Schiaparelli Hier

Schiaparelli coat in collaboration with Jean Cocteau embroidery from Lesage Courtesy of the Philadelphia Museum of Arts

 

 

Excentrique, extravagante, fantasque et talentueuse, Elsa Schiaparelli fut une des figures majeures de la couture du XXe siècle et sans aucun doute la plus originale. Amie de nombreux artistes dans la mouvance surréaliste, elle  travailla avec Dali, Léonor Fini, Cocteau…

Elsa Schiaparelli & Salvador Dali 1949 © Archives Snarkarchives Snark

Épouse d’un théosophe, l’intrigante Italienne débute en 1927. Elle apporte immédiatement un vent de fantaisie avec une collection de maille en trompe-l’oeil.

Designed by Elsa Schiaparelli, Woman's Sweater, November 1927 : Courtesy of the Philadelphia Museum of ArtsCourtesy Museum of arts Philadelphia

 

Elle imagine ensuite des accessoires hautement farfelus. Un tissu imprimé de larmes dessiné par Dali devient vêtement de pleureuse. Le motif du homard (l’emblématique crustacé du Téléphone aphrodisiaque du peintre) se brode sur une robe portée par Wallis Simpson.

Wallis Simpson with the lobster dress by Cecil Beaton © Condenast Publications incCelil Beaton (Conde Nast)

 

D’improbables chapeaux voient le jour. Elsa Schiaparelli met sur la tête des élégantes des formes de côtelette, de chaussure ou de cerveau. Le bibi vient ponctuer la silhouette comme un point sur le i.

En parfums, elle a imaginé les collections les plus originales du siècle. Débutant sous le signe de la lettre S, une première fragrance S, ensuite Soucis, Salut et Schiap… Avec Shocking, la femme bustier est surmontée d’une couronne de fleurs de Léonor Fini et la forme du corps rend hommage à l’opulence d’une de ses clientes célèbres, Mae West (surnom ensuite des gilets de sauvetage des soldats américains !).

ShockingImage052

 

Avec Zut, le jupon tombe sur des jambes inspirées de Mistinguett. Snuff en forme de pipe renvoyait peut-être au jeu de mot de Magritte. Sleeping tenait la chandelle… Un patrimoine extraordinaire.

Le surréalisme a souvent innervé ses inventions, un collier aspirine en porcelaine avec Elsa Triolet, un bracelet métal et fourrure avec Meret Oppenheim… Des gants sertis d’ongles maquillés, une robe à tiroirs, un collier insectes… Dans les années 30, Elsa Schiaparelli règne sur la mode et fait la couverture du Time en 1934.

La créatrice a aussi « inventé » une couleur et lui a donné un nom passé à la postérité, le rose shocking, un rose vif et joyeux.

Sa maison s’arrête en 1954 et s’endort. Seuls les parfums ont ensuite un peu continué et ont été relancés à petite échelle.

En 2007 un nouveau grand tournant est amorcé, la belle endormie voit son nom et ses archives rachetés par Diego Della Valle (qui avec le nom de Roger Vivier a réussi à créer une marque de chaussures importante dans le paysage de la mode).

Le souvenir du patrimoine de la maison est vivace dans un site internet façon scrapbook depuis mai 2014 unissant passé et présent.

Schiaparelli - website HDWeb

www.schiaparelli.com

Quant à l’humour de Schiap, il manie l‘ironie notamment dans ses 12 commandements adressés aux femmes.

4. Souvenez-vous – 20% des femmes ont un complexe d’infériorité. 70% ont des illusions.

10. Ne jamais adapter une robe à un corps mais entraîner le corps à s’adapter à la robe.

 

 

Robe broderies Lesage (dessin Cocteau) Courtesy Museum of arts Philadephia

 

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