Entre une droite dure et un FN (même light), je choisirai toujours une droite dure


Certains autour de moi prétendent que les Républicains ou le FN c’est bonnet blanc, blanc bonnet.

Certains avancent que Sarkozy ou Le Pen, c’est du pareil au même.

Certains à gauche clament que cette fois, on ne les reprendra pas : au deuxième tour, en cas de duel Droite/FN, aux régionales ou aux présidentielles, ils resteront à pantoufler à la maison, ils ont déjà donné en 2002, hors de question de déposer à nouveau un bulletin de vote pour une formation estampillée à droite, et tant pis si le Front National passe.

De toutes les façons disent-ils, on ne verra pas la différence tant ils partagent les mêmes valeurs, sont faits du même bois, demeurent interchangeables.

Moi quand j’entends cela, et je l’entends de plus en plus, l’électeur de gauche, mon frère, mon camarade, mon semblable, j’ai comme une furieuse envie de l’attraper par le collet, de le regarder droit dans les yeux et de lui dire qu’en agissant de la sorte, en prônant une abstention délétère, il commettrait là une tragique erreur, de celle dont on ne se remet jamais.

Je me fiche de savoir que Messieurs Estrosi, Ciotti, Guaino, Guéant, Hortefeux, Wauquiez… la liste est longue, interminable même, sont de sinistres individus qui, une fois au pouvoir, ne se priveront pas pour appliquer des mesures inscrites dans le programme du Front National, entonneront à nouveau les pestilentiels refrains de l’identité nationale, fantasmeront encore et toujours sur les dangers d’une immigration de masse.

Oui, à bien y réfléchir, il est fort probable qu’ils le fassent.

Tout comme il est fort probable que, sur de nombreuses thématiques, ils partagent les mêmes obsessions que leurs petits cousins situés juste à leur droite.

Hommes de droite, ils mettront en œuvre une politique de droite.

Et possiblement une politique dure, répressive, rétrograde à bien des égards.

Et oui, l’électeur de gauche, le brave couillon d’électeur de gauche, sera bel et bien le complice de cette politique : en votant délibérément pour eux, il aura contribué sciemment à leur arrivée au pouvoir.

Tout cela est rigoureusement exact.

Il n’empêche.

Ces hommes et femmes de droite, aussi extrémistes soient-ils, aussi odieux et détestables peuvent-ils nous apparaître parfois, souvent même, demeurent qu’on le veuille ou non des figures politiques qui, une fois élues, ne confisqueront pas la démocratie, ne baîlloneront pas les médias, ne procéderont pas à des arrestations arbitraires, ne créeront pas des camps de redressement ou de travail ou pire, ne se serviront pas des services de l’État pour embastiller ses opposants, ne bafoueront pas les lois-mêmes de la République, ne voteront pas les pleins pouvoir pour leur chef, ne créeront pas des milices, ne mettront pas le pays à feu et à sang.

Autant d’attitudes qui se réaliseraient si jamais l’avènement au pouvoir d’un parti comme le Front National devait devenir réalité.

 

Il ne faut pas se tromper.

Tout parti nationaliste qui un jour accède au pouvoir se comporte toujours de la même identique façon.

Il n’existe pas d’exception en la matière.

Le FN agira vite et fort.

Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, la France sera devenue ce pays où les ratonnades seront quotidiennes et se dérouleront sous les yeux mi-complices mi-impuissants des forces de l’ordre, l’heure de la revanche aura enfin sonné, on pourra enfin s’en prendre sans vergogne à l’étranger, à tous les étrangers, à l’Arabe, au Juif, à l’Autre. 

Toute cette haine qui suinte aujourd’hui sur internet sera désormais omniprésente sur la place publique, plus rien ne pourra la retenir, il faudra alors soit se résoudre à quitter le pays soit envisager de combattre au péril de sa vie.

Il n’y aura pas de demi-mesure.

Il n’y aura pas de souci de garder la cohésion nationale intacte ou de préserver le vivre ensemble.

Plus la situation sera chaotique, s’il le faut on s’arrangera pour qu’elle le devienne, et plus la répression, la restriction des libertés fondamentales, l’atteinte aux droits élémentaires, s’organisera et ira en crescendo.

Et une fois que la machine se sera emballée, plus rien ne l’arrêtera si ce n’est son propre déraillement qui finira bien par arriver mais les dégâts causés seront tels qu’il faudra des décennies pour panser ces blessures.

Il sera alors trop tard pour exprimer ses regrets, dire sa honte ou sa naïveté d’avoir pensé que cela ne pouvait pas arriver, pas en France, pas de nos jours, il sera trop tard pour confier ses remords et regretter ce dimanche où, au lieu d’être allé voter pour un parti de droite traditionnel, on a laissé la République être gangrenée par une formation politique qui n’aura pas tardé à la dévoyer et à l’assassiner.


Qu’il semblera alors loin, cher électeur socialiste, mon frère, mon camarade, mon semblable, ce dimanche-là.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Les chefs-d’oeuvre sont éternels, les lecteurs aussi


J’avais seize ou dix-sept ans quand j’ai lu pour la première fois ce roman qui à l’époque s’appelait encore Au-dessous du volcan.

