Steffie Christiaens

 

Venue de l’école du Nord, Steffie Christiaens a d’abord travaillé chez Maison Martin Margiela et Balenciaga avant de lancer sa marque. Sa nouvelle collection s’inspire des résultats d’attraction entre forces magnétiques. Effets d’aimantation et jeux avec des matières, innervées de fils de fer. Volumes, plissages, découpes, nervures, asymétries, cocons, armures, résilles… Des touches de métal viennent rehausser les silhouettes d’éclats vifs posés comme des bijoux. Une vision de la mode d’aujourd’hui aux accents futuristes.

 

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Issey Miyake

 

Sous le nom d’Issey Miyake désormais, ce sont des designers issus de son studio qui sont en charge de la création. Cette saison un nouveau nom a imaginé la collection : Yoshiyuki Miyamae. Il a choisi de partir d’un ton nude, peau, pour qu’ensuite sa fleur en bouton prenne forme, couleur, s’épanouisse. Après les « tailleurs » dans des tons de beige, la collection prend des allures géométriques dans un jeu de superpositions délicates, d’imprimés graphiques. De grands volumes flottent, s’attachent, tandis que les leggings, collants, habillent les jambes de façon tatouage. Petit détail, le chapeau, le point sur le i de Schiaparelli accentue la couleur de l’ensemble dans un esprit camaïeu. Une collection où l’on sent ce qui est cher à la maison : le goût pour les traditions du pays et les recherches technologiques. A suivre, après une première collection en délicatesse.

 

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Alexis Mabille

 

Délicieuse ambiance de jungle tropicale pour le défilé Alexis Mabille dans les serres d’Auteuil. S’il cite le jardin des Finzi Contini, le créateur a voulu jouer la métamorphose au féminin passant de la jeunesse « aguicheuse » à « une féminité décomplexée ». Dans un souvenir un peu masculin de chemises à rayures, le tissu des banquiers se transforme en robe bustier, chemisier noué. Le noeud papillon, souvenir des débuts d’Alexis Mabille, se détourne et se porte, démultiplié, en bandoulière. Le gilet sur jupe, dentelles. Des shorts, petites jupes, ambiance tennis et puis tailleurs plus chics, à peine stricts. Des robes décontractées à grands volumes. Des rayures bayadère se confrontent aux imprimés floraux. Très jolie robe chemisier fourreau en taffetas ciel.

 

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Comme des garçons

 

Un défilé de Comme des garçons, c’est souvent une expérience hors mode ; au-delà d’un microscosme étriqué de tendances, d’air du temps, de « produits ». La collection de l’été 2011 est particulièrement représentative de cette exception culturelle que constitue le travail de Rei Kawakubo depuis une trentaine d’années. Une sorte d’art total avec le souci d’une perception globale d’un modèle avec maquillage et coiffures, échos soigneusement choisis. Sur les têtes, d’improbables créations moulées en polystyrène, sortes de meringues à volutes, barbes à papa délirantes, créations en feutres influencées de masques africains, jeux de balles, capuches en pointe… Parfois le visage se cache, s’oblitère derrière des matières pour voir surgir un oeil, un regard.

La collection est monochrome, monolithique autour d’une non couleur : le blanc. Les mariées pourraient difficilement être mises à nu par les célibataires tant les volumes sont importants, imposants, les constructions complexes. Si l’on cherche des références peuvent surgir le souvenir des capes de tonton Cristobal (Balenciaga), la merveilleuse mariée matriochka d’Yves Saint Laurent tout en boule de laine. Mais, avec Comme des garçons, on est sur une autre planète, celle de la création pure. Un incroyable travail sur les coupes, le choix des matières, des recompositions de fleurs en volumes, des broderies, des voiles, des vêtements cage, houppelandes, d’exquises protubérances. Une sorte d’enfermement délicieux. Dans la blancheur surgissent des traits de peinture noire, roquettes graphiques, graffitis venant zébrer le ciel immaculé.
Sur la planète blanche (entre ivoire et blancheur parfaite), les mutantes donnent à la mode ce qu’elle a de plus précieux, la création.

Une collection rêvée et spectaculaire.

 

J’achète… beaucoup.

