L’huile de palme, vraiment mauvaise pour la santé?

Cachée dans les biscuits, les plats préparés, les viennoiseries du supermarché, la mayonnaise en tube, le pain de mie, la fameuse pâte à tartiner aux noisettes, les céréales et bien d’autres produits, y compris bio, elle est rendue coupable de mille maux. Souvent considérée comme un ingrédient «politiquement incorrect», elle est accusée d’être un des grands ennemis de la santé. Qui est-elle? L’huile de palme bien sûr!

Tout d’abord, qu’est-ce donc au juste que cette graisse tant décriée? Il s’agit d’une huile végétale naturelle, issue d’un palmier spécifique, le palmier à huile Elaeis guineensis. Comparée aux autres huiles, elle est très riche en acides gras saturés (50%), accusés de s’accumuler dans les artères et de favoriser le cholestérol.

Mauvais gras bien caché

Dans son avis sur la “réévaluation des apports nutritionnels conseillés en lipides: ni trop, ni trop peu” rendu public en mars 2010, l’ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire, précise:

“les acides gras saturés sont consommés en excès par la population française (16 % des apports énergétiques en moyenne alors que l’apport nutritionnel conseillé est inférieur à 12%). Ils sont notamment constitués d’acides laurique, myristique et palmitique qui, en excès, sont athérogènes”.

Justement, vous l’aurez deviné, un des composants essentiels de l’huile de palme est l’acide palmitique. Il est donc athérogène, c’est à dire qu’il favorise les dépôts graisseux à l’intérieur des vaisseaux sanguins. Et augmente par conséquent les risques cardio-vasculaires quand il est consommé de manière excessive.

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Le goût des algues

Manger des algues? L’idée effraie encore bon nombre de Français. Pourtant, il paraît que c’est très bon pour la santé…

Sincèrement, c’était excellent. Vraiment. Mais horriblement frustrant. Car où est donc passé le «grand cocktail aux algues» annoncé dans l’invitation? L’alignement de mini-bouchées que présentent les serveurs ressemble à n’importe quel buffet clôturant un colloque, un congrès ou une conférence de presse: suffisamment attirant pour faire bon effet, mais pas trop fourni pour n’attirer que les pique-assiette en rupture de tickets restaurants.

Aujourd’hui, les tables proposent quelques makis d’inspiration japonaise, des cuillères au saumon ou à la viande, des mini-roulades de quelque chose farcies à d’excellents machins (faute de liste d’ingrédients, impossible d’en dire plus),  et finalement, des minuscules petits fours (et ce n’est pas un pléonasme) aux goûts variés (citron, chocolat, fruits rouges) qui fondent dans la bouche. Exquis vraiment, mais aussi vraiment vraiment frustrant: je ne l’aurais pas su, je n’aurais jamais deviné la présence de ces fameuses algues qui devaient clôturer la présentation d’Ultrans, une constellation de 5 PME bretonnes bien décidées à valoriser le patrimoine algal de l’Armorique.

Evidemment, j’aurais dû m’y attendre. Thierry Marx, l’un des grands papes de la cuisine moléculaire et qui a, paraît-il, conçu ce «grand cocktail», n’est pas connu pour préparer des platées de légumes vapeur encore craquants –fussent-ils marins– assaisonnés d’une sauce aussi improbable qu’exquise.

Vous imaginez déguster une algue verte bretonne?

Mais quand même. Ses algues, il les a bien cachées. A part celles qui entourent les makis, et les petits bouts de vert qui saupoudrent quelques préparations, elles restent invisibles, inodores. Et surtout sans saveur. Mais il paraît qu’elles sont bien là, promis, juré, et que sans elles, nos mini-petits fours sans doute n’auraient pas si bonne allure.

Oui, mais pour le goût, on repassera.  J’en connais qui seront déçus, et notamment celui qui, à Slate –je tairai son nom–, prévenu de mon aventure culinaire, avait commenté: «Hahah oui, degueu, j’adore.» Pff… Même pas dégueu.

