Tu seras seigneur de guerre mon fils

“Si ce n’est pas toi, c’est donc ton frère”… Tous les jeunes mâles nés après 1975 l’ont connu de près ou de loin, ont moqué les adeptes, envié les collectionneurs, rejoint le cercle fermé des joueurs. Dans la cour d’école, le profane appelle ces petites figurines de métal à peindre “les Warhammer”, sans trop savoir de quoi il s’agit. Pour une partie des adultes c’est une survivance des soldats de plomb, un passe-temps guindé qui rassure la famille et garde l’ado à la maison. Les rares personnes à ne pas connaître sont souvent rattrapées une fois parent, par les demandes de leurs gamins. Quand les dits parents ne sont pas déjà joueurs eux-mêmes… Et pourtant c’est cher, c’est long, c’est violent, salissant, ça prend de la place, ça demande des efforts de mémoire et de fair-play… A tel point que la constance de ce succès reste un mystère. Pour en parler, il n’y a que les connaisseurs qui vaillent, place donc à un joueur et amoureux de la figurine depuis plus de 15 ans…

 

Battle chaos

Rue Lejemptel, Vincennes, à quelques jours de Nöel 2010. Madame «X» est une personne convenable, la mamie type : une respectable dame de soixante-treize ans. Comme chaque année, elle trottine vers une boutique au nom enchanteur : le Bois rieur. Armée d’une liste où figurent les vœux de sa chère petite tête blonde (appelons-le Kevin), elle franchit le seuil de la boutique jeu.

Lire la suite…

lire le billet

Les prisons sont dans la merde

La prison c’est un no man’s land, suspendu entre la civilisation et l’enfer de Dante. Les détenus comme les gardiens qui le peuplent composent leurs quotidiens là où la société, le nez pincé, rejete ce qu’elle n’assume pas. Eric Moine nous offre une plongée dans le giron de la merde.

prison merde cellule

Dans sa guerre avec l’administration pénitentiaire, un détenu utilise depuis peu une arme dévastatrice : les excréments. Lire la suite…

lire le billet

Nous sommes tous des cannibales !

 cannibalis universalis

Nous sommes une espèce cannibale. On dit souvent du cannibalisme qu’il n’est qu’un fantasme d’explorateur en mal d’exotisme, au pire une légende de colon destinée à animaliser les « primitifs ». Il est pourtant constitutif du fonctionnement de nos sociétés. De la messe dominicale au monde de l’entreprise, de la science-fiction survivaliste de « The Road » à l’icône vampirique pré-pubère de « Twilight », la marque de l’anthropophagie est partout. Et elle l’a toujours été. Mais la nouvelle tendance est à positiver l’idée de dévorer, voire de se laisser dévorer par l’autre… Pour accroitre sa puissance, pour transgresser, pour se dépasser ou pour s’en sortir. Une pratique en vogue, au moins dans son acception symbolique, qui la rend plus acceptable.

Lire la suite…

lire le billet

Petite virée dans un « Puticlub » de la frontière espagnole

Chauffeurs routiers, VRP, ou vacanciers Français du sud-ouest… Certains villages de la frontière espagnole sur les Pyrénées s’apparentent pour eux à la légendaire « île des plaisirs » de Pinocchio, où les enfants livrés à leurs fantasmes se transforment en ânes… Un no man’s land fabuleux, plein de tentations, de lumières colorées, à 20 minutes de Perpignan. Un espace entièrement dévolu à la délectation des insatiables, avec tout ce qui est ailleurs plus cher ou interdit.

jdd.fr

 

Du village de la Jonquera, on dit souvent que c’est le bordel de l’Europe, tant pour sa situation géographique charnière et la variété des plaques minéralogiques que l’on y croise, que pour sa législation libérales en matière de prostitution. Un coup d’œil sur les bâtiments leur donne des airs d’un Las Vegas de pacotille (!), si on excepte le relief montagneux en arrière plan. Une quinzaine de magasins-hangars cubiques, striés de néons fluorescents, se suivent en enfilade le long de la nationale, la route de tous les commerces. C’est aussi le paradis des poids lourds, stationnés par centaines, en rangs bien serrés sur les parkings interminables.

