Deschamps affiche ses convictions

DD a un Ben Arfa coincé entre les dents


On avait failli oublier que le foot pro masculin existait encore. La sélection de l’EDF pour l’amical de la mi-août vient nous rappeler à notre devoir. Une petite analyse entre deux épreuves de BMX.

La première liste de Didier Deschamps tombe comme le cheveu de Christophe Lemaitre sur la soupe des JO. Elle nous rappelle que la Ligue 1 reprend le 11 août et que le 15, la France affrontera l’Uruguay en amical au Havre. Loin d’être anecdotique, cette liste permet au sélectionneur d’envoyer des messages forts aux joueurs et montre quels sont les chantiers prioritaires pour la Dèche.

Mathieu rate encore le train
Le nouveau sélectionneur l’a dit, cette liste lui permet de découvrir des joueurs qu’il connaît moins bien. Ceci explique en partie les présences de Jallet, Capoue, Gonalons, Briand ou autres. Malheureusement, le rouquin de Valence Jérémy Mathieu est encore oublié. Il reste barré sur le flanc gauche par l’expérimenté Evra et le jeune loup Clichy. N’étant ni très jeune ni très expérimenté, Mathieu a peu de chances de faire son trou. Il lui reste à espérer une blessure et un destin à la Réveillère.

Défense centrale out
C’était l’un des plus grands débats du dernier Euro. Dès sa prise de fonction Laurent Blanc avait tout misé sur deux joueurs dans l’axe, Rami et Mexès. Son successeur a décidé de se passer des deux. Si Rami est blessé, la présence des jeunes Koscielny, Sakho, Yang-Mbiwa et Varane augure d’une volonté de construire pour l’avenir. Reste à savoir à qui reviendra le rôle du vieux grognard chargé d’encadrer tout cela.

Le comportement avant tout
Nasri et Ménez suspendu, Deschamps s’est passé les nerfs sur Ben Arfa et M’Vila. Le message est limpide: on arrête les conneries. Aux yeux du public mais aussi pour construire un groupe, on a besoin de joueurs qui se mettent au service du collectif, les excès d’individualisme ne passeront pas.

Pas de règle stupide
On lui a posé la question et il a bien répondu. “Faut-il être titulaire en club pour être en équipe de France?” Pour l’ancien capitaine des Bleus, non. Il suffit d’avoir un temps de jeu régulier. Cette réponse fait un bien fou. De trop nombreux précédents sélectionneurs édictaient des règles immuables pour ne pas les respecter eux-mêmes. Jouer 20 minutes par match au Barça équivaut peut-être à porter Sochaux à bout de bras.

La faiblesse du réservoir national
Nasri, Ménez, Ben Arfa, M’Vila, Cabaye, Rami out pour différentes raison, force est de constater la faiblesse de la sélection. Seuls Clichy, Evra, Benzema et Ribéry ont prouvé dans un club de très haut niveau. Mavuba est dans la force de l’âge et plafonne à Lille, un second couteau européen. Idem pour Gomis et Briand. Les autres sont des petits jeunes qui peuvent encore grandir mais cela prendra du temps…

Quel plan de jeu?
Deschamps n’a pas voulu parler du système (ou plutôt des systèmes) qu’il veut mettre en place mais il a concédé “ne pas être opposé” à l’association Benzema-Giroud. D’ailleurs si on regarde la liste, et les postes doublés, on peut avoir une idée de ce que veut faire Dédé. On a 8 défenseurs, 4 milieux défensifs, 4 ailiers et 2 avant-centres de type grand-costaud-qui-fixe-la-défense. Les joueurs supplémentaires sont Benzema et Martin. On peut donc imaginer un 4-3-3 (ou 4-5-1) avec Martin plus ou moins haut au milieu et la Benz en avant-centre. Ou alors, un bon vieux 4-4-2 des familles avec Benzema associé à une grande gigue et autorisé à décrocher autant que bon lui semble.