Evidemment, c’était peut-être le but. Car les algues ont en France bien mauvaise réputation. Tout habitué des côtes bretonnes, aussi amoureux soit-il du grand air iodé et des rochers de granit, finit toujours par pester lorsque, pour tenter quelques brasses, il lui faut d’abord escalader un malodorant mur d’algues (rouges ). Quand, en plus, il s’agit d’un mur d’algues vertes tueuses de sangliers et de chevaux, il devient vraiment difficile d’imaginer les mettre dans son assiette.

Pourtant, paraît-il, les algues sont excellentes pour la santé. Les centres de thalassothérapie, du reste, les mettent en bain. Une quinzaine d’entre elles sont également autorisées à la consommation, dont la laitue de mer, autrement dit, cette fameuse algue verte qui par ailleurs, a une fâcheuse tendance à recouvrir les plages de Bretagne-Nord. Car elle ne devient toxique qu’en fermentant. Récoltée en pleine mer, elle est pleine de  fer, de calcium, riche en protéines, manganèse et vitamine C.  Comme la majorité des algues comestibles. En Asie, et notamment en Chine et au Japon, l’algue fait partie de l’alimentation quotidienne. Elle expliquerait même pourquoi les Japonais –du moins ceux qui vivent au Japon, car lorsqu’ils déménagent et arrêtent de manger des algues, tout change– seraient épargnés par certains cancers.

Mais comment les manger?

On veut bien le croire, mais comment manger des algues? Christine Le Tennier, fondatrice de «Algues de Bretagne», le reconnaît elle-même: en France, la récolte des algues reste artisanale ce qui contraint parfois la dame –comble du paradoxe– à importer sa laitue de mer! Car pas question, bien entendu, d’aller les recueillir lorsqu’elles se sont échouées sur les plages: une algue à manger se ramasse encore pleine d’eau ou ne se ramasse pas. D’où l’initiative Ultrans, qui devrait permettre au moins d’industrialiser un peu les collectes en pleine mer. Avant, peut-être, que certains ne se lancent dans une véritable «algoculture» qui, comme son nom l’indique, permettrait de faire pousser des algues comme l’on cultive les salades.

Pour apprendre à cuisiner ce nouveau légume, Christine le Tennier  a écrit  un beau livre, Algues Gastronomie (Palémon Editions) où 26 des meilleurs cuisiniers bretons donnent leurs recettes aux algues. Elles ont l’air succulente: lotte pochée en  laitue de mer, allongé de sardines et de foie gras de canard aux algues bretonnes, macaron coco citron au chutney de dulse, agneau «Ecume Marine», morgate farcie au wakamé. Miam. Mais je me demande si les algues y jouent un véritable rôle gustatif ou plutôt décoratif.

D’un certain côté, quelle importance? Si les algues n’ont aucun goût, rien n’empêche de les manger en quantité. Si c’est bon pour la santé…

Catherine Bernard

Photo: une laitue de mer / Kristian Peters via Wikimedia Commons

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En Australie, des enfants obèses retirés à leurs parents

Les autorités sanitaires de Victoria, en Australie, viennent de retirer deux enfants obèses de la garde de leurs parents. Le premier est un garçon préado de 110 kg dont il a été déterminé que le surpoids n’était pas génétique. Le deuxième cas est une fille de 169 cm de tour de taille, qui a pris 30 kg en 18 mois. Ils ont été placés dans des institutions spécialisées. Cette décision  ne fait pas l’unanimité parmi les professionnels, mais certains pensent qu’il faudra de plus en plus reproduire ce genre de mesures dans le futur…

Le professeur John Dixon, de l’Institut du cœur et du diabète, a déclaré à ABC News que «parfois, enlever les enfants à leurs parents est la meilleure option», car «l’obésité peut être un due à un ensemble de facteurs environnementaux, la nourriture, le manque d’activité physique, et toutes sortes de choses». Mais selon lui l’obésité peut aussi être «symptomatique d’une situation dysfonctionnelle dans la famille, qui peut rendre la vie de l’enfant difficile. Dans ce cas là, il est mieux hors du foyer pendant un petit moment, pour son intérêt».

Un australien sur deux est considéré comme en surpoids, et c’est une cause de décès et de maladie importante dans le pays. Le professeur Dixon précise quand même qu’ils ne faut pas blâmer les parents puisqu’ils «font beaucoup d’efforts à ce sujet et ne reçoivent pas beaucoup de réponses de la part des professionnels de la santé. Nous avons très peu de services pour gérer les jeunes obèses». Et ajoute que «les parents sont réticents à aller demander de l’aide pour quelque chose que notre société ne traite pas comme une maladie. Ils ont peur de consulter et de passer pour négligents».

