La solitude du penseur arabe et l’incurie du scribouillard franchouillard

                                                                                                                                                                                                                                                         Une confiture de scribouillard franchouillard n’est plus le bienvenu dans dans une émission de télévision diffusée par une chaîne privée, et c’est la France entière qui s’en émeut et, au nom de la liberté d’expression, invoque le fantôme de Voltaire pour rétablir l’ordre républicain.

Il n’est pas bon de toucher au porte-parole des pissotières de la pensée réactionnaire.

Incarnant cette France des bas-fonds de l’indigence intellectuelle, de l’ignorance la plus crasseuse, de l’incoercible bêtise capable d’ériger en concepts métaphysiques des antiennes fangeuses où l’on n’hésite plus à vanter la politique juive du Maréchal quand on ne souhaite pas tout bonnement offrir aux musulmans de tout bord un voyage sans retour vers “leurs pays d’origines”.

Et à l’opposé de ces culs-terreux balbutiant des niaiseries nationalistes, on a un intellectuel arabe, un écrivain, un vrai cette fois, Kamel Daoud, finaliste du dernier Prix Goncourt, assez lucide pour pointer la faillite d’une frange du monde musulman s’enfonçant dans la grande nuit de l’obscurantisme où, réfractaire à toute notion de modernité, on laisse le champ de la réflexion à des prêcheurs qui adoptent Dieu comme lanterne pour mieux éclairer leurs pensées plaquées sur des versets coraniques pris au pied de la lettre.

Au point de s’en aller déclencher une fatwa contre lui.

Il faut entendre ce cri d’un homme qui voit ses frères de sang se perdre dans des délires ésotériques, se replier sur eux-mêmes, tourner le dos à ce monde dont ils furent pourtant dans des temps pas si lointains des déchiffreurs de génie, des mathématiciens éclairés, des architectes brillants d’inventivité, des poètes, des penseurs, des philosophes apportant leur lumière pour rendre ce monde-ci un peu plus intelligible.

Et si une partie du monde musulman, une partie seulement, semble être entrée dans cette ère de glaciation ou de régression, nous privant de leur génie qui nous fait tant défaut, n’oublions jamais que l’Occident connut lui aussi une éclipse qui dura pendant des siècles et des siècles.

Qu’entre Homère et Shakespeare, Sophocle et Cervantès, il y eût une période longue de plus d’un millénaire, où l’homme occidental trébucha dans le ravin de l’histoire, croupit dans les eaux noires de l’Inquisition et des guerres de religion, s’enfonça dans les marécages d’une foi aussi obtuse et rigoriste que celle dont l’islam intégriste d’aujourd’hui reproduit les travers.

Cet homme musulman, il faut qu’il retrouve le chemin de son lustre d’antan.

Il faut qu’il renoue avec le fil doré de son génie des siècles passés.

Lui tendre la main afin de l’extirper de son bourbier et le ramener au soleil  de la civilisation.

                                                                                                                                                                                                                                                  Il faut être du côté de Kamel Daoud.

                                                                                                                                                                                                                                                  Et auprès des musulmans français afin que, réunis sans équivoque dans le même désir de vivre dans la concorde nos légitimes et si riches différences, ils puissent une bonne fois pour toutes fermer le clapet à ces sbires bouffis d’intolérance pérorant sur des plateaux de télévision leurs oraisons funèbres aussi artificielles que mensongères.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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La malédiction du demi-chauve

                                                                                                                                                                                                                                                            A l’heure et l’âge où j’écris ces quelques lignes, je devrais être chauve comme un galet breton.

Mes prédispositions génétiques ne me laissaient guère d’espoir : mon père avait perdu ses cheveux aux alentours de ses vingt ans et mon frère avait pris le soin de l’imiter au détour de sa trentaine.