 

 

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Sonia Rykiel

Pour la collection d’été Nathalie Rykiel a présenté April Crichton (diplômée de Saint Martin’s), designer maison qui travaille désormais sur la ligne principale. Sur un podium plat, mais joliment peint, imprégné de pigment jaune ont défilé les filles, toujours décontractées chez Rykiel. La maille est toujours présente, géométrique, à rayures obliques. Des souvenirs de styles des années 20, 30 (très amusant maillot rétro) surgissent, réminiscences revisitées. La collection fleure la belle saison avec de grandes robes ; une légèreté flotte sur les modèles, patchworks de styles, imprimés floraux. Le body se dédouble et se découpe, pour silhouette de danseuse, mais avec grande jupe plissée. Une allure masculine avec les grandes vestes de tailleurs, mais sur pantalons larges Rykiel. Broderies découpées, rayures obliques. Blanc cassé, jaune, beaucoup de jaunes, comme le podium, quelques touches de noir. Si les imprimés sont en mineur, ils ont un charme champêtre.

 

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Véronique Leroy

Un air de vacances, de croisière flotte sur la collection de Véronique Leroy présentée en bord de Seine. Les formes sont amples, légères, un côté confortable se dessine. Légèreté des ensembles blancs dont les jupes joliment s’évasent, portées avec des brassières courtes, parfois croisées. Robes chemises amples,  maille ocre, lin beige, un poil de zèbre avec un imprimé à rayures blanc-noir, rouge-noir… Une collection simple et délicate pour un bel été.

 

J’achète une robe chemise blanche, une robe zèbre.

 

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Viktor & Rolf

 

 

Si l’ouverture du défilé des Viktor & Rolf est spectaculaire avec la démesure d’une immense jupe en tulle rose de plusieurs mètres de haut au sommet de laquelle sont juchées les Brigitte pour un live musical, le défilé n’a pas la même force. Le duo s’est inspiré de la silhouette d’une poupée en jouant sur le passage à l’échelle humaine, façon Alice. Une idée innerve la collection, celle d’un feston géant qui ourle les bords de rubans, de mousselines de couleurs différentes.

Un précieux travail de découpes sur des matières associées au luxe comme l’organza habille les robes du soir. Dans les pièces les plus imposantes, un côté kermesse héroïque.

 

 

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Martin Grant

Féminité, élégance simple pour Martin Grant. Aux couleurs sobres de la palette répondent des acidulés : orange, bleu vif et jaune. Trench sur robe, jeu de drapés, de plissés avec effets de transparence. Une touche masculin-féminin. Un peu fauve, l’esprit du noir zèbre le blanc de façon géométrique. Effets blousants et, pour le soir : du long avec des lanières et ouvertures à la Fontana.

 

 

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Junya Watanabe

Femmes oiseaux aux coiffes incroyables, couvertes de plumes, les mannequins de Junya Watanabe portent des robes en dentelle à motifs floraux ou graphiques. Dentelle blanche sur  noir, vert sur rose, bleu sur mauve, orange sur vert,…  Une délicate transparence se pose sur des fonds de vêtements noirs. Un côté tableau de chasse hors du temps pour ces sirènes des origines, affublées de plumes par vengeance divine. Des détails d’asymétrie, de fronces, donnent du mouvement, de l’ampleur, animent la silhouette. Et puis les robes s’habillent d’éléments qui appartiennent au vocabulaire de Junya Watanabe, leitmotivs qui reviennent souvent en thématique dans ses créations. De petits blousons en cuir, ici très courts, perfectos à volutes donnent une touche néo-punk destroy en opposition à la délicatesse des dentelles. Une pointe de kaki, touche militaire, revisite des transparences noires. S’ajoutent aussi des jupons en tulles. Voiles noires posés en touches asymétrique sur robes de dentelles. Le trench est aussi repensé, la gabardine beige ou noire se redécoupe, en version mini ou avec effet de cape.

Juste magnifique.

J’achète une robe, le trench cape.

 

 

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Yohji Yamamoto

Fidèle au noir, le créateur japonais joue pour l’été deux silhouettes qui s’opposent, l’une est droite épurée, dessinée en lignes très simples (mais avec une pointe d’asymétrie) ; l’autre, plus baroque, joue les superpositions, accumule et multiplie les volumes pour nouveaux nomades.

Du masculin féminin pour garçonnes décontractées en chemises et pantalons (aussi à double ceinture). Blanches, immaculées, les chemises sont déconstruites.

De l’asymétrie (un bas de chemise en oblique, comme balayé par le vent), de l’ampleur, des volumes, des cordes, des effets de plissés, du gris ourlé de noir, robes à traînes, chapeaux démesurés… le vocabulaire est riche. Un « work in progress » avec des détails de surpiqûres sur une veste en train d’être bâtie.

A une bande son en français (Alain Barrière, Georges Moustaki…) assez mélancolique a répondu une collection très Yohji dans ses codes et couleurs.

 

 

 

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