Un méga-tsunami dans l’Atlantique ? C’est possible.

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Comme vient de le confirmer tragiquement la catastrophe du 11 mars au Japon, l’immense majorité des tsunamis enregistrés dans le monde se produisent dans le Pacifique. L’océan Indien et la Méditerranée ont aussi eu leur lot, que ce soit avec le séisme de Sumatra en 2004 ou avec celui de 365 en Crète, qui ravagea Alexandrie. Pour ce qui concerne l’Atlantique, si l’on met de côté  le tremblement de terre de Lisbonne de la Toussaint 1755 qui fut suivi d’un tsunami, peu d’événements majeurs sont à noter. Et pourtant, si l’on en croit plusieurs études, c’est peut-être là qu’un méga-tsunami se prépare. Plus précisément sur l’île de Palma (voir photo satellite ci-dessous), dans l’archipel des Canaries.

La_PalmaComme l’expliquaient en 2001, dans un article publié par la revue scientifique Geophysical Research Letters, l’Américain Steven Ward et le Britannique Simon Day, le flanc ouest du volcan Cumbre Vieja, situé sur cette île, est instable et pourrait, à la suite d’une future éruption, s’écrouler dans l’océan. Dans le pire des scénarios que ces deux chercheurs ont retenu, c’est un énorme morceau long de 25 km, large de 15 et épais de 1 400 mètres qui  se détacherait, soit un total de 500 kilomètres cubes de terres et de roches. Pour donner un ordre de grandeur, c’est à peu près l’équivalent du volume de 200 000 pyramides de Khéops. Beaucoup, donc.

Selon Ward et Day, si cette chose tombe dans l’océan, le déplacement de la masse d’eau va créer un méga-tsunami. Leur modélisation montre qu’un dôme d’eau de 900 mètres de haut se forme (soit un peu moins de trois fois la hauteur de la tour Eiffel), qui va donner naissance à un train d’ondes colossal. Les Canaries seraient évidemment les premières touchées. Hormis Palma, qui pourrait faire face à une vague de plusieurs hectomètres de haut, les îles d’El  Hierro et de La Gomera verraient arriver des déferlantes pouvant dépasser les cent mètres. Ténérife serait également touchée par une vague de plus de 60 m. Le Sahara occidental constituerait la victime suivante, avec une montagne d’eau frôlant les cinq décamètres. L’île de Palma ayant fait bouclier, l’onde ne serait pas trop méchante avec les pays européens, les plus exposés étant l’Espagne et l’Angleterre, avec des vagues de 5 à 7 m. Vers l’ouest, en revanche, rien ne viendrait arrêter le tsunami et la déperdition due à la distance ne serait pas si grande qu’on pourrait l’imaginer. Ainsi, la simulation utilisée par les auteurs de l’étude montre que le sud de la Floride, Miami compris, serait noyé sous des vagues de 20 à 25 m !

Cette modélisation et ses résultats ont donné lieu à de nombreuses critiques qui les trouvaient exagérés. Pourtant, l’idée d’une vague de plusieurs centaines mètres de haut n’est pas folle. Le 8 juillet 1958, dans la baie de Lituya, en Alaska, un mur d’eau de plus d’un demi-kilomètre d’altitude, créé par un glissement de terrain consécutif à un tremblement de terre, a dévasté un fjord, comme le raconte la vidéo ci-dessous :

La conformation très particulière de cette baie ne ressemble toutefois pas à celle de l’océan ouvert. La principale question qui s’est posée après la publication de l’étude de Steven Ward et Simon Day était de savoir si la vague initiale pouvait traverser l’Atlantique en conservant une telle ampleur. En 2008, une modélisation différente et plus poussée, intégrant davantage de paramètres, a été publiée dans le Journal of Geophysical Research. Réalisée par une équipe norvégienne, cette étude estime pour commencer que le volume des 500 km3 retenu comme limite supérieure dans l’éventuel glissement de terrain de La Palma n’est pas imaginable et qu’il vaut mieux prendre 375 km3 comme barre haute. De plus, ses auteurs montrent que la propagation du tsunami ne se ferait pas aussi bien que Ward et Day l’avaient assuré.

