Marithé & François Girbaud

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Retour sur le devant de la scène pour Marithé et François Girbaud avec une approche originale qui échappe au circuit classique de la mode.

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Philosophe, Marithé Girbaud évoque à peine les déboires avec leur partenaire indien qui ont conduit à la fermeture des boutiques et à la liquidation… Elle préfère aller de l’avant et parler avec bonheur de cette nouvelle aventure. Les créateurs ont conservé leur patronyme (ils ont toujours travaillé pour des marques dont ils inventaient les noms) et redémarrent avec un collectif : Mad Lane (sans oublier le souvenir, avec humour, de la madeleine de Proust).

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Et si le « see now buy now » met en émoi le système actuel, le duo, avec ce projet, est au coeur de l’action. Marithé Girbaud raconte qu’au cours de leur carrière, ils ont parfois suivi des chanteurs en tournée et que leur façon d’appréhender le système est inspirée du même principe. Un tour de France avec des étapes dans de grandes villes et une billetterie sur internet qui donne des rendez-vous à horaire précis dans des lieux éphémères loués pour quelques jours.

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Au moment de la disparition de leurs marques, les Girbaud se sont rendu compte que leur clientèle était « orpheline », d’où la volonté et l’envie de recommencer. Le redémarrage s’est effectué avec une structure légère pour ne pas s’alourdir avec les charges. « De toute façon on n’avait pas les finances et on voulait être et demeurer libre. » La communication autour de ces ventes événements s’effectue par le relais d’un fichier client et par les réseaux sociaux, notamment facebook. Grâce à la billetterie qui limite le nombre d’invités par heure, le service est là, proche du client. Si la vente s’effectue en direct, les prix doivent aussi néanmoins répercuter les coûts de la tournée. Maîtres à bord, les Girbaud font aussi le choix de la qualité pour proposer de « bons produits ».

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La collection n’est pas gigantesque, mais propose des jeans, des tee-shirts, des robes, des vestes… Tout est fabriqué en amont, mais le duo travaille avec des fournisseurs qui les suivent, les soutiennent dans leur démarche ; ils peuvent ainsi se réapprovisionner rapidement. Marithé Girbaud explique : « On travaille directement avec les industriels au niveau des tissus, il s’agit de créer pour faire avancer la mode. Pour le stretch, il faut une usine avec de bonnes machines pour contrecoller ainsi une usine du Portugal spécialisée dans le vêtement de sport ». Les avancées technologiques, la recherche et aussi une démarche qui tient compte de la pollution (de la même façon qu’ils avaient fait évoluer le jean) demeurent des axes de travail. « Au départ de notre création, on travaille avec le modéliste, c’est un couple qui fonctionne en duo, c’est très important. Il y a peu d’exceptions en solo comme Alaïa qui fait tout… ».

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Et en France ? «  En France il y a notamment une petite usine de bonnetterie, la bonnetterie c’était très français, c’est du tubulaire, du marcel quoi ! Ces machines datent d’il y a 50 ans, mais avec un beau fil d’Ecosse, il est possible de faire de nouveaux modèles ».

Et la vogue de l’unisexe ? « L’unisexe n’est pas nouveau pour nous et on a 40 ans d’archives. Cela a toujours été ainsi, on a travaillé en couple et en parallèle. Regardez aujourd’hui les hommes vont au rayon femme, c’est juste une question de taille, de style et parfois de couleurs. Nous, on n’a jamais eu un style féminin, on fait du casual, notamment notre spécialité de pantalon. L’unisexe est casual. »

Un tour de France à suivre sur girbaud.com

 

 

Photos Alban Verneret

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