J’étais sans illusion : tôt ou tard, je rejoindrais la grande confrérie des chauves et m’en irait sur le chemin de la vie avec un de ces fronts parfaitement lisses qui déclenchent auprès de la gente féminine des fourmillements émoustillés à l’idée d’apprivoiser un être dont le parfait dénuement au niveau du crâne laisse entrevoir des sommets d’intelligence et de perversité.

Je ne connus pas cette chance.

Pour une raison incongrue, tandis que le haut de mon crâne répondait à l’atavisme paternel en se dégarnissant à vue d’œil, sur chaque versant de ma tête, des touffes de cheveux éparses et brouillonnes continuaient à lutter pour leur survie.

Et, opiniâtres et rebelles, défiant les lois de la physique et de la génétique, ne voulant en rien céder aux injonctions de la nature, elles finirent par triompher du sort funeste qui leur était pourtant promis.

C’est ainsi que je devins officiellement un demi-chauve.

Un de ces êtres difformes, hybrides, indécis, dont on a du mal à décrire la réelle composition d’un visage décoré de cette disgracieuse auréole toute monastique cerclée de filaments de cheveux vivant chacun de leur coté leur misérable existence de parias.

Ni chauve, ni chevelu, je ne ressemble à rien.

Croisement improbable d’un moine trappiste et d’un rabbin dégarni, je dois supporter chaque matin recommencé l’atroce désagrément de contempler dans la glace ma disgrâce capillaire restée inachevée.

Une fois tous les deux ou trois mois, je dois subir l’affront de me traîner chez le coiffeur, de subir son regard tout à la fois amusé et cupide, d’être l’objet des moqueries des autres clients, de prendre place dans un fauteuil où, sans jamais me demander la nature de mes attentes, un apprenti me règle mon compte en moins de temps qu’il me faut pour lire mon horoscope.

Si au moins ces cheveux poussant solitaires dans leur coin étaient assez longs pour permettre une salutaire jonction au sommet de mon crâne, lui conférant dès lors une certaine forme de respectabilité, mais non, sans élan, sans vigueur et sans ressort, ils mènent des vies rabougries, impuissants à entamer un quelconque dialogue entre eux.

Les femmes me fuient, les enfants se réfugient dans les jupes de leurs mères, les mères détournent leur regard, les pigeons changent de trottoir et même les aveugles, alertés par leur sixième sens, préfèrent traverser en solitaire une avenue à risque plutôt que de solliciter mon aide.

Le chauve séduit, envoûte, ensorcelle, le demi-chauve rebute, écœure, dégoûte.

Certes, je pourrais dans un geste radical me séparer à jamais de cette toison ridicule  mais je n’ose pas : ce serait aller me semble-t-il contre l’ordre des choses, déranger le cours de la nature, intervenir dans l’histoire de ma destinée et risquer des représailles foudroyantes.

Non, je suis bien le demi-chauve, le ténébreux, l’inconsolé, le Prince d’Aquitaine au Crâne aboli que décrivait le poète.

                                                                                                                                                                                                                                                   Il me reste un dernier espoir : que Juppé rentre triomphant à l’Elysée.

                                                                                                                                                                                                                                                C’est dire mon désespoir.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                              Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Nous irons tous au Paradis, mon chat compris

                                                                                                                                                                                                                                             Quel pataquès !

Jeudi, dans les colonnes du New York Times, on apprenait que le Pape François accordait aux animaux le droit de nicher au Paradis. En effet, répondant à la question d’un jeune garçon orphelin de son chien, il lui aurait assuré qu’il le retrouverait dans l’au-delà.

Samedi, vade retro, rétropédalage, en arrière toute, le Vatican apportait un démenti. François n’aurait jamais tenu de telles paroles. Ce serait plutôt Paul VI, l’auteur de cette prophétie.

Entre temps le mal était fait.

Jeudi j’avais convoqué mon chat dans mon bureau pour lui apprendre la bonne nouvelle.

Évidement fier comme il l’est depuis qu’il a lu à la dérobée les poèmes que Baudelaire a consacrés à ses augustes ancêtres, il n’a rien voulu laisser paraître et a passé le plus clair de son temps à écouter mes divagations métaphysiques en se brossant le bout des moustaches et en redonnant pour la huitième fois de sa journée du lustre à son pelage.

