était le cas, on pourrait lui reprocher à bon droit les méfaits de ce roi. Le pape, qui, loin de renier ses prédecesseurs, les béatifie, doit donc supporter qu’on critique ceux qu’il soutient, et qu’on le critique lui-même pour ce soutien inique.
Quant à l’obscurantisme musulman, il existe, mais n’efface pas pour autant celui de l’Eglise.