Mesgouts.fr: les petits plats à la loupe

Il y a ceux qui veulent manger bon, tout en mangeant bien. Ceux qui désirent surtout préserver l’environnement, ou favoriser le commerce équitable. Ou manger français tout en préservant leur porte-monnaie. Mais au final, comment remplir son chariot?

Faire ses courses alimentaires, aujourd’hui, n’est pas simple. Surtout pour le consommateur tenté par l’excellence. Il lui faut à la fois manger 5 fruits ou légumes par jour, ingérer fibres, protéines, glucides et lipides en quantités contrôlées, sans oublier les vitamines et autres minéraux, tout en vérifiant que tout ceci a une traçabilité environemmentale satisfaisante.  Les plus sourcilleux veilleront aussi à ne s’approvisionner qu’auprès de producteurs /distributeurs respectueux de leurs salariés et fournisseurs, voire, pour les plus chauvins, fabriquant en France et comptant des actionnaires français.

Pour eux, trois trentennaires viennent de créer une plate-forme pour le moins ambitieuse, www.mesgouts.fr . C’est une sorte de de “goodguide” français, moins complet –puisque spécialisé sur l’alimentation– mais sans doute plus transparent sur les critères et les modes de notation.

Une impressionnante base de données

Mesgouts note environ 10.000 produits alimentaires selon 7 critères: la qualité des ingrédients, la nutrition, le prix, l’environnement, l’origine,  l’éthique/social, et l’appréciation de la communauté «mesgouts». Ces données se trouvent pour l’instant sur internet, mais très bientôt, promet-on, il suffira au consommateur de scanner en magasin un produit sur son smartphone pour y accéder directement.

Venus de l’industrie des semi-conducteurs et de l’agro-alimentaire, les trois compères ont compilé une assez impressionnante base de données: pour chacun des produits, ils ont décrypté l’étiquette nutritionnelle, la liste des ingrédients,  ils ont pesé l’emballage, analysé sa recyclabilité. Estimé le nombre de kilomètres parcourus jusqu’à l’assiette du consommateur. Mais ils sont aussi allés chercher  des informations d’habitude assez confidentielles: pour certaines marques de distributeur, «mesgouts» est ainsi capable d’indiquer quel est leur fabricant. Le consommateur curieux apprendra ainsi que Novandie (groupe Andros et Cie) fabrique les yaourts brassés Monoprix et Panzani les spaghettis Auchan.

Libre ensuite à chacun de pondérer chacun des critères selon ses propres préférences. Voire de rentrer dans chacun d’entre eux pour y enlever ou ajouter un aspect qui lui semblerait marginal ou crucial. Ceux qui suivent un régime spécial (halal, ou végétarien) ou tentent d’éviter des ingrédients spécifiques (gluten, ou huile de palme), peuvent ainsi faire influer la note «nutrition» des produits. Et, une fois n’est pas coutume dans ce genre d’exercices, les préférences de chacun modifient de façon sensible le classement des produits: autrement dit, pour un produit donné, le choix de la marque joue un rôle. Mais, en général la plus grande différence de notation reste entre les catégories de  produits (entre un viennois au chocolat et un yaourt nature par exemple) plutôt qu’entre marques.

Que de la grande distribution

Evidemment, on trouvera toujours à redire: les produits ici listés sont tous issus de la grande distribution, où se réalise l’immense majorité des achats,  ce qui chagrinera les adaptes des marchés ou des petites enseignes de quartier.  Et les fruits et les légumes en vrac en sont assez naturellement exclus, puisque les emballage/origine/ etc.. varient de jour en jour.

Enfin, le modèle de financement envisagé –pour l’instant, le site est autofinancé par ses créateurs– ne plaira pas à tous, puisqu’il est prévu de proposer à des annonceurs de mettre en avant certains de leurs produits en fonction des profils enregistrés par les consommateurs. Les créateurs de «mesgouts»  devront alors faire doublement la preuve de leur impartialité –et de leur transparence.

Evidemment aussi, on pourrait rêver encore mieux: que la plate-forme nous aide, par exemple, à constituer une liste de courses parfaitement équilibrée par rapport aux recommandations du PNNS (programme national nutrition santé). Ou ne dépassant pas un certain budget. Ou n’ayant pas au total effectué plus d’un certain nombre de km. Ou géolocalisant le produit le plus proche correspondant aux préférences.

En attendant, mesgouts constitue surtout une mine d’informations pour les consommateurs qui le souhaitent. Et ce n’est déjà pas si mal.

Catherine Bernard

Photo: Qu’on fit Ur(staat) / poilOdo flickr CC License By

lire le billet

Un fast-food, ce n’est pas qu’un hamburger et des frites

Supposés offrir une alimentation à moindre coût, les fast-food coûtent souvent plus cher que des plats faits maison. Pourquoi continuons-nous d’y aller?

Décriés pour favoriser l’obésité et les problèmes de malnutrition, les fast-foods peuvent encore compter sur l’argument bon marché. Pour autant, selon un article du New York Times, dont je vous avais déjà parlé sur le blog, il est plus coûteux, pour une famille de 4 personnes, de consommer un repas au McDonald’s que de préparer un poulet rôti accompagné de pommes de terre et de salade ou un riz aux haricots noirs avec des lardons et des poivrons.

Pensons-nous à tort qu’il est moins cher de manger au McDonald’s? J’ai souhaité vérifier si l’hypothèse était également valable en France et ai ainsi transformé le rice and beans américain en des hamburgers maison.

Comme nous l’ont fait remarquer plusieurs commentateurs, il y avait un problème de calcul dans l’ardoise représentant le coût d’un repas à 4 au McDonald’s. Nous avons oublié de compter deux fois le prix du menu Big Mac… Le total revient donc non pas à 13.80€ mais à 19.60 €(2 menus Big Mac à 5.80 € + 2 menus Happy Meal à 4€). Merci à nos lecteurs attentifs!



J’ai considéré que vous aviez déjà de l’huile, du sel et du poivre à la maison.

Le prix du poulet dépend de là où vous l’achetez et de sa présentation (cuit, à cuire). Un poulet rôti prêt à chauffer à Monoprix vous coûtera 6,97 € alors que le prix d’un poulet rôti à la rôtisserie d’une boucherie sera fixé entre 5 à 8 euros. Ce sera la même gamme de prix pour un poulet entier que vous souhaitez rôtir à la maison, en fonction de son label de qualité.

Les prix varient également pour les steaks hachés, nécessaires à la préparation d’hamburgers maison. Si vous choisissez l’option surgelé, ils seront sensiblement moins chers (3,95 € pour 4 steaks de la marque Monoprix) et pourront vous être utiles pour un autre dîner (ainsi des paquets de 10 steaks surgelés de la marque Monoprix et Charal coûtent respectivement 5,65 € et 6,11 €). Par ailleurs, si vous souhaitez préparer des frites maison, il vous faudra ajouter à la facture le prix d’une bouteille d’huile (1,90 € de la marque Monoprix).

L’expérience fast-food

Il est donc largement moins cher de cuisiner un poulet-pommes de terre-salade, et au moins (ou seulement!) 1€10 moins cher de faire des hamburgers maisons que d’aller au fast-food (la facture augmentera en plus a prorata des ingrédients utilisés: tomates, cornichons, oignons caramélisés, salade, autre type de fromage etc.).

Mais le journal américain ne prend pas en compte le fait que se rendre au McDonald’s va au-delà du fait de consommer des hamburgers et des frites.

Lire la suite…

lire le billet