Le professeur Tom Gill, de l’Université de Sydney, explique à The Age que «nous allons voir de plus en plus d’enfants dans des situations d’extrême surpoids. Bien sûr, les parents ont une part de responsabilité, mais c’est aussi un échec de notre société, qui créé des circonstances les encourageant à manger beaucoup trop et à ne pas faire d’exercice ». Les causes de l’obésité enfantine sont donc multiples, à rechercher dans le foyer et dans la société, et comme le souligne le professeur Louise Baur dans une interview à ABC, “nous ne devons pas oublier le rôle des fortes prédispositions génétiques”.

Photo: Donut heaven/ Bochalla via Flickr CC License by

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Le secret des régimes hyperprotéinés enfin dévoilé

Tenter de perdre du poids, c’est immanquablement entendre parler des vertus des régimes hyperprotéinés. Celles et ceux qui les ont expérimentés ont le plus souvent découvert des effets rapides suivis, à moyen ou long terme, de succès divers. Dans tous les cas, des questions demeuraient sans réponses précises.

Comment comprendre que le fait d’augmenter la proportion de protéines dans le bol alimentaire permet de perdre du poids? Ou plus précisément comment un repas riche en protéines déclenche-t-il un effet coupe-faim durant plusieurs heures après son absorption?

C’est précisément à cette question que vient de répondre une équipe française de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’université Claude-Bernard de Lyon. Dirigée par Gilles Mithieux  (directeur de l’unité Inserm «nutrition et cerveau»), elle publie le fruit de ses travaux dans la revue spécialisée Cell (résumé en anglais).

Ces chercheurs expliquent en substance avoir identifié des récepteurs bien particuliers (dits «mu-opioïdes») situés dans le système nerveux de la veine porte (située entre les organes digestifs et le foie). Ces récepteurs neurologiques communiquent directement avec le cerveau. En pratique, une fois que ces récepteurs sont inhibés par les produits de digestion des protéines, le cerveau déclenche des messages qui ont pour effet de provoquer une synthèse intestinale de glucose qui provoque alors rapidement un effet de satiété bien connu.

C’est le glucose qui joue son rôle de coupe-faim

En 2004, la même équipe de l’Inserm avait déjà démontré qu’un repas riche en protéines induisait une synthèse de glucose par l’intestin. Il restait toutefois encore à découvrir par quel mécanisme les protéines induisent cette «néoglucogenèse» intestinale. Et c’est précisément l’objet de la publication de Cell.

Il faut savoir que dans le tube digestif, les protéines sont naturellement digérées sous forme de petits peptides constitués seulement de deux ou trois acides aminés«Nous avons découvert que ces petits peptides libérés dans le sang sont interceptés par des récepteurs “mu-opioïdes” de la veine porte (les mêmes récepteurs que pour la morphine), avant d’être utilisés par le foie», expliquent les chercheurs.

Ces récepteurs sont inhibés par la présence de ces peptides, ce qui a pour effet de déclencher l’activation du nerf vague (ou nerf pneumogastrique). Ce dernier communique avec le cerveau et son activation induit une réponse en forme d’arc réflexe. La réponse nerveuse induit alors l’expression des gènes qui commandent la «néoglucogenèse» intestinale. Le glucose joue ensuite aussitôt son effet coupe-faim. Au total, cette séquence d’événements dure entre cinq et six heures.

Il faut savoir aussi distinguer le rassasiement de la satiété. Le premier est l’arrêt de la faim au terme du repas du fait de la distension gastrique. La seconde est quant à elle l’absence de faim pour le repas suivant; elle se situe donc bien à distance du dernier repas.

Le danger des régimes hyperprotéinés

L’effet induit par les protéines qui agissent avec un effet retard correspond donc bien à la satiété. Pour Gilles Mithieux, il ne fait aucun doute que le mécanisme mis en évidence par son équipe explique parfaitement la perte de poids induite par les régimes hyperprotéinés. «Toutefois, dans notre expérience, les souris ont reçu une quantité de protéines multipliée par trois, soit 50% de la ration calorique totale. En nourriture humaine, ces taux sont impossibles à atteindre car le repas perdrait toute palatabilité», ajoute-t-il. Par palatabilité entendre agréable au goût.

