Depuis les débuts de la Maison Martin Margiela, le créateur s’est penché sur le passé, sur les vêtements qui ont été portés, chargés d’histoire, de coutumes. Certains ont parfois été juste retravaillés, d’autres ont été dupliqués avec parfois aussi des transformations. Sous le nom de Replica, ces vêtements portent une étiquette qui les resitue dans leur époque et donne des indications (matières…). Ainsi en 2011 un pyjama d’homme coupé dans du cuir ou un peignoir ré-imaginé en peau lainée.
Les parfums (dans le giron de L’Oréal) ont choisi aussi le terme Replica pour une collection qui joue sur la réinterprétation d’une mémoire olfactive qui s’attache à un lieu (espace) et à une année (temps). Les parfumeurs planchent sur les mots et imaginent sa traduction olfactive dans l’esprit d’odeurs qui pourraient être « familières ». Dans la première série : Beach Walk, (Calvi, 1972), un parfum solaire adouci de coco ; Flower Market (Paris, 2011), un imposant bouquet floral ; Funfair Evening (Santa Monica 2004), esprit de fête gourmand, petit grain et pomme. Dans la deuxième série : Lazy Sunday Morning (Florence, 2003), l’odeur de draps frais pour farniente ; Jazz Club (Brooklyn, 2013), un esprit masculin aux effluves d’alcool (rhum), tabac et bois ; Promenade in the Gardens (Oxforshire, 1986), le charme d’un jardin anglais, vert et fleuri.
Sur le carton figure une photo supposée correspondre à la dénomination (ma seule réserve sur le projet est le manque de véracité entre lieu-date et photo).
Pour prolonger l’aventure, en quête de souvenirs, a été imaginé un projet ouvert à des artistes, photographes, journalistes, anonymes… qui ont sélectionné une photo personnelle et viennent l’ajouter à la mémoire des lieux des parfums Replica : Smells like memories. Une série d’une centaine de photos vient d’être présentée à la galerie Jousse (un événement éphémère) tandis que le projet ouvert à de nouvelles participations continue sur Tumblr.
À chacun sa madeleine.
replicafragrances.tumblr.com