Je me souviens très exactement de l’endroit où je l’ai acheté, dans une librairie que je ne fréquentais jamais, située de l’autre côté de la place du Général-Leclerc, à hauteur de la rue d’Alésia quand elle descend bien plus loin vers la rue de la Convention.

Je me revois encore le prendre, le soupeser, le humer, le reposer, le reprendre.

Il était massif, volumineux, publié dans la collection Folio.

Encore aujourd’hui j’ignore pourquoi je l’ai acheté.

A cette époque de ma vie, je ne pense pas que le nom de Malcolm Lowry me fut familier, comment aurait-il pu l’être d’ailleurs, et je ne suis pas certain que le film éponyme de John Huston ait été déjà sorti sur les écrans (quoique…) ; d’ailleurs la couverture du livre de poche n’était pas, comme il le serait plus tard, l’affiche du long métrage mais représentait le dessin d’une bouteille d’alcool fendue en son milieu, du moins c’est ainsi qu’elle apparaît dans mon souvenir.

Non, je pense plutôt que c’est la citation tirée d’un article du Monde et mise en exergue au dos du livre, ”un chef-d’œuvre comme il n’y en a pas dix par siècles” qui a dû finir par emporter mon adhésion. 

Évidemment, ma première lecture a consisté à parcourir une centaine de pages avant de jeter l’éponge.

Je n’entendais rien à cette prose cacophonique, à ces personnages tourbillonants, à cette intrigue alambiquée, je peinais sur chaque phrase, je butais sur chacun des paragraphes, je me forçai tout de même à achever le premier chapitre puis j’abandonnai.

Je le repris quelques mois plus tard. 

J’étais à la campagne et cette fois, je le lus dans son intégralité même si là aussi sa lecture me demanda des efforts surhumains : je le terminais épuisé et hagard, je n’avais pas compris grand-chose, j’avais éprouvé les pires difficultés à me frayer un chemin parmi cette prose chaotique et broussailleuse, je l’avais lu comme un somnambule qui avance à tâtons dans un décor inhospitalier et ne cesse de rencontrer des obstacles sur sa route.

A maintes reprises je fus sur le point de l’abandonner mais plus pour me prouver que j’étais capable de relever le défi de sa lecture que pour connaître la fin de l’histoire, laquelle m’apparaissait comme des plus confuses et inintelligibles qu’il soit, je mis un point d’honneur à le lire jusqu’à sa dernière  phrase.

Et puis je le rangeai.

Je ne le devais le relire que bien plus tard lorsqu’une nouvelle traduction parût sous le titre de Sous le volcan.

Là aussi, je me souviens avec une parfaite acuité du moment de la journée où je l’ai achetée, du libraire qui me l’a vendue, de la fierté ressentie à cette acquisition, de sa couverture rouge sang : d’ailleurs je me demande bien si ce n’était pas la première fois que j’achetais un vrai livre, un qui venait de sortir, un publié en grand format et non pas en poche.

Cette fois, sa lecture me fut mille fois plus aisée.

J’avais grandi, mon esprit s’était enrichi de nouvelles lectures, j’étais mieux armé pour succomber à son charme vénéneux, la traduction était bien plus limpide et alors que je le lisais vraiment pour la première fois, je réalisais combien, malgré mon incapacité à le comprendre lors de mes essais précédents, ces tentatives à répétition, ces échecs, ces lectures avortées m’avaient marqué.

Marqué au fer rouge.

Avaient déposé en moi une trace si profonde que je n’avais pu résister au désir de le découvrir dans une nouvelle traduction.

Depuis je l’ai lu et relu.

Cet été une amie m’en a offert un exemplaire imprimé dans les années cinquante et encore une fois je n’ai su résister à son appel : je l’ai fini hier soir.

Il demeure pour moi ce qu’il a toujours été : l’un des plus grands romans jamais écrits et le dernier grand classique du siècle dernier.

Je ne vous demanderai ni ne vous conseillerai de le lire, c’est là une bien trop grande responsabilité.

volcan

Mais si jamais il vous arrivait de tomber dessus par hasard, de l’ouvrir, de le parcourir, souvenez-vous d’une chose, d’une seule : s’il vous rebute, s’il vous déplaît, s’il vous ennuie, vous barbe, vous écœure, ne lui en voulez pas, il n’est pas fautif, c’est simplement que vous n’êtes pas prêt.

Mettez-le juste de côté.

Un jour vous reviendrez vers lui.

N’ayez crainte, il vous aura attendu.


Alors vous l’ouvrirez et vous comprendrez.


Ce jour-là, vous serez le plus épanoui des hommes, la plus heureuse des femmes.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Mon ennemi, c’est la viande rouge


Les charlots sont de retour.

Ces messieurs-dames de l’Organisation mondiale de la santé, sans qui nous serions tous morts depuis belle lurette, ont lancé hier, via leur Centre international de recherche sur le cancer, au cœur de l’après-midi, une alerte  universelle contre les possibles voire probables si ce n’est certains dangers de la consommation de viande rouge.