Malheureusement, pour les îles Canaries, cela ne changerait pas grand chose, avec des vagues gigantesques synonymes d’apocalypse. Pour les autres régions, les estimations sont revues à la baisse, mais pas forcément de manière drastique. Voici les chiffres : Sahara occidental, 37 m ; Sénégal, 13,9 m ; Portugal, 7,8 m ; Cap Vert 33 m ; Madère, 40 m ; Açores 29 m ; Guyane, 14,7 m ; nord du Brésil, 15,3 m ; Floride 9,5 m ; nord des Etats-Unis 4,6 m. Autant dire que les îles de l’Atlantique seraient dévastées, ainsi que les côtes nord-est du continent sud-américain. Pour ce qui est de la Floride, même si la vague attendue a diminué de plus de la moitié, elle reste effrayante quand on sait que cette péninsule n’est pas très élevée au-dessus de la mer.

Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’il s’agit là des chiffres correspondant au scénario le plus pessimiste. Il se peut que le volume de terrains décrochés soit nettement inférieur car au cours du dernier million d’années, plusieurs de ces événements se sont produits avec des volumes compris en moyenne entre 50 et 200 km3. Il se peut aussi que ce glissement de terrain ait lieu seulement dans plusieurs milliers d’années, voire davantage. Comme le disait, non sans humour, le Danois Niels Bohr, un des pères de la mécanique quantique et Prix Nobel de physique en 1922, “la prédiction est un exercice très compliqué, spécialement quand elle concerne le futur.”

Pierre Barthélémy

(Crédit de la photo d’ouverture, prise dans le Pacifique ce 13 mars :

REUTERS/U.S. Navy photo by Mass Communication Specialist 3rd Class Dylan McCord)

37 commentaires pour “Un méga-tsunami dans l’Atlantique ? C’est possible.”

  1. Est-ce qu’on peut estimer jusqu’à quelle distance dans les terres peut se propager un tsunami en fonction de la hauteur de la vague au moment ou elle touche les côtes?
    J’imagine que ça dépend de la configuration de la côte mais je cherche un ordre de grandeur (centaines de mètres ou plusieurs dizaines de km). Je n’ai pas vu ce genre d’info pour le tsunami japonais du 11 mars.
    Encore bravo pour la qualité des articles proposés 🙂

  2. Bonjour,
    L’énorme glissement de terrains, comme tous les éboulements de falaises de terre ou de glace ne sont pas des tsunamis. Ils peuvent déplacer des grosses quantités d’eau qui s’étalent dès que la surface de l’étendue d’eau le permet.
    Les tsunamis ne se produisent que lors d’effondrements à l’intérieur de la masse d’eau et selon des explications que je donne au chapitre 4 de mon étude, le volume d’eau augmente avec l’éloignement.
    Lorsque je rédigeais, il y a quelques mois, mon étude sur les ondes de l’espace, j’ai pris le tsunami comme exemple visible sur terre du déplacement des ondes qui expliquent de très nombreux phénomènes comme la vitesse de la lumière, le photovoltaïque, le gain des transistors, la mécanique des fluides et la portance des avions, …
    Votre avis m’intéresserait particulièrement et je vous en remercie d’avance
    Philippe Dardel

