Gorge profonde

 

Il se passe de drôles de chose en France décidément. Non seulement on se permet d’accuser un honnête homme de proxénétisme au seul motif de s’être étourdi de luxure lors de parties fines suavement orchestrées par l’entregent de personnes au-dessus de tout soupcon, mais de surcroît on s’arrange pour que dans un journal du soir les attendus de sa confrontation avec la justice apparaissent, avec une rapidité confondante, dans toute leur substantifique moelle.

Et ce vingt-quatre heures à peine après que ladite confrontation se soit déroulée à l’ombre d’un bureau du palais de justice lillois visiblement ouvert à toutes les cuisses.

On connaissait le talent mille fois reconnu des journalistes du Monde, les meilleurs d’entre-nous, mais on ignorait qu’ils excellaient à ce point-là dans la pratique pourtant ô combien délicate de la gorge profonde. Technique qui demande d’habitude des semaines d’entraînement, des mois de tâtonnements, des échecs à répétition, des tentatives avortées, des espoirs déçus, des fausses pistes, des remontées acides, des risques d’étouffement, avant d’arriver in fine à des résultats probants sous la forme d’un jus de nouvelles croustillantes et confondantes de vérité.

 

Dans cette affaire, en moins de 24 heures, l’affaire était pliée. Visiblement, la gorge profonde a de l’entrainement et ne s’embarrasse pas de fioritures. Elle va droit au but, fond sur sa proie, la dévore toute crue, la fait mijoter dans son jus, recueille la semence de ses investigations poussées et partage aussitôt le fruit de sa récolte avec des journalistes qui n’en demandaient pas tant.
J’entends bien que la notion de secret d’instruction soit depuis quelques années toute relative mais qu’elle soit bafouée à ce point, avec cette célérité et cette efficacité, j’en reste pantois d’indignation. Si si.
D’autant plus, qu’à moins que le pigiste de service de la Voix du Nord ne se soit retrouvé planqué dans le tiroir gauche de la juge, on voit mal comment une telle information a pu
arriver si vite dans l’enceinte de la rédaction d’un journal.
A moins que le mari de la juge…Ou la soeur du greffier…Ou le perroquet du concierge…Ou le petit-fils de l’avocat…Ou la cantinière du palais…Ou le chat du rabbin…Ou l’ailier droit du LOSC…Ou le vent du nord… Ou la brise de Lille…Ou que malencontreusement le préposé  aux photocopies, pressé de se rendre au meeting de Mélenchon, ait confondu la touche copie avec celle du fax, et sans s’en rendre compte, pensant à sa prochaine grille de loto, ait pianoté, d’une manière tout à fait involontaire, quelques numéros au hasard, qui, par la plus extraordinaire des coïncidences, se trouvaient correspondre au numéro de télécopie du Monde.

Possible.

Après tout.

Pourquoi pas.

Sait-on jamais.

Ce sont des choses qui arrivent.

Allez savoir.

La vie nous réserve de telles surprises.

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La fin du roman de la prose

Ainsi donc François Hollande ne lit jamais de romans, n’en a jamais lu, et n’en lira jamais. Grand bien lui fasse. A priori l’exercice du pouvoir, aussi suprême soit-il, ne nécessite pas de jongler avec l’arbre généalogique des personnages d’A la recherche du temps perdu ou de perdre son temps, qu’on devine précieux, à lire les affabulations romanesques de Madame Bovary.

On a déjà vu dans l’histoire des grands ce monde ou supposés tels, des dirigeants dont la culture livresque se résumait à la lecture du mode d’emploi de sa déclaration d’impôts ou à la consultation assidue du code civil.

Il se peut même que des esprits tout à fait éclairés, des économistes éminents, des sommités médicales, des chercheurs accomplis possèdent une aversion pour tout ce qui touche de près ou de loin à la littérature sans que cela n’altère en rien leurs capacités à appréhender le monde d’une manière sensible et féconde.

Tant il est vrai qu’à priori la littérature ne sert pas à grand-chose si ce n’est à colporter des commérages et à attendrir le lecteur avec des histoires à dormir debout.

Il demeure toutefois cocasse de remarquer que cette surdité romanesque rencontrée chez le candidat socialiste ne suscite ni quolibets ni cris d’orfraies ni piaillements effarouchés de la part des élites culturelles et partant gauchisantes vagissant dans le pré carré de Saint-Germain des Prés. Ces mêmes prétendues élites  qui, pourtant, ont passé leur temps à se gausser de l’ignorance crasse du locataire de l’Élysée, choquées que le premier d’entre nous préférât pédaler sur sa bicylette plutôt que de composer des odes à une urne grecque et possédât une culture générale limitée aux seuls films de Louis de Funès. Lequel Louis de Funès, du haut de son génie intempestif et intemporel, n’a pas manqué aussi d’être la proie des railleries des gens nés avec une pléiade d’Apollinaire à la bouche et qui ne jouissent d’orgasmes feutrés qu’à la seule vue du Genou de Claire.

