Il ne s’agit pas d’une version de la Lune à la Warhol ou à la Niki de Saint Phalle. Mais de la cartographie des variations de gravité mesurées à la surface de notre satellite. Réalisées par les deux sondes jumelles de la mission Grail, ces mesures, publiées dans la revue Science du 5 décembre 2012, révèlent d’intéressantes caractéristiques qui pourraient guider la recherche d’eau sous la surface de Mars. Mais cette robe de la Lune évoque également… un papier cadeau. De circonstance avant les fêtes de fin d’année même si elles tombent, en 2012, juste après la fin du monde du 21 décembre…
Certains riches, pourchassés par les fiscalistes de crise, pourraient se consoler en caressant le doux projet de décrocher enfin, prochainement, la Lune. Passées certaines frontières de la fortune, à quoi rêver d’autre ? Justement le tarif, pas vraiment low cost, est fixé à 750 millions de dollars par personne. Idéal pour faire baisser des bénéfices indécents pour peu que l’on fasse passer l’escapade en frais professionnels.
Le 6 décembre 2012, le tourisme lunaire a pris un nouveau tour avec l’annonce d’Alan Stern. Cet ancien administrateur de la direction des missions scientifiques de la NASA a annoncé la création de son entreprise, Golden Spike, dans le Colorado. Avec une activité simple : vendre des vols commerciaux à destination de la Lune. Il s’agira de voyages à vocation scientifique. Ou minière. Ou de pur prestige. Et quel prestige !
Alan Stern a choisi la Lune parce qu’elle s’imposait comme le nez au milieu de la figure. “Pourquoi la Lune ? Parce qu’elle est proche, parce qu’elle est énorme et parce que nous pensons qu’il va se développer un important marché autour d’elle”, a-t-il déclaré. Pour l’instant, pas de tickets vendus. Mais la revue New Scientist indique que des pourparlers sont en cours avec les agences spatiales en Asie et en Europe pour leur vendre des vols lunaires. Car, pour Alan Stern, ces organismes devraient être ses principaux clients. Sans doute le résultat de l’étude de marché de quatre mois qui a précédé la création de Golden Spike qui rassemble, autour de son fondateur, d’autres transfuges de la NASA, comme Gerry Griffin et Wayne Hale ainsi qu’un ancien candidat à l’élection présidentielle américaine, Newt Gingrich.
Conçue comme un affréteur, Golden Spike ne devrait pas construire de fusées. Elle en achètera aux autres entreprises qui se sont déjà lancées dans les projets de tourisme spatial comme Space X ou Blue Origin. Il ne restera qu’a construire un atterrisseur pour se poser sur la Lune et en repartir et à créer des combinaisons spatiales un peu plus fun que celles de la NASA (ornées de fleurs ?). Le coût de la première mission est estimée entre 7 et 8 milliards de dollars. Un gros investissement pour des vols commerciaux prévus pour la fin de la décennie.
Auparavant, vers 2016 ou 2017, Space Adventures devrait avoir inauguré ses vols autour de la Lune pour la modique somme de 15 millions de dollars par personne. Deux places de passagers sont prévues. Idéal pour un voyage de noce à 300 millions de dollars. Quels souvenirs ! Coucher de Terre et nuit en apesanteur garantis.
Michel Alberganti
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