Tribale, primitive, cubiste, la collection du jeune Jacquemus est instinctive et « sauvage » autour du thème « L’enfant du soleil ». Si le créateur travaille de façon très spontanée, ce qui donne sans doute une bonne dose de fraîcheur à ses collections, cette saison ouvre la porte à d’intrigantes réminiscences, mais peut-être simples coïncidences… Une dimension cubiste se lit dans le choix de maquillages de visages sur le côté, donnant à voir différentes perspectives comme dans les Demoiselles d’Avignon ou encore dans les patchworks aux allures de collages (Picasso toujours, Braque, Gris…). La création des “doublefaced” est due à une collaboration avec l’artiste Sebastian Bieniek.
Le primitivisme s’esquisse avec le clin d’oeil à d’autres cultures, « la voie des masques » est empruntée aussi par plusieurs mannequins au visage oblitéré de formes en carton.
Une main s’enroule autour du cou, une touche surréaliste ?
Quelques filles défilent seins nus, avec naturel, simplicité.
La bande son enfantine défile : « je suis un sauvage… je ne vois pas d’autres façon de vivre » ou encore « quand il n’y aura plus d’animaux, il n’y aura plus d’homme »…
En attendant la fin de notre monde, savourons une collection aux formes géométriques simples, ludiques avec des détails de grands oeillets, des sihouettes amples, un côté masculin-féminin. De la fantaisie, parfois un côté bricolage sympathique, mais aussi de très beaux manteaux.
Jacquemus grandit, mais sa mode demeure joyeusement un charmant jeu d’enfant. Une belle évolution…