Superpositions, enroulements, enchevêtrements, imbrications, la collection de Rei Kawakubo, une fois de plus, réussit à pousser joyeusement le bouchon d’une mode qui trop souvent se répète, sans saveur.
Ici la création est maître-mot. Tricot en majesté, morceaux cousus, imbriqués,… Rei Kawakubo est partie de l’idée du « monstre », un thème sans doute cher aux Japonais, mais chez elle, loin de la mythologie et des mangas. Elle a réinterprété le monstre dans le sens d’un constat de la folie de l’humanité. Et, pour bousculer les standards (ce qu’elle fait depuis toujours), elle a choisi laine et tricot en majeur.
Avatars, hybrides, ces nouveaux monstres plongent dans la démesure (costume masculin gigantesque pour engloutir la féminité).
Boudins, excroissances, noeuds, empilements, jeu de cache-cache (visage perdu dans des cols cagoules).
Géométrie molle dont la structure plairait à Claes Oldenburg dans son oeuvre « soft ».
Nomades d’un nouveau monde. JUBILATOIRE.