Mais passons.

Je l’ai déjà écrit ici, ce qui m’inquiète et  m’intrigue le plus chez François Hollande et pour l’instant complique singulièrement ma vie d’électeur, n’est pas tant sa bouderie obstinée de la littérature que son quart de siècle passé auprès d’une dame que la décence élémentaire m’empêche d’affubler de quelques adjectifs dissonants mais dont on dira, pour le moins, qu’elle aimait flirter avec les abîmes et fricoter avec les abysses.

Qu’un tel homme ait pu ainsi se résoudre à vivre auprès d’une femme à la personnalité si contrastée, en proie à des démons intérieurs si manifestes, me laisse tout de même songeur et pantois quant à ses capacités à discerner la part d’ombre cachée chez chacun d’entre nous. Ou alors cet homme est un Saint Bernard auquel cas on s’incline bien bas devant sa propension inébranlable à endurer le calvaire d’une existence passée à composer avec une personne branchée sur courant alternatif.

Peut-être que s’il s’était plongé d’un peu plus près dans les œuvres complètes de Virginia Woolf il eût reconnu d’emblée dans les portraits de ces héroïnes tourmentées les stigmates d’une pensée désorientée et exaltée.

Après tout, la littérature ne vise qu’à cela : appréhender la folie à l’œuvre dans le comportement d’individus que la vie a rejeté dans le ruisseau de ses illusions perdues et qui s’essayent pourtant à continuer à vivre malgré cette lucidité poignante présente à tout instant martelant que toute vie ne peut être qu’une succession inévitable de brisures, d’échecs, de désespérances, interrompue le temps d’une brève éclaircie par une passion dévorante qu’elle se dénomme amour, sexe, jeu, alcool, suicide.

Et la fréquentation assidue de ces êtres, incapables de choisir entre le chagrin et le néant, anéantis par le métier de vivre, ces êtres qui ne sont rien d’autre que le reflet très exact de nos penchants les plus intimes, entrevus grâce à la littérature, permet au lecteur de romans de gagner en compassion, cette qualité qui au bout du compte rehausse tout être humain, cette capacité à comprendre les tourments et les épreuves subis par l’autre et partant, à les supporter et à les combattre.

Maintenant attend-on d’un président en exercice qu’il fasse preuve de compassion…

 

 

 

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Rien moins que zéro

Et la populace de caqueter fallait faire comme si, pas comme ça, passer par le soupirail externe du soubassement de la fenêtre extérieure et l’endormir avec une grenade au valium, l’ensorceler avec des chansons de Dalida, attendre qu’il meure de mort naturelle, passer par la cuvette des chiottes et l’ajuster d’un coup de revolver dans le tibia droit, lui raconter l’histoire du chaperon rouge pour l’attendrir, appeler la Mère Denis pour le raisonner, demander au soleil de l’aveugler, à la lune de l’assombrir, au temps de s’arrêter.

Et les experts convoqués sur le champ de bataille de plateaux télévisés, le cul bien vissé sur leur chaise, la crème hémorroïdaire à portée de main, de jouir d’initier cette même populace à coup d’analyses drôlement pertinentes sur le comment du pourquoi du déroulé de l’affaire, analyse démentie la minute suivante par la réalité des faits, mais peu importe, c’était prévisiblement prévisible, ce genre d’individus agissant toujours d’une manière irrationnelle. Pakistan, Afghanistan, French Cancan, endoctrinement, loup solitaire, solitude du tueur, salafisme, catastrophisme, sophisme, djihadisme… je jouis de me voir ainsi sollicité.

Et les politiques aux cerveaux désormais paresseux qui se chamaillent à coups de tweets, ces corbillards de la pensée, ces cercueils capitonnés de l’anorexie mentale s’essayant à décrire le vaste état du monde en quelques 160 caractères, pas peu fiers de décrocher des phrases assassines aussi virulentes et pertinentes que des pets de nonne, éjaculations précoces de formulations creuses, assechées, atones, absconses, absconnes, orphelines de toute réflexion, invectives dérisoires d’une pensée atrophiée.

Et les sites d’informations brassant du vide (sauf Slate !), gros titres, articles exclamatifs, interrogatifs, supputatifs, ouvrant grand leurs cuisses obscènes pour appâter le chaland, viens par ici mon petit te réchauffer à l’ombre de mes directs où je te raconterai comment il ne se passe rien.