Laquelle serait possiblement voire probablement si ce n’est certainement responsable de l’apparition d’un nombre possible voire probable si ce n’est certain de cancers chez l’homme, notamment celui du côlon, qui aurait plus de 17 % chance de coloniser votre estomac si d’aventure ce dernier avait la funeste habitude de mastiquer de la viande rouge.

Ou pire de la viande transformée et resservie sous forme de resucées de porc ou de veau ou de cheval ou d’agneau ou d’ours, quoique que pour ce dernier, les avis divergent quant à sa nocivité, le sandwich tranche d’ours-cornichons-tomates n’étant consommé que par des trappeurs rétifs à l’idée de subir toute coloscopie afin de vérifier leur éventuel toxicité (à la tranche d’ours, hein, pas au trappeur qui lui, à priori, n’a rien à se reprocher)

On rappellera que l’Organisation mondiale de la santé demeure ce vénérable institut qui, il y a quelques années encore, nous prédisait avec grand fracas la venue de l’apocalypse sous la forme d’une grippe carabinée capable à elle-seule de provoquer la possible voire probable si ce n’est certaine disparition de l’espèce humaine,  à moins de procéder sur-le-champ à des vaccinations de masse.

Ou alors qui durant des décennies nous a forcés à fréquenter des abreuvoirs publiques afin d’ingurgiter notre ration quotidienne de litre et demi de flotte, sans quoi nous courrions possiblement à notre perte, sans quoi nous crèverions probablement avant l’heure, sans quoi nous devancerions certainement la venue de notre mort, avant de réaliser qu’une telle éléphantesque consommation d’eau n’avait comme seule conséquence, non point de nous rendre éternels, mais de transformer nos toilettes en résidence secondaire.

Mais qui lorsque l’épidémie d’Ebola a recommencé à sévir en Afrique de l’Ouest a réagi avec un tel retard à l’allumage que la maladie avait déjà eu tout le loisir de décimer des populations entières certes noires certes sous-développées certes au pouvoir d’achat des plus limités mais tout de même.

Bref, l’OMS est à la santé ce que la FIFA est au football : une vaste pantalonnade.

C’est dire s’il faut prendre avec sérieux leur dernier avertissement.

Aucune envie de voir mon estomac se déliter à cause d’une vache que par mégarde j’aurais avalée sans même m’en apercevoir.

La vigilance est de rigueur.

Le premier bœuf qui s’invite dans mon assiette, que ce fût sous l’aspect d’un tournedos ou dissimulé dans un quelconque plat préparé, je le dénonce à la police et le tiens en respect avec ma fourchette jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre.

La première gazelle qui pointe le bout de son nez dans ma cuisine, j’appelle sans tarder la concierge de l’immeuble et croyez-moi c’est avec des coups de savate au cul qu’elle (la gazelle hein pas ma concierge, une femme qui, elle, n’a à priori rien à se reprocher) va retrouver sa savane et ses douze léopards.

Même le gentil agneau qui viendrait offrir ses côtes pour tenir compagnie à mes haricots verts, je le saucissonne aussi sec et j’avertis la Gestapo et le Mossad de la présence d’un colon cancérigène dans mon appartement.

Reste l’impérieuse question de savoir comment vais-je me sustenter désormais.

Puisque la viande rouge c’est niet, le poulet défoncé aux hormones, c’est niet, les fruits et légumes regorgeants de pesticides, c’est aussi niet, les plats tout préparés c’est niet de chez niet, le fromage entretenant avec la vache des accointances poussées, c’est encore niet, les pâtes, le couscous, le boulgour, la polenta et autres féculents demeurant le résultat d’une partouze de blé saturé d’OGM, c’est toujours niet, le poisson bourré de mercure, c’est encore niet.

Reste, accompagné d’une portion de riz sauvage cueilli avec une pince à épiler oxygénée, un bon petit lapin de garenne, le vrai, celui qui détale à l’aube à peine entend-il une feuille tomber, celui qu’on chope par les oreilles avant de le dépecer et de le rôtir sous un feu de brindilles récoltés par Frère Jean, ah non, zut, les flammes c’est foutrement cancérigène qu’ils ont dit à l’OMS, donc plutôt bouilli le lapin de garenne. 

Avec de l’eau bénite dans la casserole si possible.

                                                                                                                                                                                                                                     Quoique le lapin…en y songeant bien….le cancer de la pine…voir même de l’épine dorsale…

                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Eloge de la sieste


J’avoue.

Oui j’avoue, tous les jours à l’heure où les honnêtes travailleurs réintègrent leur bureau, moi, le roi des branleurs, je m’affale sur mon canapé, je me calfeutre au fond de mon lit, je colonise mon fauteuil, je ferme les rideaux, je tire les volets et je m’offre une sieste ô combien imméritée.

Pendant une demie-heure, j’oublie la rumeur du monde, je me laisse bercer par de douces rêveries, je fais le point sur ma matinée qui la plupart du temps a consisté à me rendre au supermarché afin de pourvoir au repas du soir, je me projette dans l’après-midi où je tâcherai de pondre un paragraphe ou deux voire même un billet de ce blog à la con, je récupère, je voyage, je somnole, je ne dors pas vraiment, je suis juste ailleurs.

Je me réveille à regrets.

C’est une nouvelle journée qui recommence.