Pourtant j’ai perçu dans son regard, au plus profond de ses prunelles couleur de miel, une lueur de vague satisfaction voire même l’expression d’un soulagement infini de savoir que nous cheminerons ensemble sur les routes de l’éternité.

Il va s’en dire qu’à mes yeux la pseudo-révélation du pape n’en était pas une.

J’ai toujours pensé que le chat incarnant l’expression de la perfection la plus pure, la plus aboutie, la plus absolue, c’est bel et bien lui que Dieu avait choisi pour le représenter sur Terre, lui et non pas ce bipède imbécile, borné et disgracieux nommé homme.

Tout chez lui atteste de sa descendance divine : le parfait équilibre de son anatomie, son élégance innée, sa grâce féline, son détachement lascif, le délié de son allure, son autorité naturelle, sa sagesse antique, son esprit d’indépendance, le raffinement de ses pensées, le mystère de son regard.

Je dois le confesser : quand j’observe mon chat je vois l’œuvre de Dieu.

Le contraire n’étant hélas absolument pas vrai, mon chat ne voyant en moi qu’un brave couillon de service tout juste bon à nettoyer sa litière, ravitailler son distributeur à croquettes, rafraîchir son eau, caresser son ventre et servir d’oreiller à ses siestes répétées.

Pour autant, je ne peux pas imaginer un seul instant que ce chat qui m’accompagne depuis quatorze années maintenant, que j’ai trimballé aux quatre coins de la terre, par tous les temps, sous toutes les latitudes, à qui j’ai offert des baptêmes de l’air, de train, de voiture, d’avion, de bateau, à qui j’ai même osé dédier l’un de mes romans, ce chat-là je ne peux me résoudre à penser qu’il ne s’est pas tissé entre lui et moi un lien indestructible capable d’outrager la mort.

Je ne lui ai rien dit du revirement du Vatican.

De toutes les façons, étant juif de naissance et de tradition, il aurait eu beau jeu de me dire qu’il ne se reconnaissait pas dans les paroles du Saint-Père.

Du coup j’ai appelé mon rabbi histoire d’en avoir le cœur net.

Il a entendu l’exposé de ma requête- emporterai-je mon chat au Paradis ?- il a consulté sa Thora, a réfléchi, s’est servi un grand verre d’eau, a rajusté sa kippa, a appelé sa femme, sa maîtresse, la sœur de sa maîtresse, a envoyé un mail à son supérieur hiérarchique avant de me déclarer d’un ton martial et assuré : et pourquoi pas ?

Les voies du Seigneur sont impénétrables.

Celles de mon chat tout autant.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                         J’aurai bien assez de l’éternité pour en venir à bout.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Scoop Closer : Marine et Jamel, c’est du sérieux

                                                                                                                                                                                                                                                            Tout n’est donc pas perdu puisque grâce au remarquable travail journalistique entrepris par les scrupuleux rédacteurs de Closer dont on ne vantera jamais assez le professionnalisme, nous apprenons ahuris et stupéfaits que l’éminence grise de Marine Le Pen, son gourou, sa muse, son mentor, son directeur de conscience, son confesseur, son partenaire de squash, serait un vague homosexuel aux fréquentations douteuses.

Autrement dit un dégénéré aux mœurs plus que suspectes.

Un infâme inverti n’hésitant pas à embarquer son compagnon dans des week-end de débauche à Vienne quand d’autres s’y rendent pour des bals reichitiques.

Un monde s’effondre.

Bientôt, toujours grâce aux fins limiers de Closer dont il faut à nouveau louer ici le courage et l’abnégation à traquer inlassablement la vérité, nous apprendrons que Jean-Marie a surnommé ses Dobermans Schlomo et Mohamed, qu’il fréquente en loucedé la synagogue de la rue Copernic et se ravitaille à la nuit tombée dans des boucheries hallal.

