Barack Obama dévoile le secret de la bière au miel de la Maison Blanche

Barack Obama a tenu sa promesse. Il vient de dévoiler la recette de la fameuse bière au miel produite dans la résidence présidentielle américaine, rapporte le Huffington Post.

Cette révélation fait suite à une pétition lancée le 18 août pour connaître la recette du breuvage artisanal. Pétition publiée sur le site «We the people», où les Américains peuvent déposer des requêtes pour que le gouvernement s’empare de certaines questions.

“Il paraît que Barack Obama se régale d’une bière maison”, précisait le texte, en faisant référence aux pères fondateurs des Etats-Unis, qui auraient aussi produit des breuvages alcoolisés. Les amateurs de bière de toute l’Amérique ont donc appelé l’administration américaine à dévoiler la recette, pour que “tout le monde puisse se régaler”. La requête a recueilli plus de 12 000 signatures…

«Après un tel buzz sur la bière brassée à la Maison Blanche, nous nous sommes dit qu’il fallait sauter sur l’occasion», explique Sam Kass, l’un des cuisiniers de Barack Obama, sur le blog de la Maison Blanche.

Même si George Washnigton brassait de la bière et distillait du whisky dans sa résidence de Mount Vernon, même si Thomas Jefferson faisait du vin, «c’est, à notre connaissance, la première boisson alcoolisée brassée ou distillée à la Maison Blanche. Inspiré par les gens qui brassent de la bière chez eux partout dans le pays, l’an passé le président Obama a acheté un kit de brasseur pour la cuisine», souligne le chef.

Et il précise que dans cette boisson unique, «le miel donne à la bière un arôme riche et une belle finition, sans trop la sucrer». Un miel récolté dans les ruches des pelouses de la Maison Blanche

La fameuse recette est donc en ligne pour tous, sur le blog de la Maison Blanche. Et si vous voulez tenter chez vous, les équipes de la résidence présidentielle ont même réalisé une vidéo pour expliquer le processus…

Photo: Beer Trio Horizontal/ lindsey gee via FlickCC License by

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Devons-nous devenir végétariens pour pouvoir nourrir toute la planète?

La population mondiale pourrait avoir à devenir quasi végétarienne dans les 40 prochaines années pour éviter des pénuries alimentaires catastrophiques. D’après le Stockholm International Water Institute, nous aurions à passer de 20% de protéines venant de produits animaux à 5% afin de réussir à nourrir les 2 milliards de personnes en plus qui seront sur terre d’ici 2050:

«Il n’y aura pas suffisamment d’eau disponible sur nos champs actuels pour produire de la nourriture pour la population de 9 milliards que nous devrions constituer en 2050 si nous nous basons sur les tendances et les changements de diète communs dans les pays occidentaux.»

Pour nous en sortir, nous devrions non seulement baisser la proportion d’aliments animaliers à 5% de nos calories consommées, mais aussi mettre en place un bon système d’échange alimentaire pour faire face à des «déficits d’eau régionaux considérables», préviennent les chercheurs dans cette étude dénichée par The Guardian.

D’après eux, devenir végétariens serait une façon d’augmenter la quantité d’eau disponible pour faire pousser plus de nourriture, puisqu’un tiers de la terre cultivable de la planète est utilisée pour faire pousser des plantes qui servent à nourrir les animaux. Pour réussir à nourrir toute la planète, on pourrait également éliminer le gâchis alimentaire ou augmenter les échanges entre les pays qui ont un surplus et ceux qui ont un déficit de nourriture.

Le Stockholm International Water Institute publient leur rapport au début de la conférence mondiale sur l’eau qui a lieu chaque année à Stockholm, en Suède, où chercheurs, politiques et ONG se retrouvent pour discuter des problèmes de ressources en eau.

Le sujet n’est pas pour autant aussi tranché que ça: il n’est en effet pas sûr que les végétariens des pays riches consomment moins des ressources planétaires que les omnivores. La Worldwide Fund for Nature a ainsi publié un rapport en 2010 sur l’impact de la production alimentaire qui soulignait que les substituts à la viande ou les aliments faits de soja importé (comme le tofu) pourraient en fait utiliser plus de terres cultivables que leurs équivalents en viande ou produits laitiers.

Photo: Abondance / popiet via Flickr CC License By

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Les anciens adversaires du tabac s’attaquent à l’agro-alimentaire

Nature Valley/Theimpulsivebuy Via FlickrCC Licence By

Plus d’une dizaine d’avocats qui s’étaient attaqués aux grandes compagnies du tabac il y a une dizaine d’années s’en prennent maintenant à l’industrie agro-alimentaire aux Etats-Unis.