Je reste quelques secondes ahuri, je me demande ce que je fous sur ce canapé à cligner des yeux comme une chouette prise dans le reflet de phares, je grogne, je m’agite, je me secoue, je m’en vais pisser, j’ai les joues toutes rouges, les yeux gonflés, la bouche fripée : je suis irrésistible.

Passées ces dix minutes où je barbote dans un océan de confusion, j’éclabousse de santé ; bien vite je remonte sur mon destrier, je galope, je repars à l’assaut du temps, j’ai engrangé suffisamment de forces pour relever tous les défis, rien ne peut m’arrêter, je vais, je fonce, j’abats toutes sortes d’obstacles, je suis ici et là en même temps, je me démultiplie, je ne connais plus de limites : me voilà redevenu le plus vigoureux des hommes.

Je ne manque jamais une sieste.

Si par malheur je dois m’en passer – on m’aura convoqué à l’autre bout de la ville pour un quelconque rendez-vous, le plombier se sera présenté avec trois heures de retard, mon chat se sera coincé la patte dans le tambour de la machine à laver, ce qui exigera des soins immédiats – mon après-midi sera fichue, je ne rattraperai jamais la sieste perdue.

Je me traînerai d’heure en heure, je ne serai bon à rien, mon cerveau ressemblera à un hospice peuplé de vieillards atones, mon corps accusera le coup, je resterai lascif et oisif comme un dromadaire alangui sur une dune au beau milieu du désert, je deviendrai irritable, je rouspéterai contre la voisine coupable de tailler ses rosiers à coups de cisailles bien trop sonores pour mes nerfs débiles.

La sieste est une parenthèse enchantée, un pont dressé entre le matin et l’après-midi, un interlude où le temps de quelques minutes on s’abrite du monde et de son implacable mastication, on s’oublie, on prend congé, on s’évapore.

Oui c’est exactement cela, on s’évapore.

On ne rêve pas vraiment, on reste à mi-chemin entre la réalité et son univers intérieur, on s’abandonne mais sans jamais sombrer dans les eaux profondes et lourdes du sommeil, on se contente de glisser dessus, c’est léger et doux comme une brise d’été, enivrant comme une absence buissonnière, reposant comme un sentier ombragé menant à un lac oublié.

Si seulement le monde entier pouvait arrêter sa ronde folle le temps d’une sieste, il s’en porterait bien mieux.

Une nouvelle étude scientifique a encore démontré ses innombrables bienfaits.

J’en appelle donc aux pouvoirs publics : que la sieste devienne obligatoire.

Les citoyens vous le rendront au centuple : ils seront plus performants, ils décupleront d’efforts, ils permettront à la France de retrouver son lustre d’antan, la croissance s’envolera, le chômage disparaîtra, la xénophobie reculera, mon banquier sourira, ma concierge me saluera, le chauffeur de taxi m’accueillera les bras ouverts.

Ce sera gagnant-gagnant.


Et moi je pourrai enfin m’adonner à ma passion favorite sans culpabiliser de trop.

Rien de pire qu’une sieste gâchée.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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” Rarement lu un article aussi con. Je me désabonne de Slate ”


Alors que j’arrive doucement au cinq centième billet écrit dans ce blog, je continue à être fasciné par les réactions qu’il ne manque pas de susciter.

Peu importe le sujet abordé dans la chronique du jour, chat, foot, identité nationale, juiverie en tout genre, Proust, l’histoire de ma vie, la vie de mes cheveux, les cheveux de ma tante, à chaque fois, invariablement, j’ai le droit ici et là, sur ma page Facebook, sur celle de Slate, parmi les commentaires, à un savoureux chapelet d’injures, allant de la simple invective à des menaces à peine voilées, en passant par des apostrophes bien senties et des tutoiements rugueux :

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“Mais quelle grosse merde que cet article…Rarement lu quelque chose d’aussi con… Non mais dites-moi que c’est un fake… Slate c’est plus possible, je me désabonne… Connard… Pauvre type, ta vie doit être bien triste pour écrire de telles âneries… Tout à fait le genre de papier écrit par un gros con qui a jamais bougé son gros cul de sa chaise et qui prétend donner des leçons de morale… Une daube absolue… Putain quel ramassis de chiures et ça se prétend écrivain… Mais quelle merde infâme que ce pseudo article écrit par un tâcheron à la solde d’Israël… Le niveau de Slate, ça fait peur tout de même… Un vrai étron journalistique, même Marc Levy écrit mieux que toi pauvre tâche…”

Ce n’est pas tant les critiques qui me gênent, elle font partie de l’exercice, sont parfois méritées et ne déclenchent chez moi que des fous rires tonitruants, non c’est bien plus cette incapacité de certains lecteurs à saisir le deuxième degré ou l’humour sous-jacent présent dans une chronique,  à se sentir visés personnellement par mes dires et, de là, à éprouver ce besoin irrépressible de déverser sa bile, de jalouser ma position, de caqueter des insultes, de vomir des insanités.

Un condensé d’humanité.

De cette bêtise immémoriale ancrée dans le cœur des hommes qui amenait Flaubert à écrire que le suffrage universel était une honte de l’esprit humain.