Tandis que Marine pratiquerait la danse du ventre, carburerait à la Boukha des frères Bokobza, entretiendrait une liaison secrète avec Daniel Cohn-Bendit, vouerait un culte à Jacques Delors et s’éveillerait tous les matins en s’époumonant Allah Akbar.

Closer, il faut le dire, c’est tout de même la quintessence du journalisme d’investigation.

Là où tant d’autres restent le cul vissé sur leurs chaises à recopier des communiqués d’agences de presse, à rédiger des articles formatés, à imiter  son voisin, Closer lui n’hésite pas à envoyer ses journalistes au feu.

Au plus près de l’action.

Au cœur des ténèbres.

Rétrospectivement, on frissonne en songeant aux risques insensés pris par leurs journalistes pour parvenir à attraper Phillipot dans leurs filets.

Ces journées à le traquer sans que rien ne se passe jamais jusqu’à ce voyage improbable dans cette Vienne ravagée où, dans un décor de fin du monde, au péril de sa vie, un photographe à la témérité insensée a pu enfin, entre deux fusillades, parmi une nuit d’obus, au milieu d’un champ de mines, prendre ces clichés qui allaient changer la face du monde.

Courage à la mesure de nerfs de géants dont même Albert Londres en personne n’eût jamais été capable.

Les grands de ce monde peuvent trembler.

Avec Closer ils n’auront jamais la paix.

La vérité finira toujours par jaillir.

Phillipot n’est que le premier à subir leur loi d’airain.

D’autres suivront.

La sextape de Melenchon et de Merkel partouzant gaiement à bord d’un bateau-mouche remontant le Rhin, les amours clandestines entre François Fillon et Cécile Duflot pratiquées dans les caves de Chez Ledoyen, la collection de Pléiade de Ribery, la passion tumultueuse entre Fleur Pellerin et Patrick Modiano sur fond de je te lis moi non plus, les séances d’U.V en slip léopard de Bernard Cazeneuve, les visites régulières de Juppé à l’Opéra Comique , la fréquentation assidue de DSK au Tati de Barbès pour s’acheter des caleçons vietnamiens.

Reste qu’un homosexuel en tête de gondole du Front National provoque tout de même un émoi considérable.

Un renversement de valeurs si radical qu’on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée émue pour le brave militant encarté qui de toute éternité pensait ce genre de pratiques réservées à des tribus barbares habitant de l’autre versant de la méditerranée.

Un traumatisme équivalent si d’aventure demain on apprenait à l’U.M.P que l’argent occulte de Bygmalion avait servi à payer les frais de rénovation de l’appartement du grand manitou de la C.G.T.

Ou que le premier secrétaire du PS travaillerait plus de 35 heures par semaine.

                                                                                                                                                                                                                                                                                           Un séisme vous dis-je.

                                                                                                                                                                                                                                                Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true    

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Trop de cul au cinéma: et la pudeur bordel !

                                                                                                                                                                                                                                                      Je ne pense pas être spécialement puritain.

Ainsi, je confesse avoir passé des heures à décortiquer image par image des séquences pornographiques afin de comprendre les sortilèges de la quadra pénétration anale.

J’ai gaspillé des litres d’essence naturelle à m’extasier devant les acrobaties buccales de starlettes expertes dans l’art de redresser des dards.

Dans la bibliothèque familiale, j’ai coché ce que jugeais être les passages les plus réussis des romans Henry Miller afin de les utiliser le moment voulu comme arme de corruption massive. 

Bref j’ai péché et par les mots et par l’image.

Et pourtant depuis quelque temps maintenant voilà que je me surprends à soupirer d’ennui quand, regardant un film tout public, je me retrouve condamné à assister aux ébats amoureux d’un couple se donnant l’un à l’autre dans une étreinte qui ne nous épargne aucun détail.