Le New York Times révèle que 25 plaintes ont été déposées ces quatre derniers mois contre des géants de l’industrie comme PepsiCo, Heinz ou encore General Mills (qui commercialise les produits Häagen-Dasz et Géant vert).

Ils réclament par exemple à la cour fédérale de Californie d’interdire la vente de spray de cuisson, de cacao et de tomates en boites produits par l’entreprise ConAgra.

Les entreprises sont accusées d’étiqueter  frauduleusement leurs produits en induisant en erreur les consommateurs. Le New York Times prend en exemple une marque de yaourt à la grecque qui indiquait «jus concentré de canne» sans préciser que le jus concentré en question provenait de la canne à sucre, et était donc essentiellement du sucre (sans compter que l’appellation «jus», plutôt que sirop par exemple, peut elle-même porter à confusion).

La Food and Drug Administration (FDA, l’autorité américaine de régulation des denrées alimentaires et des médicaments) avait averti à plusieurs reprises les entreprises de ne pas utiliser le terme «jus concentré de canne» le considérant comme «faux et mensonger».

«Si vous allez mettre du sucre dans votre yaourt, pourquoi ne pas dire qu’il y a du sucre?» interroge Pierce Gore, un des avocats qui poursuit les industries agro-alimentaires.

Don Barrett, un avocat du Mississipi qui, selon le New York Times, avait fait payer des centaines de millions de dollars aux géants du tabac, indique que son groupe d’avocats pourrait réclamer des dommages et intérêts pour des produits vendus avec des étiquettes mensongères pendant ces quatre dernières années, ce qui pourrait leur rapporter plusieurs milliards de dollars.

«Les entreprises agro-alimentaires vont dire que ce sont des crimes inoffensifs – les compagnies de tabac ont dit la même chose […] mais pour les diabétiques et autres, le sucre est aussi mortel que du poison

«Je pense que les tribunaux commencent à regarder l’improbabilité de certains de ces procès» a expliqué au New York Times une avocate des industries alimentaires en prenant en exemple une plainte déposée par une mère de famille contre Nutella. Ferrero avait conclu un accord avec les parties plaignantes, versant au total la coquette somme de 3,05 millions de dollars.

«C’est difficile de prendre certaines de ces plaintes au sérieux, par exemple, croire qu’un consommateur a été trompé et qu’on lui a fait croire qu’une pâte à tartiner au chocolat et à la noisette était saine pour les enfants

L’Associated Press rapporte qu’au Nebraska, ConAgra est poursuivi pour publicité mensongère pour avoir affirmé sur l’emballage d’un spray de cuisson «zéro calories» alors qu’une bouteille de 220 grammes contient plus de 800 calories.

Des procès qui ne sont pas sans précédent: de Nivea à Danone, CBC News fait une liste de huit marques attaquées pour publicité mensongère. Reebok avait promis que ses chaussures renforçaient les muscles des mollets et des cuisses, Nivea que sa crème faisait maigrir et Danone que ses yaourts au bifidus facilitaient le transit et pouvaient empêcher les rhumes. En France, les «Bio de Danone» ont dû changer de nom en 2005 (rebaptisés Activia) pour se mettre en conformité avec une directive européenne  sur l’agriculture biologique, leur nom laissait supposer à tort qu’ils étaient issus de l’agriculture biologique.

P.M

Photo: Nature Valley/Theimpulsivebuy Via FlickrCC Licence By

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Plantations d’huile de palme: quelles conséquences pour la planète?

Dernier épisode de notre série de papiers sur l’huile de palme (premier épisode: l’huile de palme, vraiment mauvaise pour la santé? et deuxième: pourquoi met-on de l’huile de palme partout?)

Le palmier à huile est cultivé en Afrique, en Amérique du sud, mais surtout dans les deux principaux pays producteurs, l’Indonésie et la Malaisie. C’est l’huile végétale la plus consommée au monde, plébiscitée par l’industrie agro-alimentaire. En plus des conséquences sur la santé comme nous l’avons déjà vu ici, l’huile de palme pose un certain nombre de problèmes écologiques…

Déforestation massive

L’huile de palme est extraite par pression à chaud de la pulpe des fruits du palmier à huile. 85% des plantations d’huile de palme sont en Indonésie et en Malaisie. Boris Patentreger, chargé de programme conversion forestière et papier au WWF souligne:

«c’est un gros enjeu de développement dans ces deux pays, et en Afrique et en Amérique latine aussi, dans une moindre mesure. Mais on estime qu’en Malaisie et en Indonésie, 60% des plantations se sont développées à la place des forêts vierges. En Indonésie, 4 millions d’hectares sont menacés par les palmiers à huile».