«De ce point de vue, je suis un fervent adversaire des régimes, poursuit Gilles Mithieux, notamment des régimes très rapides où l’on perd beaucoup de poids. L’organisme et le cerveau s’en défendent et mettent en place des mécanismes de stockage accélérés, ce qui au final favorisent la prise de poids et qui plus est à niveau supérieur. En revanche, je recommande d’augmenter la ration en protéines à la même valeur que celle recommandée par le PNNS soit 20% à 25% de protéines.»

Or le repas français habituel ne compte généralement que de 10% à 15% de protéines. Et un repas qui contiendrait 20% de protéines reste un repas équilibré où l’on conserve le caractère agréable des aliments et une sensation de satiété.

L’identification de ces récepteurs ouvre d’autre part des perspectives thérapeutiques: la découverte de molécules capables de les sensibiliser au niveau intestinal (et non cérébral comme certains coupe-faim) ferait qu’elles pourraient jouer le même rôle qu’une ration de 50% de protéines; et ce  sans que l’on ait à les avaler.

J.-Y. N.

Photo: Beef! par Comprock via Flickr CC Licence by

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Les conserves sont aussi bonnes pour la santé que les produits frais

«Évitez de manger trop gras, trop salé, trop sucré», «manger, bouger», «au moins cinq fruits et légumes par jour». Nous sommes assaillis d’impératifs portant sur le manger sain/équilibrer, qui vont (trop?) souvent de pair avec le manger frais.

Mais manger des fruits et légumes frais coûte cher. Or, les produits frais sont-ils réellement meilleurs (nutritivement) que les produits en conserve? Pas selon les chercheurs sur la santé et le bien-être de l’agence de communication Ketchum. Cathy Kapica, l’auteure de l’étude, explique:

«Il y a une augmentation des discours autour des aliments frais, spécialement pour les fruits et légumes, comme étant plus nutritifs. Pourtant cette hypothèse n’a jamais été appuyée par des preuves.»

Dans l’étude, les aliments étudiés (le maïs, les épinards, les tomates et le thon) sont sans sel ou sucre ajouté et ont été cuisinés afin de pouvoir faire une comparaison précise. Ainsi, en prenant en compte le prix, le temps de préparation mais également le gaspillage –c’est-à-dire les parties non comestibles d’un aliment– de produits qu’ils soient frais, surgelés, en conserve ou secs, ce sont les aliments en boîte qui l’emportent dans la majorité des cas. Pour arriver au coût total de chaque aliment, le temps passé à nettoyer, préparer et cuisiner a été noté et calculé à un taux de 7,25 dollars (5,50 euros) de l’heure, soit le salaire minimum dans le New Jersey, là où l’étude a eu lieu.

Les chercheurs ont ainsi analysé que les tomates en conserve reviennent 60% moins chères que les fraîches, pour le même apport en fibres, étant donné le temps de préparation que demande les tomates fraîches. En ce qui concerne les épinards en conserve, ils sont 85% moins chers que frais, pour les mêmes raisons. Le maïs est quant à lui plus cher en conserve que frais, cependant à cause du temps passé à l’éplucher et des parties non comestibles qu’il faut retirer, les familles économisent en réalité 25% en l’achetant en conserve.

Néanmoins, l’étude étant faite par une agence de communication, dont certains clients font partie du secteur alimentaire, nous avons tenu à vérifier ces résultats avec des nutritionnistes. C’est loin d’être la première étude financée par l’industrie alimentaire et aucune de ces recherches n’a jamais été contestée. Selon Florence Pujol, diététicienne-nutritionniste (auteure du livre Je mange et je suis bien) la majorité des études sont effectivement financées par l’industrie agro-alimentaire, mais restent très utiles pour les nutritionnistes.

Elle souligne néanmoins que les résultats peuvent varier d’une étude à l’autre: la même boîte de conserve n’aura pas la même quantité de nutriments (dans une mesure infime) selon les chercheurs. Il existe toutefois une base à laquelle on peut se référer, la table Ciqual qui est «une moyenne des nutriments de l’ensemble des études», d’après la diététicienne.

