Rouhi Bitton

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Les Coréennes sont folles de sacs Louis Vuitton (prononcer “Rouhi Bitton”). Bien sûr ça n’est pas une caractéristique propre aux seules Coréennes, et on peut dire que les Asiatiques en général sont folles des produits du malletier Français. Il n’est d’ailleurs pas la peine de venir jusqu’en Asie pour s’en rendre compte, il suffit d’observer la faune qui fait la queue devant le magasin LV des Champs Elysées.

En valeur absolue, la Corée du Sud ne représente que le 6 ou 7ème marché pour la marque, ce qui est déjà assez notable pour un pays de 50 millions d’habitants. Mais rapporté au revenu par habitant, les Coréens sont dans le monde les clients qui consacrent la plus grande part de leurs revenus aux achats Louis Vuitton.

C’est ce que me raconte sereinement le CEO de LV Korea qui me reçoit dans ses bureaux situés dans ce qui serait l’équivalent de l’avenue Montaigne pour Paris. Lorsqu’il a pris son poste en 1994, il dirigeait une boutique de 2 vendeurs et faisait un chiffre d’affaires annuel de 2 millions de dollars. Aujourd’hui, il en réalise 350 millions.

Ajoutez à cela le fait que la Corée est à moins de trois heures d’avion de Tokyo, Beijing et Shanghai, et vous comprendrez pourquoi, Bernard Arnault, patron de LVMH (maison mère de LV) s’est rendu personnellement à Séoul la semaine dernière pour finaliser l’ouverture d’une boutique dans la zone duty free de l’aéroport d’Incheon-Seoul.

L’événement n’est pas anodin: Louis Vuitton a eu jusqu’ici pour politique de ne pas ouvrir d’enseigne dans les aéroports. Paris, Amsterdam et Singapour auraient tenté d’amadouer la marque et s’y seraient cassés les dents. Cet accord avec Seoul-Incheon est donc une première. Il faut dire que la direction de l’aéroport s’est mis en quatre pour séduire LV: l’emplacement proposé est supposé être le meilleur de tout l’aéroport, tandis que le loyer proposé (7% des ventes) fait pâlir de jalousie les enseignes voisines qui doivent elles, s’acquitter de 20%.

Non, tout va bien pour LV Korea me dit son CEO. Son problème, c’est plutôt la banalisation du produit: à trop voir de sacs siglés LV dans le métro, la marque et son prestige risqueraient de se dégrader. Et lorsque le weekend dernier en allant à ma salle de sport, je me suis aperçu qu’une dame était venu transpirer en utilisant un magnifique sac LV comme sac de sport, je me dis que c’est effectivement un souci.

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