Pour Greenpeace, en Indonésie c’est même “l’équivalent d’un terrain de foot de forêt qui disparaît toutes les 15 secondes. Les plantations de palmiers à huile sont l’un des principaux moteurs de cette catastrophe écologique”.

Le rapport de cause à effet n’est pas forcément direct pour tous. Alain Rival, chercheur au Cirad (Centre coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement), déclare:

«le plus souvent, quand les compagnies forestières coupent du bois, par la suite soit la forêt dégradée est laissée telle quelle, soit les villageois s’y installent, soit on y met des plantations. La conversion de la forêt en plantations de palmiers n’est pas systématique, mais la tendance s’accélère depuis quelques années dans des régions comme Bornéo ou le bassin du Congo, qui réclament une vigilance accrue.”

Biodiversité en baisse

L’inquiétude va aussi vers la disparition d’espèces animales et végétales. Pour Boris Patentreger du WWF, «une plantation, c’est 1 ou 2% de biodiversité par rapport au 100% de biodiversité d’une forêt vierge qu’elle remplace. Et cette perte de biodiversité menace des animaux comme les orangs-outangs ou les éléphants de Sumatra». L’orang-outang est d’ailleurs devenu un symbole des campagnes de lutte contre la déforestation en Indonésie.

Les organisations écologiques soulignent que cette production engendre aussi de fortes émissions de gaz à effets de serre et une utilisation massive d’engrais chimiques, croissant en même temps que la production, c’est à dire très rapidement. D’ici une dizaine d’années, la demande mondiale d’huile de palme devrait devrait doubler.

Alain Rival du Cirad explique que le problème de pollution majeur vient des déchets d’huilerie: “Le fruit du palmier doit être traité très vite, sur le lieu de plantation. Le mélange eau/huile produit par les huileries doit être traité comme les eaux usées d’une ville, dans des bassins de décantation. Mais cette fermentation rejette des gaz à effet de serre”.

Il existe un système de bassins couverts pour récupérer le méthane produit, permettant en même temps de produire de l’énergie, installé seulement dans les usines nouvelles pour le moment. Pour le Cirad, qui défend “une intensification écologique” profitant aux petits exploitants, ce système est “en passe de devenir la norme”.

Villages et villageois

La production d’huile de palme peut être perçue comme un facteur d’éradication de la pauvreté. Pour Alain Rival,

«un hectare en Indonésie, c’est 3000 dollars par an pour le planteur. Cette attractivité place le palmier à huile bien devant d’autres cultures, mais entraine une ruée vers l’or dans les campagnes tropicales. Les problèmes fonciers, sociaux sont aigus et les gouvernements doivent s’impliquer dans la filière, pour légiférer, normaliser et encadrer cette culture en plein boom ».

Boris Patentreger du WWF, explique que ces plantations engendrent aussi «de fortes pressions sur les communautés locales. Les forêts appartiennent souvent aux Etats, qui octroient des permis de planter. Cela entraîne des délocalisations forcées, voire des conflits armés».

Selon le quotidien indonésien Kompas repris par Courrier International en 2011, le nombre de conflit entre les gros producteurs de palmiers et les paysans s’opposant à l’extension de cette monoculture sur leurs terres a “pratiquement triplé en un an, passant de 240 à 660, et ont coûté la vie à 3 personnes”.

Des réactions diverses

Alors les associations ne restent pas les bras croisés. Début 2010, Nestlé a été la cible d’une campagne de Greenpeace dénonçant l’utilisation de l’huile de palme dans ses barres Kit-Kat. Avec un spot choc montrant que faire une pause Kit Kat revenait (presque!) à tuer un orang-outang…

L’association voulait dénoncer Sinar Mas, le premier producteur indonésien d’huile de palme, qui fournissait le géant de l’agro-alimentaire sans grand souci de l’environnement. Peu de temps après, Nestlé a cessé de se fournir auprès du producteur accusé de couper des arbres à tour de bras. Burger King a fait la même chose.