Et les journalistes chevronés sommés de rapporter des nouvelles fraîches, on a coupé le courant, il s’est mis à pleuvoir, j’ai perdu mon parapluie, il n’y a plus de café, un camion a bougé, un CRS s’est mouché, signe que quelque chose va se passer, s’est passé, se passera, ne s’est pas encore passé, est en train de se passer, peut se passer, est susceptible de se passer, selon nos sources, selon nos informations, selon nos confrères, selon le majordome du valais du secrétaire du ministre, selon la grenouille croassant dans le bocal de la gendarmerie, selon l’épicière du coin de la rue en faction devant sa cuisinière située à moins d’une dizaine de mètres de l’immeuble concerné, l’assaut serait imminent, en cours, achevé, information toutefois à relativiser puisque qu’ici rien ne bouge, si ce n’est que selon toute apparence, mais c’est à prendre avec précaution, le soleil apparemment, je dis bien apparemment, se serait bel et bien couché puisqu’il semblerait, selon des sources très bien informées et haut placées, qu’il fasse nuit, que la nuit soit tombée, même si ça reste à confirmer, signe que quelque chose est sur le point d’advenir.

 

Post rédigé après que l’auteur ahuri de ce post a passé deux nuits blanches à rafraîchir avec frénésie la page d’information continue du Monde, du Parisien, de 20 Minutes, de Libération, du Nouvel Observateur, du Point, de l’Express, du JDD, de Rue 89 (euh non pas Rue 89  faut pas déconner non plus).

 

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De Toulouse à Gaza, l’abject raccourci

L’extrême gauche  en a rêvé (la gauche tout court ?), Catherine Ashton, la représentante britannique en charge des affaires étrangères européennes l’a dit :  ” Quand nous pensons à ce qui s’est passé aujourd’hui à Toulouse, quand nous nous souvenons de ce qui s’est passé en Norvège il y a un an, quand nous savons ce qui se passe en Syrie, quand nous voyons ce qui se passe à Gaza et dans différentes parties du monde, nous pensons aux jeunes et aux enfants qui perdent leur vie.”

Voilà tout est dit.

Ainsi donc, selon les propos à peine implicites de Madame Ashton, qui soit dit en passant, pour l’ensemble de son œuvre,  touche la mirobolante somme de 328 000 livres par an, la consacrant comme la personne politique la mieux payée au monde, les enfants juifs victimes de la folie meurtrière d’un supposé djihadiste, auraient connu le même sort que les enfants tombés à Gaza.

C’est bien connu, les soldats israéliens, lorsqu’ils se sentent un peu désœuvrés ou se languissent de leurs familles, aiment à tromper leur ennui en s’essayant au tir à la carabine sur des enfants palestiniens avant de comptabiliser le nombre de leurs victimes afin de savoir qui recevra les félicitations du premier ministre.

On murmure aussi qu’ils apprécient par-dessus tout, après les avoir sommairement exécutés, trancher leurs têtes et les ramener comme trophée à la maison sous les vivats de la foule en délire. D’ailleurs, dans la plupart des foyers israéliens, trônent sur la cheminée un scalp embaumé d’un enfant gazaouite qui sert aussi à l’occasion de cible pour les fléchettes des vilains garnements d’obédience hébraïque. Sans parler qu’avant de les trucider de sang froid, ils prennent le soin de les saigner de leur vivant afin de se livrer à des abattages rituels là-haut sur la montagne. Et tout comme le tueur de Toulouse, ils filment leurs exploits qui par la suite sont projetés dans des cinémas publics de Tel-Aviv.

Le rapproché de Madame la baronne Ashton of Upholland est non seulement abject et immonde, il est aussi et surtout d’une bêtise crasse, révélatrice de l’état d’esprit de nombreux dirigeants d’Europe et d’ailleurs, qui ne peuvent s’empêcher de considérer, envers et contre tout, l’ État d’Israël comme un état sanguinaire, s’affranchissant de toute morale et prompt à commettre toutes les exactions pour imposer sa loi.

Raisonnement qui me surprend toujours. Si l’État d’Israël ressemblait vraiment à cet État-là, il me semble, mais je peux me tromper, qu’il y aurait depuis fort longtemps que la question palestinienne eût été réglée. Manu militari. Dans une mare de sang bien réelle pour cette fois.

Loin de moi l’idée qu’il n’existe pas au sein de Tsahal quelques brebis égarées qui peuvent se comporter parfois comme des êtres dénués de toute morale et agir comme des fantassins sans foi ni loi tout comme il existe au sein de la société israélienne des juifs violeurs, voleurs, arnaqueurs qui croupissent dans des geôles au beau milieu du désert du Néguev.

Pourtant, j’ai la faiblesse de penser que ces soldats qui sont avant tout des civils, sont tout aussi conscients de ce qu’être juif signifie et impose comme manière de se conduire. Ils savent, dans leur chair, ce que le peuple juif a pu vivre comme pogroms, déportations, meurtres de masse, exécutions sommaires, holocaustes et autres atrocités bonhommes. Ils connaissent l’histoire de leur peuple qui plus que tout autre, sous toutes les latitudes, à toutes les époques, fut humilié, pourchassé, vilipendé, stigmatisé au seul tort qu’il était.

Ils savent la valeur sacrée d’une vie humaine. Ce sont tous des orphelins de l’histoire, des apatrides métaphysiques qui s’essayent à être à la hauteur des commandements et des espérances inscrits dans les textes sacrés, que ces textes fussent d’inspiration divine ou humaine.
Ils n’y parviennent peut-être pas toujours mais du moins s’y emploient-ils.

