Oui à des cours de masturbation à l’école !

 

Ainsi donc il apparaîtrait que l’autre matin, dès potron minet, des parents d’élèves ont reçu des SMS anonymes les avertissant que désormais, on dispenserait à la maternelle, où se rendent tous les matins leurs pioupious adorés, des cours de masturbation appliquée.

Ce qui expliquerait le mouvement de panique qui s’en est suivi et la décision de garder bien au chaud leurs moutards, loin, bien loin de ces lieux de perdition que sont en train de devenir nos écoles communales gangrenées de l’intérieur par des cohortes d’instituteurs gauchisant à tout-va et prêts à tout pour pervertir la morale chrétienne.

Pourtant, à bien y réfléchir, enseigner l’art de la branlette à l’école épargnerait bien des tracas à la jeunesse française.

Je conviens qu’aborder ce sujet dès la maternelle me semble être quelque peu présomptueux au regard de l’état semi-végétatif dans lequel sommeille, à cet âge tendre de la vie, l’appendice sexuel du mâle en devenir. (Pour les filles je ne suis pas qualifié)

Il serait plus avisé d’attendre le moment où, s’éveillant à la vie, sentant monter en lui des fleuves irrépressibles de sève triomphante qu’il ne parvient à contrôler, l’adolescent regarde se lever d’un air effaré cet obélisque disgracieux qui vient planter en lui l’étendard gluant de sa masculinité mal apprivoisée.

C’est à ce moment-là que l’école devrait jouer son rôle à plein en enseignant à l’adolescent prépubère les techniques rudimentaires de l’art onaniste.

Afin d’éviter les inévitables accidents que cet exercice mal maîtrisé peut engendrer : pollution nocturne, érection incontrôlée, gaspillage de mouchoirs, occupation prolongée des toilettes, réquisition répétée de la salle de bains, emprunt de catalogues divers et variés, couinements étouffés, matelas crasseux.

Sans parler des troubles émotionnels et métaphysiques que l’émergence de cette turgescence inopinée peut provoquer chez le très jeune adulte, provoquant chez lui, passé le premier stade de l’étonnement, un embarras certain conjugué à une maladresse maladive se traduisant par des meurtrissures fort douloureuses apparaissant au niveau des poignets pouvant aller jusqu’à la paralysie.

De ce mouvement saccadé et désordonné du poignet qui, ne sachant comment raisonner et attendrir cette verticalité rosissante, commence par l’agripper avec force avant de la secouer dans tous les sens puis, gagné par la fatigue et le découragement, la laisse prospérer sans parvenir à la ramener à l’aube de sa vie.

Dira-t-on jamais alors le trouble saisissant naissant dans l’âme tourmentée du jeune Werther, cette perplexité ahurie qui le ronge de l’intérieur, son incompréhension ressentie devant la posture arrogante de ce mât hier encore inconnu, planté désormais comme un grand dadais au beau milieu de son corps, que rien, absolument rien ne parvient à ramener à la raison ?

Non, la société aurait tout à gagner à ce que l’école de la république se charge de professer à notre jeunesse en train d’éclore ces quelques cours de physique masturbatoire, se rapprochant en cela de son impératif premier visant à concrétiser l’idéal philosophique, considération préalable à toute éducation réussie, d’un corps sain dans un esprit sain.

Cours où l’on montrerait à l’élève déboussolé, égaré dans le dédale de sa sexualité compliquée, le mouvement qu’il convient d’opérer, ce savant coulissement parfois délicat parfois plus abrupt de la main épousant amoureusement l’objet du désir et amenant, en variant l’intensité et la fréquence de l’attouchement opéré, la hampe alors savamment sollicitée, à expulser, par bonds sautillants et primesautiers, son trop plein de vigueur.

Cet apprentissage serait confié à la crème de nos infirmières qui tous les mercredis, dans le gymnase réquisitionné à cet effet, montrerait, sur une victime consentante, la procédure à respecter afin de permettre au prépuce de s’épanouir dans l’éblouissement d’un couronnement orgasmique.

Suivi d’une séance de travaux pratiques et d’études plus savantes à effectuer à la maison.

Ce serait là la meilleure façon de redonner à nos élèves plongés dans le marasme de leur crise adolescente, la confiance nécessaire pour passer ce cap que nombre d’entre eux, faute de conseils adéquats, ne parviennent jamais à franchir.

Et qui les condamne à devenir dans la suite de leur existence, des inadaptés aigris, des envieux chroniques, de ces esprits tourmentés qu’on retrouve à l’âge adulte, marchant par troupeaux entiers dans les rues de Paris, vociférant à tue-tête des slogans aussi équivoques et vaseux que “on veut du boulot pas du mariage homo”.

 

 

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Le chômage augmente ? M’en fous, je n’ai jamais travaillé

 

Je l’avoue bien bas : l’annonce des derniers chiffres du chômage, qui désormais provoque chaque mois dans tout le pays une poussée de fièvre équivalente à l’attente du résultat du Grand Prix d’Amérique, ne m’a guère ému.

Et pour cause : de toute ma vie je n’ai jamais travaillé. A l’heure où j’écris ces lignes, je ne travaille toujours pas, et vu comme c’est parti, avec un peu de chance,  je ne travaillerai jamais jusqu’à ma mort quand sonnera l’heure de prendre un repos bien mérité.

Je n’ai jamais mis les pieds dans une agence de Pôle Emploi.

Jamais passé un entretien d’embauche.

Jamais envoyé un cv avec ma tronche de juif acariâtre épinglé en haut à gauche de la liste de mes diplômes obtenus se résumant à mon seul certificat de Bar Mitzvah, décroché avec mention Casher, lors de la très difficile session de juin 1981.