Evidemment, cela permet de faire passer une image d’enseigne soucieuse de la santé de la planète. Mais l’enjeu médiatique et financier est des deux côtés: ainsi, en juin dernier, l’Association Ivorienne des producteurs de palmiers à huile a porté plainte contre le groupe Système U (groupe qui s’est engagé à réduire ses produits contenant de l’huile de palme), à cause d’une publicité résumant schématiquement les dégâts de l’huile de palme. L’association affirmait alors au figaro.fr que «cette campagne est diffusée à des fins uniquement mercantiles, et sans conviction écologique aucune, ni analyse scientifique sérieuse».

Huile durable ?

Pour répondre à la demande en diminuant les conséquences négatives sur la planète, la production s’oriente doucement vers l’huile de palme durable. La Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO), rassemblant producteurs, industriels et des ONG, cherche à développer une production certifiée durable depuis 2004.

Cette table ronde a mis en place un  certain nombre de critères, comme la transparence, le respect des lois locales, nationales et internationales, l’usage raisonné d’engrais, des bonnes conditions de travail, le recyclage des déchets…

Selon ces critères, les nouvelles plantations ne doivent pas remplacer des forêts primaires ni occuper des «zones ayant une ou plusieurs hautes valeurs pour la conservation» et des cultures ne doivent pas être mises en place sur le sol d’une population locale sans son consentement libre et informé.

Pour Alain Rival, cette table ronde a «l’avantage d’établir une communication entre des acteurs multiples, aux intérêts souvent divergents. Elle a permis dans des délais relativement courts de mettre en place des principes et critères partagés, en constante évolution afin de les rendre adaptables à des types de plantation très différents».

Dans un rapport publié en mai 2011, les Amis de la Terre dénoncent «l’arnaque de l’huile de palme durable». Greenpeace n’est pas non plus enthousiaste et parle de cette affiliation RSPO comme d’une «belle illusion» ou d’un «cache-sexe écologique», à cause d’une «mise en œuvre lacunaire et défaillante» des critères, sans mécanisme de contrôle sérieux.

De nombreuses entreprises agro-alimentaires (comme par exemple en France Pasquier, Cémoi, Brossard, Nestlé, Saint- Hubert,Saint-Michel…) sont membres de la RSPO et s’engagent à utiliser plus d’huile de palme durable dans les prochaines années. Greenpeace parle de greenwashing: une recherche d’image marketing écolo pour les industriels utilisant une huile de palme “certifiée durable”…

Quid du boycott ? La question se pose souvent. L’échelle française ne ferait pas beaucoup bouger le marché, puisque 50% de la production va en Inde, Chine et Indonésie. Entre 12 et 17% de la production va en Europe. Pour les défenseurs de la RSPO, le boycott cesserait de tirer la filière vers le haut. De plus, arrêter de la consommer pour avaler de l’huile de coprah, produite dans des conditions similaires, ne ferait que déplacer le problème.

Au WWF, on pousse surtout, comme l’explique Boris Patentreger, à «avoir une alimentation non transformée, de saison. Car l’huile de palme se trouve en grande majorité dans les aliments industriels! Mais il restera toujours une dose d’huile de palme à utiliser. Alors elle doit être certifiée durable et tracée».

Lucie de la Héronnière

Photo: Oil palms/ Allen Gathman via FlickCC License by

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Encore loin des JO, les concours de goinfres

Voilà une discipline que vous ne risquez pas de voir à Londres cette année: les concours de bouffe, consistant à manger le plus possible, en moins de temps possible. Npr raconte cette drôle de tradition américaine… Ces luttes alimentaires existent  depuis le XIIIème siècle dans des légendes scandinaves, mais se sont popularisées et organisées aux Etats-Unis au cours des 100 dernières années. Qu’est ce qui a bien pu encourager des gens à engloutir d’énormes quantités de nourriture à toute allure? Le plaisir, la notoriété et les prix? Ces compétitions seraient nées dans les fêtes locales, pour célébrer la générosité des récoltes.

Aujourd’hui, il existe une Major League Eating (MLE), un groupe qui développe, encourage et juge les concours de nourriture au niveau international. La MLE organise environ 80 compétitions par an, dont le fameux Concours du plus gros mangeur de hot-dogs organisée par la chaîne de fast-food Nathan’s, le 4 juillet, jour de la Fête nationale, à New York.

Cette année, le grand gagnant était Joey Chesnut, un mangeur à l’impressionnant palmarès: il a avalé 68 hot-dogs en dix minutes! Précisons qu’un hot-dog de chez Nathan’s contient 296,9 calories et 18,21 grammes de graisses, ce qui fait un total de 20189 calories et 1,2 kilos de graisses.

Une discipline sportive?