Lire la suite…

lire le billet

Bettencourt : à quoi ressemble (de très loin) un pied à terre de milliardaire ?

bettencourt_0 

Gardes à vue, démentis et confidences rebondissantes font oublier l’information sociologique déterminante que rappelle l’affaire Bettencourt. La preuve est faite s’il en était besoin: les Hauts-de-Seine sont devenus le nouveau Versailles, un cœur géographique du pouvoir; l’office central de distribution des enveloppes Kraft. C’est là que se nouent les drames de «la France d’après la rupture», que se répètent les prestations «décomplexées» des jongleurs financiers. L’œil averti ou le paparazzi bien caché peut observer ces hommes de pouvoir et autres contribuables d’exception, évoluer dans leur habitat usuel. Petite exploration aux abords de la rue des milliardaires.

Lire la suite…

lire le billet

Préparez vous un happy end au Salon de la mort !

Vingt-deux heures trente, le 31 mars dernier. “Allons-y, débranchez, c’est terminé”, dis-je avec les dents serrées. Je marche, souffle court et poings crispés, dans le couloir de sortie du service de réanimation de l’hôpital de la Pitié Salpetrière. Un long “twiiiiiiiiit” caractéristique retentit derrière moi. Mon père vient officiellement de mourir, après six long mois d’agonie. Je viens pour ma part de basculer dans une tourmente jusqu’à lors ignorée : l’onéreux maelström administratif de la déclaration de décès et de l’organisation d’obsèques.

John Martin, 1825

Malgré la fin évidente, nous ne nous étions pas préparés, absorbés par l’accompagnement aux derniers instants. Mon père était italien, ce qui n’a fait que compliquer les choses. Il a fallut découvrir “sur le vif”, étouffer tout de suite la douleur, et trouver des fonds importants -plusieurs milliers d’euros- pour ainsi dire du jour au lendemain. Pour éviter ces déconvenues au moment les plus difficiles, 4 millions de Français ont désormais choisi de prévoir le grand départ de leur vivant. Cela donne matière au développement exponentiel du secteur funéraire, puisque 50% de la population devrait avoir souscrit un contrat prévoyance d’ici 2050. La mort est un commerce comme les autres, un marché florissant, avec un chiffre d’affaire annuel de 1.2 milliard d’euros et elle tiendra d’ailleurs son propre salon en avril 2011.

Lire la suite…

lire le billet

J’ai vu la France se noyer à Draguignan

actu-environnement-Inondations-sud-est-france-var_galleryphoto_paysage_std

Un homme hagard montre son écran de iPhone. Il a filmé ses pieds dans l’eau qui monte à une vitesse incroyable. Nous sommes au crépuscule du mardi 15 juin dernier. Il commente pour sa femme, incrédule, «regarde chérie, c’est le déluge!». L’eau boueuse est maintenant aux genoux. Le plan s’élargit un peu, une masse sombre traverse soudainement le cadre. C’est un corps de vieille femme emporté par le courant; l’une des 25 personnes qui perdront la vie cette nuit-là. Nous ne sommes pas au Bangladesh, mais à Draguignan, sous-préfecture du Var.

Lire la suite…

lire le billet

Apéro géant : « bouter l’islam » hors de France à coup de vin blanc

Apero Raciste 

Des affiches au style ‘rétrofuturiste-années 30’ apparaissent ici et là sur les murs de Paris. On y appelle à l’apéro, pour le bien de la nation, la préservation des traditions bien de chez nous. Du pinard et du sauciflard pour freiner « l’islamisation galopante » du quartier de la Goutte d’Or et la « prohibition islamique » qui en résulte. Les armes de la lutte identitaire ? La mémoire, celle de l’appel à la résistance du 18 juin 1940. Et Facebook, l’un des outils préférés de l’extrême droite 2.0, qui offre un lieu d’échange pour blagues et opinions xénophobes. J’oubliais le vin, blanc évidement, comme celui que l’on fabriquait dans le quartier. Ça y est, le concept de l’apéro géant à basculé dans le giron du militantisme politique.   Lire la suite…

lire le billet

Les envies de Maria Beatty, reine érotique du SM lesbien

mariabeatty-vykort_medium 

Première cinéaste à avoir filmé des relations sadomasochistes saphiques, l’américaine Maria Beatty est probablement la réalisatrice de porno lesbien la plus connue. Avec une vie peu commune (soumise dans un donjon new-yorkais, quatre années passées au Chelsea hôtel, quelques histoire de fantômes…), cette amatrice « d’érotisme noir » manie le porno-artistique en bâtisseuse d’identité, artisane perfectionniste d’une culture de l’image proprement lesbienne. De quoi séduire le chasseur d’étrange. Mais pour cette virée “girls only”, évidemment, mieux vaut céder la plume l’espace d’un post à l’excellente et experte Marie Kirschen, mademoiselle loyale des nuits lesbiennes de l’hexagone pour le site Têtue.com…  