Histoire de rassurer le français de souche qui, suite à une erreur d’aiguillage googlesque, se serait égaré sur ce blog en tapant les mots clefs suivants, juif, con, chauve, je m’empresse d’ajouter que je n’ai jamais touché le moindre kopek des Assedics.

Ni le RMI ni le RSA ni la CMU ni la soupe populaire ni les tickets de rationnement.

Je n’ai rien coûté au pays où j’ai eu la mauvaise idée de naître.

Je n’ai jamais demandé à un improbable chef la permission d’aller lire l’Equipe aux toilettes ou de partir cinq minutes avant la fermeture du magasin pour m’en aller prendre le RER B de 17h59 afin de pouvoir rattraper la correspondance avec le TER 2514 à la hauteur de Châtenay-Malabry.

Jamais ordonné à un blanc-bec à peine débarqué de son école de commerce d’appeler ma femme pour l’avertir de dire à mes enfants que leur papa les aimait beaucoup mais que ce soir le Chaperon rouge resterait en carafe au bureau à jouer de la cithare avec sa comptable en chef.

Je n’ai jamais su ce que j’allais faire de ma vie sauf que je n’allais jamais jamais jamais travailler.

Ma mère m’a supplié à genoux, mon père m’a promis de me déshonorer, ma sœur a changé le nom de son poisson rouge affublé du même prénom que le mien, ma tante m’a répudié, ma cousine m’a dénoncé au fisc, mon oncle d’Amérique a changé d’adresse, mais j’ai tenu bon.

 

Je trouvais la vie assez pénible comme ça pour ne pas de surcroît me fatiguer à passer mon existence claquemuré entre les quatre murs d’un bureau même pas climatisé à entendre les jérémiades d’un collègue de travail remonté contre son garagiste coupable d’avoir salopé la remise en forme de sa berline d’occasion.

Ou à subir les mouvements d’humeur d’un supérieur hiérarchique me convoquant dans son bureau pour m’intimer de cesser de le regarder de travers quand je le surprenais en train de lire le Figaro Magazine.

Je préférerais être pauvre comme Job, affamé comme un sud-soudanais, fagoté comme un vagabond polonais, coiffé comme un hooligan, me savonner à la pierre ponce et biberonner du whisky breton acheté chez Leader Price plutôt que d’attendre de recevoir à la fin du mois une fiche de paye correspondant au nombre d’heures perdues à ruiner ma vie auprès d’une compagnie d’assurance spécialisée dans le fret maritime.

Je n’ai jamais compris comment la notion de travail et de labeur pouvait revêtir un caractère vertueux.

J’ai appris à vivre de peu, à me contenter d’un rien et à choisir des compagnes fortunées qui, contre la lecture d’un poème de ma composition dédié à leur éternelle beauté, me susurrent, entre deux étreintes diaboliques, le code secret de leur carte de crédit.

J’ai appris à rédiger avec succès des demandes de bourse concernant mon domaine de compétence, lequel demeure encore très flou, discipline quasi-olympique dans laquelle je continue à exceller.

Certes, je crains fort de ne laisser à mon chat aucun château en Espagne où il pourrait se reposer en se souvenant, ému, de la gratitude de son maître adoré.

Je ne possède rien. Absolument rien.

Ni voiture, ni sicav, ni plan d’épargne logement, ni stock-options, ni dettes de jeu, ni maîtresses à gâter, ni points pour la retraite, ni fonds de pension, ni coupons de réduction pour la Halle aux chaussures.

Rien.

Rien si ce n’est cette fierté, car c’en est une, de n’avoir jamais vraiment travaillé.

 

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Qu’est la chanson francaise devenue ?

 

C’est un phénomène que je ne m’explique pas. Un de plus.

Comment donc la chanson française qui hier encore, et avant-hier plus encore pouvait prétendre à incarner le génie national s’est-elle dissoute dans les vapeurs de notre époque, au point d’avoir presque disparu de notre horizon ?

Je ne prétends nullement être un expert en matière de chanson française, mais pourtant j’ai comme cette intuition que le liminaire de cette chronique possède pour une fois un authentique accent de vérité.

A savoir que oui quelque part la chanson française, qu’elle fut populaire, intello ou à texte ne possède plus ce tranchant, cette universalité et cet impeccable allant qui la rendait unique, véritable exception culturelle, mélange de mélodies et de mots traversant toutes les strates de la société, s’adressant à tous et soudant le pays dans la même ferveur collective.

Ou autrement dit, pourquoi les Brel, Brassens, Ferré, Bécaud, Barbara, Dassin, Aznavour, Trenet, Sardou, Delpech, Souchon, Gainsbourg, Peyrac, la liste est infinie, qui chacun dans leur genre ont incarné avec plus ou moins de brio cette spécificité nationale, n’ont-ils pas connu de successeurs à même de reprendre ce flambeau d’une chanson française capable d’ensorceler notre quotidien à coup de refrains entêtants ?

Alors oui bien sûr, chacun dans son coin ira de sa dénégation outrée en citant l’un Miossec (moi par exemple), l’autre Murat, le troisième Katherine et le quatrième Delerm, etc., etc., là aussi la liste est infinie, autant de chanteurs des plus respectables, mais dont on s’accordera à penser qu’ils ne constituent que des chapelles plus ou moins étriquées où ne viennent se recueillir qu’une frange assez restreinte d’admirateurs.

