Acheter massivement et directement aux producteurs, voilà le système simple et efficace que les Grecs ont trouvé pour s’en sortir un peu mieux. Dans un article du Guardian, Jon Henley évoque le «Mouvement de la patate» qui s’étend autour de Thessalonique.
C’est Kamenides Cristos, un prof de commercialisation des produits agricoles, qui a lancé le projet avec ses étudiants. Des milliers de tonnes de pommes de terre et d’autres produits agricoles sont ainsi vendus directement aux consommateurs…
Le principe est simple: une mairie annonce une vente. Les habitants vont s’inscrire et disent ce qu’ils veulent acheter. La municipalité annonce alors à Kamenides la quantité demandée… Et lui et ses élèves appellent les agriculteurs locaux pour voir qui peut fournir les habitants. Les agriculteurs se présentent au lieu défini et à l’heure dite, et l’affaire est bouclée.
Ces ventes directes sont de plus en plus populaires en Grèce. Le mois dernier, les bénévoles de Katerini, au sud de Thessalonique, ont reçu 534 pré-commandes de familles, ce qui a donné lieu à la livraison de 24 tonnes de pommes de terre!
Elisabet, une des acheteuses, dit que «ce mouvement est extrêmement important. Les salaires ici sont très bas, et continuent à diminuer, mais les prix restent les mêmes. Alors ici, on peut acheter vraiment moins cher…». Tsitsopoulou est bien d’accord, et pense que «l’autre avantage, c’est qu’on peut voir la qualité des produits et leur origine, ce qui n’est pas le cas dans les supermarchés. C’est un système génial!»
Côté producteurs, Apostolos Kasapis est satisfait: «je suis payé tout de suite. Le bénéfice n’est pas très élevé, juste un peu au-dessus du coût de production, mais je reçois l’argent immédiatement, ce qui est très important dans un contexte de crise».
Kamenides et ses étudiants ont en fait organisé un système très simple de circuit court. L’innovation, c’est la participation des municipalités, qui aident pour l’organisation et offrent un encouragement institutionnel… Vu le succès du mouvement et l’enthousiasme suscité, Kamenides travaille sur un programme plus large comprenant des coopératives unifiées.
Pour Jon Henley, cela pourrait peut-être devenir un nouveau modèle économique pour l’achat et la vente de denrées alimentaires de première nécessité en Grèce. Plusieurs économistes ont suggéré que c’était un moyen de rompre le «cycle de la crise» dans le pays. Pour le moment, le «Mouvement de la patate» est significatif des idées nouvelles et inventives que les Grecs ont trouvées pour vivre un tout petit peu mieux cette période de récession.
Photo: untitled/ procsilas via Flickr CC License by
Excellente initiative, pleine de bon sens. Il serait bon que cette solidarité perdure et se mette en place ailleurs en esperant que les producteurs ne deviennent pas trop gourmands…
C’est une bonne initiative, qui repose sur une idée extrêmement simple: en réduisant le nombre d’intermédiaires, le coût tend mécaniquement à se baisser !
idée géniale qu’il faudra appliquer ici en Algérie pour casser le cycle vicieux entre les producteurs et les mandataires, qui se mettent plein les poches au détriment du consommateur.
De plus en plus d’agriculteurs se mettent à la vente par sacs de 10 ou 25 kg
Pour ceux qui peuvent stocker c’est très intéressant,de plus les produits sont de meilleure qualité puisque l’acheteur sait où se plaindre éventuellement s’il y a un problème
[…] blog.slate.fr – Today, 7:50 PM […]
J’ai lu cet article..
Moi qui suis membre d”une amap et locavore, tu penses que ça ma va… à la SEULE condition : que les revenus des agriculteurs soient déclarés au fisc grec !!!
Je ne sais pas quel est le prix des pommes de terres en grèce et en Algérie en mars 2012, mais toujours est il qu’en France, dans des bassins de productions agricole, il existe une pomme de terre de qualité en quantité importante, avec un cours sur le marché à 20 ou 30 euros la tonne, oui 20 ou 30 euros pour 1000 Kg en Vrac.
Les cours proposés aux agricluteurs sont largement en dessous des cours de revient.
Pendant ce temps il y a des populations en grèce, en Algérie, et même en France, qui ont du mal qui n’arrivent plus à se nourrir…
Des pommes de terre seront certainement jetées d’ici le mois de juin 2012 !
Comment trouver des solutions , Pour que la sueur des producteurs servent les consommateurs ,
que les producteurs puissent vivre de leur travail
que les familles, les enfants, puissent se nourrir…
un agriculteur peut il exporter directement en Grèce ou en Algérie…
Si les cours en reste là, soit les pommes de terre de consommation seront jetées, soit elles seront livrées pour l’alimentation du bétail dans les régions touchées par la sécheresse pendant que les populations éprouvent toujours des difficultés à se nourrir ?
Allez voir dans le panier ou le caddy de la ménagère si le paquet de chips ou filet de pomme de terre a baissé …