Lire la suite…

lire le billet

La voiture, le sexe et les femmes : sexualités mécaniques et mécanique du sexe

tuning_and_babes_60281

Dans le cliché du fantasme de l’adepte de tuning, belle voiture et belle compagnie vont de paire. Si longtemps on a acheté la voiture pour inviter ces dames à danser (« achètes la caisse, tu feras tomber la belle »), ces dames sont peu à peu devenues des faire-valoir décoratifs dans les publicités automobiles (il reste qu’une caisse que met en valeur la belle). Mais depuis quelques années émerge un phénomène surprenant : « plus que la gonzesse, tu aimeras la caisse ». Sous des atours de mordus des beaux moteurs, ils s’appellent fétichistes du revving, cranking ou du pedal pumping. Les plus extrêmes sont les mécaphiles et se revendiquent de “l’objectùm-sexualité. Ils se sont détournés de la chair pour s’exciter de la seule mécanique.

Lire la suite…

lire le billet

Les pires métiers: chargé de cours précaire dans l’enseignement supérieur

place-de-precarite

“Tout le monde” envie les statuts de fonctionnaires; « la recherche sera le moteur de la croissance de demain » disent à l’envi les théoriciens de la reprise… et pourtant à regarder en détail son fonctionnement elle paraît bien menacée. A 33 ans, un doctorat en psychologie sociale en poche, Renaud* reçoit dans le même appartement miniature qu’il occupait pendant ses études à Nanterre. Ce « chargé de cours » qui peine à amasser le Smic en cumulant trois emplois, fait partie des quelques 50 000 travailleurs précaires de l’Enseignement Supérieur et de la recherche publique (ESRP). Avec l’arrivée de l’été va commencer pour eux la valse des postes, et la rituelle « prière pour l’emploi ». Chargés de cours, chercheurs, mais aussi personnels administratifs, d’entretien et de logistique, ils sont les petites mains qui font marcher le monde kafkaïen de l’université française. Une réalité longtemps passée sous silence car elle arrangeait les dernières heures d’un système de recherche et d’enseignement universitaire moribond, bientôt transformé par la loi relatives aux Libertés et responsabilités des universités (LRU).

Lire la suite…

lire le billet

Mais qui est le lapin tueur des Monty-Python ?

Le sorcier – « Ce lapin n’est pas comme les autres, il est plus sournois cruel et irascible que n’importe quel rongeur. Il atteint sa victime à 100 toises, c’est un tueur. Il ne fera qu’une bouchée de vous. Ses dents sont acérées, il bondit ! ». Moi aussi j’ai toujours bien ri. Le célèbre monstre des Monty-Python est probablement l’un des plus féroces et des plus grotesques de l’histoire du cinéma. J’ai toujours bien ri, jusqu’à hier en tout cas, quand un ami inquiet me montre une réalisation d’un taxidermiste allemand qui connait un grand succès auprès de certains de ses collègues de travail. Crocs pointus, cornes et ailes de canard, on appelle cette chimère le Wolpertinger.

 wolpertinger 1 Lire la suite…

lire le billet

Les pires métiers du monde : La routine masturbatoire des «branleurs de dindons»

 dindon douglas

L’élevage industriel génère des effets perturbateurs inattendus sur les espèces qui en sont la proie. Prenez la dinde par exemple. Volatile au mauvais caractère importé d’Amérique, sa viande est très consommée de nos jours. Rien qu’en France, environ 95 millions de spécimens sont abattus chaque année. Dans les usines géantes à viande blanche, les dindes sont parquées dans des hangars par dizaines de milliers. Elles étouffent, développent des pathologies respiratoires, sombrent parfois dans le cannibalisme. La volaille est électrocutée, ébouillantée avant d’être égorgée. Dans cet environnement, les dindons reproducteurs sont sélectionnés depuis des décennies notamment pour leur volume de chair. Leurs cœurs lâchent prématurément, les os ne suffisent plus pour supporter leur masse. Trop énormes, ils s’avèrent même aujourd’hui incapables de se reproduire normalement. C’est là que l’huile de coude de l’humain entre en jeu…

Lire la suite…

lire le billet

Pont Saint-Esprit, 1951 : la petite hallu dans la prairie ?

