Les trois quarts des aliments jetés sont encore mangeables

Un français jette 20 kg de déchets alimentaires par an, dont 7 kg de produits non consommés et encore emballés. Mais 75% des aliments jetés à la poubelle parce qu’ils dépassent la date de péremption seraient encore consommables pendant au moins deux semaines. L’Express Style explique que «les dates limites de péremption favorisent le gaspillage, d’après un rapport livré le 3 mai 2012 par l’Alliance des consommateurs suisses».

L’organisme suisse a effectué un test sur la durée de vie des aliments, pour vérifier si ce qu’on jetait était vraiment mauvais ou dangereux: en gros, ils ont mangé de la charcuterie, des desserts et des produits laitiers (achetés dans plusieurs supermarchés) après la date de péremption. Et il s’avère que la plupart sont encore consommables quelques semaines après le jour fatidique.

Sur les douze aliments testés, tous étaient encore comestibles et sans danger pour la santé deux semaines après la date de péremption.  Pour les trois quarts, le goût n’était pas altéré. Au bout de trois semaines, les 12 aliments étaient encore comestibles sans risque, mais cinq avaient une saveur «désagréable»…

Alors comme “le consommateur actuel est plus pressé et moins attentif. Il ne comprend pas bien les dates de consommation, estime mal ses besoins, achète de manière compulsive, ou encore gère mal son stock”, on se retrouve avec des tonnes d’aliments encore bons à la poubelle.

L’Alliance des consommateurs suisses conclut que «le comportement des consommateurs face aux produits dont la date est échue devraient certes être prudent mais pas drastique au point de jeter des aliments périmés sans les avoir examinés ou goûtés». Alors «l’Alliance demande aux producteurs d’appliquer des critères uniformes et scientifiquement fondés pour établir les dates; quant aux autorités de contrôle, elles devraient porter une attention plus soutenue à cette question».

A l’échelle de la planète, un tiers des aliments produits pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé. Ces pertes concernent environ 1,3 milliards de tonnes de denrées alimentaires par an. Alors pour moins jeter d’aliments consommables, on peut essayer de distinguer les nuances de la réglementation française à ce sujet: la DLC (Date limite de consommation), une limite impérative pour les aliments susceptibles de devenir dangereux après une courte période (viande par exemple) est différente de la DLUO (Date limite d’utilisation optimale) qui veut dire «à consommer de préférence avant le…». Le produit peut éventuellement perdre un peu de son goût ou de sa texture originale, mais sans pour autant devenir un danger. Et ne mérite donc pas d’atterrir directement à la poubelle sans avoir au moins été goûté…

Photo: bin signs/ Ben Cumming via FlickCC License by

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