Venu du plat pays, Jean-Paul Lespagnard a installé son univers fantaisiste et surréaliste dans une exposition aux Galeries la Fayette intitulée Till we drop. Il y a quelques années, lauréat du festival d’Hyères, il marquait de sa présence originale la sélection des créateurs par son univers de baraques à frites où déambulaient ses « Jacquelines ». Depuis 2011, il défile à Paris avec des collections joyeuses où il ose des télescopages d’inspirations hétéroclites : baskets et années 20. Sa collection hommage aux gilles de Binche reprenait des motifs d’oranges. En 2014, il a choisi de ne pas défiler et de repenser le système de la mode. Il présentera une collection en juin et la commercialisation sera réalisée dans la foulée. Ce système “from showroom to shops” sera plus en phase avec les nouveaux medias et l’envie d’immédiateté du public.
Pour accéder à Till we drop, il faut traverser de l’autre côté du tunnel décoré d’un damier noir et blanc, passage symbolique d’une frontière vers la fantaisie. Anti-héros, déguisé en abeille (Maya ?), Jean-Paul Lespagnard joue au touriste et se dessine sa collection inspirée des hôtels de la rivière Maya au Mexique. Dans cet univers de paradis très artificiel, l’atypique touriste butine, déambule. Dans l’espace de l’exposition, un décor ludique de silhouettes permet aux visiteurs de poser leurs visages dans des ovales et de se photographier.
Objets fantaisistes, souvenirs de cuisine belge, (ripailles ?). Un univers pop, au quotidien détourné, et assaisonné d’une touche de surréalisme belge.
Jean-Paul Lespagnard ajoute à ses talents, l’originalité de sa personnalité et de son apparence physique. Il a notamment deux tatouages, l’un est un dessin de Wim Delvoye et l’autre, Belgique oblige, un homard dans un cornet de frites.
Jusqu’au 16 avril.