Qu’il n’existe plus, me semble-t-il, un chanteur-compositeur capable de séduire un public réunissant dans le même enthousiasme collectif et l’employé de bureau, et l’apprenti artiste, et la boulangère de quartier, et le professeur d’université, balayant de la sorte tout le spectre de la société française pour incarner et transcender en une seule chanson ses espoirs, ses tourments, ses rêves.

Brel, Brassens et consorts parlaient vraiment à tout le monde.

Sans esprit de caste.

Sans ne jamais mépriser personne.

Sans tricher surtout.

Et composant des chansons si bien ficelées, poétiques mais pas obscures, populaires mais pas racoleuses, élaborées mais pas chichiteuses, qu’elles parlaient aux gens, à tous les gens, traitant de sujets aussi universels que l’amour, l’amitié, la mort, les femmes, Dieu, auxquels tout le monde pouvait s’identifier sans peine.

Et surtout en s’appuyant sur un champ lexical d’une diversité folle et d’une réelle inventivité qui rendait hommage à la formidable richesse de la langue française.

Une chanson c’est toujours l’intrusion de la poésie dans le quotidien.

Ou du moins ça devrait l’être.

Est-ce parce qu’il y a eu un tel éclatement des moyens de diffusion que domine cette impression d’une chanson française éparpillée, étiolée, rapiécée, produisant encore des compositeurs de talent peinant pourtant à s’imposer comme de véritables phares qui nous réconfortent ou nous rendent plus légers en entendant leurs ritournelles joliment tournées ?

Des chansons qui s’inscrivent d’une manière profonde et inaltérable dans la mémoire collective, traversant les époques, résistant à la mode pour devenir des petits morceaux d’éternité sur lesquels le temps n’a pas de prise ?

Serait-ce nous, public, qui ne sommes plus sensibles à cette mise en scène musicale de nos peines et de nos joies, qui avons perdu en cours de route notre capacité à nous émerveiller d’une chanson qui parvient à parler tout autant à notre cœur qu’à notre esprit ?

Doit-on voir dans cette déperdition réelle une conséquence de notre appétence culturelle qui, ayant tendance à se diversifier à l’extrême, s’intéresse à des courants artistiques qui hier encore nous étaient inaccessibles parce que trop confidentiels ?

Ou bien alors faut-il se résigner à ce que l’avènement des nouvelles technologies, l’omniprésence de l’image, la victoire de l’écran sur le livre et la défaite de la pensée littéraire ou humaniste ait engendré un nouveau tropisme qui exclurait à priori l’expression d’un art aussi basique et consensuel que la chanson ?

Ou le monde est-il devenu trop compliqué à déchiffrer, trop incertain à envisager pour que nous ne soyons plus capables de le transcender ou de l’enchanter, de traduire en couplets cet effarement qui nous saisit devant la vitesse à laquelle il se transforme ?

J’avoue ne pas savoir.

Peut-être suis-je un incorrigible nostalgique.

Peut-être est-ce aussi dans la nature humaine que de penser que le temps d’avant brille toujours d’une lumière plus radieuse que celle de l’époque où l’on se retrouve condamné à vivre…

 

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Confession d’un non-fumeur de cannabis

 

Considérant que tous les grands de ce monde, Obama, Valls, confient les uns après les autres avoir un jour ou l’autre biberonné une tige de  marijuana, il est de mon devoir et de ma responsabilité de mettre un terme à l’infâme rumeur qui enflamme ces jours-ci les librairies de la capitale en me présentant comme un consommateur avéré de cannabis.

Il n’est rien de plus faux.

Je puis affirmer, avec toute la franchise requise en pareille circonstance, que jamais, ô grand jamais, je n’ai respiré une quelconque substance appartenant de près ou de loin à cet opiacé.

Pas plus que je n’ai carburé à une autre drogue récréative.

C’est triste à dire mais je suis un puceau de la drogue.

J’ai connu de monumentales ivresses matinales en déclarant mon amour à des bouteilles de bourbon alignées en file indienne sur mon bureau, j’ai goûté au vertige du mescal, j’ai dû mélanger des quintaux de Guinness avec des barriques de gin tonic, j’ai bu des bières fortes comme du métal, mais jamais je ne me suis évadé de ce monde en m’empiffrant de coke, d’ecstasy ou d’herbe.

Je pense que ma mère aurait préféré que je lui apprenne mon intention de me marier avec une goy nommée Marie-Huguette de la Blanchisserie ou ma décision irrévocable de rejoindre les brigades d’Al-Aqsa plutôt que de savoir que je m’accoquinais en douce avec de telles substances mortifères.

Si bien que de la plus étrange des manières, je suis arrivé à l’âge que j’ai sans jamais être parvenu à nouer de relations diplomatiques avec le monde de la drogue.

Je ne m’en vante pas et parfois même j’en viendrais à le regretter.

Certes je me suis bien rattrapé en suçant par containers entiers des kilos de pastilles de tranquillisants, Xanax, Valium, Temesta, Lexomil et autres friandises que je continue à dévorer avec la même gourmandise dévote, certain que si j’arrêtais de les consommer, je me condamnerais à vivre au rabais, incapable de supporter la violence du monde extérieur.

Cependant je m’interroge : ne serait-il pas grand temps que je m’essaye au moins à tâter du cannabis dont semble-t-il je dois être le dernier à n’en avoir jamais reniflé les volutes, que chacun s’accorde désormais à considérer comme parfaitement inoffensives ?

D’autant plus qu’il me suffirait désormais de passer la frontière, distante de mon domicile d’une trentaine de kilomètres, pour m’arrêter dans une échoppe spécialisée et autorisée de l’Etat de Washington et demander un aller simple pour ces paradis artificiels.

Une seule chose m’arrête.