” L’histoire est un cauchemar dont je cherche à m’éveiller ” répète comme un mantra Stephen Dedalus dans Ulysse de Joyce. Merci bien Madame Ashton de nous le rappeler.

 

 

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Damas est une fête

Au fond Bachar el-Assad est un type bien. Quelqu’un qui, entre l’organisation de deux boucheries perpétrées sur sa propre population, prend le temps de se connecter sur le net pour se procurer sur ITunes quelques morceaux de New Order ne peut pas être foncièrement mauvais. Certes les esprits chagrins se chargeront de contrepèteries de mauvais aloi en s’attachant à démontrer que le choix d’un groupe affublé d’un tel patronyme ne peut pas être le seul fruit du hasard. N’empêche, imaginer Béchar se trémousser le popotin sous les lambris dorés de son palais présidentiel sur le rythme hypnotique de Blue Monday, tout en invectivant son parterre de généraux de mettre la gomme et de surtout viser dans le tas, comporte quelque chose de délicieusement décadent.

Tout comme sa femme, au demeurant loin d’être revêche, tout le contraire même, avec son sourire mutin, son élégance naturelle, sa chevelure cendrée, son petit air à la Miou-Miou, jouant de sa carte bleue avec la frénesie d’un amateur de ball-trap sous acide, pour se fournir en breloques dorées dans des magasins de luxe virtuels, en appareil à fondue à chocolat ou en paire d’escarpins déclinée sous toutes ses couleurs. Des jeunes gens de notre temps en somme. On ne va quand même pas s’arrêter de consommer à chaque fois qu’un massacre se déroule quelque part dans le pays ? La vie continue. Damas est une fête. La Syrie vaut bien une messe.

Après tout, Adolf, lui aussi, n’en foutait pas une. A part aboyer sur son état-major des ordres incompréhensibles et contradictoires, il aimait à se lever tard, traînasser dans son palais, prendre le goûter avec ses admiratrices, piquer un roupillon, jouer avec ses chiens, visionner un film, débattre des qualités du long-métrage avec ses invités, festoyer d’une soupe au cresson autour de minuit et se coucher à pas d’heure.

Les dictateurs sont des hommes comme les autres qui ont besoin d’être étourdis pour se supporter et supporter le poids de leur charge.

La bonne nouvelle c’est que, visiblement, les El-Assad sont accros à internet. Suffit donc désormais de les menacer de couper leur connexion pour qu’ils rentrent dans le rang. Ou de les abonner de force à Orange et de les obliger à se farcir trois heures d’attente pour joindre le service clientèle et s’entendre dire  ” est-ce que vous bien sûr que votre Live Box est allumée ? ” Traitement inhumain certes, d’une cruauté inouïe, d’un barbarisme insoutenable, mais rudement efficace.

Nul besoin de convoquer un énième émollient conseil de sécurité ou de s’en aller lécher les sandalettes des dirigeants Russes ou Chinois pour être autorisé à montrer ses muscles. Un petit mail version Hadopi qui atterrit directement dans la boite de réception de Bachar, l’avertissant que s’il continue à s’amuser au jokari avec sa population, ”  nous nous verrons dans l’obligation de couper d’une manière indéfinie votre connexion à internet ” et l’affaire est dans le sac.

De la diplomatie moderne et pour une fois efficiente.

 

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Le salon du pire

Chaque année, les écrivains de France et de Franche-Comté, reçoivent une injonction de leur éditeur les priant de se la ramener vite fait bien fait à la capitale pour communier avec leurs supposés lecteurs lors de comices littéraires qui prennent place dans un hangar désaffecté de la Porte de Versailles où le tout-Paris culturel vient promener sa mauvaise humeur dans les travées du salon du livre, puisque c’est de lui qu’il s’agit.

Docile par essence et par nature, l’écrivain obtempère tout en passant à sa pharmacie de quartier s’approvisionner en antidépresseurs et autres anxiolytiques avant de s’accorder une halte dans la supérette du coin afin de se ravitailler en mignonette de bourbon. Faute de quoi, après une demie-heure d’exposition dans son stand posté tout au fond des écuries nationales, entre le box réservé à la littérature picarde et celui consacré au renouveau de la langue occitane, ruminant sa solitude, voyant passer ce flot intarissable de lecteurs qui jamais ne s’arrêtent mirer ses œuvres complètes, il abandonnera son poste et se traînera vers l’infirmerie où lui sera administrée dûment une lampée de valium en intraveineuse.

Avant qu’il ne reparte au combat, ce combat perdu d’avance qui se soldera par des ventes approchant le néant, si ce n’est l’exemplaire de son propre ouvrage qu’il se sera acheté avant de se l’auto-dédicacer d’un misérable ” A toi, cancre parmi les cancres, postillon d’écrivain que je méprise du plus profond de mon âme.”

