Hard discount = surpoids des clients?

Le lieu où l’on fait ses courses pourrait avoir une relation avec le surpoids… Une étude de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) publiée dans la revue américaine PLos One montre une association entre la fréquentation de certains supermarchés «hard discount» et l’excès de poids des clients.

Une équipe de chercheurs s’est intéressée aux lieux habituels d’achats des produits alimentaires, en interrogeant 7131 personnes habitant dans 10 quartiers parisiens et 111 villes de banlieue. Les personnes interrogées avaient le choix dans une liste précise de magasins de quartier et de supermarchés. L’équipe de l’Inserm a ensuite examiné le lien entre ces supermarchés, l’indice de masse corporelle et le périmètre abdominal des personnes.

Sur le site de l’Inserm, Basile Chaix, responsable du projet, explique: «nous avons tenu compte de nombreuses variables afin de chercher à isoler les liens entre profil métabolique et lieu d’achats». Conclusion, les personnes qui fréquentent un même genre de magasin ont un «profil métabolique proche». Certains hypermarchés et les enseignes hard-discount sont associés à un indice de masse corporelle et un périmètre abdominal plus importants.

Deux hypothèses s’expriment alors. Soit certaines enseignes «constituent un environnement alimentaire défavorable». Basile Chaix, interrogé hier sur Europe 1, expliquait que l’affichage des hard discount «ne représente pas la même qualité en repères nutritionnels» que les supermarchés classiques. Soit les résultats sont liés à «un défaut d’ajustement de notre modèle, qui ne tient pas compte des préférences alimentaires».

En tout état de cause, les chercheurs restent prudents et affirment qu’aucun lien de cause à effet ne peut être clairement établi. Mais le débat est relancé: en 2010, le Conseil national de l’alimentation avait estimé que les produits d’entrée de gamme des hard discount n’étaient pas plus gras ou plus sucrés que les autres.

Cependant, selon le site de l’Inserm, «ces résultats suggèrent toutefois que ces supermarchés pourraient constituer de nouveaux lieux d’intervention pertinents pour mener des actions de prévention nutritionnelle» et permettent d’identifier les endroits “dans lesquels de telles interventions sont plus particulièrement utiles pour s’attaquer à l’épidémie d’obésité et à sa distribution inégalitaire”.

Photo: Red plastic carts/ Polycart via Flickr CC License by

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