Rien ne vaut le CHAN CHAN CHAN

SOCCER/

(Mudathir El Tahir du Soudan ne respecte pas les pas du Cha Cha Cha)

gravesenLes meilleurs joueurs du continent africain se retrouvent jusqu’à la fin du mois au Soudan pour disputer le deuxième CHAN, Championnat d’Afrique des Nations, à ne pas confondre avec la CAN. Une compet’ sans Eto’o ni Drogba, mais avec le meilleur du Mouloudia, du Tout Puissant et des Astres de Douala.

Idée de génie” de la CAF en 2007: organiser une compétition réservée aux joueurs évoluant sur le continent pour donner plus de visibilité aux championnats de clubs locaux et aux compétitions interafricaines. En espérant ainsi augmenter les revenus et freiner l’exil accéléré des joueurs continentaux vers les clubs d’Europe et du Moyen Orient. Pourtant,  à bien y regarder, ce CHAN va surtout permettre à des jeunes joueurs pas encore repérés à l’étranger, de signer dans des clubs de meilleur niveau, avec, surtout, un salaire décent.

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PDPS a un an, et un best of pour fêter ça

3182181634_f80cc79e81_zGazzaAvatarPippoAvatar copyLucarelliAvatarSteveSavidanAvatar1TeddyBertinAvatarGravesenAvatarUn petit évènement est passé inaperçu au milieu du tourbillon médiatique du mois de septembre: Plat du pied sécurité a fêté sa première année d’exercice. Chers lecteurs, retour sur des prophéties qui ne se réalisent pas, des dérapages maîtrisés et, parfois, de bons articles de fond.

Les grands débats

On ne va pas vous les briser avec le “devoir d’exemplarité des sportifs” qui fait couler le Rimmel de Roselyne Bachelot. La France est allée se ridiculiser à la coupe du Monde grâce à une main de Thierry Henry. Emoi de la bien-pensance politico-médiatique. Mais devinez quoi, si c’était à refaire, on voudrait que Titi le refasse, parce que “nous sommes tous des Thierry Henry”.

Messi vs Ronaldo. La polémique va encore tenir en haleine les fans de foot pendant au moins cinq ans. Mais bordel, c’est qui le meilleur? Personne n’est d’accord, et c’est ça qui est bon. Seul contre tous, l’un des rédacteurs de Plat du pied a pris position.

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La CAN attise le foyer

TeddyBertinAvatarLes stars ivoiriennes contre l’équipe algérienne. Coach Vahid contre maître Saâdane. Plat du Pied Sécurité est allé suivre le quart de la CAN au foyer de travailleurs de la rue Bisson, à Paris. Au programme: réunion de délégués syndicaux, combo streaming+radio et vie politique guinéenne.

Foyer

Échauffement

Rendez-vous est pris dimanche après-midi. Au bout du fil, Brahim Camara, délégué du foyer de travailleurs migrants du 15 rue Bisson, dans le quartier de Belleville: “On ne parlera pas que de foot ? On discutera aussi des problèmes du foyer?” “Bien sûr”. Il est 20h quand on arrive sur place. Les cafés alentours sont déjà remplis de supporters Algériens qui se chauffent avant le quart contre la Côte d’Ivoire.

Dans la salle commune, on prépare un autre rendez-vous, de taille lui aussi: une réunion, mardi, avec l’Aftam, l’association chargée de la gestion du foyer. Aux commandes, Brahim et son boubou, Wagui et ses tongs. Ce sont les délégués des 146 travailleurs (en majorité Guinéens, Sénégalais, Mauritaniens et Maliens) qui crèchent ici. Des historiques. Le premier est arrivé en 1981, le second en 1983.

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Petits arrangements entre amis

Le 0-0 entre l’Algérie et l’Angola n’est pas fair play, mais ainsi est fait le football.

SOCCER-NATIONS/

LucarelliAvatarParodie de football lundi soir, à Luanda. Pendant toute une mi-temps, les sélections algérienne et angolaise ont livré un non match, sans engagement, sans folie et, évidemment, sans but. Ma rigueur journalistique m’a poussé à suivre jusqu’au bout ce pensum, mais c’était très franchement pénible. La raison? C’est assez simple. Au début de cette troisième et dernière journée du groupe D, l’Angola avait 4 points (nul contre le Mali, victoire contre le Malawi), l’Algérie et le Malawi 3 points (une victoire et une défaite chacun, l’Algérie ayant battu le Mali après avoir perdu contre le Malawi, lui même défait par l’Angola) et le Mali un point. Pour l’Algérie et l’Angola, un nul suffisait à se qualifier si le Mali gagnait contre le Malawi. En effet dans ce scénario, l’Angola termine à 5 points, l’Algérie et le Mali à 4, mais comme l’Algérie a battu le Mali, c’est elle qui se qualifie.