Npr se demande si forcer la nourriture à atteindre le plus vite possible l’estomac peut être considéré comme un sport… Pour les pratiquants, la réponse est oui. Les compétition de bouffe ont certaines caractéristiques du sport moderne, comme la présence de «stars» du circuit, des prix sonnants et trébuchants, une foule de supporters bruyants, des managers, des gros sponsors (Pizza Hut par exemple!)… Il existe de nombreux challenges, pour le meilleur et souvent pour le pire.

Et selon Richard Shea, le président de la MLE, manger beaucoup et vite nécessite des compétences précises comme «la vitesse dans la main, la force de la mâchoire, la capacité de l’estomac»…

Chacun a d’ailleurs sa petite technique, son propre style pour gagner. Certains trempent la nourriture dans l’eau pour l’aider à descendre plus vite. D’autres se penchent en avant ou bondissent pour mieux avaler. En cas de vomissement importun, c’est la disqualification immédiate. Les dures lois de la compétition…

Il y a aussi toutes les morphologies parmi les compétiteurs. Par exemple, la championne Sonya Thomas fait moins de 50 kg, mais la taille de son estomac est impressionnante.

En Europe, ces compétitions de bouffe existent aussi, en particulier chez les anglo-saxons. Le Championnat du monde des mangeurs de tarte se tient ainsi à Wigan, en Angleterre. A Brighton, il y a même un concours de mangeurs de piments. En Russie, on fait des concours du plus gros mangeur de caviar.

Ces concours de goinfres modernes gagnent en popularité, démontrant une société de consommation excessive. Et sans grande préoccupation pour les conséquences de telles goinfreries sur le corps… Selon Richard Shea, 40 000 personnes ont assisté au grand concours de hot-dog du 4 juillet. La MLE veut s’étendre au monde entier. Npr rapporte que la Ligue a approché le Comité national Olympique des Etats-Unis et même le CIO pour entrer dans la compétition, sans résultat jusqu’à présent.

Photo: IMG_3409.jpg / Hello Turkey Toe via Flickr CC License by

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Bien avant Marmiton, les livres de recettes communautaires

Des millions de personnes partagent des recettes sur Pinterest, des blogs ou des sites de cuisine communautaires, comme Marmiton et consorts. Mais il y a plus d’un siècle, aux Etats-Unis, les gens partageaient leurs prouesses dans des livres de recettes communautaires, comme l’explique Npr.

Ces ouvrages étaient bien plus que des simples catalogues de bons petits plats. La plupart constituaient un moyen d’amasser des fonds pour la bonne cause ou d’exprimer des idées. Aux Etats-Unis, le premier de ces livres de cuisine de charité, A Poetical Cookbook, écrit par Maria J. Moss, a été publié en 1864 pour subventionner les frais médicaux des soldats de l’Union blessés pendant la guerre de Sécession.

En voyant le succès de l’ouvrage, d’autres organisations ont voulu utiliser des recueils de recettes pour lever des fonds: 3000 «livres de cuisine de charité» ont été publiés aux Etats-Unis entre 1864 et 1922… Les groupes religieux se servaient beaucoup de cette méthode. «Si l’Eglise avait besoin de réparer son clocher ou d’un nouveau bâtiment, on demandait aux femmes de la congrégation», explique Andrew Smith, prof d’études sur la nourriture à New York. Chacune donnait sa petite recette, et on publiait la compilation.

Mais ces livres de recettes pour lever des fonds n’étaient pas le privilège des dames d’Eglise… Npr explique qu’en 1886, un groupe de femmes du Massachusetts a vendu The Woman Suffrage Cookbook, le Livre de recettes du Suffrage des femmes, pour financer une campagne pour le droit de vote des femmes mais aussi diffuser leurs idées.

Avec des recettes équivoques comme la Mrs. Mary F. Curtiss’ Rebel soup (la soupe rebelle de Mrs. Mary F. Curtiss, aux tomates), ou la Miss M.A. Hill’s Mother’s Election Cake (le cake de l’élection de la mère de Miss M.A. Hill, au Saindoux et à la noix de muscade)… Toujours sur le même principe, chaque personne donne sa petite recette secrète, et cela donne un livre complet. Notons que la liste des contributeurs contient un seul homme.

Ces vieux livres ont inspiré un nouveau genre de littérature culinaire: des histoires de personnes et de groupes, entrelacées à des recettes. Pour Andrew Smith, ces livres de cuisine communautaires donnent «un aperçu de l’histoire qu’on ne trouve pas avec d’autres sources». Les livres de recettes qui traînent dans nos cuisines seront sans doute d’excellents témoignages historiques dans quelques siècles… Comme, plus largement, nos façons de consommer et de manger.