Quand on demande à Florence Rossi-Pacini, membre de l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN), s’il y a une différence d’apport de nutriments entre les conserves et les produits frais (en ce qui concerne les aliments étudiés par Cathy Kapica), elle répond que cela «dépend des nutriments qu’on évalue». L’étude Ketchum s’est focalisée sur les nutriments qui importaient le plus à son panel, c’est-à-dire les fibres (tomates, épinards, maïs), le potassium (thon, épinards), le magnésium (épinards, maïs), la vitamine A (thon, épinards) et la vitamine C (tomates, épinards). Il n’y a alors aucune différence, selon les diététiciennes, entre les produits frais et en conserve.

Tous les aliments perdent en vitamines

«Quand on parle de produits frais, si ce sont ceux dans son jardin et qu’on les mange tout de suite, alors on a toutes les vitamines. Mais si on les laisse tremper longtemps, pour les nettoyer par exemple, on va avoir une perte de vitamines (hydrosolubles, comme les vitamines B ou C, NDLR)», explique Florence Rossi-Pacini. Elle précise encore que la vitamine C «est sensible à l’air, à la température et à la lumière», tout comme la vitamine A. Ce qui fait que même les produits frais ne regorgent pas forcément de ces dernières.

En effet, les légumes achetés sur le marché ont déjà perdu quasiment toutes leurs vitamines en étant sur un étal. De plus, ils sont rarement consommés sur le champ, on va donc les conserver dans son bac à légumes dans le réfrigérateur,  leur faisant ainsi perdre les dernières vitamines qu’ils contenaient.

Lors de la mise en conserve, la stérilisation et la pasteurisation mettent également ces vitamines à rude épreuve, étant donné que la température monte à 120°C/130°C ce qui détruit une partie des vitamines. Florence Pujol tempère, on réalise la même opération chez soi, en cuisant ses fruits où légumes. Donc la perte en vitamines est similaire dans les conserves et les produits frais.

La conservation ou la cuisson ne sont pas les seules étapes qui risquent d’endommager les vitamines, la préparation des aliments également. En effet, comme l’explique Le Figaro, «plus les légumes sont coupés finement (râpés) et exposés à l’air, plus ils perdent leurs vitamines».

Aucun changement pour les protéines, les fibres ou le potassium

Les conserves n’altèrent en rien les nutriments comme les protéines, les fibres ou le potassium, par rapport aux produits frais. Et leur cuisson non plus. En ce qui concerne les protéines, explique Florence Pujol, «elles vont simplement changer de forme mais cela ne change rien pour nous». Il en va de même pour le potassium. Pour les fibres, la cuisson agit comme «si on prédigérait les fibres», elles sont donc plus rapidement assimilées par l’organisme et sont moins irritantes.

Il n’y a ainsi aucune différence significative entre les nutriments qu’apportent les aliments frais ou en conserve. La seule chose à laquelle il faille veiller, c’est à l’ajout de sucre ou de sel dans les boîtes de conserve. C’est pourquoi on demande très souvent aux personnes qui suivent des régimes contrôlés en sel de ne pas utiliser de conserve. Florence Pujol précise cependant que l’ajout de sucre ou sel dépend de la marque de la conserve. C’est donc au consommateur de bien lire les étiquettes des produits qu’il consomme. Dans tous les cas, ni le sucre, ni le sel n’ont d’impact sur les vitamines, les protéines ou les fibres présentes dans l’aliment à l’origine.

Florence Rossi-Pacini conclut:

«L’important c’est vraiment de pouvoir varier, d’alterner tous les produits. En faisant attention au sel dans les conserves et au niveau des modalités de préparation des produits frais. Certes il faut les laver mais il faut éviter les trempages.»

Delphine Dyèvre

Photo: nikolaii666/Nicolas Roosen via Flickr CC License by

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L’Ordre des médecins porte plainte contre le Dr. Dukan

L’Ordre des médecins a déposé deux plaintes contre le Docteur Pierre Dukan, à l’origine du fameux régime du même nom, l’accusant de violer le code de déontologie médicale, selon Europe1.