De celle qui, au fond, et c’est bien là le malheur, vous font désespérer de la nature humaine tant elle vous laisse désemparé et sans voix.

Capture 5

Capture 6

Capture 10

Capture 12

De ce constat magnifié par l’invention d’Internet : la totale insignifiance de l’être humain, sa parfaite et incurable mesquinerie, sa connerie intarissable, sa veulerie, sa soif d’être entendu et sa souffrance à ne pas l’être, son besoin presque animal de vociférer afin qu’on se rende compte de sa présence, sa réaction de haine vis-à-vis d’un journal ou d’un blog auquel il ne participe pas autrement que par son flot d’injures quotidiennes, comme s’il se les appropriait et ne supportait de voir paraître un article allant à l’encontre de ses convictions.

Toute cette sordide bêtise qu’autrefois l’observateur soupçonnait seulement, qu’il entrevoyait parfois à son travail ou au café du coin de la rue, dont il entendait les vagues échos lors d’une conversation dans le métro et qui désormais a trouvé avec Internet sa formidable caisse de résonance, permettant à tout un chacun de se prendre pour le roi du monde le temps d’un commentaire, de s’étourdir de sa propre connerie au point de vouloir la partager avec le monde entier.

Fascinante, rebutante et touchante humanité.

Je crois que de toutes ces critiques et autres mises en garde, ma préférée demeure, ”cette fois c’est décidé, je me désabonne ”

Grand dieux !!!!

Se désabonner d’un journal absolument gratuit, voilà bien là une assertion qui laisse tout à la fois rêveur, désarçonné, pantois face à cette manifestation d’une pensée qui de toute évidence attend encore le jour de son éclosion.

Certes, le rédacteur de cette fameuse apostrophe sous-entend que c’est du fil Facebook de Slate ou du mien qu’il s’en va se désabonner, tu parles d’une perte, mais sa promesse est proclamée avec un tel aplomb, une telle hargne, que ce commentateur aigri de rage semble être convaincu ou s’être convaincu lui-même que sa décision, son ”désabonnement” va engendrer de funestes conséquences, que de New York à Tel Aviv en passant par Paris et Tombouctou, les murs vont trembler, une reprise en main sera promptement décidée, des sanctions adoptées et le chroniqueur châtié.


Sans les cons, ma vie serait triste.

Sans moi, la vie de mes cons le serait tout autant.


Maigre consolation.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                             Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Confession d’un carnivore pas encore repenti


Récapitulons :

Lundi, j’ai donc découpé un steak de bison.

Mardi, j’ai réglé son compte à un poulet que j’avais pris soin de découper avant de l’enfourner à 200° pendant 45 minutes.

Mercredi, du saumon sauvage a connu le supplice d’une cuisson à l’unilatérale.

Hier soir, un ragoût de bœuf a mijoté si longtemps que de la chair de la viande il n’est resté que des lambeaux.

Demain, un pavé de thon rouge passera un sale quart d’heure en tressautant dans un wok brûlant.

Et dimanche, je compte bien enfariner quelques escalopes de veau avant de les baptiser de chapelure.

Je suis carnivore. Et poissonore. Et canardovore. Parfois même lapinovore.

Je l’assume.

Même si je n’en suis pas vraiment fier.

Je refuse de regarder la vidéo prise dans un abattoir d’Alès, je n’entretiens aucune illusion sur le sort réservé aux bêtes que je mange, je devine le calvaire qu’elles subissent, la souffrance qui doit être la leur, leur effroi de  se rendre dans un endroit d’où elles ne ressortiront pas vivantes, la conscience de leur mort inéluctable, j’entends leurs cris et leurs vagissements atroces.

Quand bien même les abattoirs prendraient toutes les précautions nécessaires, je mesure tout à fait que ce sont avant tout des usines de la mort où chaque jour on procède sans vergogne à des holocaustes d’animaux afin de répondre à mes appétits carnassiers.

Je ne crois pas être sadique.

Et pourtant, malgré cela, je continue à manger tranquillement mon onglet de bœuf, ma tranche de jambon (pardon Rabbi) ou ma cuisse de canard.

Souvent, je me demande ce qui ne va pas chez moi.

Je suis un être sensible, j’ai des élans de tendresse inconsidérée pour mon chat, j’idolâtre les Smiths et cette grande asperge de Morrissey, le végétarien le plus obtus de la planète, la simple vue d’un pigeon qui claudique sur le trottoir, amputé d’une de ses pattes, m’amène au bord des larmes, je n’ai jamais maltraité un animal de ma vie ; en toute logique je devrais être un végétarien ou un vegan enragé.

Et pourtant je ne le suis pas.

J’ai des amis autour de moi qui le sont, je comprends tout à fait leurs motivations, je trouve leur obstination remarquable, je respecte leurs coutumes alimentaires ; quand ils viennent dîner à la maison, je me débrouille toujours pour préparer un repas à même de leur convenir, je crois que, au fond de moi, je les envie même, j’aimerais avoir leur intégrité et leur sens moral.

Je ne pense pas qu’il s’agisse là d’une seule question de volonté.