Difficile de trouver de nos jours un film qui, à un moment ou un autre, ne va pas nous dévoiler et la poitrine de mademoiselle, et l’arrière-train de monsieur, et le popotin de madame, et l’arrimage dudit popotin aux cuisses de monsieur, et la mise en action de ce dernier, et le ballet des corps, et la cavalcade des amants, et la montée de leur plaisir, et la symphonie de leurs râles et l’apothéose de leurs joutes.

La plupart du temps, la scène montrée sous toutes ses coutures, filmée en gros plan, dans la pénombre d’une chambre à coucher, au beau milieu de draps défaits, n’apporte rien, strictement rien à la dramaturgie du long-métrage.

On se doute bien que si deux personnes se retrouvent ensemble, au même moment, dans un lit, sans apparat vestimentaire, ce n’est pas pour remplir leur grille de P.M.U ou prononcer des actions de grâce, mais bel et bien pour se livrer à une séance de galipettes échevelées.

Dès lors, quel besoin de nous montrer par le menu détail le déroulement de leurs escapades sexuelles ?

A priori, à moins d’une surprise de dernière minute toujours possible,(effondrement du lit, apparition de Madame la Baronne, décrochage inopiné du lustre) s’étant retrouvé soi-même dans la même situation, connaissant le répertoire des possibilités gestuelles en ces instants particuliers, on devine sans peine le déroulé des minutes à venir et leur inévitable conclusion.

Rien ne se ressemble autant que deux scènes de cul dans le cinéma contemporain.

On filme comme on baise.

Sans passion, à la va-vite, en bâclant, dans un accouplement des plus factices qui finit bien vite par nous assommer d’ennui ou nous procurer une certaine gêne, comme si le réalisateur à court d’idée nous forçait à assister à une scène qui ne nous concerne en rien.

Une pure séance de voyeurisme sans aucune utilité, sinon la découverte de l’intimité d’une actrice à la mode, chose pas déplaisante en soi, mais superfétatoire au regard de l’intérêt du film. 

Certes de temps à autre, il arrive qu’une scène de ce genre puisse participer à la construction d’un personnage, posséder son utilité en ce qu’elle nous révèle la nature profonde des relations à l’œuvre entre deux protagonistes,  constituer le chaînon manquant à la compréhension de leur pulsion profonde.

Auquel cas, elle possède toute sa place dans l’orchestration d’un film.

A la seule condition d’être filmée avec suffisamment de singularité et de talent pour être autre chose qu’une simple baisouillade, aussi passionnante à regarder que la dégustation faussement énamourée d’un cassoulet dans une publicité William Saurin.

Une sorte de pornographie à l’emporte-pièce destinée seulement à assouvir notre désir pervers de voir à quoi ressemble les seins de Scarlett Johansson.

Lesquels sont sans surprise au nombre de deux, d’une forme plus ou moins arrondie avec une proéminence érectile en leur milieu.

                                                                                                                                                                                                                                                Gabin ou Ventura n’ont jamais montré leur cul à l’écran.

Question de pudeur.

Ou d’époque.

Ou des deux à la fois.

                                                                                                                                                                                                                                                    Pas certain qu’aujourd’hui ils pourraient s’épargner de dévoiler la part la plus secrète de leur intimité.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Le jour où Miss France reçut le Nobel de Littérature

                                                                                                                                                                                                                                       Samedi soir, TF1 réunissait 8,2 millions de téléspectateurs impatients de connaître le nouveau visage de la cruche de service qui, une année durant, incarnerait à travers tout le territoire voire par delà les frontières la beauté à la française.

Un million deux de tweets furent échangés.

Parmi les trente-trois candidates, la lutte resta indécise jusqu’au bout.

Peu après minuit, le verdict fut rendu : la plus belle pour aller danser venait de la région Nord-Picardie et plus précisément de Coulogne, charmante localité du Pas-de-Calais peuplée de 5617 âmes dont l’histoire retenait jusqu’alors qu’elle fut l’endroit où s’éteignit Nicolas-Charles Oudinot de Reggio, Maréchal d’Empire.

