Art et mode, art et jeu. Chez Issey Miyake, les deux font la paire, sans oublier la technologie (un des rares créateurs à penser le futur). Pour les Designer’s days la collection Bao Bao avait été revisitée par le designer Mathieu Bassée qui, avec le fameux tissu à découpes géométriques, a inventé un paysage imaginaire.
Triangulaire, la structure se multiplie par quatre, huit et devient carré, pliable, plissable ; pointes, nervures, origami… Curieuse installation que la “Baographie”, chaîne de montagnes aux pics géométriques recomposés de ce “tissu”. Une nature peuplée d’un bestiaire fantastique et une intrigante série de masques.
Aujourd’hui se découvrent les plissés de la collection de la série Life imaginés par Kazumasa Nagai, graphiste. Des motifs choisis parmi des dessins de l’artiste autour d’animaux stylisés : loup, lion, singe… dans des couleurs vives. Une exposition au Japon au Musée d’art moderne de Toyama donne à voir le travail du célèbre graphiste né en 1929 et les nouveaux Pleats Please. Ludique et animalière, la collection automne-hiver incite à la mise en mouvement du corps, joyeusement. A découvrir à la boutique de la Rue Royale à Paris.
Sans oublier un prix de Compasso d’Oro ADI remis à Milan pour la collection In-Ei, éloge de l’ombre pour mieux faire surgir la lumière dans une collection développée par le reality lab, architecture, matériaux recyclés (fibre textile obtenue à partir de bouteilles en polyéthylène téréphtalate recyclées ou PET). Il y a quelques décennies, c’était Noguchi qui imaginait des lampes en papier dont la postérité est toujours vivace. Issey Miyake ne l’oublie pas et dit : « Aujourd’hui je représente une sorte d’esthétique et beauté japonaise, mais je n’ai jamais dépassé l’ouvre de Noguchi. Il est pure lumière ; peut-être suis-je l’ombre ». (Propos au FT).
Autour de l’univers d’Issey Miyake, le design et l’art à la mode toujours répondent.