 
Jérome Bosch. La passion de Saint-Antoine
Jérome Bosch. La passion de Saint-Antoine

  Petite n’est pas le mot. Tout commence comme une indigestion, un poids sur l’estomac anesthésié. Une pulsation de chaleur, ni agréable, ni vraiment dérangeante, envahit peu à peu tout l’appareil digestif. On transpire à mesure qu’une première sensation d’euphorie gagne l’esprit. Ça va et ça vient; on reste conscient mais on ne contrôle pas. Les ombres se creusent à l’extrême. La perspective s’aplatit totalement. Les couleurs se font de plus en plus vives, à mesure qu’elles perdent leurs nuances. La lumière bave, comme sur une photo surexposée. D’un seul coup, la périphérie du champ visuel commence à se déformer. Les courbes se tordent, tout ce qui coule, tout ce qui brille, prend une forme fascinante. Le temps se distord tout comme le son. Le reste relève de l’expérience intime et échappe donc à toute description représentative. Cependant les vétérans du LSD et de ses dérivés s’accordent sur un point : ce que la pensée torturée par la drogue conçoit, l’œil le matérialise presque instantanément. Avec une surdose, les objets bougent, chimères et animaux peuplent le délire sur plusieurs jours, lorsque ce ne sont pas des flammes. S’en suit un infernal rodéo intérieur pour tenir fermement les rennes du mental…

Lire la suite…

lire le billet

Régionales : premiers pas de l’oie pour l’extrême droite 2.0

bloc-identitaire

Lundi 16 Novembre dernier, sur le parvis de la gare Montparnasse. J’attends sur la place vide la distribution d’une soupe populaire un peu particulière, « une bouffe gauloise », mais personne ne se montre à l’horizon. Seuls deux jeunes hommes, des éclaireurs me dis-je, attirent mon attention par leurs aller-retour répétés et entrecoupés de coups de fils fiévreux : la voie est libre. Un camion arrive, et rapidement une petite troupe se forme pour déployer tables et chapiteaux. C’est le cérémonial habituel qui précède la distribution de « soupe au cochon ». Cette activité, déclarée illégale par le Conseil D’État en Janvier 2007, vise à contrebalancer la discrimination dont souffriraient les SDF « Français de souche ». Au menu de ce soir ? De la quiche au lardon, de la soupe -au lard biensûr-, du poulet aux légumes et de la tarte. Le tout est arrosé de vin bon marché, un détail qui assure une bonne fréquentation. Les SDF, un peu timides, sont au rendez vous. Évidemment parmi eux, pas l’ombre d’une peau trop matte, d’une main de Fatma ou d’une étoile de David. C’est cet « esprit de sauvegarde ethnico-culturelle» qu’espère traduire politiquement le bloc identitaire. Le premier tour des élections régionales ce dimanche sera l’occasion d’un baptême du feu électoral pour la nouvelle formation apparue en avril 2003.

Lire la suite…

lire le billet

Que pense le tapin du racolage actif de l’UMP ?

On ne finira pas de s’en étonner : des membres de l’UMP, à défaut de viser juste, envoient depuis quelque mois des signaux répétés en direction des filles joies. C’est pourtant Nicolas Sarkozy lui-même qui a porté l’offensive en 2003, avec l’invention du délit de racolage passif (article L50 de la loi de sécurité intérieure). Après la surprenante sortie de Christine Boutin sur les maisons closes, c’est au tour de la députée Chantal Brunel, porte parole de l’UMP, d’avoir déposé (en vain) un amendement visant à abroger l’article en question, dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes. Alors qu’approche la journée mondiale de lutte contre l’exploitation sexuelle prévue ce jeudi, le bilan est jugé catastrophique par à peu près tout le monde, de la Brigade de répression du proxénétisme jusqu’aux abolitionnistes du Nid. Au Syndicat du travail sexuel (Strass), consulté par la députée UMP, les prostitué(e)s ne se font pas d’illusions. Mais tant pis pour la loi, un an tout juste après sa création, c’est une victoire pour l’organisation de sexworkers.

Une putesSlate 

Lire la suite…

lire le billet

Pourquoi faut-il que nos grands-parents continuent à faire l’amour ?

 

Erwin_Olaf_-_KATE_M.___
by Erwin Olaf, Kate M. www.erwinolaf.com

«Bien évidemment, on ne se trouve pas beau tout nus quand on est un couple d’octogénaires!», s’exclame Thérèse Clerc, du haut de ses 82 ans. «Mais j’aime que mes amant(e)s soient intelligents. Ces messieurs ont parfois des difficultés, ces dames n’ont plus la même fermeté. On est plus du tout dans la performance. Les prouesses sont inutiles, on devient souvent plus attentif au plaisir de l’autre qu’au sien». Quant on est vieux, l’amour se pratique en longueur, avec patience. Son diagnostic est sans appel: la galipette est l’un des meilleurs conservateurs qui soient. Dans une France dont la toison grise vire au blanc, la sexualité des personnes âgées est un enjeu majeur de société.