On lui remit donc sa couronne et un kilo de pois chiches.

La damoiselle, étudiante comme de bien entendu en école de commerce, en fut fort émue.

Elle confia que l’un de ses rêves les plus fous serait de participer à Koh Lanta. Comme on la comprend.

Qu’elle aimait la vie et affichait une joie de vivre en toutes circonstances. Comme on la comprend là aussi.

Qu’elle se verrait bien attachée de presse. Grand bien lui fasse.

Elle rajouta aussi qu’elle avait une part d’ombre laquelle demeure encore bien évidemment dans l’ombre mais jusqu’à quand  ?

Bref ce fut une bien belle soirée qui, en ces temps si difficiles, par ces températures glaciales, nous réchauffa un peu le cœur et nous permit de nous endormir le cœur léger et serein : la relève du pays était assurée.

Le lendemain, nous étions alors dimanche, sur les coups de 17h30, Patrick Modiano, représentant la région parisienne, 1m91 pour 65 kilos, 42 de tour de taille, aimant les escalopes panées, les films d’horreur et les sorties entre copains, prononçait son discours de remise du Prix Nobel de Littérature.

Aucune chaîne de télévision, me semble t-il, ne crut bon de retransmettre l’événement.

Je le réécris : aucune chaîne de télévision ne crut bon de retransmettre l’événement.

Il fallut se rabattre sur le net afin d’écouter les mots pleins de poésie inquiète, de perplexité songeuse, de délicatesse feutrée du romancier français qui parvint à vaincre sa timidité naturelle pour délivrer un discours long de quarante minutes où il évoqua à son tour sa part d’ombre.

Sûrement avait-il suivi de sa chambre d’hôtel l’élection de la cadette de Coulogne et, s’inspirant de sa prestation de haut vol, il s’empressa de rectifier son discours afin approfondir d’un peu plus près sa part d’ombre et séduire ainsi encore un peu plus le toujours sévère et exigeant jury suédois.

La retransmission s’acheva avant que Jean-Pierre Foucault, dépêché en toute urgence à Stockholm, ne put lui demander si lui aussi rêvait de participer à Koh Lanta en galopant en tenue de ceinturon aux côtés de la nouvelle reine de beauté.

Ce fut un week-end inoubliable.

Des deux, de Camille Cerf ou de Patrick Modiano, on ne savait plus qui il fallait admirer le plus.

A la part d’ombre de Miss France répondait la plastique parfaite de Patrick.

Les jambes puissantes et racées de l’auteur de Villa Triste, sa poitrine fière et orgueilleuse, son sourire canaille et affolant de sensualité, sa bouche à la dentition parfaite, rivalisaient avec l’intelligence épanouie et le maintien tout philosophique de la future égérie de la foire à la farfouille de Brie-Comte-Robert.

La France pouvait être fière d’elle-même.

                                                                                                                                                                                                                                                        Et rêver de voir très bientôt nos deux lauréats, fierté de la République une et indivisible, poser au bord d’une piscine ensoleillée, occupés à disserter de leur part d’ombre respective.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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Sainte Marine

                                                                                                                                                                                                                                                       Selon l’avis de tous, le peuple français, les observateurs de la chose politique, les instituts de sondages, les chats du quartier, les cancans de ma concierge, Marine Le Pen se serait par je ne sais quelle opération du Saint-Esprit dé-dia-bo-lisée.

Pour arriver à un tel résultat, on ne sait s’il a fallu procéder à l’éviscération de quelques poulets de Bresse, à l’expertise d’un sorcier vaudou exfiltré de sa jungle équatoriale, au recours de gousses d’ail bouillies dans du jus de mandarine, mais le résultat est là, palpable, probant, patent : la dirigeante frontiste respire désormais la tendresse d’une carmélite, la douceur d’une biche, l’affabilité d’un Labrador.

Tout juste si elle ne lève pas la papatte quand on vient la saluer.