La liste:
Gardiens : Lloris (Lyon), Mandanda (Marseille)
Défenseurs : Clichy (Manchester City/ANG), Debuchy (Lille), Evra (Manchester United/ANG), Jallet et Sakho (PSG), Koscielny (Arsenal/ANG), Varane (Real Madrid/ESP), Yanga-Mbiwa (Montpellier)
Milieux : Capoue (Toulouse), Gonalons (Lyon), Martin et Mavuba (Lille), Matuidi (PSG), Valbuena (Marseille)
Attaquants : Benzema (Real Madrid/ESP), Briand et Gomis (Lyon), Giroud (Arsenal/ANG), Payet (Lille), Ribéry (Bayern Munich/ALL)

Olivier Monod

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Photo: Reuters/Michaela Rehle

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Deschamps, double face

On a tous quelque chose de Jean-Luc Mélenchon

Didier Deschamps prend la tête des Bleus. Le monde du foot français se félicite de cette nomination et loue la culture de la gagne du bonhomme ainsi que ses qualités de meneur d’hommes. PDPS joue, comme toujours,  les mauvais coucheurs, et rappelle à tous les côtés sombres de la Dèche.

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Comment la France ira en finale

“D’abord, la boule de gauche, toujours”

De l’Anglo-Saxon, du Slave, du Scandinave. L’équipe de France aura droit à un menu varié mais pas trop copieux pour le premier tour de l’Euro. Entre Kiev et Donetsk, on croisera Zlatan, Chevtchenko et des Anglais qui viendront sûrement sans leurs WAGS.

Platini, Zidane, Giresse. Les petits cœurs des supporters des Bleus ont saigné en regardant trois des meilleurs joueurs de l’histoire assister au tirage au sort de l’Euro 2012 à Kiev. De quoi nous ramener vers des époques où les autres nations européennes ne faisaient pas les fières à l’idée de jouer la France. Tout ça, c’est fini, la place des Bleus de Blanc, c’est bien dans le chapeau 4, ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.

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Dopage: hypocrite un jour, hypocrite toujours

SOCCER-ENGLAND/

 

Yannick Noah a jeté un pavé dans la marre pour dénoncer l’hypocrisie des autorités sportives face au dopage. Il a demandé dans Le Monde de légaliser “la potion magique” pour permettre à tout le monde de s’affronter sur un pied d’égalité. Ce qui a bien sûr créé la polémique.  Noah visait particulièrement l’Espagne. Hasard du calendrier (ou pas), Alberto Contador est entendu à partir d’aujourd’hui par le Tribunal Arbitral du Sport pour son affaire de clembuterol. Autre scandale, plusieurs anciens joueurs de la grande équipe d’Algérie des années 80, dont les enfants sont nés avec des handicaps,  ont demandé une enquête pour déterminer si oui ou non ils ont été dopés à l’insu de leur plein gré par le médecin soviétique qui assistait les Fennecs. Les footballeurs sont-ils dopés ? Plat du pied avait consacré un post au sujet en décembre 2010 à l’occasion de la sortie du livre Dopage dans le football, la loi du silence du docteur Jean-Pierre de Mondenard, dénonciateur réputé des piquouses dans le sport.

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Plus que la longueur des crampons ou la pression des ballons, le contenu de la pharmacie est le secret le mieux gardé du football professionnel. Quelques scandales de dopage éclatent parfois, mais ils sont vite remisés au fond du placard. Un livre sur le sujet (1) vient de sortir, l’occasion pour nous de s’interroger sur cet éternel marronnier.

Il y a quelques mois, l’ancien docteur des Bleus Jean-Pierre Paclet s’interrogeait sur les résultats louches des tests sanguins de certains Bleus champions du monde en 1998. Son bouquin ne comportait aucune révélation, aucune accusation concrète et étayée, mais la presse s’emballait. Comme pour expurger une espèce de culpabilité permanente, il s’agit de montrer – régulièrement – que “personne n’est dupe”. Mais dans le fond, pas question d’enquêter plus sérieusement sur le dopage dans le foot. L’Equipe, le quotidien sportif de référence en France, ne compte dans ses rangs qu’un journaliste travaillant à temps plein sur ces thématiques, Damien Ressiot.

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La vérité du 4ème chapeau

(The Paris Beau fait grise mine)

Et si être dans le 4ème chapeau à l’Euro 2012 était une bonne nouvelle? Il est en effet fort probable pour la France de s’y retrouver, car elle est douzième au coefficient UEFA. L’Ukraine et la Pologne sont moins bien classés, mais ce sont les deux pays organisateurs et ils  sont donc directement dans le premier chapeau.

Si vous suivez d’ordinaire la Ligue des Champions, cela marche un peu de la même manière. Le 4ème chapeau est normalement réservé aux petites équipes qui sont là par hasard et qui au mieux se qualifieront pour la Ligue Europa. La France, à l’Euro, aura donc un peu le statut du Viktoria Plzen ou du Oțelul Galați. En attendant la vérité des barrages, voilà les chapeaux probables.