Lire la suite…

lire le billet

Sexe, Valentin(e)s et Picture Show: le «Rocky Horror» n’est pas mort !

the-rocky-horror-picture-show-poster1 

Tous ceux qui vivent en ménage depuis longtemps le savent : l’amour vieillissant nécessite des brisures ponctuelles de la routine et du conventionnel affectif. Autour de moi, rares sont ceux qui comme au premier jour, s’enivrent encore au 14 février de la niaiserie rose-bonbon des emballages de « Mon chéri », du romantisme surfait de la gondole vénitienne, du fumet artificiel d’un bouquet de fleurs surgelées. Peut-être parce qu’avec l’âge, ça devient de la mauvaise foi, ça sonne comme un jour d’excuses pour le délaissement, tout le reste du temps. Mais hélas, chaque Saint-Valentin tombe comme un couperet sur le couple, comme une obligation impersonnelle d’aimer tout de suite et de le montrer concrètement. Alors tant qu’à sacrifier au rite, autant revenir aux sources : optez pour une célébration des lupercales inattendue avec une séance de cinéma « inoubliablement » sexy au Rocky Horror Picture Show*.

  Lire la suite…

lire le billet

Les pires métiers du monde : plongée dans l’univers des petits dealers de cité

h-20-1420863-1234382667

Cette photo est illustrative, ce n'est pas un dealer

Je clopine aussi vite que possible, entravé par ma lourde caméra, son pied et le reste des accessoires. Je ressens un déplacement d’air brutal à l’arrière de ma tête. C’est une large barre de métal qui vient de manquer mon crâne de quelques centimètres. « Je vais t’apprendre à courir », braille celui qui a tenté de me frapper. Rougeot dès le matin à coup de mauvaise piquette, la peau criblée par les grumeaux d’une vie d’excès, on l’appelle Gilles dans la cité. Il est instable et comme pas mal d’autres ici, il déteste les journalistes. Cela fait pourtant plusieurs semaines que je viens me montrer, m’annoncer auprès des jeunes du quartier par le truchement d’un « fixeur » local, pour préparer mon reportage. Ainsi s’achève, au bout de 30 minutes, le premier tournage de mon enquête de 10 jours, immergé dans l’univers d’une bande de petits dealers d’une cité de Créteil (94).


gris couleur ennui
envoyé par MarcdeBoni. – L’info video en direct.

Lire la suite…

lire le billet

Enquête sur les pires papes de la chrétienté : Pie XII et Benoît XVI sont des enfants de chœur.

[NDLA : Cet article (de blog, donc aussi d’opinion) et son auteur ne prétendent ni à l’objectivité ni à l’exhaustivité. Il s’agit d’une recherche anglée qui laisse délibérément de coté la majeure partie de l’histoire pontificale, et met volontairement l’accent (avec un plaisir coupable mais assumé) sur les aspects les plus sombres de la papauté. Inutile donc, que les papophiles outrés en appellent à la fatwa dans les commentaires. Le vrai débat lui, reste évidemment souhaitable et bienvenu ]

 

benedict

Voici bientôt 5 ans que le Cardinal Ratzinger a troqué la mitre contre la tiare. On s’étonne encore de constater que le pape n’est pas là pour être un gars sympa. Benoît XVI,  pape clivant s’il en est, déchaîne les passions et réveille les vielles plaies avec notamment, sa lubie de béatification de Pie XII. La bouille ronde et sympathique de Carol Wojtyla, les pistes de ski et les morceaux de « dance-musique » œcuménique, nous ont fait oublier trop vite cette dure réalité. Et pourtant à bien y regarder, même Jean Paul II avait la dent dure, n’hésitant pas à mortifier ses chairs à coups de ceinturon. Le pape est, et a toujours été, un homme politique presque comme les autres. Il n’est pas gratuitement sympathique bien qu’il joue parfois les philanthropes, il défend des intérêts, particulièrement les siens et ceux de ses partisans, les fidèles de l’église romaine. Comme tous les occupants du Vatican l’ont toujours fait par ailleurs. Pie XII comme Benoît XVI sont à ce titre de doux agneaux. Bon nombre de personnages biens moins recommandables que les deux pontifes, ont prêché par le passé sur l’autel de Saint Pierre de Rome…