En fait, si je déplore le fait que des bêtes innocentes meurent pour satisfaire mon appétit, peu importe que ce fut dans des conditions indignes ou pas, le résultat étant exactement le même, à savoir qu’elles doivent mourir pour me nourrir, je ne parviens pas à culpabiliser suffisamment pour tirer un trait sur ma consommation de viande.

Pour des raisons pratiques d’abord : étant un homme au foyer, je suis en charge de la préparation du dîner vespéral, c’est tous les jours un casse-tête recommencé, si je devais renoncer à la viande ou la volaille, ma vie deviendrait un enfer, je passerais mes journées à me traîner dans les allées du supermarché à la recherche d’un plat providentiel capable de répondre à mes besoins énergétiques.

Et le premier qui me bêlerait Tofu, Tofu, Tofu, je le fous dehors.

Horreur de bouffer ces bouts de caoutchouc sans goût qui clapotent dans mon assiette comme des sacs poubelles dans l’océan.

A la rigueur, je pourrais me passer de manger de la viande et me contenter d’œufs et de poissons, je serais alors, si j’ai tout compris, consacré comme végétarien, mon âme serait sauvée et j’irais au paradis.

(Je confesse éprouver bien peu de compassion à l’idée d’un saumon agonisant sur le pont d’un navire de pêche, ayant quelque mal à m’identifier à un animal à nageoires passant son temps à glouglouter dans l’eau ; d’ailleurs je nage très mal)

Si je mange de la viande, c’est aussi c’est surtout parce que je ne peux pas aller contre ma nature profonde : homme je suis né, homme je demeure.

Pour devenir végétarien, j’attends le jour où le lion cessera d’emmerder des gazelles.

Qu’il donne l’exemple le premier, je marcherai dans ses pas.

Autrement dit, c’est ma place dans la chaîne alimentaire qui m’amène à consommer de la viande, tout comme je dors allongé et non pas en station assise, que je marche plutôt que je ne saute ou vole, que tout Stabilovitch que je suis, je demeure la résultante d’un mode de vie remontant à des temps antédiluviens, que je suis un chasseur par procuration.

Malgré tout, je crois que les végétariens et autres végétaliens sont dans le vrai, qu’il faudrait effectivement parvenir à cesser de bouffer d’une manière industrielle des malheureuses bêtes aspirant à vivre une existence tranquille au beau milieu de leur pré.

A mâchouiller de l’herbe, à regarder passer les trains, à lire mon blog, à renifler le cul de leurs congénères.

Même si parfois, certains m’exaspèrent – je parle là des végétaliens, pas de la chèvre de Monsieur Séguin – cette arrogance qu’ils affichent en toutes circonstance, ce sentiment qu’ils ont de nous être supérieurs à nous autres carnivores arriérés, cette certitude qu’ils posséderaient un niveau de conscience supérieur au nôtre.

Alors qu’il se peut fort bien, qu’après s’être régalés d’un quinoa au tofu, d’une salade de mâche aux grenades, d’un gâteau au chocolat, sans beurre, sans œufs, sans rien, ils s’en aillent administrer une rouste à leur compagne juste parce qu’elle aura confondu la poubelle à compost avec la litière du chat.


Finalement la seule serait solution de retourner à l’état sauvage : chasser pour subsister et rien d’autre.


Reste à savoir où j’ai bien pu ranger mon arc.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Rendre les territoires ne résoudra rien mais il faut quand même les rendre


Selon l’axiome bien connu que je viens pourtant d’inventer, un Juif de la diaspora, ça ferme sa gueule ou ça vient habiter en Israël ; en toute contradiction avec la maxime énoncée ci-dessus, je m’en vais tout de même l’ouvrir afin de confier ma lassitude devant les tragiques événements survenus ces jours derniers en Israël.

J’en suis arrivé à un point où je me fous de savoir qui a raison, qui a tort, qui a commencé, qui a provoqué, qui est dans son droit, qui était là le premier, à qui appartient tel lopin de terre, qui doit-on blâmer, qui est la victime, le coupable, le bourreau, qui est responsable, qui faut-il plaindre, quelle résolution de l’ONU faut-il appliquer, comment toute l’affaire a débuté, si le partage de 1947 était juste ou pas, si le premier homme à marcher sur cette terre fut juif, arabe, araméen, philistin ou marsupilamien…

Chacun a raison, tout le monde a tort, personne n’en sort indemne et aux morts s’ajoutent les morts comme dans une farce absurde et macabre où les personnages livrés à eux-mêmes commettent des actions sans plus connaître la raison de leurs agissements.

Le conflit israélo-palestinien finit par ressembler à ces absurdes querelles de familles où deux frères sont fâchés depuis si longtemps et sont tellement habitués à l’être qu’ils ne savent même plus pourquoi ils le sont : ils continuent à se regarder en chiens de faïence, à s’insulter ou à s’ignorer tout en sachant, au fond d’eux-mêmes, que tout cette comédie ne rime plus à rien, que les deux parties se retrouvent perdantes, que c’est désormais autour de leurs fils, de leurs petit-fils de perpétuer le feu d’une dispute mille fois millénaire.

