Les obèses vivent-ils moins longtemps? Telle est la question que se pose The Economist dans son édition du 2 juillet. Le magazine constate que les Etats-Unis connaissent une véritable «épidémie d’obésité», avec un tiers des Américains obèses et 25 millions de diabétiques en 2008.
Au niveau national, on constate que les Américains vivent plus vieux qu’avant, avec une espérance de vie à 78 ans. Mais ces chiffres dissimulent une disparité selon les Etats (les hommes de Holmes County dans le Mississippi ont une espérance de vie de 65,9 ans, comme les hommes pakistanais, et bien derrière la Virginie par exemple) et reflètent une progression inférieure à celle des autres pays développés selon l’hebdomadaire britannique.
Selon le Conseil national de recherche américain, les taux élevés d’obésité seraient en partie responsables de cette espérance de vie à la traîne. The Economist ajoute que la cigarette est également en cause.
Reste qu’une étude des universitaires Eric Reither et Jay Olshansky, à paraître dans le numéro d’août de Health Affairs, suggère que «les futurs taux de mortalité […] pourraient être bien pires qu’on l’anticipe en ce moment». Selon les deux enseignants de l’université d’Utah et de Caroline du Nord, bien que la médecine actuelle permette de réduire les taux de cholestérol et la pression artérielle, l’obésité d’Américains de plus en plus jeunes constitue une menace.
«On devient obèse tellement jeune qu’on peut se demander quelles seront les limites de la technologie», estime aisni Eric Reither interviewé par The Economist.
La campagne «Let’s Move!» (Bougeons!) parrainée par Michelle Obama cherche d’ailleurs à combattre l’obésité infantile américaine. En plus de danser sur les tubes de Beyoncé pour sa campagne «manger, bouger», elle avait également fait la une du magazine américain Newsweek en encourageant les parents à nourrir leurs enfants correctement.
A l’époque deux cinquièmes des cantines des écoles américaines ne proposaient pas de produits frais aux élèves, comme l’avait rapporté Slate. Bien que plusieurs associations nationales essaient d’encourager des repas équilibrés, le combat est encore loin d’être gagné.
La situation des obèses est donc alarmante pour Eric Reither et Jay Olshansky, mais d’autres universitaires ne sont pas convaincus par l’idée que l’obésité puisse réellement réduire l’espérance de vie. C’est le cas de James Vaupel, directeur de l’Institut de recherche sur la population de l’université de Duke aux Etats-Unis. Pour lui, le vrai risque est plutôt celui d’handicap lié à l’obésité, comme le rapporte The Economist.
Photo: Hamburger-Cafe Vue /avlxyz via FlickrCC License by
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Bonjour,
Cet article est vraiment très intéressant, j’en ai lu un aussi concernant l’obésité, si cela vous intéresse, voici le lien
https://www.medblog.be/fr/article/52-obese-ce-mal-aime/
Bis
Claudine
Une étude ayant porté sur le suivi d’1 million de personnes, publiée dans le Lancet en mars 2009, avait montré qu’une obésité modérée (IMC 30-35) entrainait une diminution de l’espérance de vie de 3 ans, et 10 ans en cas d’obésité forte (IMC 40-50) ! Si on ajoute la meilleure qualité de vie, c’est suffisamment parlant, à mon avis, pour se remettre au sport et manger mieux. Venir dénigrer les régimes après, je trouve ça scandaleux. Je fais un régime hyperprotéiné 2 semaines par an, c’est suffisant pour faire disparaître les 2 ou trois kilos accumulés en trop, et c’est certainement moins dangereux que le surpoids.