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La France qualifiée, mais quelle France?

J’ai p’tet encore une idée bloquée dans l’oreille.

On va à l’Euro! On va à l’Euro… Bizarrement cette qualification n’entraîne pas particulièrement d’euphorie chez les supporters français. Elle est plutôt l’occasion de dresser un bilan de la première année du nouveau sélectionneur. La France a montré de nombreux visages durant cette compétition et peu de certitudes s’imposent.

Ouf! La France se qualifie après un mach minimaliste contre la Bosnie. Un partout, balle au centre, merci au revoir. Les Bleus iront donc à l’Euro sans que Laurent Blanc ne soit plus avancé sur son équipe-type, son capitaine ou même son système de jeu…

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Les coqs sans tête


Après la morne victoire des Bleus contre l’Albanie et avant la rencontre contre la Roumanie, le problème de leadership de l’équipe de France se fait de plus en plus prégnant. Un manque existant depuis 2006 et dont pourraient bien faire les frais Ribéry et Evra, s’ils ne prouvent pas leur capacité à faire jouer une équipe.

Quand on coupe la tête d’un poulet, il continue à courir quelques instants, de manière frénétique et absurde (vidéo interdite aux moins de 18 ans). Ça marche aussi pour les coqs et c’est exactement ce qui se passe avec nos Bleus depuis le départ, sur un coup de tête, de Zidane en 2006. L’équipe de France court sur le terrain de manière absurde et désordonnée, quand elle se donne la peine de courir. Il manque une direction, une vision, une volonté commune, bref un (ou des, soyons fous), capable(s) de se montrer sur le terrain plutôt que dans un bus.

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Après l’Angleterre, 11 Jeanne d’Arc à l’assaut des USA

(Les Françaises agitent les bras pour attiser le feu)

Faut-il repenser le champ lexical des commentateurs du foot féminin?

La France est en demi-finale de Coupe du monde et Direct 8 a battu tous ses records d’audience (un pic à 2,4 millions de spectateurs). Même en cas de défaite contre les Etats-Unis, nous allons sans doute assister à la montée en puissance médiatique du football féminin. Qui l’eut-cru à part Lustucru? Pas grand monde. Et pourtant, les Bleues jouent plutôt bien (ou pas pire que leurs homologues), et les stades en Allemagne sont pleins.

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Raymond le flan



(Même un peu brûlé par l’EDF, Raymond garde un coeur tendre)

Petit à petit la France du foot liquide l’héritage de Knysna. Raymond Domenech livre une interview étonnante de sincérité footballistique au magazine SoFoot. Loin du grand méchant loup il apparaît comme un pauvre meneur d’hommes.

Le titre est terrible. “Parfois j’ai fait des choses, quand même“. Raymond Domenech plaide sa cause dans les colonnes du magazine SoFoot. Pour une fois, l’ironie semble absente des propos du sélectionneur et l’homme répond aux questions posées. Bref tous les ingrédients sont réunis pour essayer de comprendre le garçon.

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Noirs et blancs, des ouvriers très spécialisés

D’où viennent les préjugés sur les fameux «grands blacks costauds et puissants» dans le foot français? Le point de vue d’un doctorant en sociologie, auteur d’un mémoire sur la question.

Sébastien Chavigner est doctorant en sociologie à l’IEP de Paris. Il est l’auteur d’un mémoire de recherche portant sur la «question noire» dans le football français, réalisé en 2010 à partir d’une enquête de terrain.

Qu’on ne s’y trompe pas: la fameuse réunion de novembre dernier à la FFF réunissant, notamment, Laurent Blanc, François Blaquart et Erick Mombaerts, portait essentiellement sur la gestion du cas des binationaux, ces joueurs qui s’en vont grossir les rangs de sélections étrangères après avoir effectué toute leur formation en France. Si la volonté de limiter leur nombre peut faire l’objet de débats, il est pour le moins délicat d’y voir du racisme –quand bien même l’immense majorité de ces joueurs sont originaires d’Afrique noire ou du Maghreb, pour des raisons historiques évidentes (1). En faisant l’amalgame entre ces «quotas» (dont on ignore d’ailleurs la portée et même l’existence) et une discrimination «raciale», Mediapart fait certainement fausse route dans sa volonté de désigner des méchants à la vindicte populaire. Mais là n’est finalement pas la question.

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