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Quand l’équipe d’Algérie s’appelait “équipe du FLN”

Quand l’équipe d’Algérie s’appelait “équipe du FLN”
“Ouane, tou, tri, viva l’Algérie”. Le slogan a résonné toute la semaine dernière pour saluer la qualification des Fennecs à la Coupe du Monde aux dépends de l’Egypte. On l’a entendu à Khartoum, où se jouait le match, à Alger, bien sûr, mais aussi à Marseille, Bron ou Gennevilliers. Car les histoires française et algérienne sont intimement mêlées, entre amour et déchirements, y compris dans le football. Dans le premier cas, il y a Zidane, le fils d’immigré kabyle qui fit vibrer la France un soir de juillet 1998. Dans le deuxième cas, il y a ce mois d’avril 1958, où des joueurs algériens évoluant dans le championnat de France, et même pour certains en sélection nationale, désertent le pays à deux mois de la Coupe du Monde. En pleine guerre d’Algérie, ils décident de ne plus jouer pour la puissance coloniale française, mais pour l’indépendance de leur pays.
L’étrange disparition
Drôle d’ambiance à l’AS Monaco ce 14 avril 1958. Depuis plusieurs jours, les dirigeants n’ont aucune nouvelle de leur défenseur Mustapha Zitouni. Comme celui-ci est par ailleurs sélectionné en équipe de France, ils appellent logiquement la FFF pour signaler la disparition du joueur. Les Bleus sont alors réunis à Paris, à quelques jours de France-Suisse, match préparatoire de la Coupe du Monde en Suède. Les Bleus, moins Zitouni, donc. Les journalistes, étonné de cette absence avec la sélection, se mettent à chercher dans les lieux qu’il fréquente habituellement, mais il reste introuvable. En fin d’après-midi, les radios annoncent sa disparition, mais aussi celles de trois autres joueurs de l’AS Monaco : Bekhloufi, Boubekeur et Bentifour, également Algériens. Panique dans tous les clubs français qui se mettent à battre le rappel de leurs joueurs d’outre-Méditerrannée. Le SCO Angers, qui a gagné la veille à… Monaco, signale alors la disparition d’Amar Rouaï. On croit d’abord à une virée sans conséquences, mais l’évidence s’impose d’heure en heure : les cinq joueurs d’origine algérienne sont partis pour Tunis, capitale informelle du Front de Libération National (FLN) et qui abritera bientôt le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA).
Ce premier groupe est parti de Monaco juste après le match contre Angers. Il a rejoint Rome en train, puis vers Tunis en bateau. Un deuxième groupe composé du lensois Arribi, du lyonnais Kermali, du toulousain Bouchouk et du stéphanois Mekhloufi (lui aussi appelé en Bleu), passe par la suisse en voiture avant de rejoindre l’Italie, puis la Tunisie. Le compère de Bouchouk au Téfécé, Brahimi, rejoint la capitale tunisienne par ses propres moyens. Ces fuites ne doivent rien au hasard, elles sont coordonnées par Mohamed Boumezrag, ancien joueur à Bordeaux et au Mans dans les années 1940. En tout, ce sont dix joueurs qui sont accueillis à Tunis par Ferhat Abbas, futur président du GPRA, qui leur annonce “Vous venez de faire gagner dix ans à la cause algérienne”. Il ne fait plus aucun doute sur les intentions de Mohamed Boumezrag : la constitution d’une proto-sélection algérienne à fins de propagande, l’équipe du FLN. En France, le retentissement de l’affaire est énorme. Un journaliste de l’Equipe écrit : “l’équipe de France demeure, même si le mot France prend une signification plus étroite”. Imaginez la fuite d’une dizaine de joueurs de L1, dont l’équivalent d’un Gourcuff aujourd’hui, à savoir Rachid Mekhloufi, alors jeune espoir du football français. Il témoigne dans cette vidéo (en anglais) sur son engagement dans l’équipe du FLN :

LucarelliAvatarOuane, tou, tri, viva l’Algérie“. Le slogan a résonné toute la semaine dernière pour saluer la qualification des Fennecs à la Coupe du Monde aux dépends de l’Egypte. On l’a entendu à Khartoum, où se jouait le match, à Alger, bien sûr, mais aussi à Marseille, Bron ou Gennevilliers. Car les histoires française et algérienne sont intimement mêlées, entre amour et déchirements, y compris dans le football. Dans le premier cas, il y a Zidane, le fils d’immigré kabyle qui fit vibrer la France un soir de juillet 1998. Dans le deuxième cas, il y a ce mois d’avril 1958, où des joueurs algériens évoluant dans le championnat de France, et même pour certains en sélection nationale, désertent le pays à deux mois de la Coupe du Monde. En pleine guerre d’Algérie, ils décident de ne plus jouer pour la puissance coloniale française, mais pour l’indépendance de leur pays. Lire la suite…

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