  3. Désolé de venir vendre ma quincaillerie ici, mais s’il est vrai que les mégas tsunamis peuvent être causés par des glissements de terrain, ils peuvent être également causés par un impact d’astéroïde. C’est plus rare, mais pas “impossible”. 70% des impacts ont lieu sur l’océan, et donc donnent des méga tsunamis. Quand Allègre dit qu’un tremblement de terre de magnitude 9 est “impossible” en France, il parle de tremblement de terre d’origine terrestre. Pour donner un peu une idée des énergies en cause, un impact avec un astéroïde de 1km de diamètre peut causer des tremblements de terre de magnitude 12. A priori ce n’est pas pour demain, et en fait si ça venait à se passer les centrales nucléaires qui exploseraient ne seraient qu’une toute petite partie des problèmes que l’on aurait à gérer après l’impact. Un astéroïde pierreux de 100m de diamètre (donc indétectable avec nos moyens actuels et tombant sur terre avec une fréquence de l’ordre de un tous les quelques milliers d’années) causerait des tremblements de terre supérieurs à la magnitude 9 sur le sol, mais sans choisir avant l’impact de tomber sur une zone sismique ou non sismique :), donc parfaitement “possible” sur la France, par exemple. Donc la notion d’impossible doit être remplacée par “quasiment” impossible. La nature est en règle générale plus perverse que notre imagination (les centrales étaient protégées d’un mur de 5m de haut, et c’est une vague de 10m qui est arrivée :), ils doivent eux aussi avoir des Allègre-san au Japon. C’était impossible.
    Il est un peu malsain de parler de tout ça juste après une catastrophe aussi grande que celle çi, mais bon, juste pour corriger le “impossible” de Allègre, qui devrait savoir mieux comme on dit en anglais (je ne suis pas arrivé à me logger pour mettre un commentaire directement sur sa page).

  4. @Alain Maury : Pas de problème pour le squatter… Votre remarque est tout à fait juste mais j’ai volontairement mis de côté le risque “cosmique” pour me concentrer sur le risque “géologique”.

  5. Ouais, enfin, il est aussi possible que le volcan ne s’écroule pas d’un seul bloc. Ce qui diviserait d’autant l’onde de choc.

    Ensuite, quelle est la profondeur de l’océan au pied du volcan ? Car si vous avez 375 km cubes qui tombent dans 5 mètres d’eau, vous en aurez une bonne partie qui restera à la surface, donc un risque de tsunami encore amoindri.

    Ne pas parler de ces points-là, ça ne fait pas très sérieux…

  6. @Philippe Dardel : je n’ai pas dit que l’effondrement du volcan était le tsunami. C’est la série de vagues qu’il crée qui est le tsunami.

  7. @Joss : effectivement, cela dépend de la configuration de la côte. Si vous êtes une île du Pacifique ne dépassant pas quelques mètres au-dessus du niveau de l’océan, vous êtes submergé. Si vous êtes une côte en pente douce ou le sud de la Floride, il est probable qu’une vague de 10 ou 15 mètres pourra entrer à plusieurs kilomètres à l’intérieur des terres. On avait parlé de 20 km après l’étude de Ward et Day. Plus la pente montera vite, plus le relief sera un obstacle (comme une digue naturelle), plus vite la vague s’arrêtera.

  8. @Pierrot : J’ai bien envie de vous dire de lire l’étude de Ward et Day où figurent ces chiffres mais comme je suis gentil, voici ce qu’ils disent : ils prévoient que le glissement de terrain se fera sur 60 km, jusqu’à un endroit où l’océan est profond de 4 000 mètres.

  9. Merci de le préciser.

    C’est vrai qu’à la lecture de votre billet, ces informations manquent. Surtout lorsqu’on a une tendance au scepticisme.

  10. @Pierrot : il n’y a pas de quoi. C’est vrai aussi qu’on ne peut pas tout mettre dans un article de vulgarisation, on simplifie et on va à l’essentiel. Cela dit, Internet permettant d’intégrer des liens, j’essaie toujours de faire en sorte que ceux qui veulent approfondir la question aient accès à mes sources.