La première plainte émane du Conseil départemental de l’Ordre des médecins de Paris qui lui reproche d’avoir voulu réformer le baccalauréat en instaurant l’option «anti-obésité» qui aurait rapporté des points à ceux qui, entre la seconde et la terminale, auraient réussi à garder un indice de masse corporel (IMC) dans la norme c’est-à-dire compris entre 18 et 25.

Une option pour «sensibiliser les ados à l’équilibre alimentaire» selon le Dr. Dukan, dont nous vous parlions sur ce blog:

«Le nutritionniste affirme qu’une telle option ne fera pas naître un rapport malsain à la nourriture chez les ados (répondant qu’il n’y a “rien de malsain à éduquer les jeunes à la nutrition” et que ça “motivera” ceux qui ont besoin de maigrir). Là encore, l’intention est louable, mais la réponse est un peu rapide: demander aux ados d’avoir un IMC entre 18 et 25 ne revient pas à leur demander de bien manger pour avoir des points en plus. Même si l’IMC (votre poids en kilos divisé par le carré de votre taille en mètre) est mesuré lors des trois classes du lycée, et pas seulement au moment du bac, rien ne les empêchera de faire des régimes dangereux ou d’arrêter de manger pour réussir à gagner ces points.»

Europe1 explique que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins de Paris invoque «l’article 13 du code de déontologie médicale selon lequel “un médecin doit faire attention aux répercussions de ses propos auprès du public”» parce que la proposition peut nuire «aux jeunes filles déjà en surpoids ou à tendances anorexiques» auxquelles le Dr. Dukan n’aurait pas pensé.

Le ministère de l’Éducation nationale avait d’ailleurs rejeté la proposition, accusant le Dr. Dukan de faire «de la discrimination physique sans le savoir».

Émanant directement du Conseil national de l’ordre des médecins, la seconde plainte, émise «pour appuyer» la première, vise les 100 millions d’euros de chiffre d’affaire générés chaque année par l’entreprise Dukan, en s’appuyant sur l’article 19 du code de déontologie «qui stipule que la médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce». En effet, le «régime Dukan», c’est «quatre millions de livres vendus, un site Internet qui recense quelque trente mille abonnés, une cinquantaine de produits (galettes, biscuits…) estampillés “régime Dukan”», énumère Le Monde.

Le Dr. Dukan, qui entame justement une tournée promotionnelle de son dernier livre de recettes aux Etats-Unis, doit présenter une défense écrite dans un délais d’un mois. Il risque une sanction pouvant aller du blâme à la radiation de l’Ordre des médecins.

A lire aussi sur Slate.fr:

» Je ne sais pas maigrir: la quête du Grêle

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Photo: Lose weight now /alancleaver_2000 via Flickr CC License by

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La viande rouge est mauvaise pour la santé, quelle que soit la quantité et le type

Mauvaise nouvelle pour les amoureux de viande rouge. Une nouvelle étude de longue haleine publiée en ligne cette semaine par la Harvard School of Public Health montre que manger n’importe quel type de viande rouge augmente de manière significative le risque de mort prématurée.

Contrairement à l’hypothèse de départ des chercheurs, la viande transformée n’est pas la seule responsable: la viande non transformée semble aussi augmenter le risque.

Le Los Angeles Times rapporte que manger un steak de 85 grammes, soit à peu près la taille d’un paquet de cartes, tous les jours a augmenté les chances de mourir pendant l’étude de 13%. Remplacer le steak par de la viande transformée, comme un hot-dog ou deux tranches de bacon, fait grimper ce risque à 20%.

Si la viande rouge est depuis longtemps associée à un risque accru de cancer, de diabète et de maladies cardio-vasculaires, CNN souligne que l’étude, qui a suivi 110.000 adultes pendant plus de 20 ans, est la première à montrer que ne plus en manger du tout peut rallonger l’espérance de vie. Le LA Times écrit:

«Manger une portion de noix au lieu de bœuf ou de porc fait baisser de 19% le risque de mourir pendant l’étude. Selon les chercheurs, le poulet ou les céréales complètes font baisser le risque de mortalité de 14%; des produits laitiers allégés ou les légumes de 10%; et le poisson de 7%.»

