Le Boléro de Ravel / Ricardo Tisci

 

 

Mode et danse s’accordent volontiers et brillamment. Dans un passé récent Jean Paul Gaultier et Régine Chopinot, Issey Miyake et William Forsythe (vêtements plissés), Comme des garçons et Merce Cunningham (autour des « bosses »), Dries Van Noten et Anne Teresa de Keersmaeker… À leur conception du vêtement, les designers ajoutent la contrainte d’un corps en mouvement qui se plie, se tord, parfois à la limite de la contorsion.

À l’Opéra de Paris, Riccardo Tisci (créateur de Givenchy) signe aujourd’hui les costumes du Boléro de Ravel. Autour d’une scénographie de Marina Abramovic (sa longue et incroyable performance « The artist is present » au MOMA de New York continue de susciter l’admiration des amateurs d’art contemporain). Monument souvent mis en scène, Le Boléro de Ravel demeure inoubliable dans la version de Béjart créée en 1961. Sa musique invite à un ballet hypnotique et sensuel. Marina Abramovic voulait éviter le rouge, trop évident et ne pas mettre en valeur une seule figure. L’artiste a choisi de s’inspirer du soufisme et de la notion d’extase pour la chorégraphie signée Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet.

Séance de fitting

Quant aux tenues de scène, Riccardo Tisci explique : « Les costumes expriment deux facettes de ma personnalité : mon côté sombre et mon côté romantique. J’ai souhaité que les danseurs se sentent comme nus. Ils portent des combinaisons second peau de couleur nude en tulle illusion rebrodé de dentelle ivoire formant un squelette. Au fur et à mesure de la chorégraphie, ils se débarrassent de leurs vêtements tels des animaux ou des fleurs qui perdent leurs pétales. Les danseurs deviennent des squelettes animés, forts et fragiles à la fois ».

À l’Opéra de Paris jusqu’au 3 juin.

 

Photo Agathe  Poupeney

 

 

Les commentaires sont fermés !

« »