Peut-on s’entraîner à apprécier certains goûts?

Comment s’entraîner à aimer des aliments “sains”? Comment s’habituer à manger des plats ayant moins le goût du gras, du sucre ou du sel?

Si votre palais ne supporte que la pâte à tartiner et le fast-food, des psychologues pensent que des petits trucs peuvent vous apprendre à aimer des aliments qui vous repoussent, mais qui sont pourtant plus sains qu’un Big Mac… The Guardian nous donne quelques astuces de bon sens.

D’une saveur à l’autre

En partant du principe que beaucoup de préférences gustatives sont acquises, on peut apprendre  à aimer de nouveaux goûts en partant de nos préjugés, de nos goûts déjà enregistrés. Une sorte de reflexe pavlovien.

Si on mange un aliment dont le goût nous rappelle quelque chose, on peut aimer au début parce qu’on aime ce quelque chose apprécié dans le passé. Plus on en mangera, plus on appréhendera les autres carastéristiques gustatives de l’aliment.

The Guardian précise ainsi qu’une étude menée en 2006 a montré que sucrer les brocolis peut aider les enfants à en apprécier le goût…

Abaisser les seuils

Nos papilles et nos corps sont habitués à un certain niveau de sel ou de sucre. Si on veut diminuer ces doses, il faut diminuer les niveaux peu à peu, par d’imperceptibles étapes…

“Beaucoup d’industriels sont confrontés à la nécessité de réduire les quantités de sucre, de sel ou de graisses”, explique au Guardian Charles Spence, prof de psychologie expérimentale à Oxford.

“S’ils font le changement d’un coup, les gens n’aiment plus le produit. S’ils font le même changement petit à petit, sur une période beaucoup plus longue, alors les gens vont s’adapter”.

Le facteur “bien-être”

Les effets positifs des aliments que l’on avale ont bien sûr un rôle dans nos préférences. Ainsi, en buvant un verre de Coca, le glucose envoie un message positif à notre cerveau, en tant que source d’énergie.

En gros, un Mars c’est un peu de douceur dans ce monde de brutes. Mais d’autres aliments peuvent donner le même coup de fouet. Un bol de riz complet par exemple…

Plus de stimulus

Être exposé régulièrement à n’importe quel type de stimulus apporte une familiarité avec ce stimulus. Une étude menée en 2010 montre que pour des enfants de 9 et 10 ans, manger régulièrement des légumes augmente le goût pour ces derniers. Pas de raison pour que cette méthode ne fonctionne pas chez les adultes!

“Savoir, c’est pouvoir”

Un bon moyen pour susciter de l’enthousiasme pour un aliment est de devenir expert en la matière. Apprendre par exemple à apprécier les milles nuances entre un chou, une salade et des épinards…

Enfin, pour aimer un aliment – sauf profond dégoût-, il suffirait de trouver la bonne recette pour apprendre à l’apprécier. Ou bien de laisser faire le temps, puisque vos goûts d’enfant ne sont plus vraiment les mêmes que vos goûts d’ado ni même d’adulte…

Photo: Vegetables / mhaller1979 via Flickr CC Licence By

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Produits industriels: encore trop de gras, de sel et de sucre

Sous de nombreuses pubs de produits souvent gras, salés et sucrés, on peut lire un des slogans du PNNS (Programme national nutrition santé) qui nous recommande de ne manger ni trop gras, ni trop salé, ni trop sucré. En plus des encouragements pour les consommateurs, le PNNS entendait bien faire bouger les entreprises agroalimentaires.

Mais une étude de l’Observatoire de la qualité de l’alimentation (Oqali), publiée hier, montre que les efforts des industriels pour réduire les excès de gras, de sucre et de sel dans les produits du supermarché sont encore insuffisants pour respecter les préconisations sanitaires du deuxième Programme national nutrition santé.

15 000 produits transformés ont été passés au peigne fin et analysés. Lemonde.fr rapporte qu’«au cours des cinq dernières années, les apports journaliers en sucres ont baissé de 0,4 % pour les hommes et les femmes et la part des lipides de 0,4 % pour les hommes et 0,3 % pour les femmes, selon une évaluation basée sur les produits proposés par l’industrie agroalimentaire aux consommateurs français».

Une minuscule amélioration, réalisée sur les produits frais laitiers et les boissons fraîches sans alcool pour le sucre, et sur les charcuterie pour le gras.

En ce qui concerne le sel, selon lemonde.fr, «les apports en sel ont baissé quant à eux de 1,1 % pour les hommes et de 0,9 % pour les femmes, soit une réalisation de “3 à 5 %” des objectifs du PNNS 2 pour les hommes et de 14 % pour les femmes».

Même si trente entreprises ont adopté des chartes d’engagements, entre 2008 et 2012, promettant d’améliorer leurs recettes, les progrès sont donc insuffisants. Le monde.fr rapporte que pour l’association de défense des consommateurs CLCV, “l’effet de ces chartes est très décevant” et «faire appel aux bonne volontés des industriels ne suffit pas». Alors que faut-il faire? Passer par la case réglementation?

Pour les industriels, il faut laisser le temps au temps… L’Express rapporte les propos de Jean-René Buisson, président de l’Ania, Association nationale des industries alimentaires. Pour lui, la qualité nutritionnelle des produits est «aujourd’hui un élément totalement stratégique et marketing» et «l’important est d’être dans une démarche progressive de baisse de sucre et de sel».

Cette étude porte donc uniquement sur les produits industriels. Mais la meilleure façon de contrôler les quantités de gras, de sel et de sucre que l’on avale, c’est encore et toujours d’éviter ces aliments transformés et de cuisiner soi-même…

Photo: Sugar/ Uwe Hermann via FlickCC License by

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