Lire la suite…

lire le billet

Y-a t-il des soldes sur le voile intégral? 1/2

Le voile de la discorde

Niqab, burqa, sittar, jilbab, tchador, hijab, des mots-clés qui font fureur. Chacun y va de son opinion, et les plus hautes sphères de l’Etat sont impatientes de pouvoir légiférer. 750 euros pour une amende de catégorie 4, demandent Jean-François Copé et ses partisans. La foule exulte. Les sites d’infos débordent de commentaires, on raconte tout et son contraire. Les producteurs d’émissions traquent la femme voilée pour une spéciale explosive. Les hebdos fourbissent leur prochain numéro, tous avec l’assurance du succès… Le voile intégral est assurément un bon sujet, un bon filon juteux qui fait parler dans les chaumières. De l’indignation garantie, du rejet à volonté, de l’émotion, de la réaction. De quoi mettre d’accord l’audimat, de la féministe soixante-huitarde jusqu’aux nostalgiques de l’Algérie française. Les rédac’chefs, les politiques, les intégristes, les instituts de sondages, le café du coin, bientôt même le Trésor public… Tout le monde en profite! On ne va donc pas se priver. Pour être portés, il faut bien que ces fameux voiles soient vendus quelque part. Et ça tombe bien, c’est les soldes ! Lire la suite…

lire le billet

Comment est-on exécuté en Chine ?

Il y a 10 jours, un ressortissant britannique accusé de trafic de drogue était exécuté en Chine, malgré les protestations internationales et les éléments relatifs à sa faiblesse mentale. Akmal Shaik, 53 ans, est mort par injection létale, condamné à l’issue d’un procès expéditif pour trafic de drogue international. Cette tragédie nous éclaire encore, s’il était besoin, sur la souplesse légendaire de la justice pékinoise. Mais on constate surtout une évolution des mœurs, qui risque de voir s’effondrer l’une des images emblématiques du pays de Mao : la facturation de la balle à la famille du condamné. Car l’exécution reste là-bas un sport national, dont les chinois tiennent tous les records

Yue-Minjun-Execution

Lire la suite…

lire le billet

Résolutions 2010 : manger écolo. Je teste pour vous l’extrême Bio

« Bonne année, bonne santé, que vos vœux soient exhaussés »… C’est bien gentil pour la forme. Me voici cloué au lit, le ventre noué, et le corps courbaturé depuis trois jours; probablement une très vilaine indigestion. Tel est le prix des festins immodérés de la période de Noël. Trop mangé et visiblement mal mangé aussi… Enfin pardon pour mes hôtes, mais c’est l’avis de mon estomac. Et puisque la mode du moment est à la résolution, que les modes de production alimentaires actuels menacent la survie de l’espèce et que Copenhague n’a rien donné, j’ai décidé d’essayer de me nourrir proprement et correctement, autant que faire se peut. Manger moins mais Bio en somme. Mais la résolution se doit aussi d’être bonne, il faut donc que ce soit Bio et écolo. C’est là que les choses se corsent…

Macgros  Lire la suite…

lire le billet

Qui connaît M. Fouettard ?

Il se fait discret depuis que la députée UMP Edwige Antier a lancé son appel à la croisade contre la fessée. Certains prétendent que sa petite entreprise serait sur le point de mettre la clé sous la porte. Non pas que la sagesse ait inondé les bacs à sable, mais une concurrence déloyale menace de l’écraser au ministère de l’identité nationale. Mais qui sait au juste qui est ce curieux personnage que nos imaginaires d’adultes patentés se sont empressés d’oublier ? Son rôle ingrat consiste à canaliser les émotions négatives qui entraveraient la mystification de son bedonnant alter-ego. Un peu comme dans les tragédies politiques…

HansTrappTrotha-copie-1

Lire la suite…

lire le billet

J’ai testé pour vous le vaccin contre le H1N1… Suis-je foutu !?

la_vaccination_empoisonnee

J’écris peut être ici mes dernière lignes. Le début de la fin a commencé pour moi le soir du 7 décembre. Hagard au sortir d’une vingtaine d’heures de travail, je déambule à l’heure bleue dans les rues de Vincennes. Un grand panneau jaune m’interpelle. Il indique un autre panneau jaune, qui en indique un autre, et un autre… Tel le mouton curieux et moyen, je me mets en quête de la destination prometteuse. Le dernier panneau n’a pas été dégradé comme les précédents, et je comprends où me mènent mes pérégrinations : directement dans un centre provisoire de vaccination contre la fameuse grippe H1N1Pandemrix, me voici !

