Quand on pense à la bande de Gaza, on ne pense pas forcément directement de bons petits plats mitonnés. Npr nous parle d’un récent ouvrage, The Gaza Kitchen (La cuisine de Gaza), pas (encore?) traduit en français, qui raconte beaucoup de choses sur Gaza, à travers la cuisine et l’agriculture, bien particulières à ce territoire.
Maggie Smith a visité Gaza en 2009 et a écrit une série d’articles, dont un papier intitulé “In Gaza, Eating under siege”, publié dans The Atlantic. A l’époque, elle avait déjà constaté que, malgré les sévères restrictions en ravitaillement, les gens cuisinaient, se débrouillaient:
“Autrefois, Gaza était connue pour ses citronniers, ses extraordinaires fruits de mer, la senteur de son jasmin le matin. Cela n’a pas duré, aujourd’hui l’image de Gaza est associée à la mort et la destruction. Mais malgré le siège, malgré les bombes, malgré la tourmente politique, les habitants de Gaza continuent à créer des petits coins de beauté, où ils peuvent. Un de ces lieux est la cuisine”.
Elle expliquait alors que Gaza est riche de nombreux champs et vergers, mais que les “zones de sécurité” laissent de moins en moins de place aux terres arables. Que la viande est très chère. Et que les problématiques du gaz et de l’électricité entrent en considération aussi. Mais que malgré cela, “des plats magnifiques sont sur les tables des maisons”.
A ce moment là, explique Npr, en faisant des recherches sur le web, elle a trouvé peu de choses sur la cuisine à Gaza. Mais elle est tombée sur le blog de Laila El-Haddad, Gaza Mom, contenant (entres autres) pas mal de recettes.
Les deux femmes ont discuté, échangé des mails, et se sont rencontrées en 2010, pour faire le constat que de nombreuses personnes déplacées depuis des décennies ont gardé un sens très précis de leur identité… à travers la nourriture, les traditions très spécifiques de leurs villages. Le projet du livre est né.
“Le cumin, l’ail et les piments, voilà le trio incontournable de cette cuisine”, explique Laila El-Haddad, co-auteur. Autres ingrédients fréquents, “des herbes, du poivre, du citron, du piquant. Beaucoup d’aneth, des graines d’aneth, des saveurs aigres sous toutes les formes. Des citrons, des grenades, et beaucoup de poivrons aussi”.
Alors l’ouvrage distille des recettes de salades, des ragoûts, des pains, des desserts, des boissons: le Kishkik est ainsi une galette de blé fermenté, stockée pendant des mois. La version de Gaza est au lait de brebis et aux flocons de piments rouge. La Fattit Ajir est une jolie salade de pastèque épicée et rôtie.
Les auteurs expliquent leurs motivations à Npr: «Pour nous, décrire la vie dans les foyers, l’économie familiale, était vraiment important», «parce que ce côté de l’histoire de la bande de Gaza est presque totalement inconnu”.
Et comme souvent, l’histoire des façons de cuisiner et de manger est fortement liée à l’histoire politique, en l’occurrence ici la répartition des rations alimentaires des Nations Unies, les pénuries d’électricité et d’eau, ou encore les restrictions sur la pêche, alors que Gaza était autrefois connue pour ses fameux poissons.
Pour lire plus de rencontres, reportages et recettes (en anglais), le blog The Gaza Kitchen retrace les avancées du projet depuis 2010.
Photo: Lemon tree/ andrewmalone via FlickCC License by
Partager un repas c’est un bon moyen de faire connaissance. http://www.slate.fr/story/36995/rompre-irak-separer-plastique-grenades
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