De ces tourments indicibles qui taraudent l’écrivain en perdition, les touristes qui tournicotent dans les allées du salon ne se doutent pas une seule seconde. Ravis de se retrouver dans la plus grande librairie du monde, leur catalogue à la main, le plan de l’exposition dans l’autre, ils s’en vont gambader de stands en stands à la recherche d’un auteur rendu célèbre pour ses frasques télévisuelles.

Souvent un ancien curé qui, fort de son expérience, a composé un serment sur l’onanisme, une actrice porno qui se prend pour la réincarnation d’Anaïs Nin et s’est fendue d’un traité implacable sur la femme phallique ou la décadence du mâle dans nos sociétés occidentales, voire un footballeur inspiré contraint à signer son livre dont il peine  à comprendre le titre.

Sous une chaleur étouffante et accablante, les badauds patientent des heures durant à attendre leur tour, anticipant ce moment exquis où la vedette consacrée  daignera lever ses yeux de sa pile de livres, se fendra d’un sourire fatigué, s’enquerra du nom du trublion puis torchera d’une écriture illisible un lapidaire ” A Trucmuche, avec mes sentiments distingués ”  avant que l’attachée de presse, juchée sur un tabouret, portant haut un mégaphone, ne lance un ” au suivant ” tonitruant qui ne souffre d’aucune contestation.

 

Au fond, on ne sait pas très bien à quoi sert le salon du livre. Certes le bibliophile averti, versé dans la lecture bourguignonne tendance icaunaise, trouvera son bonheur à hauteur du stand A43-B56 en se procurant un exemplaire unique de l’histoire de la ville de Sens du temps des croisades jusqu’à la chute de l’empire romain. Certes, le lecteur avisé se régalera d’un débat organisé par le Centre National du Livre sur ” le Numérique, une chance pour l’édition ou la fin d’un monde ?”

Mais sinon, à quoi bon risquer une entorse de la cheville en se prenant les pieds dans un crottin de cheval, vestige du salon agricole de la semaine dernière, alors que désormais, de son cabinet de lecture, en deux trois clics, il dispose via son ordinateur de toute la panoplie de la littérature mondiale ?  

Il existe enfin une dernière catégorie de visiteurs qui hante sans relâche les travées du salon du livre avec la force du désespoir constituant le cauchemar absolu de l’écrivain rivé à son stand, à savoir le futur prix Nobel de littérature qui, en attendant cette ultime consécration, se cherche encore un éditeur et accapare le premier auteur rencontré sur son chemin de croix pour lui refiler de force son manuscrit épais comme une bible écrite en gros caractères, en le conjurant de le lire avec toute l’attention requise vu que ce livre constitue toute sa vie.

Et c’est ainsi que les éditeurs reconstituent, à moindre frais, leurs stocks annuels de papiers servant au bon fonctionnement de leurs photocopieuses…

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Cocatastrophe

Les emmerdeurs de boire du Coca à gogo sont de retour. Cancérigène, cancérigène, cancérigène caquètent les caciques corporatistes de consommateurs contaminés par la connerie conquérante de concasseurs constipés concernés par la contamination du coca par des condiments conséquemment consternant pour la continuation de la condition humaine.

Ainsi selon ces nouveaux conquistadors de la pensée unique, se torcher la moelle épinière à grandes rasades de Coca serait potentiellement dévastateur pour nos cellules et raccourcirait de cent cinquante ans notre espérance de vie. Alors qu’on se pensait immortel, voilà que des dauphins de mauvais augure nous ramènent à notre triste réalité : un jour, c’est oracle, nous mourrons.

Et oui, malgré l’iPpad, l’iPod, l’izboub, une nuit, coca ou pas, nous finirons notre parcours à l’ombre d’un cimetière désolé, dans la solitude glacée d’un cercueil capitonné enfoui six pieds sous une terre humide et baveuse comme une omelette de la mère poularde. C’est ainsi.

En attendant il faut continuer à exister malgré l’avalanche des derniers diktats médicaux qui nous compliquent encore un peu plus chaque jour le difficile métier de vivre.

Un jour voilà que des savants assermentés, bardés de diplômes, consacrés par de prestigieuses académies de médecine, nous assènent, à longueur de spots traumatiques, que si nous n’ingurgitons pas quotidiennement un baril de dix litres d’eau minérale en intraveineuse, nous sommes fichus, la lèpre s’abattra sur nous, le cancer se faufilera dans nos chevilles, la syphilis s’amourachera de nos poumons. Avant de se raviser et de nous avertir que la consommation à grandes eaux d’eaux minérales nous amènera simplement à coloniser plus que de raison la cuvette des toilettes.

Si l’on suit à la lettre les recommandations des grands pontes de ces tartuffes de sommités médicales, bientôt nous en serons réduits à nous laisser mourir de faim et de soif de telle façon à nous assurer une fin sans souffrance et à rendre au Créateur une copie des plus propres sous la forme d’un corps impeccable dépourvu de métastases et n’abritant aucune malingre cellule.