Lire la suite…

lire le billet

Climat : les armes secrètes de la science pour refroidir la terre

Les auspices ne sont pas des plus positifs quant à l’avenir de notre espèce, qui semble t-il, pourrait se jouer à Copenhague. En tout cas chacun sait que les décisions -ou l’absence de décisions- des 192 participants vont déterminer la configuration du monde dans lequel grandiront nos futurs enfants.

 

calendrier-maya-complet

Lire la suite…

lire le billet

Cast-Offs: la télé réalité donne des leçons à coup de Freak Show

Imaginez, une île paradisiaque comme celle de Koh Lanta. Une pirogue brave la houle, avec à son bord un candidat à la forte carrure. Il toise fièrement le rivage de ce qui sera bientôt son enfer… Près du bord, un rameur le hisse sur ses épaules, le traîne jusqu’au sable pour le décharger comme un sac de pierres.

cast offs

Lire la suite…

lire le billet

Peut-on acheter un crâne (ou des restes) humain(s) sur Internet ?

Tout à commencé au lycée, en classe de sciences naturelles. Il se tenait là, au moins aussi vieux que la prof, toujours debout avec un sourire édenté. Son job ? Squelette anatomique. On l’appelait Oskar, et je le trouvais fascinant. Puis avec la fac, vint le crâne de Yorick le bouffon, avec lequel joue Hamlet. Après quelques cours d’histoire de l’art, j’appréciais la discrète symbolique subversive de la tête de mort, souvent cachée dans le coin des portraits et des natures mortes des grands maîtres de la peinture classique.

Skull

Lire la suite…

lire le billet

Faut-il fesser Struwwelpeter ou l’éducation terroriste ?

La fessée, le coup pied au cul, la bonne vieille gifle… Comme tout le monde, j’y ai goûté quelques rares fois. Le châtiment de mon postérieur n’a pas renforcé de manière significative mon sens des bonnes valeurs, ni marqué quelque interdit que ce soit dans ma conscience. Ce sont des claques plus psychologiques qui, de rejets en adhésions, m’ont permis de me construire.

 

Lire la suite…

lire le billet

Warhol était-il précurseur du Geek Art ?

J’aime l’art monomaniaque, concentré de jus de crâne et d’esprits fous…

Les descendants du Facteur Cheval ?!

04-John 

Lire la suite…

lire le billet

Larry Walters : l’homme qui fit passer Homer Simpson pour un petit joueur.

Depuis 20 ans, Homer Simpson porte préjudice à l’image de l’homo americanus moderne. L’employé de la centrale nucléaire de Springfield semble avoir provoqué toutes les catastrophes qu’un esprit gonflé de bière et d’hormones de croissances puisse concevoir. Voici pourtant un exploit véridique, réalisé par un de ses compatriotes de chair et d’os, que même le héros de Matt Groening n’a jamais égalé. Laissez vous conter l’histoire de Larry Walters.

 larry_balloon

Lire la suite…

lire le billet

Que se passe t-il dans les soirées underground des jeunes d’aujourd’hui ?

Quand Dorothée sous ecstasy croise Marilyn Manson en chaleur

Paris, le soir du 31 octobre. J’ai toujours jalousé les petits américains qui parcourent leur quartier en jouant à hanter les vivants, jusqu’à l’obtention de quelques bonbons. En France halloween n’a jamais pris racine ni dépassé le stade de marronnier publicitaire. La fille ainée de l’église manque certainement d’esprit païen… Alors que j’étais sur le point de ruminer mon dégoût du consumérisme festif en célébrant halloween à l’aide d’un bon film de genre, mon téléphone sonne. Un vieil ami aux fréquentations juvéniles appelle à l’aide : il se trouve entraîné à la soirée « Tokyo Décadance ». Bondage-SM, cosplay, manga, bidoche et électro, c’est le nec plus ultra de la soirée branchée-décalée, qui attire tout le gotha post-adolescent des capitales du monde occidentalisé.

