Lire les étiquettes rend-il plus mince?

Les gens qui lisent les étiquettes et les infos nutritionnelles ont tendance à être plus minces que les autres. C’est le résultat d’une étude publiée dans Agricultural Economics menée par des scientifiques de l’Université de Saint Jacques de Compostelle en Espagne, rapporte le Huffington Post. Pour arriver à ces conclusions, ces derniers ont utilisé des données statistiques du Center for Disease Control and Prevention (Centre de Contrôle et de prévention des maladies) américain.

Cette relation entre lecture des étiquettes et poids serait particulièrement prononcé chez les femmes. Les consommatrices lisant les petites lignes de leurs produits de supermarché ont un IMC (Indice de Masse Corporelle) de 1,49 point inférieur à celles qui ne le lisent pas, soit environ 4 kilos de moins.

Bien sûr, il se pourrait que la relation soit à analyser dans l’autre sens et que les gens qui scrutent les infos nutritionnelles et les ingrédients soient déjà plus soucieux de leur santé et de leur poids… L’étude précise que les citadins lisent plus les étiquettes. Et que 58% des hommes lisent souvent ou toujours les étiquettes, contre 74% des femmes.

Selon une étude publiée en 2011 dans le Journal of the American Dietetic Association , les consommateurs, de manière générale, ont tendance à survoler les infos nutritionnelles, sans les lire précisément. Seulement 9% lisent le nombre de calories. Et 1% s’attarde sur les composants, y compris les matières grasses, les acides gras trans ou le sucre…

Si comme le suggère cette étude, la lecture des étiquettes est reliée à la prévention de l’obésité, des progrès devraient sans doute être réalisés dans les prochaines années. En 2011, le Parlement Européen a pris une mesure pour rendre les étiquettes plus lisibles: dans un délai de 3 à 5 ans, celles-ci devront obligatoirement comporter la quantité de sel, de lipides, la valeur énergétique et la présence d’allergènes.

Photo: supermarket/ xophe_g via FlickCC License by

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Hard discount = surpoids des clients?

Le lieu où l’on fait ses courses pourrait avoir une relation avec le surpoids… Une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) publiée dans la revue américaine PLos One montre une association entre la fréquentation de certains supermarchés «hard discount» et l’excès de poids des clients.

Une équipe de chercheurs s’est intéressée aux lieux habituels d’achats des produits alimentaires, en interrogeant 7131 personnes habitant dans 10 quartiers parisiens et 111 villes de banlieue. Les personnes interrogées avaient le choix dans une liste précise de magasins de quartier et de supermarchés. L’équipe de l’Inserm a ensuite examiné le lien entre ces supermarchés, l’indice de masse corporelle et le périmètre abdominal des personnes.

Sur le site de l’Inserm, Basile Chaix, responsable du projet, explique: «nous avons tenu compte de nombreuses variables afin de chercher à isoler les liens entre profil métabolique et lieu d’achats». Conclusion, les personnes qui fréquentent un même genre de magasin ont un «profil métabolique proche». Certains hypermarchés et les enseignes hard-discount sont associés à un indice de masse corporelle et un périmètre abdominal plus importants.

Deux hypothèses s’expriment alors. Soit certaines enseignes «constituent un environnement alimentaire défavorable». Basile Chaix, interrogé hier sur Europe 1, expliquait que l’affichage des hard discount «ne représente pas la même qualité en repères nutritionnels» que les supermarchés classiques. Soit les résultats sont liés à «un défaut d’ajustement de notre modèle, qui ne tient pas compte des préférences alimentaires».

En tout état de cause, les chercheurs restent prudents et affirment qu’aucun lien de cause à effet ne peut être clairement établi. Mais le débat est relancé: en 2010, le Conseil national de l’alimentation avait estimé que les produits d’entrée de gamme des hard discount n’étaient pas plus gras ou plus sucrés que les autres.

Cependant, selon le site de l’Inserm, «ces résultats suggèrent toutefois que ces supermarchés pourraient constituer de nouveaux lieux d’intervention pertinents pour mener des actions de prévention nutritionnelle» et permettent d’identifier les endroits “dans lesquels de telles interventions sont plus particulièrement utiles pour s’attaquer à l’épidémie d’obésité et à sa distribution inégalitaire”.

Photo: Red plastic carts/ Polycart via Flickr CC License by

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Calcul de l’IMC pour le bac: pourquoi Dukan raconte des bêtises

Non content d’être le premier auteur français en 2010, avec près de 2 millions de livres vendus autour de son régime et recettes pour suivre son régime, voilà que Pierre Dukan se mêle de politique.

Le nutritionniste-star publie jeudi 5 janvier sa Lettre ouverte au futur président de la République, un ouvrage qui viendra peut-être rejoindre ses autres livres au palmarès des plus vendus en France (à 4€, ça aide).

Dans une interview au Parisien, Dukan donne les idées phares de son livre, écrit pour «donner un peu de solennité à un sujet que l’on a tendance à prendre à la légère»: le surpoids. Intention louable alors que 32% des Français étaient en surpoids en 2009 d’après l’enquête nationale Obépi.

Que propose donc Pierre Dukan pour lutter contre cette situation? Que l’État s’empare du marché du bien manger, puisque les industriels ne voient pas qu’il y a «de l’argent à gagner en produisant des aliments moins gras, moins sucré, etc» (le nutritionniste –qui vend sa propre gamme de produits alimentaires pour réussir ses propres régimes– raconte avoir entre autres suggéré à McDo l’idée d’un «McDu» aux galettes de son d’avoine, sans succès…).

Mais la proposition phare de Dukan reste une réforme du programme au bac un peu spéciale (qui dépasse même les exercices dukaniens au bac qu’avait mis au point notre contributeur Jean-Marc Proust dans son analyse du succès littéraire du nutritionniste):

«Mettre en place une option “poids d’équilibre” au baccalauréat rapportant des points d’option pour ceux qui arrivent à garder un indice de masse corporel compris entre 18 et 25 entre la seconde et la terminale serait un bon moyen de sensibiliser les ados à l’équilibre alimentaire.»

Le nutritionniste affirme qu’une telle option ne fera pas naître un rapport malsain à la nourriture chez les ados (répondant qu’il n’y a «rien de malsain à éduquer les jeunes à la nutrition» et que ça «motivera» ceux qui ont besoin de maigrir). Là encore, l’intention est louable, mais la réponse est un peu rapide: demander aux ados d’avoir un IMC entre 18 et 25 ne revient pas à leur demander de bien manger pour avoir des points en plus.

Même si l’IMC (votre poids en kilos divisé par le carré de votre taille en mètre) est mesuré lors des trois classes du lycée, et pas seulement au moment du bac, rien ne les empêchera de faire des régimes dangereux ou d’arrêter de manger pour réussir à gagner ces points.

Sans oublier les nombreux problèmes de l’IMC comme mesure qui permettrait de savoir si un adolescent est en bonne santé (et s’il a le droit à des points bonus):
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