Photo: Timeless Books/ Lin Pernille Photography via Flickr CC License by

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En Australie, des enfants obèses retirés à leurs parents

Les autorités sanitaires de Victoria, en Australie, viennent de retirer deux enfants obèses de la garde de leurs parents. Le premier est un garçon préado de 110 kg dont il a été déterminé que le surpoids n’était pas génétique. Le deuxième cas est une fille de 169 cm de tour de taille, qui a pris 30 kg en 18 mois. Ils ont été placés dans des institutions spécialisées. Cette décision  ne fait pas l’unanimité parmi les professionnels, mais certains pensent qu’il faudra de plus en plus reproduire ce genre de mesures dans le futur…

Le professeur John Dixon, de l’Institut du cœur et du diabète, a déclaré à ABC News que «parfois, enlever les enfants à leurs parents est la meilleure option», car «l’obésité peut être un due à un ensemble de facteurs environnementaux, la nourriture, le manque d’activité physique, et toutes sortes de choses». Mais selon lui l’obésité peut aussi être «symptomatique d’une situation dysfonctionnelle dans la famille, qui peut rendre la vie de l’enfant difficile. Dans ce cas là, il est mieux hors du foyer pendant un petit moment, pour son intérêt».

Un australien sur deux est considéré comme en surpoids, et c’est une cause de décès et de maladie importante dans le pays. Le professeur Dixon précise quand même qu’ils ne faut pas blâmer les parents puisqu’ils «font beaucoup d’efforts à ce sujet et ne reçoivent pas beaucoup de réponses de la part des professionnels de la santé. Nous avons très peu de services pour gérer les jeunes obèses». Et ajoute que «les parents sont réticents à aller demander de l’aide pour quelque chose que notre société ne traite pas comme une maladie. Ils ont peur de consulter et de passer pour négligents».

Le professeur Tom Gill, de l’Université de Sydney, explique à The Age que «nous allons voir de plus en plus d’enfants dans des situations d’extrême surpoids. Bien sûr, les parents ont une part de responsabilité, mais c’est aussi un échec de notre société, qui créé des circonstances les encourageant à manger beaucoup trop et à ne pas faire d’exercice ». Les causes de l’obésité enfantine sont donc multiples, à rechercher dans le foyer et dans la société, et comme le souligne le professeur Louise Baur dans une interview à ABC, “nous ne devons pas oublier le rôle des fortes prédispositions génétiques”.

Photo: Donut heaven/ Bochalla via Flickr CC License by

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Bien manger en Amazonie: des insectes et des plantes, ça vous tente?

Rien de tel qu’une petite pincée de termites vivants pour faire le plein de protéines… C’est ce qu’assure Milton Yumani, indien Tacana et spécialiste de la forêt amazonienne bolivienne.

C’est à plus de 240 kilomètres au nord-est de la Paz, sur les berges du fleuve Beni, dans la forêt amazonienne bolivienne, que Milton Yumani partage quelques uns de ses secrets. Des connaissances transmises de génération en génération par son grand-père botaniste, puis par son père. Des secrets révélés avec parcimonie afin de préserver ce joyau de verdure, qui ont permis aux indiens Tacana de survivre dans ce milieu aussi dangereux qu’étourdissant de beauté.

Quand la forêt me soigne, ou m’anesthésie

La balade gustative débute par une introduction aux plantes qui nous entourent: arbres géants, lianes meurtrières, arbres qui marchent… Milton tend la main et me donne un petit bourgeon vert. «Mâche-le mais surtout ne l’avales pas», me prévient-il. En quelques secondes, ma langue et mes joues sont anesthésiées. «Nous l’utilisons souvent contre les maux de dents. Nous plaçons ce bourgeon contre notre gencive et nous sommes apaisés», explique Milton.

Le bourgeon anesthésiant

Un peu plus loin, c’est une drôle d’excroissance que Milton ôte d’un tronc d’arbre avec sa machette. «Ca, c’est l’arbre de l’homme… On l’appelle comme ça à cause de sa forme», confie-t-il avec un petit sourire en coin. Milton en découpe l’extrémité à la forme phallique et patiente quelques minutes. Une crème blanchâtre finit par remonter et sortir de la tige. Une crème «magique» qui soigne les allergies, les piqûres d’insectes, et éloigne les moustiques.