Selon le journal, au moins un chercheur, qui n’a pas participé à l’étude, a remis en question les résultats car il y a beaucoup d’erreurs potentielles dans la manière dont les questionnaires alimentaires ont été récoltés au cours des années. Mais les chercheurs d’Harvard maintiennent leurs conclusions et affirment que la viande rouge ne peut pas être bonne pour la santé humaine, dans quelque quantité que ce soit. L’auteur principal de l’étude explique:

«Si vous voulez manger de la viande rouge, mangez des viandes non transformées, et limitez votre consommation à deux à trois portions par semaine. Cela aurait un énorme impact sur la santé publique.»

Dean Ornish, un défenseur des régimes végétariens, écrit dans un éditorial qui accompagne l’étude qu’un régime à base de plantes n’est pas seulement bénéfique pour la santé humaine: ne plus manger de viande contribue à faire baisser les dépenses de santé américaines, réduit l’industrie du bétail qui contribue de manière significative aux émissions de gaz à effets de serre et ralentit la destruction des forêts liée aux pâturages.

Photo: untitled/procsilas via Flickr CC License by

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Tu ne veux pas être amputé? Diminue tes rations

Vous souhaitez éliminer les risques d’être amputé à cause d’un diabète de type 2? Réduisez vos rations de boissons. C’est le message délivré (en anglais et en espagnol) par la campagne publicitaire du Département de la santé de l’Etat de New York qui fustige l’augmentation de la taille des rations de soda et dénonce les conséquences désastreuses que cela peut avoir sur la santé des consommateurs.

Dans le métro new-yorkais, les voyageurs peuvent voir une affiche montrant un homme amputé d’une jambe à cause d’une consommation excessive de boissons sucrées. Cette campagne baptisée «Cut your Risk» avec le slogan «Réduisez vos rations. Réduisez vos risques» s’inscrit dans la lutte contre l’obésité que mène depuis plusieurs années le Département de la santé. Elle dénonce les tailles XXL des rations de nourriture ou de boisson qui sont généralement servies à New York.

«Les rations ont augmenté. La même chose s’est produite avec le diabète de type 2, qui peut entraîner des amputations», titre la publicité. Sur d’autres visuels, on trouve des messages similaires d’avertissement concernant la consommation de grandes barquettes de frites ou de gros hamburgers.

D’autant plus que «les portions proposées sont largement supérieures aux besoins humains», rappelle le commissaire à la santé de New York, Thomas Farley. En effet, un seul menu proposé par des chaîne de restaurant peut satisfaire les besoins énergétiques d’une personne pour la journée entière. Il signale également que ce genre de campagne choc est le seul moyen de sensibiliser la population sur les risques encourus lorsqu’on néglige son alimentation.

Bien que la ville ait fait des progrès dans la lutte contre l’obésité, les chiffres restent inquiétants. La majorité des adultes new-yorkais (57%) et deux enfants sur cinq à l’école élémentaire sont en surpoids ou sont obèses, explique le communiqué de presse. Les conséquences sur la santé sont désastreuses, allant de l’hypertension au diabète de type 2. Ce dernier peut conduire à la cécité, à l’insuffisance rénale voire à l’amputation. En 2006, près de 3.000 New-Yorkais atteints de diabète de type 2 ont été hospitalisés pour des amputations.

Selon ses données, la taille des boissons a été multipliée par 4 depuis cinq décennies et la ration de certains aliments comme les frites a presque triplé.

De leur côté, les producteurs de boissons se sont insurgés contre cette campagne et ont affirmé que la publicité donnait une «fausse image» des boissons gazeuses, rapporte El Mundo.

Photo: la campagne, en espagnol.

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Manger moins maintiendrait la jeunesse du cerveau

Une réduction sensible des calories absorbées aurait, selon une étude italienne, des effets positifs sur la santé en préservant la jeunesse des cellules du cerveau et donc en prévenant les maladies cérébrales. Si l’obésité pourrait provoquer un vieillissement prématuré et favoriser l’apparition de maladies comme Alzheimer ou Parkinson, le contraire semble donc aussi vrai, rapporte le blog scientifique IO9.

