Sublime endormie, la maison Schiaparelli se réveille, se révèle avec la première collection de Bertrand Guyon*. Se dessine un subtil jeu entre références du passé, doucement nostalgiques, et une vision plus contemporaine d’un style en devenir. Allers et retours entre hier et présent. Imprimés inspirés de Vertès et de Bérard et motifs très Schiap : le soleil, le coeur, l’oeil…
Un rose absolument shocking et un zeste de surréalisme.
Dans une poche s’est glissé, en accessoire, le motif de l’ancien cadran de téléphone travaillé avec Dali en poudrier. Des formes utilisées par Elsa comme la cape s’opposent à d’amples vêtements quasi oversized.
Le perfecto s’avance, magnifique, réinterprété.
Les influences se télescopent. Un regard vers le passé avec le nom de Lee Miller et l’audace de son esprit d’aventure. Et un oeil vers le mythe de Leigh Bowery, de quoi bousculer les codes de la haute couture avec ses tenues fantasques et extravagantes qui n’auraient sans doute pas déplu à Elsa Schiaparelli. Des silhouettes parfois masculin-féminin (tailleurs pantalons, tissus à carreaux), mais aussi et surtout ultra féminines, glamour d’aujourd’hui.
Des volumes amplifiés, des effets de poches. Valse de matières somptueuses, retravaillées, rebrodées. Superbes patchworks de fourrure mêlant les couleurs avec audace.
Baptisée le « Théâtre d’Elsa », la (re)présentation de cette première est réussie.
* Le créateur a fait ses armes chez Givenchy, Lacroix et plus récemment Valentino.