Qu’adviendrait-il si je trouvais un charme fou à cette diseuse de bonne aventures, si je tombais en pâmoison devant la toute-puissance de cette substance qui m’ouvrirait grand les portes de la perception et de la félicité terrestre ?

Je ne vais quand même pas devenir un fumeur de chichon alors que j’ai déjà un mal fou à composer avec le principe de réalité, que je ne sais toujours pas si je préfère être incinéré ou incarcéré dans un cercueil, que j’ignore encore la différence exacte entre le FMI et la Banque mondiale et que je n’ai toujours pas tranché la question de savoir si j’étais un socialiste à tendance libérale ou démocrate ?

Je ne me vois pas apathique, un sourire béat suspendu à mes lèvres, les yeux chassieux de contentement, raconter à mon chat les mystères de l’univers et essayer de l’ensorceler en le suspendant au lustre du plafond pendant que je convoquerais le fantôme de Jim Morrison pour taper le carton avec le souvenir de ma grand-mère ressuscitée.

Surtout je ne veux pas risquer de me transformer en un imbécile heureux, en paix avec lui-même, trouvant un certain charme à l’existence, aimant mon prochain, pactisant avec mon meilleur ennemi, baignant dans une mer de béatitude où je barboterais du matin au soir en m’entretenant avec Dieu le Père en personne et en alimentant de mes foireuses chroniques pleines de bons sentiments un blog intitulé you will never love alone.

J’ai ma dignité.

Je veux bien admettre que la consommation de cannabis soit sans danger mais je me refuse à servir de témoin de moralité.

 

Je préfère me consacrer à mon grand projet : la consommation obligatoire de tranquillisants dès l’école primaire.

 

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Valérie, la cocue de la république

 

Il se murmure, dans les sphères autorisées, que les français n’aiment pas Valérie Trierweiler.

Ah.

Je n’étais pas au courant.

Appartenant moi aussi, à mon corps défendant, à la patrie française, dans un pur moment d’introspection, je me suis convoqué dans l’antichambre de ma conscience et je me suis posé la capitale question : et toi tu l’aimes ou pas, Valérie ?

J’attends toujours ma réponse.

En même temps, considérant que je n’aime pas grand monde, il se pourrait tout à fait que sans même la connaître, je n’éprouve vis-à-vis de Valérie qu’une parfaite et stricte indifférence.

D’ailleurs si ça se trouve, il se peut que Valérie soit elle aussi tout à fait indifférente à mon sort.

J’ai du mal à croire la chose possible mais je ne peux écarter cette éventualité.

Toutefois, toujours dans les mêmes sphères autorisées, ce conclave des gens qui font et défont l’opinion, il se murmure qu’au regard des derniers évènements, les français pourraient être amenés à reconsidérer leur jugement et à adopter vis-à-vis de Valérie ce qu’il convient d’appeler une tendresse compassionnelle.

Dans la mesure où il est bien plus facile de s’identifier au sort d’une femme bafouée qu’à celui d’une compagne de président en exercice tant nous avons du mal à trouver dans notre histoire personnelle de vagues similitudes ou ressemblances avec la vie d’une châtelaine élyséenne.

Certes il nous est parfois arrivé de côtoyer les sommets de la puissance étatique en se rendant à une convocation de notre commissariat de quartier, sans pour autant parvenir à saisir la complexité d’une existence passée entre la réception de l’ambassadeur du Pérou et des voyages en airbus transformé en montgolfière royale.

Par contre, nous sommes beaucoup plus familiers de ce très léger trou d’air occasionné par la tromperie de notre camarade de jeu, surpris en pleine conversation amoureuse avec un autre dont on découvre effaré l’existence.

Qui, hein ? qui n’a jamais connu cet ébranlement radical en découvrant, au détour d’une chaussette inconnue découverte au pied du lit, d’un braconnage de téléphone portable, d’un retour improvisé à la maison, d’une confidence relayée par un tiers, d’une descente dans le disque dur d’un ordinateur, de la lecture d’un relevé bancaire, d’un prénom scandé au détour d’un orgasme irrépressible, l’infâme vérité ?

Cette révélation vertigineuse d’apprendre que celui ou celle avec qui on pensait être à l’abri de telles mésaventures, avec qui on songeait à partager l’intimité de son caveau familial, à qui on confiait sans crainte les secrets de son cœur, se trouve être en fait un lâche imposteur qui, profitant de notre confiance, tout en nous jurant de son amour éternel, s’en allait conter fleurette à on ne sait quel troubadour de passage.

Ah cette atroce brûlure qui alors saisit notre âme tout entière et nous rend non seulement amer vis-à-vis de l’être venant de nous trahir mais surtout vis-à-vis de nous-même.

C’est bien là le pire.

C’est nous, au final, que nous accusons de tous les maux.

Nous qui n’avons rien voulu voir ou savoir.

Nous qui crédules pensions que ce genre de turbulences ne pouvaient advenir que chez la femme d’à-côté.

Alors nous rentrons dans l’hiver de notre vie.

Nous nous rapetissons et, de peur d’avoir à supporter le regard mi-amusé mi-désolé des autres, de tous les autres, trop heureux qu’ils sont de se croire à l’abri d’une déconfiture si cinglante, nous nous replions sur nous-mêmes et jurons que plus jamais…

 

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Y’en a marre de l’économie !

 

L’économie a tout recouvert.

Ce n’est pas un oracle ce que je proclame mais une simple évidence.

Je peux me tromper mais il me semble qu’il a existé un temps dans la société française où on aimait plus à s’interroger sur le sens de la vie que sur la compétitivité de nos entreprises.

