Nous sommes eux, ils sont nous. Soyez fiers d’être des zombies !

Zombies jolis

Chaque époque a ses monstres tutélaires, qui incarnent dans l’imaginaire collectif des références de valeurs négatives. Ils représentent en quelque sorte l’identité d’une époque, du moins son versant immoral.

Ainsi le docteur Frankenstein et la créature de Mary Shelley se sont-ils dressés de la table d’opération en plein bond technologique, lors des premières heures de la révolution industrielle. Dracula, le bel et sombre comte transylvanien, a mis sa cape de séducteur bestial sous la plume romantique de Bram Stocker, en pleine floraison des valeurs romantiques. L’envahisseur extraterrestre a pris l’apparence des hommes durant la guerre froide, pour mieux infiltrer leurs idées délétères dans les tranquilles bourgades du monde capitaliste.

Les zombies, comme les pauvres, ne sont pas bien méchants, pas très forts, pas vraiment effrayants… Mais ils sont parcontre très nombreux.

zombie-gnaws-on-imac_270x405

Le zombie moderne, celui intronisé par Georges A. Romero dans « La Nuit des Morts vivants » (1968), est l’un des derniers mythes de l’ère moderne. Ils incarnent les monstres de l’ultra libéralisme, le consommateur asservi, incapable de se contrôler, décérébré, uniformisé par la masse, réduit à la seule et unique fonction de l’hyperphagie cannibale. La parabole prend tout son sens dans le second opus du maître Romero « Le Crépuscule des morts-vivants » (1978. Le film a été repris avec brio par Zack Snyder en 2005, sous le titre « L’armée des morts »).

L’action prend place dans un supermarché assiégé par les consommateurs décomposés, qui même depuis l’au-delà, sont irrésistiblement attirés par les rayons. L’image du monstre évolue de film en film, à mesure que se pose la question fatidique: les héros survivants ne sont-ils pas pires que les zombies qu’ils décapitent à longueur de film ? Romero tranche avec « Land of the Deads » (2005), et présente les zombies comme une masse de victimes qui s’est retournée contre ceux qui tentent de les manipuler.

En bref, le Zombie c’est toi lecteur, c’est nous qui arpentons les rayons des grandes surfaces en quête de nourriture. Les héros de ces films sont des minorités particulières qui disposent notamment du libre arbitre. La plupart en fait mauvais usage et rejoint les masses pourrissantes.

Amis zombies, l’heure est venue de s’émanciper, de vivre une non-mort paisible loin des balles dans le crâne et des coups de piolet dans la tempe. Même la solitude  post-mortem n’est plus une fatalité : un site rencontres entre morts-vivants a ouvert ses portes aux légions de cadavres célibataires.

zombie-1978-10-g-1024x669

Demain, jour d’Halloween, sera l’occasion d’affirmer publiquement que les zombies en ont assez de déambuler sans objectif pour servir de cibles ambulantes aux puissants. Le site Zombie Harbor, qui réunit la première communauté de zombies francophones nous propose de parader fièrement dans Paris à l’occasion du Zombie Walk , un évènement mondial qui prend de l’ampleur dans l’hexagone.

 

Rendez-vous à 14h, place René Cassin 75001 près de l’Eglise Saint-Eustache. Vous pourrez incarner, maquillage à l’appui, une victime ou un zombie dans une foule gris-pourri.

large_zombies

Si vous ne vous sentez pas tout à fait mort, en cas de souci n’oubliez pas : une balle dans le crâne des monstres est la seule solution. Et surtout, gardez la dernière cartouche pour vous …

Petit précis de survie en cas d’invasion zombie:

 

MdB

Les commentaires sont fermés !

« »