Immense photographe, Sarah Moon a su imposer son écriture poétique et personnelle au fil de ses clichés. Pour Alchimies, elle investit le sous-sol du Muséum national d’Histoire Naturelle. Dans la grande galerie de l’évolution sont réunies une centaine de photos dont une quarantaine inédites.
L’artiste introduit l’exposition par ces mots : « Fossilisés, embaumés, taxidermisés, empaillés, vrais ou faux, morts ou vifs, impressionnés sur un cliché, minéral, végétal ou animal, d’hier ou d’aujourd’hui, en noir ou en couleur, j’expose au Musée d’Histoire Naturelle mes récits pas très naturels.
… J’ai toujours pensé que je suis un peu taxidermiste quand je photographie…
Sous le titre Alchimies, figurent ses sujets de prédilection : les fleurs, magnifiques, en couleurs délavées. Les animaux, pris dans leurs lieux de captivité provisoires (vivants dans la ménagerie) ou capturés dans une forme d’éternité (naturalisés dans la zoothèque). Ses dernières photos, réalisées cet été, livrent une vision poétique et mélancolique de la nature.
Toujours remarquable chez Sarah Moon, le travail du tirage magnifie le noir et blanc, aux effets d’un hasard maîtrisé. Délicates et précieuses, les couleurs habillent de rouge, d’orange, les pétales des fleurs.
En projection figurent deux films. L’Effraie (2004) est une adaptation de l’histoire du petit soldat de plomb et de son amour impossible pour une danseuse de porcelaine, d’après Andersen. L’autre film, dédié aux résidents de la ménagerie du jardin, s’est attardé cet été sur les animaux ainsi l’inoubliable regard du singe.
Jusqu’au 24 Novembre. Grande galerie de l’évolution. Muséum national d’Histoire naturelle.