Les derniers jours de Raymond (2/3)

TeddyBertinAvatar Suite des aventures médiatiques de coach Raymond.

J-5

Il faut au moins reconnaître à L’Équipe le mérite d’avoir de la suite dans les idées et la mauvaise foi. Après sa une de la veille (“Leur chance, c’est lui”), le quotidien du sport et de l’automobile poursuit: “Notre chance, c’est eux”, apprend-t-on. Eux, ce sont Henry et Anelka, en plein conciliabule, sûrement en train de fomenter une rébellion à l’encontre du coach. En plein débat sur l’identité nationale, les choses sont claires: l’étranger, l’ennemi de l’intérieur, celui qui œuvre pour les forces du mal, c’est Domenech. Les bons Français, ceux qui vont nous envoyer au Mondial, sont Capt’ain Henry et Nico la malice. Idée simpliste? Oui. D’ailleurs, en pages intérieures, L’Équipe ne continue pas bien longtemps le Domenech bashing. Le syndrome Jacquet, peut-être, la raison, plus sûrement.

lequipe

Lire la suite…

lire le billet

Les derniers jours de Raymond (1/3)

rayok

TeddyBertinAvatarOn se croirait revenu 16 ans en arrière. Un fameux France-Bulgarie, un crime, une Coupe du monde ratée… Depuis, l’équipe de France s’en est plutôt bien sortie avec un titre (1998) et une finale (2006) en trois éditions. Mais voilà que se profilent les petits hommes verts. Une double confrontation qui ravit d’avance la presse sportive tricolore. Une qualification, et c’est l’assurance d’un voyage en Afrique du Sud pour une palanquée de journalistes. L’occasion de disserter sur cette “équipe qui est née”, et ce “groupe qui a enfin trouvé une âme”, derrière son “leader charismatique, Thierry Henry”.

Une élimination, et c’est la promesse d’un déchaînement de violence anti-Domenech, qui sera désigné unique responsable du fiasco. Domenech, l’ennemi public numéro un depuis l’élimination à l’Euro 2008, un mec qui insupporte les journalistes parce qu’il se fout ouvertement de leur gueule: pour le pire (“Estelle, marry me”), et pour le meilleur (“l’odeur du sang et les lois d’exception”). Derrière L’Équipe, RMC ou le 10 Sport, ils sont nombreux à avoir voulu sa peau depuis un an et demi.

Domenech

Lire la suite…

lire le billet

On a lu Le Quotidien du Foot…

SteveSavidanAvatarL’inénarrable 10 sport a désormais un petit frère : le Quotidien du Foot (0,95€), dont le premier numéro est paru aujourd’hui. Florilège d’une belle arnaque.

Le directeur de la publication Robert Lafont l’avait promis : son nouveau canard exclusivement consacré au ballon rond serait “plus un journal d’analyses que de résultats sportifs”. Pas de concurrence directe avec L’Equipe, donc. Hors de question de faire un “journal cheap” : l’avenir de la presse, c’est la qualité. Sauf qu’entre les belles déclarations et la réalité, il y a un monde, que connaît bien Michel Moulin. Et Robert Lafont désormais.

Comme on n’est pas des salauds, on ne pointera pas les nombreuses fautes d’orthographe qui ponctuent ce journal de 24 pages, tiré à 200 000 exemplaires. Mais bon, quand même, voici la première phrase de l’interview de Noël Le Graët : “Ils [les joueurs de l’équipe de France] sont tombés dans un climat sein”. Le vice-président de la FFF voulait-il dire que c’était la fête du slip à Guingamp samedi soir ? Et puis, c’est qui ce mystérieux “Yohann Gourcuf” de la page 2 ? Sûrement pas quelqu’un de la famille de Christian Gourcuff, l’entraîneur de Lorient avec deux f…

Comme on n’est pas des enfoirés, on ne parlera pas du système journalistique (?) qui consiste à reprendre les dépêches des agences pour les mettre texto dans le journal. A quoi les remarque-t-on ? Ce sont les petits papiers qui ne sont pas signés. Vous avez dit “cheap” ? Non, Robert Lafont refuse ce mot.

Comme on n’est pas des bâtards, on ne rigolera pas de la forme.Vu l’état de la presse aujourd’hui, c’est normal de chercher à économiser quelques euros en faisant la mise en page sous Works. OK, ça pose quelques problèmes niveau alignement, police et interligne. Mais c’est secondaire, surtout pour un journal d’analyses.

Non, nous, ce qui nous intéresse, c’est le contenu, le fond, le propos… La sacro-sainte “ligne éditoriale”. Alors ?

Lire la suite…

lire le billet