Christophe Coppens

 

 

Avec un univers poétique, original, Christophe Coppens créait des accessoires et surtout des chapeaux depuis 20 ans. Dans un univers de plus en plus dur pour les indépendants et surtout pour la vraie création, Christophe Coppens a choisi de jetter l’éponge juste au moment où, Rue Saint Honoré, était annoncée l’ouverture prochaine de sa première boutique parisienne.

 

Il publie dans Le Soir et sur sa page Facebook une lettre :

 

« A la veille de l’ouverture de ma boutique à Paris et malgré une nouvelle augmentation de capital en juin dernier, je choisis d’arrêter toutes mes activités de créateur et de déposer le bilan de ma société.

Parce que cela suffit ».

… « C’est difficile depuis 21 ans. Cela l’a toujours été, mais c’était de l’ordre du possible. Aujourd’hui, cela ne l’est plus, c’est devenu inhumain. … »

Chaque maillon de la chaîne se débat dans cette crise économique : les banques ne jouent plus leur rôle de banques, les fabricants tentent de survivre, ne peuvent plus prendre de risque et demandent dès lors d’être payés à 100% avant livraison.

« Mes idées sont autrement différentes que ce que le marché demande.

Les boutiques préfèrent des accessoires moins coûteux, des gimmicks ou tout ce qui ressemble à la hype du moment. Je ne propose rien de tout cela dans mes collections.

C’est un cercle infernal que je ne parviendrai pas à briser.

Mon dilemme entre mode et art est aujourd’hui à son paroxysme. Je suis totalement perdu, tiraillé sans cesse entre ce qui est et devrait être.

.. Ma décision est lourde de conséquences, à tous les niveaux et d’abord envers ceux qui ont toujours cru en moi –mes collaborateurs fidèles, mes fournisseurs, mes clients, mes partenaires financiers.

La déconstruction es totale ».

S’il est triste de voir la disparition d’un créateur de talent, la décision de Christophe Coppens est malheureusement une des conséquences du monde impitoyable de la mode aujourd’hui et le reflet d’un nivellement par le bas que l’on rencontre dans de nombreux secteurs : télévision, magazines féminins… Satisfaire un grand nombre avec des propositions consensuelles, voire racoleuses (un modèle acquiert de l’intérêt s’il passe par la case people), faire de l’audience, du chiffre…

Où est aujourd’hui la place pour la création en mode ?

Elle est de plus en plus réduite. Il faut remplir les cases de la rentabilité, des ventes, du succès rapide…

 

 

 

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