FLYER TD HALLOWEEN 09 FRANCE

Lire la suite…

lire le billet

Nous aurions dû cryogéniser Claude Lévi-Strauss 

Lorsque Lazare Ponticelli est décédé mon cœur s’est déchiré. Quelle perte ! Le dernier témoin de la grande boucherie, le plus vieux des poilus. Ces tout petits yeux humides qui avaient vu le bleu-horizon, le brun-gadoue, le vert-de-gris et le rouge-sang. Cette bouche tordue par les rides qui ne pourra plus raconter, cette mémoire perdue. Un million et demi de cadavres forment un piédestal qui l’a élevé au dessus du rang de simple français. Il était l’œil du fond des âges, redoutable et nécessaire. Il portait une charge symbolique, historique, et donc identitaire, très forte pour notre culture. Pour les générations à venir, il aurait fallu le cryogéniser. Il en va de même pour Claude Lévi-Strauss.

alcor-dewar Lire la suite…

lire le billet

Nous sommes eux, ils sont nous. Soyez fiers d’être des zombies !

Zombies jolis

Chaque époque a ses monstres tutélaires, qui incarnent dans l’imaginaire collectif des références de valeurs négatives. Ils représentent en quelque sorte l’identité d’une époque, du moins son versant immoral.

Lire la suite…

lire le billet

Il a testé pour vous : aide-boucher dans un abattoir de Cholet

Faire n’importe quoi pour de l’argent, cela n’arrive pas qu’aux autres. Le chasseur d’étrange vous propose de débuter une petite série consacrée à ces boulots alimentaires difficiles, que vous vous seriez bien passé d’essayer : les pires métiers du monde. N’hésitez donc pas à me faire part de vos expériences et suggestions. Pour entrer en matière voici l’expérience difficile et incroyable d’un job en abattoir, par mon estimé collègue Benoît Puichaud. Pour que vous puissiez manger des hamburgers, des milliers de gens passent héroïquement des vies de travail à l’image de ce récit.

LOCAL D'ABATTAGE DE MEINIER Lire la suite…

lire le billet

Venez ! Venez donc voir mes phénomènes de foire !

Erwin_Olaf_-_DRESSING_ROOM

(Photo: Erwin Olaf)

 Paris, un soir pluvieux d’octobre. Je traîne mes guêtres aux abords de la place Clichy, en quête d’un cabaret pour abriter ce début de soirée. Les yeux encore embués par les néons roses de Pigalle, j’approche de la rue Biot. Une catin défraîchie me propose le paradis, contre quelques euros, en caressant sa poitrine laiteuse. Je me détourne, allume une clope. Une grande et plantureuse femme engoncée dans sa robe noire attire mon attention. Braillant sous un chapeau haut de forme, il semble qu’elle tance un amant insistant, sous le porche la vieille salle de l’Européen. Au dessus de la scène brillent les lettres jaunies qui annoncent le spectacle du moment : « Le Maxi Monster Music Show ». Elle se retourne. Une généreuse barbe noire de jais encadre son visage aux yeux perçants. Un large sourire blanc barre la masse frisée. « Entrez, entrez donc ! Venez voir le cabaret monstrueux ! Sensationnel ! Sa femme tatouée, son fakir illuminé, son zombie hermaphrodite, son homme fort briseur de chaînes, le valet microcéphale, et bien d’autres curiosités ! ». Hypnotisé par la force de son regard, je cède, un peu honteux de me laisser aller à cette impérieuse incitation au voyeurisme…

Lire la suite…

lire le billet

Pauvres petits …

Un film à destination des enfants, la préhistoire des Télétubbies, le cauchemar de Françoise Dolto. No comment.

lire le billet

Trouve-t-on des punks, des skinheads et des gothiques dans les catacombes de Paris ?

Paris, XIVème arrondissement, tard dans la nuit. Nous marchons à bonne allure. Seul le claquement de nos cuissardes sur les étraves de la voie de chemin de fer abandonnée vient troubler la quiétude qui règne sur «la petite ceinture». Une image de ruines post-apocalyptique se dégage de la friche urbaine que l’on devine entre les touffes de végétation sauvage. Elle se développent sur les vestiges d’une ancienne station. Quelques détritus insolites, jetés sur les voies rouillent en silence. Nous sommes proches de l’entrée des fameuses catacombes de Paris. La gueule béante et noire d’un tunnel s’ouvre bientôt devant nous. Loin, tout au fond, de petits points de lumière font danser des ombres tordues sur la voûte. Il n’y a qu’une voie, il faudra les croiser. L’estomac noué, la marche se poursuit. Qui sait, combien de dangereux personnages attendent dans l’obscurité pour fondre sur nous, insouciants visiteurs ?

 

IMG_1288  Lire la suite…

lire le billet