Où le centre de gravité de la pensée contemporaine s’articulait plus autour de questions mettant à l’œuvre les difficultés du cœur humain en conflit avec lui-même que sur la problématique de la fiscalité appliquée aux petites et moyennes entreprises.

Où les écrits, articles, déclarations de nos philosophes ou autres écrivains rythmaient la vie intellectuelle de ce pays et non pas ceux des experts certifiés conformes qui aujourd’hui s’affrontent à coups de CAC 40, de contrats de générations, d’emplois aidés, de flexibilité du travail et autres théories plus ou moins vaseuses envahissant à grands flots le débat public.

On peut le regretter ou s’en féliciter.

On peut aussi le déplorer.

Notre société est devenue affreusement pragmatique, dépourvue de toute capacité réflexive, incapable de s’élever au-dessus des contingences de la vie quotidienne, ressassant de tristes antiennes qui sonnent comme des chants funèbres, déclinant des discours formatés où il n’est plus question que de pouvoir d’achat, de pacte de compétitivité, de courbe du chômage.

Serait-ce cela la vraie vie ?

Nous croulons sous des informations nous entretenant exclusivement de notions aussi exaltantes que la réduction des déficits, l’affaiblissement de notre commerce extérieur, la progression de notre dette intérieure, discours formaté auquel, pour la plupart d’entre nous, nous ne comprenons goutte, indifférents à cette avalanche d’explications résonnant à nos oreilles fatiguées comme de simples arguties technocratiques dénuées de tout sentiment.

Nous sommes des êtres humains, pas des caisses enregistreuses tout juste bonnes à avaler jour après jour des charrettes d’analyses rigoristes déclinant des concepts desséchés, vides de toute envolée lyrique ou poétique, s’adressant seulement à notre portefeuille sans jamais essayer de replacer l’homme dans sa dimension philosophique ou existentielle.

Comme si une bonne fois pour toutes, après la mort des idéologies, l’effacement de Dieu et l’extinction des humanités, ne restaient plus que des considérations strictement terre à terre où seuls importeraient le rendement de nos comptes épargne, le taux de notre livret A et le niveau de notre imposition fiscale.

Nos vies se sont-elles rétrécies à ce point que nous avons perdu toute aspiration à vouloir atteindre l’impossible, à tenter de conquérir l’inaccessible étoile de nos rêves d’enfants, à parvenir à combiner dans le même mouvement notre aspiration à nous sublimer et notre souci permanent de réenchanter notre quotidien ?

A écouter hier notre président de la république pérorer pendant plus de deux heures devant un parterre de journalistes compassés, on avait plûtot l’impression d’entendre un bonhomme maître de conférence d’une université de province versé dans la lecture des Saintes Ecritures du Capitalisme  qu’un homme censé dessiner ce que pourraient être nos vies de demain, s’adressant tout autant à notre âme qu’à notre cerveau.

Un long exposé distillé dans une langue terne, éteinte, morne, sidérante d’ennui, mise au service de la récitation de sa nouvelle catéchèse de social-libéralisme rabâchée dans le décor secret de son bureau et destiné à enluminer les esprits monastiques de capitaines d’industries versés dans la lecture appliquée de leurs livrets de comptabilité.

François Hollande a souvent déclaré qu’il ne lisait jamais de romans.

A l’écouter parler hier, on en a eu la triste confirmation.

On souhaite seulement à mademoiselle Gayet que son preux chevalier soit meilleur amant qu’enjoliveur de mots.

 

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Au secours, je vois des antisémites partout

 

Depuis que l’affaire de l’autre fou furieux a éclaté, ma raison vacille.

Je ne me reconnais plus.

Ce matin encore, alors que mon chat se passionnait pour son rituel exercice de toilettage quotidien, très distinctement, je l’ai surpris en train de lever sa patte gauche dans un geste qui ne laissait place à aucune équivoque : durant la nuit il s’était converti au national-socialisme.

Cette découverte a fini de m’achever.

Je l’ai bien averti que s’il continuait à me narguer de la sorte en refusant de replier sur-le-champ cette patte gauche suspendue narquoisement au-dessus de sa tête, je saisirais derechef le Conseil d’État afin de le contraindre à arrêter sur le champ ces gesticulations nauséabondes et autres incitations à la haine canine.

Sans résultat.

” Je fais ce que je veux, je suis un chat libre, nous autres chats avons aussi souffert d’être ce que nous sommes, tout au long de notre douloureuse histoire féline, nous avons été castrés, équeutés, défenestrés, je ne vois pas pourquoi moi aussi je ne pourrais pas prétendre à ce que nos souffrances soient reconnues et enseignées à l’école de la république ” m’a-t-il répondu.

Le pire, c’est qu’il a raison. Mille fois raison.

Je ne sais plus quoi faire.

Je passe mes journées à soliloquer, à me demander s’il est vraiment interdit d’interdire, si on peut rire de la shoah ou pas (avec Lubitsch et Chaplin oui ), si je devrais arrêter de boire du coca, si je ne devrais pas me convertir au catholicisme et demander pardon au Pape François de m’être égaré dans les caves du judaïsme, si je ne devrais pas prendre une maîtresse goy, si je n’ai pas adopté à escient une position victimaire afin de m’attirer des sympathies douteuses et autres compensations financières qui ont contribué à cette insolente richesse dans laquelle je me vautre à satiété.

Suis-je encore juif ? Est-ce que je suis le gardien de mon frère ? Devrais-je effectuer une promenade au phare ? Y aura-t-il de la neige à Noël ?