L'arbre de l'homme

Quand la forêt me donne des forces… ou l’entomophagie

Puis vient le moment de goûter à la nourriture de la forêt. Outre les nombreux fruits comme l’açaï –un palmier dont les baies extrêmement nutritives font partie de l’alimentation de base des indiens– la forêt s’avère également être une précieuse source de protéines. Il suffit, pour les trouver, de débusquer un tronc d’arbre mort… l’un des mets favoris des termites.

Milton en saisit une pincée et dépose les minuscules insectes sur sa langue. «C’est très bon pour la vue», détaille-t-il en continuant à mâcher. J’en attrape une pincée à mon tour et la plonge dans ma bouche. Légèrement croustillants, les insectes présentent peu d’intérêt gustatif.

Milton et une colonie de termites

Il faut attendre le retour au camp pour éveiller nos papilles avec quelques curiosités locales, comme le vers de noix de coco. L’insecte s’insère dans de minuscules noix de coco en perçant un trou à travers la coquille, puis y reste plusieurs semaines, le temps de se nourrir de la chair de la noix de coco. Les Indiens récoltent alors les noix, les brisent et en extraient les vers de deux bons centimètres.

Des vers sautés à la poêle

Ils peuvent ensuite être cuisinés à la poêle avec des herbes ou simplement mangés vivants, et donc crus. Dans ce dernier cas, si la texture n’est pas très appétissante, le goût quant à lui rappelle celui du lait concentré avec une pointe de noix de coco. Pour les Indiens, ce sont d’agréables petites friandises.

Texte et photos par Maud Descamps

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La cuisine chinoise s’expose au Quai Branly

Lazy Susan, Installation vidéo, réalisation du collectif d’art numérique PLEIX, 2012

“Avez-vous mangé!” est le premier mot qui vient à la bouche d’un Chinois croisant un ami. Mieux qu’un banal “ça va?”, c’est peut-être une des preuves du “processus civilisateur en marche depuis plus de 7000 ans” en Chine, celui de cuisiner et savourer avec intérêt et raffinement. Depuis hier et jusqu’au 30 septembre, le Musée du Quai Branly à Paris présente l’exposition “Les Séductions du palais, cuisiner et manger en Chine”. Vaste pays, vaste programme. La nourriture est bien un des piliers de cette culture ancestrale.

En collaboration avec le Musée National de Chine, l’expo présente différentes vaisselles utilisées au cours des siècles, des services à thé, ustensiles, bols, coupes, vases, marmites, flasques… Pour parler de l’évolution des techniques employées, des traditions culinaires et des préparations typiques des régions chinoises. La citation de Claude Lévi-Strauss qui introduit l’expo, “toute nourriture est bonne à penser”, donne le ton. On va voir comment les comportements quotidiens expliquent des découvertes, des évolutions sociales, des charnières historiques.

On commence un parcours historique autour du foyer néolithique, entre 7000 et 2000 av. J-C. Les Chinois passent du cru au cuit, voire au mijoté, et introduisent de nombreux légumes dans leur alimentation. A l’Âge de bronze, l’alimentation s’enrichit avec un apport important de viande, tandis que la boisson (alcoolisée) est essentielle pendant une période. Plus tard, les découvertes archéologiques de la Chine classique montrent des banquets assez réjouissants, avec de la vaisselle en laque par exemple.

A l’époque médiévale, la vaisselle se fait précieuse et exotique, et des produits nouveaux débarquent en Chine (concombres, noix, sésame…). Avec l’introduction de la technique de la mouture, les Chinois commencent à fabriquer des petits pains, des gâteaux, des raviolis, plongés dans l’eau bouillante, très populaires et vendus dans la rue par des marchands ambulants. La street food du Moyen-Âge chinois!

Pendant l’âge d’or de la dynastie Tang, les excès ne sont pas rares et l’obésité est fréquente chez les aristocrates. Plus tard, pendant la dynastie des Song (960-1279), les auberges et la restauration se développent, la gastronomie devient un thème littéraire. La boisson évolue, le vin de céréale est très prisé tandis que le thé devient une boisson quotidienne. Enfin, au temps des derniers empereurs, le service de bouche est somptueux, des banquets gigantesques sont organisés.

Au fil de l’expo, on découvre des recettes mythiques appréciées par les différents empereurs, comme la “Fondue de faisan”, “l’oie farcie, rôtie dans l’agneau”, “le bouillon de poisson Song Sao”. Ou encore l’incroyable “Chien braisé dans un bouillon de tortue”, concocté avec 750 g de chien, 350 g de tortue, de l’anis, de la ciboule et du gingembre…

L’expo se termine par une hypnotisante installation vidéo, une dînette tourbillonnante, inspirée des tables tournantes des restaurants chinois. A voir, donc, jusqu’au 30 septembre au Quai Branly.

