Exception culturelle français, la haute couture est aujourd’hui célébrée à Paris autour d’une sélection de robes des collections du musée Galliera.
Si depuis le dernier défilé couture d’Yves Saint Laurent en 2002, la question de la pérennité de cet univers est régulièrement posée, le travail de ces modèles offre une forme de réponse : il donne envie de voir se poursuivre cette forme de création.
L’exposition permet de mesurer l’excellence du travail des maisons et la dimension d’oeuvre des vêtements créés sous la dénomination haute couture. Dans sa spécificité très française de conservation des métiers d’art, d’artisanat, elle a encore son mot à dire et incarne une vitrine remarquable pour les grandes maisons qui délivrent leur savoir-faire dans une délicieuse part de rêve.
L’exposition débute avec Worth qui a donné ses lettres de noblesse à la couture et qui, le premier, a su imposer son nom en tant que couturier et se termine (en chronologie) avec des modèles d’Alaïa, Maurizio Galante, Bouchra Jarrar ou encore la robe à trois emmanchures d’Adeline André.
Une centaine de modèles fait revivre avec éclat plus d’un siècle de créations. Après un début d’exposition autour des détails de fabrication, broderies, cahiers de tissus… la grande salle du bas est somptueuse par le choix des pièces et aussi par la juxtaposition entre passé et présent. Les modèles exubérants et orientalistes de Paul Poiret trouvent un écho magistral dans le travail de John Galliano pour Dior (ensemble du soir Schéhérazade). Une extraordinaire robe du soir de Madeleine Vionnet superpose des couches de mousseline de soie dans des dégradés de vert habillés de broderies de fils métalliques.
Dans une vision futuriste, Thierry Mugler ajoute les éclats du plastique et des perles à sa robe façon cristal. Certaines créations jouent la fantaisie ainsi un ensemble de Pierre Cardin à pompons multicolores ou une robe cible.
Une magnifique promenade dans le temps. Redécouvrir Schiaparelli et ses gants à ongles en métal (le surréalisme n’est jamais loin). Admirer les volumes architecturés de Balenciaga. Revoir Lanvin, Patou, Chanel, Dior, Saint Laurent, Lacroix… Admirer des noms moins connus : Philippe et Gaston, Jérôme…
À noter dans le catalogue, un « arbre généalogique » de la couture avec ramifications et liens entre les maisons.
Une exposition hors les murs organisée à l’Hôtel de ville, entrée gratuite jusqu’au 6 juillet.