Un tissu antivol qui localise les intrusions au centimètre près

Pendant que le chauffeur dort dans la cabine de son poids-lourd, un voleur taillade la bâche du camion pour s’y introduire et dérober son changement. Scène classique des parkings d’autoroutes… Demain, au tout premier coup de canif, une alarme réveillera le chauffeur qui pourra ainsi sauver sa cargaison. Comment ? Grâce au tissu intelligent antivol mis au point par l’institut Fraunhofer pour la fiabilité et la microintégration, IZM, à Berlin.

Intégré au tissage

Pour obtenir ce résultat qui apporte, ce qui est assez rare, un nouveau système original d’antivol peu onéreux et efficace, les chercheurs allemands ont collaboré avec l’université technique de Berlin et l’entreprise ETTLIN, un fabricant de textile d’Ettlingen qui a déposé un brevet pour protéger cette innovation. Cette dernière utilise un fin treillis de fils conducteurs intégrés au tissage. La liaison avec le calculateur associé assure une détection du point de rupture de la matrice de fils avec une précision de l’ordre du centimètre. Pour obtenir le même résultat, il fallait jusqu’à présent faire appel à un coûteux réseau de fibres optiques.

Résistant à tout

Le faible coût du système est important dans la mesure où de grandes surfaces de tissu antivol peuvent être nécessaire. Son prix de revient est limité grâce à l’utilisation de composants standards comme des fils conducteurs revêtu d’argent et un contrôleur électronique robuste. Autre avantage, le fil conducteur peut être incorporé au processus de tissage polyester de l’industrie textile. D’où une production de rames de tissus qui peuvent être retaillées aux dimensions nécessaires, à partir de 1 m2. De plus, le nouveau tissu anti-intrusion résiste à toutes les conditions climatiques, de -40 à + 85°C. Il peut même être lavé à la machine à 40°C.

Pas d’électrocution

Erik Simon, le chef du projet chez IZM, envisage une multitude d’applications. Au delà de la bâche de camion, il estime que le tissu est adapté à la protection de grandes surfaces comme les toits où il peut être placé sous les tuiles ou les ardoises. Il pourrait également protéger les salles de musée, les bijouteries ou les salles des coffres de banques. Il s’intègre aussi aux sols, au béton des murs. Pas question, pour autant, d’électrocuter les voleurs. “L’intensité du courant qui circule dans le tissu est si faible qu’elle ne présente pas de danger pour les hommes ou les animaux”, précise Erik Simon.

Michel Alberganti

 

Les commentaires sont fermés !

« »