  11. N’importe quoi, fo pas paniquer !

  12. Le run-up n’a rien à voir avec la hauteur de vague : c’est l’altitude que peut atteindre l’eau projeté contre la terre.
    Ainsi, un jet d’eau projeté dans une baigoire peut remonter le long des bords…

  13. Merci pour cet article très intéressant, comme d’habitude du reste.

    Juste pour l’anecdote, certains ont considéré (considèrent toujours?) que l’île de la Palma pourrait être utilisée par des terroristes contre les USA (et pas mal de monde ailleurs au passage)…

    http://en.wikipedia.org/wiki/Talk%3AMegatsunami#Terrorist_Threat_of_Trigging_MegaTsunami

    J’avoue que c’est très peu documenté et je n’ai pas trouvé (ni cherché) de documents plus officiels hormis ceux du lien wiki. Ça me laisse un peu perplexe quand même. Je n’imagine même pas l’explosion qui serait nécessaire pour faire tomber le cailloux…

  14. Je m’excuse pour mon commentaire précédent incomplêt.
    Parler de “vagues de X mètres” pour traduire “run-up of X meters” est donc une erreur de traduction.
    Je ne connais pas de mot français pour décrire cela, mais Il serait plus juste de parler de “terres pouvant être recouvertes jusqu’à X mètres d’altitude”.

    Il serait à mon avis bon de corriger votre article dans ce sens.
    bien cordialement

  15. ou peut être plus précis, c’est “l’élévation temporaire du niveau de la mer lié au passage du tsunami”.

  16. @Nathanael : je comprends votre souci du détail et la nuance que vous faites mais cela ne ferait que compliquer les choses étant donné que tout le monde parle de hauteur de vague et que c’est une notion nettement plus claire si on veut faire passer le message aux yeux du lecteur. Cela fait partie des sacrifices de la vulgarisation…

  17. […] Globule et télescope » Un méga-tsunami dans l’Atlantique ? C’est possible.. […]

  18. Je pense que le terme approprié pour traduire run-up est “laisse”. C’est la hauteur maximale atteinte par la mer et l’endroit où elle “laisse” les débris.

  19. Je ne peux que me réjouir encore une fois qu’il ne peut rien arriver à la France; Le nuage de Tchernobyl qui s’arrête à la frontière …..et là une immense vague qui touche l’Espagne et l’Angleterre mais pas la France. Décidément la nature aime notre pays ;p
    (ironique)

  20. eh bien merci pour toute ces informations au moins on sait a quoi on doit s attendre j espere que lon sera avertis a temps merci encore pour ces documents

  21. @rej : les conséquences pour la France devraient être faibles en théorie, sauf peut-être pour la Bretagne. Pour le comprendre, il suffit de regarder une carte : la péninsule ibérique sert de bouclier. Pour “protéger” l’Angleterre, il n’y a rien…

  22. […] via Globule et télescope » Un méga-tsunami dans l’Atlantique ? C’est possible.. […]

  23. vous oubliez aussi les tsunamis causés par l’homme (etats bandit, militaire etc , voir haiti et peut etre d’autre et là on ne connait pas les limites)

  24. Un tsunami dans le Lac Léman est possible si les falaises du Salève s’effondrent idem pour le Lac d’Annecy avec la Tournette, l’imagination n’a pas de limite mais si on connait (presque) la typologie des plaques et des volcans, et donc des risques, connait -on la typologie des risques de glissement de terrain?

  25. A brebis tondus Dieu mesure le vent.
    Je souhaiterais savoir les risques que courent les pays du golfe principalement le Bénin.
    Merci d’avance.

  26. Hauteur des vagues.
    Distance parcourue par les vagues sur les terres.
    Période possible de l’évènement.
    Encore Merci

  27. @Double compas : dans le cas particulier d’un effondrement d’une partie du volcan Cumbre Vieja, les conséquences pour le Bénin devraient être très faibles voire nulles étant donné la localisation du pays par rapport aux Canaries. Pour le reste, le Bénin est dans une région à la sismicité modérée.