Les mystères des conversions soudaines sont impénétrables.

Bientôt on proposera sa candidature pour une prochaine canonisation avec le petit Philipot comme bénitier et l’adorable Marion comme enfant de chœur.

Sainte Marine.

Évidemment, à force d’asséner que la dame patronnesse du renouveau national s’était dé-dia-bo-lisée, les Français, toujours friands de miracles et de mirages, ont fini par le croire et depuis ils défilent en rang d’oignon sous ses fenêtres afin de guetter son apparition au balcon de la République et réclamer sa bénédiction.

On a même vu dimanche dernier, lors de la réunion de leur conclave, quand Sainte Marine du haut de son autel a commencé par expliquer que la France était en voie d’islamisation, nombre d’entre eux entonner le joyeux et fraternel refrain de ”on est chez nous, on est chez nous” rappelant les plus glorieuses heures de notre histoire nationale quand on nourrissait les futurs cadets de la République à grandes goulées d’eau de Vichy.

Le diable se cache toujours dans les détails.

Il est aussi vrai que Marine le Pen -Dieu nous en garde- ne partage pas la même appétence que son géniteur pour des confiseries linguistiques irrésistibles de drôlerie ; elle leur préfère juste le lustre de valses viennoises où elle virevolte aux bras d’hommes dont l’unique regret est d’être nés trop tard pour avoir pu goûter au charme ineffable du Troisième Reich.

Une erreur de jeunesse remontant aux calendes grecques puisque l’événement en question se déroulait en 2012.

Une éternité.

Depuis, qu’on se rassure elle s’est dé-dia-bo-li-sée.               



Tout comme ses électeurs d’ailleurs.

Ils ne sont après tout, selon une dernière enquête des plus sérieuses, que 53 % à dire que jamais ô grand jamais ils ne voteraient à l’élection présidentielle pour un candidat de confession juive et seulement 22 % à ne pouvoir supporter l’idée d’avoir comme voisin de palier un youpin de deuxième catégorie.

On est chez nous, on est chez nous qu’on vous dit.

Il faut être d’une formidable naïveté ou d’une incurie intellectuelle totale pour penser un seul instant que le Front National, si d’aventure il devait conquérir les Champs Élysées du suffrage universel, respecterait d’une quelque façon le jeu démocratique.

Il faut être d’une intolérable légèreté pour s’imaginer qu’une fois parvenu au pouvoir, il ne tenterait pas par tous les moyens de mettre au pas la République, de museler les libertés publiques, de cadenasser l’Administration, de prétexter, au regard des inévitables troubles que son élection provoquera, l’instauration d’un état d’urgence qui perdurera des années durant.

On plébiscitera la naissance d’un grand mouvement patriotique, seul garant de l’identité nationale, ni de gauche, ni de droite,  seulement Français, dans le but de constituer un rempart à tout ceux qui tenteraient d’une manière ou une autre de s’opposer au pouvoir en place.

C’est cela et seulement cela qu’il faut dire à tous ceux qui aujourd’hui ou demain seraient tentés de rejoindre les rangs de la Marine Nationale.

Non pas de les caresser dans le sens du poil en affirmant comprendre leur supposée détresse, ou en les assurant être à l’écoute de leurs petits bobos existentiels.

Où s’agenouiller devant la force de leurs indécrottables malheurs.

Mais les mettre plutôt de plain-pied devant leurs immenses responsabilités en décrivant par le menu détail la réelle signification de voter pour des sbires prévoyant d’établir à tous les étages de la vie quotidienne le concept de préférence nationale : les inévitables discriminations, la naissance de citoyens de seconde zone, leur regroupement dans des ghettos, bientôt la nécessité de se débarrasser d’eux, les moyens mis en œuvre pour arriver à cette fin…

                                                                                                                                                                                                                                                       Il est plus que temps de briser le miroir aux alouettes.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                        Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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La Palestine ? Une mauvaise blague juive, un proverbe arabe fatigué

                                                                                                                                                                                                                                                      Écrire sur la Palestine relève de la mission suicide.