Sitôt qu’un chercheur, après avoir conduit une étude auprès de 1258 babouins atteints de rachitisme pré-natal, conclut que manger du poireau s’avère être excellent pour la conduite de balle dans la surface de réparation,  un autre s’empresse d’affirmer, chiffres et schémas à l’appui, qu’une consommation trop régulière du même poireau influerait d’une manière négative sur notre façon de tirer des corners à la rémoise.

L’un assure que manger de la betterave crue cuite à la vapeur de riz ougandais augmenterait notre capacité à supporter sans broncher les doctes remontrances de notre belle-mère tandis que son confrère nous assène que tout au contraire ingurgiter de la betterave à haute dose renforcerait notre envie de la décapiter à mains nues.

Le sommet de ces diafoiruseries ayant été atteint lorsqu’une dépêche nous apprit que l’on venait de découvrir que la “conscience de soi se situerait derrière nos yeux”  alors qu’on pensait jusqu’alors qu’elle convoitait notre appendice anal.

Notez cependant que les pourfendeurs du coca n’ont pas complètement tort et pourraient même avoir diablement raison. Car les faits sont têtus et laisseraient à penser que leurs recommandations sont plus que fondées. En effet, depuis que le coca existe – plus d’un siècle maintenant – il apparaît d’une manière indubitable que le taux de mortalité du consommateur du soda américain serait de 100%. Aucun survivant. Pas un rescapé. Certains sont morts dans des accidents de voiture, d’autres en tombant au champ d’horreur, quelques-uns en mettant fin à leurs jours, la plupart en cessant un jour de respirer.  Effroyable constat.

Tavernier, sers-moi donc un verre d’eau sans eau !

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Le Cacher au Kärcher

Le Crif a encore frappé. Sitôt que Monsieur Fillon a osé babiller autour de la question de la viande casher, vilipendant des coutumes ancestrales peu adéquates avec l’exigence du monde moderne, les soi-disant responsables de la communauté juive ont ravalé leur kippa et s’en sont allés à Matignon pleurnicher leur désapprobation et leur sentiment d’avoir été une nouvelle fois abandonnés par le sommet de l’état. Personnellement, je tiens à préciser que je ne leur avais rien demandé. Pourtant, vu mon pedigree de bâtard de juif, il me semble que j’appartiens aussi bel et bien à cette même communauté d’où cette injonction bonhomme mais néanmoins impérieuse que j’adresse à ces messieurs dames de cesser une bonne fois pour toutes d’arrêter de prétendre de parler au nom de tous les juifs de France.

Il est bien entendu qu’en tant que bon juif impur, je ne me goinfre pas avec de la vache casherisée. Et je ne connais personne dans mon entourage pourtant largement sémite qui carbure à de la viande martyrisée par un coquin de rabbin. En premier lieu, parce que pour une raison mystérieuse, elle n’a aucun goût et deuxièmement parce que les autorités compétentes en charge de l’abattage des bestiaux ont oublié de circoncir les prix.

Et pourtant comme tout bon juif, pur ou impur, qui se respecte, au moment fatidique des fêtes, afin se donner bonne conscience et se faire bien par voir par l’autre empoté dont on ne doit jamais écrire le nom, j’avoue qu’il m’arrive de me traîner à reculons jusqu’au boucher casher qui, retors et roublard comme un voleur de poule estonien, sachant précisément que tous les juifs de pacotille viennent rôder autour de son échoppe lors de ces jours de repentance, en profite pour multiplier par huit le prix de son salami et par quinze celui de son bœuf bourguignon.

Une fois ressorti, je vais directement à ma banque prévenir mon responsable de compte que ce mois-ci mon découvert sera encore plus à découvert, j’avertis mon propriétaire que je paierai le loyer en retard, très en retard voire même pas du tout et j’annonce à mon chat que c’en est fini de ses croquettes diététiques recommandées par le vétérinaire et que désormais il carburera au Whiskas de chez Leader Price.

Ceci dit, les juifs religieux sont à priori des gens très respectables. Certes de tendres fayots qui cherchent à s’attirer les faveurs de l’Éternel en respectant à la lettre ses commandements et ses édits mais pourquoi pas ? Pourtant, étrangement, à ma stupéfaction stupéfaite, à mon ahurissement ahuri, à mon incompréhension incompréhensible, ils ne respectent pas le commandement suprême du grand manitou qui proclame en gros que ” pour l’ensemble de ton œuvre, pour avoir franchi avec succès tous les pièges et autres traquenards que je t’ai tendus, pour avoir sans broncher subi déportations, pogroms, holocauste,  je te donne en récompense, la Terre Promise, va te dis-je, établis-toi là-bas, travaille la terre et récolte les fruits de ton labeur.”