Suis-je manipulé par le lobby juif ? Appartiens-je sans le savoir à ce même lobby ? Si Slate abrite mon blog, est-ce seulement pour la fulgurance de ma pensée ou parce que c’est un site foncièrement israélite visant à pervertir de l’intérieur la société française ?

Je perds pied.

Mes journées sont désormais occupées à lire les commentaires postés sur les articles concernant Diableperdu et à force je me demande si toute cette bande de chicaneurs exaltés n’a pas raison.

Je dois admettre que j’ai toujours aimé me plaindre, que je me complais à me considérer comme une victime de l’histoire et que dès que je suis confronté à un désagrément, j’imagine tout de suite que c’est ma qualité de juif qui me vaut cette avalanche d’ennuis et non pas mon comportement singulier.

Ainsi hier ma voisine a tambouriné à la porte pour m’avertir que si je ne baissais pas le son de ma musique, elle avertirait la police.

Évidemment comme j’étais en train d’écouter Bob Dylan, j’en ai tout de suite conclu que ce n’était pas tant le volume sonore qui l’importunait, mais bel et bien l’obligation d’écouter la voix nasillarde d’un youpin gémissant.

Je vois des antisémites partout.

Dans la rue. A la poste. Chez le coiffeur. A la synagogue. Au bord de l’océan. Au milieu de la piscine. Par la fenêtre. Au détour d’un rêve. Dans mon miroir.

Et je n’arrive même plus à opérer la distinction entre l’antisémitisme et l’antisionisme.

J’ai le cerveau tellement dérangé que si une personne juge que le sionisme est une forme de racisme, que l’état d’Israël se comporte vis-à-vis des palestiniens comme les nazis vis-à-vis de mes ancêtres juifs, j’en conclus que cette personne éprouve des sentiments antisémites, alors que de toute évidence elle ne fait que professer des vérités historiques.

N’est-il pas de notoriété publique que les israéliens se croient tout permis ?

Qu’au seul motif d’avoir provoqué auprès de la population polonaise des millions de cancer du poumon à cause de la nocivité de leurs cendres répandues dans l’air, ils se permettent aujourd’hui d’agir de la même manière que leurs bourreaux d’hier, en s’amusant par exemple, la nuit tombée, à transformer leur mur des lamentations en terrain de squash, joutes pendant lesquelles l’habituelle balle en caoutchouc est remplacée par le cœur encore palpitant d’enfants palestiniens.

Je vais rentrer en cure de désintoxication.

Il vaut mieux avant qu’il ne soit trop tard.

Bientôt si ne je réagis pas, je serais capable de signer le premier suicide antisémite de l’histoire en laissant une lettre où je démontrerais l’entière responsabilité du comique dans ma mort programmée.

Pour l’instant je m’y refuse mais pour combien de temps ?

 

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Si tu veux devenir écrivain, ne t’inscris pas en Lettres Modernes

 

On n’est pas très sérieux quand on a dix-huit ans.

Alors par un beau matin de juillet, après avoir décroché avec succès son baccalauréat, on s’en va s’inscrire en faculté de lettres parce que dans la folie de sa jeunesse insouciante, on s’imagine déjà un destin d’écrivain.

On déborde d’énergie créatrice, on dévore des livres avec une avidité sidérante, on a comme frères d’armes et compagnons de chagrin Dostoïevski et Faulkner, on brûle d’appartenir à la même famille, on romantise à tout-va, on a des envies d’écriture.

Au moment de la rentrée universitaire, on est fin prêt.

La bataille peut commencer.

Sauf qu’il faut très vite déchanter.

C’est qu’on s’était lourdement trompé : l’université n’est pas là pour vous encourager à jouer au matador avec les mots mais simplement s’assurer que vous acquériez les compétences et connaissances nécessaires afin de devenir quelques années plus tard un honorable professeur de français sévissant dans un collège de la république.

C’est là le devoir premier de l’enseignement des lettres modernes. Sa mission sacrée. Sa doxa intangible.

Le service militaire de la pensée formatée qui doit fournir par troupeaux entiers les braves pioupious qui seront les professeurs de demain.

Autant dire que j’ai beaucoup souffert lors de mes années universitaires.

Et que j’ai beaucoup aussi fait souffrir le corps universitaire, ces bataillons de professeurs qui voulaient à tout prix que je rentrasse dans un moule formaté, que je me pliasse à leurs règles rigides, que je laissasse de côté mes sottes aspirations à devenir écrivain.

L’imagination n’a pas sa place à l’université.

Au sein de cette noble institution, on encourage avant tout le conformisme triomphant qui permet à la société de ronronner tranquillement.

Le corps enseignant, à force de pontifier, de théoriser et de décortiquer l’objet littéraire sans jamais être habité, semble-t-il, par une quelconque passion hormis celle d’assommer ses étudiants de ritournelles faussement savantes, a presque réussi à me dégoûter de ma vénération pour les livres.

Je vivais les livres quand les professeurs me demandaient de les analyser avec la même passion qu’un étudiant en médecine passant des heures entières sur un cadavre afin de percer les rouages du corps humain.

Il m’importait et m’importe toujours aussi peu de connaître la technique romanesque mise à l’œuvre dans les romans de Flaubert, de disséquer le moindre de ses adjectifs afin de le décréter appartenir à telle ou telle école littéraire ou d’examiner sous toutes ses coutures la structure discursive de L’Education sentimentale.

Je n’en voyais simplement pas l’intérêt.

Je savais Frédéric Moreau puisque j’étais Fréderic Moreau et cela me suffisait.

On n’explique pas l’amour ou alors seulement pour mieux le tuer.

Il ne faudrait jamais analyser la littérature.

Ce n’est que du temps perdu.