Du genre à recevoir dans son courrier des missives au Napalm, d’être l’objet d’une chasse à l’homme interplanétaire, de devenir du jour au lendemain l’effigie du nouveau désordre mondial.

La Palestine.

Le problème palestinien.

La question israélo-palestinienne.

Plus compliqué, ça n’existe pas.

Une partie de jokari à huit bandes.

Sitôt que l’un avance un argument parfaitement recevable, l’autre en ressort un tout aussi valable, les deux s’annulent, on recommence à zéro, à toi, à moi, à moi, à toi, cette terre m’appartient de toute éternité, non c’est faux je suis le vrai gardien de ce sol, si bien qu’à la fin l’impression domine que tout le monde a raison d’avoir tort.

Ou tort d’avoir raison.

Et d’interroger les entrailles de la Bible, de scruter les textes antiques, de consulter des récits préhistoriques, de farfouiller dans le grand livre de l’Histoire, de convoquer le souvenir de tombeaux décrépits, de brandir des parchemins ridés afin de prouver d’une manière indubitable que l’un était là avant l’autre.

De convoquer des témoins d’outre-tombe, d’invoquer l’esprit des lieux, de ressortir des cartes fatiguées et des mappemondes usées, d’interroger des pierres, de jouer à colin-maillard avec des frontières fantômes, d’interpréter des traités, de demander à Dieu de jouer au juge-arbitre, de se lancer ces souffrances au visage.

Rien n’y fait.

On n’avance pas.

On tourne en rond.

On joue à la marelle puis à chat perché puis à un, deux, trois soleil puis à Dieu a dit.

Rien ne bouge.

On redistribue les cartes et on recommence la partie.

Éternellement.

On joue aux osselets avec ses douleurs respectives, on compte ses morts, ses blessés, ses éclopés, on ne sait même plus qui a fait quoi, ni comment, ni pourquoi ; avec le temps, tout s’embrouille, les défaites d’hier deviennent les victoires d’aujourd’hui, les agresseurs les agressés, les coupables les victimes, les martyrs les saints. Et inversement.

Le plus grand carambolage jamais recensé dans les manuels d’histoire.

Ceux qui regardent la rencontre de loin se demandent quand tout ce vacarme va enfin cesser.

Parlez-vous, les enfants, et qu’on en finisse ils disent.

Les deux garnements se parlent mais ne se comprennent pas.

Ou feignent de ne pas se comprendre.

Les grands de ce monde les supplient de s’accorder sur une paix durable qui respecterait les aspirations des deux parties.

Toi d’abord.

Non toi d’abord.

Pourquoi moi ?

Parce que.

A force, le problème est devenu tellement ardu, les haines respectives si tenaces, les obstinations si résolues, les rancœurs si amères qu’il apparaît comme irréaliste de penser à un jour prochain où la concorde régnera entre ces peuples que tout oppose et que tout rassemble.

Deux miroirs renversés d’un même et unique drame.

Depuis Sophocle, on n’avait assisté à une pièce de théâtre si marquée du sceau de la fatalité, si empreinte de l’impossibilité à s’accorder autour d’un minimum commun capable de déjouer les prédictions funestes, laissant dès lors les personnages s’ébattre sur une scène éclairée par le soleil noir de la tragédie où personne n’est jamais sorti jamais vainqueur de ces guerres fratricides.

Une mauvaise blague juive, un proverbe arabe sans sagesse.

Une partie de domino sans fin qui ne pourra s’achever par une victoire de l’un sur l’autre mais par un accord tangible, inscrit dans le marbre du temps, et où personne ne se sentira lésé.

                                                                                                                                                                                                                                                  Pas gagné.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                           Pour suivre l’actualité de ce blog, c’est par ici : https://www.facebook.com/pages/Un-juif-en-cavale-Laurent-Sagalovitsch/373236056096087?skip_nax_wizard=true

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