  28. dans beaucoup d’articles on confond 2 choses :

    – l’onde liquide créée par un déplacement de terrain qui bien souvent est de faible amplitude celle récente du japon est de quelques décimètres. même de grande amplitude celle-ci n’est pas dangereuse. un bateau ne subit qu’un mouvement de haut en bas. c’est pourquoi on conseille aux pêcheurs japonais en cas de tsunami de gagner la mer et de s’éloigner des côtes.
    l’onde liquide n’est pas de l’eau qui avance mais un déplacement vertical qui se propage (600-800 km/h au japon)

    – la déferlante qui se forme à l’approche de la côte, due à la remontée des fonds, et qui vient casser sur la côte. c’est elle qui est destructrice.

    on peut se poser la question pourquoi des digues qui résistent à la déferlante ? ne faudrait-il pas plutôt des dispositifs amortisseurs d’onde à l’approche des côtes ? ou des réflecteurs combinés qui renvoie l’onde vers le large ?

  29. […] Lire la suite […]

  30. Donc Bénin pays à risque zéro!
    Bonne nouvelle .
    Encore Merci

  31. Un autre site qui “débunke” l’hypothèse de Day & Ward, mais de façon plus fouillée:

    http://www.lapalma-tsunami.com/

  32. @Audibert : j’avais vu ce site mais je ne l’ai pas cité car, de toute évidence, son auteur n’a pas lu en profondeur les études sur le sujet (il n’y a pas que Ward et Day). Je m’interroge également sur ses motivations : il dit d’ailleurs lui-même qu’il a des intérêts dans la promotion du tourisme aux Canaries…

  33. […] du complot vienne mettre ses gros doigts dans la catastrophe japonaise. C’est un commentaire laissé sur mon billet précédent (consacré à l’hypothèse d’un méga-tsunami dans l’Atlantique) qui m’a […]

  34. Je tiens à préciser comme vous le faites en fin d’article que les hauteurs de vague données ici sont la version la plus pessimiste, tellement pessimiste qu’aucun scientifique sérieux ne les retient.
    D’accord pour dire que la déstabilisation de ce volcan risque d’engendrer un joli ras de marée (je n’aime pas le mot Tsunami devenu à la mode par les médias après sumatra… Mon côté vieille école). Mais peu de scientifiques affirmeront que de telles amplitudes d’ondes pourraient se produire. De plus, il est bien difficile de modéliser un tel phénomène localement tant la bathymétrie locale est importante. L’énergie d’une onde peut très vite se dissiper, elle peut être localement amplifiée, ou pas… Par exemple, une modélisation de l’université d’Hawaï: http://www.soest.hawaii.edu/soest_web/images/becker_031111_japan_tsunami_800.jpg

    Voila… Ne paniquons pas…. Cela se produira, mais très certainement dans des proportions moindres…. (il y aura du dégât malgré tout, je ne le nie pas!). Et cela peut se produire demain comme dans 500 ans (l’incertitude des temps géologiques). De plus ce volcan est sous étroite surveillance (nombreux inclinomètres et gravimètres afin de mesurer toute réalimentation de la chambre magmatique propice à déstabiliser ce flanc de volcan) Et rassurons nous égoïstement du fait que ce volcan ne créera pas de vague sur les cotes françaises!!!

  35. Prévenez moi quand çà arrivera seulement, que je prépare mon maillot. C’est un honneur de pouvoir vivre çà. C’est pas tout les jours qu’on y a droit. Le reste, on s’en …, c’est une perte de temps.

  36. A Yazan,
    Les iles Francaises de la Caraibe seraient certainement desvastées, Merci de sortir de votre France haxagonale!

  37. […] le séisme japonais du 11 mars dernier, j’ai beaucoup écrit sur le tsunami (ici, là et là), en tâchant d’évoquer différents aspects du phénomène. Malgré cela, j’ai […]

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