Du bois relevé de notes salées, du vétiver sec sur une route maritime semée d’embruns serait ma perception de Sel de vétiver (The different Company). Pourtant ce Sel de vétiver, Céline Ellena (le parfumeur), l’a imaginé dans une chaleur accablante : « quelque part en Afrique… un jour de pluie trop rare. Je frotte des racines entre mes doigts et, un parfum presque brûlant s’en échappe voluptueusement. C’est l’odeur de la pluie qui tombe, celle musquée des madras colorés, celle enfin des épices et des fruits un peu mûrs…. j’imagine une harmonie salée et douce à la fois, sensuelle et fraîche, celle de la peau après un bain de mer, lorsque les particules de sel restent prisonnières, et que l’eau s’est évaporée à la chaleur du soleil ».
Si le parfumeur (je n’aime pas les noms au féminin, ainsi l’épouvantable « écrivaine ») raconte une histoire de soleil mouillé ; moi, le soleil, je ne le vois pas, je ne l’imagine pas. Je me dirige vers des embruns, des senteurs de mer salée, pas forcément au bout du monde, mais… surtout pas de soleil. Sel de vétiver m’accompagne sur le bassin d’Arcachon en balade sur le voilier d’amis chers. Dans la cuisine, j’utilise très légèrement le sel, je privilégie le goût des aliments ou alors je surdose volontairement en épices. Le sel me semble toujours un masque facile et accompagne le geste idiot de ceux qui resalent sans avoir goûté. En parfum, j’ai découvert au sel un goût exquis.
Dans la fragrance, pamplemousse et cardamome (pour apporter une sensation d’humidité) ; géranium et livèche (pour suggérer l’aspect salé). En majesté, le vétiver d’Haïti (essence et fraction), âpre, puissant et le patchouli. Enfin iris et ylang-ylang, pour une certaine douceur.
Un vétiver dans un bain de sel, ballade sur la mer salée, le parfum de Corto Maltese ?
Naissance 2006
Maman : Céline Ellena
Famille : Boisé aromatique
Genre : No sex
Le parfum d’Alain J.
Et flacon de Thierry de Bashmakoff
Le 15 décembre