Dans une étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences fin décembre, des chercheurs mettent en exergue le rôle fondamental joué par une molécule, CREB1, activée par la restriction calorique. «La restriction alimentaire permet la libération d’une molécule qui joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement des cellules cérébrales», affirme le principal auteur de l‘étude, Giovambattista Pani, de la faculté de médecine de l’Université catholique du Sacré Cœur à Rome. «Cette découverte comporte des implications importantes sur le développement futur des thérapies permettant de garder notre cerveau jeune et de prévenir le processus de vieillissement», précise-t-il.

Pour vérifier cette idée, les scientifiques ont mené l’expérience sur des souris, rapporte Radio Canada. Résultat? Une restriction calorique (quand le rongeur ne consomme que 70% de la nourriture absorbée normalement) prolongerait la vie des animaux. Et ce n’est pas tout: non seulement ces animaux n’ont développé aucun diabète, mais ils ont même présenté de plus grandes capacités cognitives et de mémorisation. Les souris apparaissent également moins agressives.

L’importance de cette molécule a été mis en avant par d’autres expériences dans lesquelles des souris soumises à des réductions caloriques, mais dépourvues de molécules CREB1, ont subi les mêmes dégradations cérébrales qu’on observe chez des animaux trop nourris ou âgés, ce qui semble confirmer le rôle essentiel de la molécule. «Nous espérons trouver un moyen d’activer la CREB1 avec de nouveaux médicaments de manière à maintenir le cerveau jeune sans avoir à réduire l’apport en calories», souligne Giovambattista Pani.

Cependant, si les effets positifs semblent avérés sur les animaux, il n’est pas certain que cela fonctionnerait sur les hommes, d’autant plus que ce genre de tests pourrait prendre une centaine d’années.

En avril 2010, des chercheurs américains avaient déjà démontré qu’une restriction calorique se traduisait par une prolongation de la durée de vie et par une meilleure santé générale.

Photo: le cerveau / hawkexpressvia via Flickr CC License by.

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L’UE interdit d’affirmer que l’eau empêche la déshydratation


Après trois ans d’étude, l’agence européenne en charge des standards alimentaires a interdit aux fabriquants de bouteilles d’eau d’afficher sur leur produit une étiquette affirmant que «la consommation régulière de quantités significatives d’eau peut réduire le risque de développement d’une déshydratation et une diminution concomitante des performances».

«L’UE maboul dit que vous ne POUVEZ PAS affirmer que boire de l’eau arrête la déshydratation», titre en s’énervant le Daily Mail, «L’UE dit que l’eau n’est pas saine», titre carrément le Sunday Express, tandis qu’un membre du parlement anglais conservateur s’indigne:

«L’euro est en train de brûler, l’Union Européenne est en train d’éclater et pourtant, voilà ce qu’ils font: des responsables très bien payés s’inquiètent à propos des qualités évidentes de l’eau et essayent de nous enlever le droit de dire ce qui est clairement vrai.»

Sur son blog scientifique du Guardian, Martin Robbins calme tout ce beau monde et donne un peu de perspective sur cette polémique qui ne devrait probablement pas en être une: les seuls députés interviewés sont des eurosceptiques, les professeurs interviewés sont ceux qui ont soumis le cas de l’eau et de la déshydratation [PDF] à l’agence européenne en charge des standards alimentaires (EFSA), deux scientifiques allemands qui conseillent l’industrie agro-alimentaire sur sa publicité et qui ont soumis ce cas pour tester les lois européennes sur les allégations de santé des aliments.

Mais Martin Robbins explique que boire de l’eau n’empêche pas la déshydratation:

«Si je bois une bouteille d’eau en courant dans un désert sous un soleil brûlant, je serai quand même déshydraté, et si je bois plusieurs bouteilles d’eau aujourd’hui, ça ne m’empêchera pas d’être déshydraté demain. La clé c’est de boire suffisamment d’eau quand on en a besoin, et aucune bouteille d’eau ne permet ça sauf si vous l’avez en perfusion.»

D’autant que la déshydratation n’est pas synonyme de manque d’eau ou de soif, et que d’autres éléments entrent en compte, comme les électrolytes.

Surtout, rappelle Robbins, la décision de l’EFSA ne concerne que ce cas très particulier, et n’interdit absolument pas de dire que l’eau est bonne pour la santé ou aide à rester hydraté.

Photo: Water bottle in the Airport/ Leo Newball Jr. via Flickr CC License By

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