  

Il existe tous les jours des vols pour Tel Aviv. Même des locaust. Pourquoi alors s’entêter à vivre dans un pays honteusement laïc, peuplé de goys sanguinaires, de musulmans atrabilaires, d’athées perfides qui vous mettent des bâtons dans les roues, vous empêchent de vivre votre croyance au grand jour alors qu’il serait tellement plus simple d’émigrer dans ce pays de lait et de miel où tous ces infâmes désagréments disparaîtront d’un coup d’un seul. Hein ? Pourquoi s’obstiner  à errer  dans une contrée hantée de mécréants alors que cette fichue Terre Promise qui a tant fait rêver des générations et des générations de juifs à travers le cours tumultueux et tragique de son Histoire, cette espérance incarnée par cet incantatoire “l’année prochaine à Jérusalem”,  existe désormais et réclame votre présence.

Sinon, si le religieux, parce qu’il trouve que le système éducatif israélien laisse à désirer, que le niveau de ses clubs de football est lamentable, qu’il rechigne à se séparer de sa maîtresse, refuse de retourner là où tout a commencé et où tout finira, persiste à vivre dans un pays où il est juste toleré, il se doit d’obéir à une règle bien simple : se taire, pratiquer sa croyance à l’ombre de la République, et surtout ne pas la ramener à chaque fois que l’on feint de toucher à ses intérêts. Et cesser de parler en mon nom ou en celui de mon chat.

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Les vieux ne meurent jamais

En mai de cette année, Michel Fugain aura 70 ans. Vous vous en foutez ? Moi de même. Mais n’empêche. A regarder son visage épanoui aux yeux farceurs, difficile de deviner qu’il va rentrer dans l’hiver de sa vie. C’est terrible à constater mais les vieux ne vieillissent plus. Bientôt, à ce rythme, ils ne mourront même plus. Les voilà qui s’accrochent à la vie avec une ardeur redoublée. Ils plastronnent comme des jeunes premiers et continuent à rêver à des étreintes sauvages avec des diablesses en mini-jupe. Ils ne prennent même plus le temps de philosopher en regardant la mort s’approcher et remettent sans cesse à plus tard le temps des bilans, des constats et de la confrontation avec soi.

C’est désolant. Où sont-ils nos petits vieux d’antan qui ne bougent plus ou alors seulement pour se mouvoir du lit à la fenêtre puis du lit au fauteuil puis du lit au lit ? Ceux-là sont bien morts. Désormais les nouveaux vieux croquent la vie avec leurs dents même pas avariées, ils s’engagent dans des courses au long cours, ils concourent à des marathons en roller, ils colonisent les salles de remise en forme, ils accaparent les clubs de vacances pour prouver à la mort que l’heure n’est pas venue, qu’elle peut aller se rhabiller ou courtiser des triples centenaires fatigués.

Bientôt, nous prédisent les sommités médicales, nous serons tous des joyeux centenaires.  Affreuse perspective. Voir de son vivant ses propres enfants atteindre l’âge canonique de 80 ans et commencer à perdre raison. Ses petits-enfants louvoyer autour de la soixantaine. Ses arrières-petits-enfants s’entasser aux abords de la quarantaine. Ses arrières-arrières-petits-enfants tournicoter autour de la vingtaine. On ne parlera plus de dynasties mais de véritables empires où la mort ne se couche jamais.

L’Alzheimer aidant, leur cerveau ramollissant mais leurs membres toujours fiers et gaillards continuant à pétarader de milles feux, ils s’en iront communier à des orgies familiales sans se douter un seul instant que ces participantes à ses joutes endiablées s’avèrent être leurs filles ou leurs mères. Atroce. Bientôt ils se retrouveront confinés dans des maisons de retraite condamnés à partager leur chambre avec leur propre progéniture, à engueuler le souvenir de leurs fils d’avoir encore omis de tirer la chasse, à se plaindre à l’infirmière des ronflements insupportables du paternel, à avertir la direction que son co-pensionnaire de petit-fils lui vole en douce ses Pépitos pendant qu’il s’exerce avec ses haltères.   

” C’était un homme qui avait beaucoup et largement vécu. Il était loin d’être jeune- trente-huit ans ou trente-neuf ans même- et cette vieillesse avait surgi presqu’à l’improviste.” Voilà comme Dostoïevski décrit Veltchatinov, le héros de L’éternel mari. Le récit date de 1870 ! Aujourd’hui notre Fédor serait obligé d’écrire ” C’était un homme qui avait beaucoup et largement vécu. Il était loin d’être jeune – quatre-vingt-quatorze ans ou quatre-vingt-quinze ans.”

En moins d’un siècle et demi, le vieux a gagné un demi-siècle. Certains s’en réjouiront. Pas moi. C’est long un siècle d’existence, surtout vers la fin. Les infanticides et les parricides tripleront de fréquence. Pour un enterrement, il faudra réserver le Stade de France afin d’accueillir toute sa descendance. La bar mitzvah du petit coûtera les yeux de la tête avec tout ce cortège de vieux débris à parquer à la table d’honneur. Les mariages nécessiteront la réquisition du  château de Versailles pour abriter toute la flopée d’invités grabataires.