Toutes ces études prétendues savantes, ces exégèses illisibles, ces discours pontifiants sur l’immatériel subjectif dans la poésie rimbaldienne, sur la dynamique narrative inversée chez Stendhal, sur la déconstruction du narrateur omniscient chez Proust, combien je les vomissais, combien je les méprisais, combien je devinais qu’ils n’étaient que des spéculations superfétatoires sur des œuvres qui, à force de gesticulations onanistes, échappaient à l’intelligence des auteurs de ces fumeuses théories.

Plus tard, j’ai été l’une des victimes de ce genre d’examinateurs.

Dans une revue spécialisée, une universitaire (par ailleurs fort aimable et sûrement très capable) a rédigé une dizaine de pages sur mon deuxième roman, La Canne de Virginia.

Eh bien, j’avoue ne pas avoir compris un traître mot de cette étude, au point que j’en suis arrivé à me demander si j’étais bien l’auteur de ce livre que j’avais pourtant écrit.

Elle pensait déceler dans ce court roman l’influence manifeste de Sully Prudhomme et de Rossini.

Je ne les avais jamais fréquentés.

Jamais durant les quatre années qu’ont duré mes malheureuses études, on ne m’a demandé d’effectuer un quelconque exercice littéraire où j’aurais pu montrer mes dispositions latentes à écrire une histoire qui vaille la peine d’être lue.

Jamais.

On exige de vous de vous passionner pour la linguistique casuistique mais jamais d’exercer votre imagination.

On ne vous demande même pas de savoir écrire mais de disserter avec sérieux.

On vous refuse toute velléité à essayer d’imiter ceux que pourtant vous étudiez.

J’ai livré de rudes batailles avec des professeurs.

Certains m’adoraient, d’autres me rabaissaient.

J’ai acquis au fil des années la certitude que nombreux parmi eux n’aimaient pas vraiment la littérature, qu’à force de l’ausculter, de la disséquer et de la théoriser ils avaient perdu cette innocence première, cette fraîcheur d’esprit, cette naïveté incandescente qui devraient toujours prévaloir lorsqu’on se retrouve confronté à une œuvre romanesque.

Ces professeurs s’étaient comme perdus en chemin, égarés dans les limbes de leurs savoirs encyclopédiques.

A force d’accumuler des connaissances inutiles, d’empiler des théories académiques, de rivaliser de textes empiriques, ils avaient cessé de révérer la littérature pour finir par devenir des révérends littéraires, dépositaires de la vérité universelle, technocrates du roman, énarques de la poésie.

 

Je n’ai jamais achevé mes études butant sur une UV d’ancien français dont je ne parvenais à apprendre la grammaire.

Par contre, à ce jour, j’ai achevé cinq romans.

 

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Schumacher, la mort aux frousses

 

Au moins l’accident dont a été victime Michael Schumacher aura eu une vertu : nous apprendre que le pilote allemand possédait un cerveau.

Ce qui de prime abord ne sautait pas aux yeux.

Passer ses dimanches à tourner en rond sur une piste en ovale, distordue par quelques virages vicieux, en tentant d’améliorer le record du tour pouvait laisser penser à un divorce irrémédiable avec toute activité intellectuelle.

Même si parvenir à identifier à 300 kilomètres heure la couleur des drapeaux agités par les commissaires de course supposait tout de même une activité cérébrale des plus vivaces.

Schumacher est donc, selon les dernières informations distillées par la direction de l’hôpital grenoblois, dans un état critique mais stable, jugement que je m’attribue à peu près tous les matins quand par mégarde je contemple ma face d’ahuri dans le miroir de ma salle de bains.

Annonce qui devrait rassurer les dizaines de clampins frigorifiés qui patientent devant l’entrée de l’hospice en priant pour que leur champion préféré ne les abandonne pas, de peur d’avoir à négocier les dernières années de leur vie orphelins d’un être qui aura illuminé de sa présence céleste leurs siestes dominicales.

Et continuer à exaspérer celui qui ne cesse d’interpeller les journalistes dépêchés sur place en leur rappelant que lorsqu’il s’était foulé un poignet, lors d’une partie de curling disputée sur les hauteurs de Chambéry, personne n’avait alors cru bon de venir s’enquérir de son état de santé qui pourtant était, lui aussi, tout aussi critique que stable.

Et donner des sueurs froides au contribuable qui s’interroge sur le réel coût de tout ce chambardement, inquiet de savoir s’il restera encore quelque argent dans les caisses des hôpitaux publics pour mener à bien son opération de la prostate prévue pour le printemps prochain.

Sans oublier celui qui depuis le début soupçonne une entourloupe advenue lors de cette descente fatale, refusant d’admettre comme principal commanditaire de ce lâche assassinat la simple et inexorable fatalité.

Cherchant par tous les moyens à accuser pêle-mêle le directeur de la station de ski, le responsable des pistes, le présentateur de la météo locale voire même le sournois rocher et son complice, la neige fourbe et dissimulatrice qui, comme par hasard, a eu l’incroyable impudente imprudence de se poster précisément à l’endroit où le casque de Schumi est venu le percuter.

C’est que diable il faut à tout prix qu’il existe un responsable à cette sortie de piste !

Comme si désormais, dans nos sociétés modernes, l’irruption de la tragédie dans le ronronnement de nos vies quotidiennes devait toujours être imputée à une tierce personne et qu’on ne pouvait tolérer l’idée qu’un accident puisse rester sans responsable.

Un double salto arrière improvisé dans sa baignoire ne peut être que le fait d’un émail bien trop rétif appliqué à la va-vite par un industriel peu scrupuleux qui devra venir rendre compte de sa négligence criminelle à la barre d’un tribunal.