Les autres membres de la famille ont abandonné tout espoir de les réconcilier, ils ont essayé de les raisonner, ils les ont menacés, ils les ont sermonnés, aucun des deux frères n’a voulu céder, personne n’est en mesure d’expliquer comment la dispute a commencé, cela remonte maintenant à trop loin dans le temps, les versions diffèrent et se contredisent, c’est un malheur pour tout le monde.

Pour sortir de cette ornière, il revient au fils aîné, fort de son assisse économique, géographique, technologique, de prendre le premier l’initiative afin d’aider son cadet à apaiser son courroux.

Autrement dit, il faut que les Israéliens rendent d’une manière ou d’une autre ces putains de territoires qui endeuillent la région depuis trop longtemps et empêchent tout le monde de dormir, moi le premier ; qu’ils rétrocèdent ces colonies à la noix quand bien même elles abriteraient les ossements du fantôme d’Abraham, rentrent dans leurs pénates et laissent les Palestiniens se débrouiller entre-eux.

Oui, il est fort probable que cela ne changera rien au fond de l’affaire, que quelle que soit la manière dont vous vous comportez dans le futur, on vous reprochera toujours votre présence en cette Terre Promise qui est la vôtre, qui est aussi un peu la nôtre à nous autres Juifs de la diaspora, qu’on  cherchera toujours à se débarrasser de vous par tous les moyens, que vous n’aurez jamais la Paix, mais au moins vous aurez votre conscience pour vous.

Vous aurez essayé.

Vous aurez agi comme il convenait d’agir.

On continuera à vous haïr, à vous honnir, à vous tenir responsables des sécheresses à venir, du manque d’eau, des terres arides, on vous jalousera, on vous enviera, on vous conspuera, on priera pour votre disparition, on vous attaquera même, mais vous serez redevenus légitimes.

Légitimes à vous défendre.

Légitimes à continuer à être ce pays miraculeux, construit sur rien, que vous avez su rendre fertile et prospère, vous qui pourtant n’aviez jamais eu le droit de travailler la terre dans vos existences précédentes.

A être cette féroce démocratie là où tout autour de vous n’existent que dictatures, ploutocraties, régimes autocratiques.

A incarner, avec encore plus d’éclat et de force, ces hautes valeurs morales et séculaires du judaïsme qui nous ont permis de traverser les siècles sans jamais céder un seul pouce de nos impératifs éthiques.


Rendez ces territoires, ne sombrez pas dans l’obscurantisme, c’est le meilleur moyen pour que le Juif de la diaspora la boucle pour de bon.

Rien que pour cela…

                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Votons la déchéance nationale de Marine Le Pen


Et soudain la Bretonne de souche montra son vrai visage.

Elle avait attendu ce moment depuis si longtemps.

Se retrouver face à ce qu’elle devait détester le plus au monde, les deux visages d’une Europe tolérante, ouverte et unie, au sein d’un hémicycle rempli, parmi la foule des grands soirs, au beau milieu d’une séquence historique.

Elle allait leur en parler du pays.

Alors d’un seul bond elle s’est levée, se sentant portée par le vent de l’Histoire, grisée par l’afflux de ces migrants qui enfin permettaient à ses prédictions funestes de se réaliser, le déferlement de populations étrangères s’en venant conquérir les terres saintes de l’Europe sonnant le tocsin du Grand Remplacement si cher à ses yeux.

C’était son heure, son moment où enfin elle pouvait être elle-même, sans chercher cette fois à minauder ou à rassurer, sans jouer sur les mots, sans prendre de gants pour asséner ses quatre vérités.

Etre enfin ce qu’elle n’avait jamais cessé d’être : la fille de son père, la tante de sa nièce, la grande gueule du renouveau national, la dame-sans gêne et sans complexe d’un parti prétendument aux portes du pouvoir, une ogresse prête à dévorer tout cru les petits enfants de la République.

Elle n’a pas parlé, elle a vomi.

Vomi sa haine de l’autre, vomi sa haine de la démocratie, vomi sa haine de la France en la personne de son président dont elle ne reconnaissait pas la qualité, vomi l’humanisme convoqué en ces lieux, vomi sa vulgarité crasseuse, vomi son poujadisme de bazar, vomi à la face de l’Europe et du monde son dégoût viscéral, atavique, indéfectible, venant du cœur de ses viscères, du vivre ensemble, de la nécessaire solidarité face à l’adversité, du partage des responsabilités.

De bout en bout de son intervention, elle se montra sous son jour le plus cru et le plus vrai : le visage ordurier et grossier de la haine ordinaire, le visage fielleux de l’intolérance, de la violence verbale se permettant des outrances langagières entendues d’habitude au sein d’assemblées acquises à la gloire de son Chef, foulant dans le même élan plein de dédain deux chefs d’Etat démocratiquement élus.

Le tout sous le regard atterré d’une chancelière se demandant quel pitre était-ce donc là, s’interrogeant si l’interprète chargé de traduire ses propos n’avait pas abusé de vin d’Alsace, hésitant entre la pitié de voir une personne intellectuellement instable bavasser des propos incohérents et l’envie féroce de se lever pour l’harponner par les deux oreilles, la traîner à travers l’hémicycle afin de la confier au bon soin d’un établissement psychiatrique.