Et à ce rythme-là, l’auteur de ce blog, centenaire bondissant, continuera à emmerder son petit monde avec sa rengaine nostalgique d’un monde d’avant supposé meilleur tandis que ses lecteurs, encore plus décatis que lui, s’entêteront à laisser des commentaires encore plus abscons qu’aujourd’hui. Ca promet.

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Lénine, réveille-toi, François est devenu foot

Quelle mouche a donc piqué l’autre soir François Hollande lorsqu’à brûle-pourpoint, sans avoir consulté personne pas même Madame Royale, il a décidé, sur un coup de tête, de taxer le pauvre travailleur qui cravache comme un damné pour péniblement arriver à disposer en fin d’année  d’un misérable petit million d’euros ? A-t-il seulement réalisé ce gougnafier bolchevique qu’en édictant cette proposition grotesque, il allait mettre à bas le football hexagonal, ce trésor national que nous envient les peuples du monde entier ?

Et de se demander si l’ancien premier secrétaire du parti socialiste a déjà été condamné à se farcir en entier un match de ligue 1 ? A-t-il déjà eu à subir, par un dimanche soir pluvieux, sur l’écran de son téléviseur déprimé, cette avalanche d’occasions avortées, ces transversales qui arrivent dans les tribunes, ces coups francs qui terrorisent les ramasseurs de balle, ces tirs qui martyrisent les panneaux publicitaires, cette litanie de passes manquées, de dribbles morts-nés, de contre-attaques qui, à peine déclenchées, s’enterrent déja au niveau de la ligne médiane ?

Hein, Monsieur Hollande, il est facile de s’ériger en pourfendeur intraitable des hauts salaires, mais avez-vous déjà posé votre séant dans un stade désolé de ligue 1 pour assister à une rencontre de notre championnat avec ces équipes qui mettent une bonne mi-temps à s’observer avant de pencher au final pour un armistice généralisé, ces rencontres mortifères aussi réjouissantes à regarder qu’une échappée de moineaux anorexiques dans la campagne sarthoise, ces matchs étriqués et poussifs, aux occasions de but si rares et éparses qu’elles semblent obéir à une loi scélérate visant à rationner les tentatives de déranger dans sa sieste dominicale le gardien de but adverse, cette litanie de matchs qui déroulent un football monotone et moribond aussi grisant à contempler qu’une étape de repos du Tour de France ?

On se le demande.

Parce qu’avec votre scandaleuse mesurette qui va priver nos méritants  footballeurs du neuf dixième de leur revenu déjà maigrichon, les condamnant à mener une vie sans relief, les obligeant même à prendre un deuxième boulot pour boucler leurs périlleuses fins de mois, à jongler avec les traites impayées de leurs châteaux en Espagne, on va assister à un exode comparable à la fuite des cerveaux allemands lors de l’âge d’or du troisième Reich.

Bientôt, accompagnés de passeurs aguerris, comme de vulgaires travailleurs clandestins, on les verra franchir de nuit les Pyrénées, transis de froids,emmitouflés dans leurs cardigans de chez Fauchon, avec femmes et enfants et maîtresses et escort girls, emportant avec eux leur carriole de Ferrari, leur carnaval de Bentley, leur ribambelles de Rolls.

Et ils ne reviendront pas.

Et alors que restera-t-il au peuple de France à mater comme football ? Des footballeurs aux pieds encore plus carrés pas foutus de déclencher un une-deux sans se percuter de plein fouet avec l’arbitre, dispensant des passes postales qui n’arrivent jamais à destination, des bourrins mal dégrossis qui passeront leur temps à courir après un ballon insaisissable, des clones de Brandao s’égayant sur une pelouse hostile à la recherche d’un paradis même pas perdu puisque jamais connu.

C’est pourquoi je vous en conjure Monsieur Hollande de revenir sur cette proposition qui ne vous honore pas. Il est encore temps. Entendez ce cri de désespoir qui monte des vestiaires de ligue 1, cette plainte gémissante de footballeurs qui ont tout sacrifié, leur adolescence, leur jeunesse, leurs nuits, pour vivre le rêve éveillé d’une vie passée à mater des films pornos sur des écrans géants, à disposer d’une bibliothèque lambrissée garnie des seuls films de Bruce Lee en version originale, à posséder un garage grand comme le petit palais.

M. Hollande quand on possède un patronyme comme le vôtre, on ne peut pas considérer le football comme un simple divertissement destiné à divertir les masses. On possède aussi  des droits et des devoirs. Quand on peut se targuer d’avoir la chance d’être affublé d’un nom de famille qui pour tous les amateurs de ballon résonne encore et toujours des noms enchanteurs de football total, de l’Ajax Amsterdam, de Johan Cruyff, de Rensenbrik, de Neeskens, de Rudy Krol, de Johnny Reep, de Marco Van Basten, de Dennis Bergkamp, on respecte ce sport, on le révère, et au lieu de l’assassiner lâchement, on le salue bien bas et on le laisse tranquillement prospérer.

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