Une chute de vélo survenue après une crevaison mettra en accusation le propriétaire de la maison située aux abords de la route qui, sciemment, aura oublié de refermer sa boîte à outils lors d’un jour de mauvais vent permettant dès lors à un clou de s’en aller gambader gaiement sur le bitume de la route départementale.

Ou de demander des dommages et intérêts à un troupeau de limaces qui aura provoqué la glissade de Monsieur Durand lors de la tonte de sa pelouse l’envoyant valdinguer dans les airs avant de retomber lourdement sur le bonnet rouge de son nain de jardin.

Bientôt à ce rythme, c’est la mort elle-même qui recevra une convocation du tribunal d’instance afin de répondre de ses agissements dont la fréquence, plus que répétée, ne saurait être en aucun cas le fruit du seul hasard, débouchant dès lors sur une condamnation à perpétuité pour homicide volontaire sans préméditation.

Quant à Schumi, qu’il reste donc comme l’auteur de ces lignes mémorables, dans un état stable mais critique.

C’est une situation idéale pour s’entretenir avec sa conscience et se demander si finalement, tout bien pesé, l’essence précède l’existence

 

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Mes voeux pour 2014

 

Puisque c’est paraît-il la coutume, me voilà contraint et forcé de me présenter devant cette auguste assemblée d’internautes hystériques afin de présenter mes vœux pour l’année à venir.

Cette année 2014 où, à nouveau, soyez-en persuadé, je vous conduirai sur l’olympe de la pensée contemporaine.

Où, grâce à la sagacité redoutable de mes billets tourmentés et inspirés, vous parviendrez à saisir dans toute leur complexité les mille et une subtilités de la société française que je continuerai à ausculter avec toute la mauvaise foi dont je peux être capable parfois tout en la célébrant chaque fois qu’elle tentera le pari de l’excellence.

Je l’annonce déjà afin de ne pas susciter des attentes qui seront forcément déçues : 2014 sera une année pourrie.

Comme toutes les années.

A part l’année de ma naissance, je ne vois guère dans l’histoire de l’humanité d’année qui fut heureuse ou qui mériterait de figurer dans l’atlas des années destinées à marquer de son empreinte le récit national, cette épopée chagrine qui décline mois après mois son lot d’avaries mentales et d’incontinences verbales.

En 2014, je tâcherai d’éviter de publier deux billets de suite où j’aborderai d’une manière ou d’une autre ce qu’il convient d’appeler et de nommer le problème juif et ses différents avatars.

Je le dis tout net : j’en ai assez des juifs.

Ils me pourrissent la vie.

Se pourrait-il qu’un jour ils finissent par se comporter d’une manière normale, qu’ils cessent avec leurs horripilantes manies de toujours vouloir se différencier, d’apparaître comme des ennemis de l’intérieur prompts à vilipender à la première entourloupe venue le très honorable français de souche alors que dans leur pays réel continuent à s’ériger dans l’indifférence la plus absolue des hordes de colonies sauvages ?

Arrêteront-ils en cette année qui ne sera pas bissextile (je viens de vérifier) de toujours vouloir se comporter comme des victimes de l’histoire, d’évoquer à chaque contrariété rencontrée, le poids omniprésent de cette Shoah avec laquelle ils ont fini par nouer des relations incestueuses au point d’en tomber éperdument amoureux, et d’en constituer le bouclier de leurs agissements trop souvent délétères ?

Il suffit de la Shoah.

D’ailleurs je m’engage solennellement ici à ne traiter de la problématique subshoahienne qu’avec une parcimonie extrême.

Sur la centaine de billets que je vais être amené à composer, seule la moitié évoquera ce sujet.

Le reste sera consacré au silence de dieu pendant l’holocauste.

C’est de ma part un effort sans précédent.

Il me faudra aussi évoquer le mondial de football où comme par hasard Israël ne sera toujours pas représenté, preuve absolue de la mise en œuvre du grand complot antisioniste orchestré par l’ONU, la FIFA, l’UEFA, SOS Suicide et 40 Millions d’Amis, visant à empêcher par tous les moyens la pensée juive de se propager et d’irriguer de son génie séculaire cette grande fête de l’esprit que constitueront ces joutes footballistiques disputées dans un Brésil de carnaval.

J’essayerai aussi le moins possible de parler de ma triste personne.

Elle n’en vaut pas la peine.

En ce sens, je tâcherai le plus possible de confirmer dans leurs dires ceux qui à longueur de commentaires ne cessent de s’interroger sur le pourquoi de ma présence en un site aussi prestigieux que celui de Slate.fr, considérant la médiocrité affligeante dont ne se départit jamais l’auteur de ce blog à l’intérêt toujours pas révélé.

Questionnement que je partage à tout point de vue et qui ne laisse pas de m’interroger sur les liens pouvant exister entre ce triste sire de Stabilovitsch et l’équipe rédactionnelle de ce journal abritant ses éructations débiles.

Enfin à vous tous je vous souhaite tout sauf une bonne et heureuse année 2014.

Les vies heureuses sont écœurantes d’ennui.

J’espère très sincèrement que vous croulerez sous une avalanche de problèmes, que vos amours se déliteront, que vos dettes se multiplieront, que vos lectures vous ennuieront, que vos enfants vous désespéreront, que vos parents vous exaspéreront afin que vous puissiez trouver en ce blog le réconfort que je ne vous apporterai pas.

Vive la France, Vive la république et vive l’Amour du Prochain !

Et le premier qui me souhaite une bonne année, je l’excommunie sur-le-champ…

 

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