Et un Président de la République enfin à la hauteur de sa fonction qui sut, fort d’une colère souveraine, la moucher avec des propos si cinglants que l’autre, déconfite, désarçonnée, morveuse, en fut réduite à marmonner dans son coin comme ces élèves réprimandés par leurs professeurs au beau milieu d’une salle de classe qui, ne sachant quelle attitude adopter, vaguement honteux d’être repris de la sorte, bougonnent dans leur barbe d’infantiles promesses de vengeance.


Jamais autant que ce jour-là on eût aussi honte d’appartenir au même pays que le sien.

Jamais on n’éprouva un tel désir de ne plus jamais l’entendre pérorer.

Jamais on eût autant envie de la voir d’une manière ou d’une autre cesser de se réclamer du peuple français.


Jamais on eût autant envie de la savoir tout sauf française.   

                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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La maladie des sondages


Ils sont le poison de nos démocraties modernes.

Pas un jour ne s’écoule sans que nous croulions sous le poids de ces sondages aussi variés que divers qui polluent nos journaux, apostrophent nos responsables politiques, disent les humeurs du pays, prédisent l’avenir, menacent, interpellent, se répondent, se contredisent, entretiennent le flou, racontent tout et son contraire, font la pluie et le beau temps, agacent, dérangent, ravissent.

Le thermomètre bien planté dans le cul des Français, ils scrutent les fosses septiques de l’opinion publique.

Rien ne les arrête : ils veulent tout savoir sur tout, y-aura-t-il de la neige à Noël, Daesh passera-t-il le printemps, les migrants débarqueront-ils cet été, les prêtres divorceront-ils en automne ?

Et sinon, votre moral, en ce moment, vous le situerez plutôt dans vos chaussettes, au niveau de votre calebard, à hauteur de votre poitrail, au fond de vos gueules, ras le front ?

Hein Gérard, réponds donc aux messieurs, tu penses quoi de la Syrie, toi ? On intervient ou pas ? On se contente de faire pisser des bombes du haut de nos mirages, on lance nos marsouins à l’assaut des Infidèles, on pactise avec les Soviets, on s’en remet à l’Oncle Sam, on pique-nique avec Assad, on fait quoi bordel Gérard ?

Eh Gérard, tu penses que l’essence précède l’existence ou alors le contraire ?

Dis-donc mon petit Gérard, les intempéries dans les Alpes Maritimes, selon toi, c’est dû à quoi ? A la gauche, au réchauffement climatique, au chat de Madame Michu, à la découverte de l’eau sur Mars, d’ailleurs Mars, pendant que je te tiens Gérard, on ira ou on ira pas, ou il faut mieux attendre de voir si le niveau des océans augmente comme qui l’a promis le Président ?

Hein Gérard ?

Mais réponds, nom d’un sondage !

Tout ce folklore sondagier prêterait à sourire n’était-ce l’importantissime importance que des gens très importants leur accordent, j’entends nos gouvernants, responsables de partis, élus de la République, ministres, chefs, sous-chefs, troufions et godillots de toute obédience qui chaque jour en commandent à tire-larigot afin de savoir d’où vient le vent, dans quel sens soufflent les alizées, à quelle heure la marée se retire.

C’est que désormais chez ces gens-là, on ne gouverne plus vraiment, on prend le pouls de l’opinion, et si on pense rouge et que elle, du haut de sa sagesse immémoriale, penche plutôt vers le vert, on oublie le rouge ou alors on le mélange avec un peu de vert pour finalement arriver à un mélange incolore qui, au bout du compte, ne satisfera personne.

Et en attendant, on attend.

Pourtant on a été élu, on possède un mandat franc et clair, on est légitime, on a les pleins pouvoirs, on dispose de tous les leviers possibles et imaginables, il suffirait que…sauf que non, il faut déjà penser à l’élection prochaine, celle de dans deux, trois, quatre, cinq ans, en conséquence de quoi, on se rapetisse, on oublie le grand soir, les promesses et les réformes, le pays n’est pas prêt, tous les sondages vont dans le même sens, il est urgent de patienter sinon, à tous les coups, c’est la bérézina et le retour à la case départ.   

Si bien qu’on remet à plus tard ce qu’il était pourtant urgent d’entreprendre, on fait du surplace, on ne veut froisser personne, on convoque Madame Irma, comment va le pays,  pas fort Monsieur le Président, et les Français, fragiles Monsieur le Président, et l’avenir il s’annonce comment, sombre Monsieur le Président, et la courbe du chômage elle baisse quand, aux calendes grecques Monsieur le Président.

Les sondages sont un véritable cancer.

Ils atrophient et asphyxient la démocratie, la mettent à genoux et la condamnent à l’immobilisme, l’empêchent d’aller de l’avant, l’obligent à ménager la chèvre et le chou et finissent par la rendre amorphe et inopérante.

Ils égarent, ils aveuglent, ils infantilisent, ils signent la défaite du courage.


Ceci demeure mon opinion et je la partage à 100%.

(Sondage effectué le 5 octobre, auprès d’un échantillon représentatif de Monsieur Laurent Stabilovitsch et de son chat)

(A faire suivre au Chef de Cabinet du Président)

                                                                                                                                                                                                                                                                                                               Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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