Du grand champion de tennis René Lacoste est née en 1933 une marque associée à la France et à un emblématique crocodile devenu sur un polo on ne peut plus sympathique. Parti du simple polo L.12.12 et du sportswear, Lacoste est devenu une vraie marque de mode et de luxe notamment dans sa perception aux Etats-Unis. La belle santé du crocodile s’est notamment vue pour l’année 2011 avec un chiffre d’affaires record (1,6milliard d’euros) avec une progression de 11% par rapport à l’exercice 2010. En plus du textile existent d’autres licences : chaussures (Pentland), parfums (P&G), lunettes, montres, linge de maison, bijoux.
En mode, la marque a osé le pari de la création avec la nomination d’un jeune designer : Felipe Oliveira Baptista et non d’un styliste, un choix audacieux.
Aujourd’hui, les yeux sont tournés vers cette maison qui était encore, il y a quelques jours, détenue à 65% par la famille (les enfants et petits-enfants du fondateur). Le départ de l’ancien président Michel Lacoste et la prise de la présidence par sa fille alors qu’il soutenait la candidature de sa nièce ont signé un point de rupture et rendu le clash familial inévitable. Il y a quelques jours Michel Lacoste tournait la page et annonçait sa décision de vendre ses parts avec celles d’autres actionnaires de la famille, soit 30,3%, au Suisse Maus. Le groupe helvétique détenait déjà, via son rachat en 1998 de Devanlay (fabricant historique, principal licencié et partenaire de Lacoste), plus de 30% des actions.
La nouvelle présidente, Sophie Lacoste-Dournel, n’a finalement pas pu exercer son droit familial de préemption (il aurait fallu réunir 400 millions d’euros en trois mois) et passe la main en proposant également au Suisse Maus le rachat de ses parts soit, avec d’autres actionnaires familiaux, 28% du capital.
Si tout est validé, le groupe Maus possédera Lacoste à 93,3%.
Quelques larmes sur un crocodile un peu moins cocorico.