Lucie de la Héronnière

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Never Seconds: Martha réautorisée à photographier et bloguer ses repas à la cantine

Un repas de Martha, posté sur son blog Never Seconds

Il aura fallu moins de 24 heures! Moins de 24 heures pour que le conseil régional d’Argyll and Bute, en Ecosse, ré-autorise Martha Payne, une écolière de 9 ans, à prendre en photo ses repas à la cantine scolaire, qu’elle postait ensuite sur son blog.

Depuis début mai, Martha mettait en ligne chaque jour sur Never Seconds («jamais de rab») des photographies de ce qu’elle mange à l’école, avec le contenu de son plateau détaillé et noté: les aliments présents, le nombre de bouchées qu’elle a prises (pour mesurer les portions), si le repas était sain, s’il était bon, son prix, et même le nombre de cheveux retrouvés dedans (heureusement, 0).

Le blog est rapidement devenu viral, a été repris dans de nombreux médias nationaux et internationaux, a encouragé des enfants du monde entier à lui envoyer des photos de leur propre déjeuner scolaire, et a permis de récolter des dons pour Mary’s Meals, une association qui nourrit des enfants africains à l’école.

Mais ce jeudi 14 juin, elle avait posté un billet expliquant qu’elle arrêterait parce qu’elle n’avait plus le droit de prendre des photographies, «à cause d’un gros titre de la presse aujourd’hui». Son père avait rajouté quelques mots, précisant que l’école de Martha avait été super et les avait soutenus, et que c’était le Argyll and Bute Council, le conseil régional, qui avait décidé d’interdire ces photographies.

S’est alors mise en marche une armée d’internautes, notamment après l’article de Wired sur ce sujet, qui ont contacté le conseil régional via son site web pour se plaindre et ont tweeté sans relâche @argyllandbute leur mécontentement (Martha a également pu bénéficier du soutien du chef anglais Jamie Oliver, et de ses 2 millions de followers). Ils ont aussi fait grimper les dons pour Mary’s Meals, qui sont passés de 2.500£ à 11h ce vendredi 15 juin à plus de 16.000£ à 14h15, soit le double de ce que Martha tentait de récolter, et de quoi construire au moins deux cuisines d’après ses calculs.

Résultat, le conseil a d’abord mis en ligne un communiqué sur le sujet, expliquant:

«Le conseil régional réfute les attaques non méritées contre son service de restauration scolaire, qui ont culminé avec des gros titres dans la presse nationale qui ont fait craindre aux employés la perte de leur emploi. Le conseil a évité de critiquer directement qui que ce soit impliqué dans le blog “never seconds” pour des raisons évidentes, bien qu’il estime que l’information qui y est présentée ne montre pas correctement les options et les choix qu’ont les élèves. Mais cette escalade veut dire que nous devons protéger nos employés contre la détresse et le tort que ce blog leur causait.

En particulier, les photographies sur le blog semblent ne représenter qu’une fraction des choix offerts aux élèves, une décision a donc été prise pour arrêter que des photos soient prises dans la cantine scolaire.»

Le communiqué a fait plus de mal que de bien au conseil. Des internautes ont ainsi calculé que Martha avait, par ses notes, donné une moyenne de 7,59/10 à sa cantine (en se baladant sur les billets de la blogueuse, on voit des repas qu’elle apprécie d’ailleurs particulièrement). D’autres ont noté que Martha n’avait jamais dit qu’elle publiait la totalité des options disponibles, mais simplement son plateau, et que le conseil aurait eu tout intérêt à demander à la famille Payne de rajouter un lien vers le menu complet de la journée, ou à encourager d’autres élèves à publier des photos de leur plateau pour une plus grande diversité, ou encore à prendre lui-même des photos et à les publier ailleurs.

Très rapidement, le directeur du Conseil Roddy McCuish, interviewé par la BBC, a déclaré avoir demandé à ce que l’interdiction de prendre des photographies soit immédiatement levée, affirmant qu’il n’y avait «aucune place pour la censure» dans le conseil et qu’il n’y en aurait jamais.

Toute l’histoire est un bel exemple d’Effet Streisand: quand vous essayez de censurer quelque chose sur Internet, vous risquez fort de vous retrouver avec le résultat inverse, la cause en question –et votre tentative de censure– étant relayée partout.

C. D.

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