Un plan national anti-gaspillage alimentaire est lancé

Le gaspillage alimentaire est estimé à 20 kg de déchets par an et par Français. Une enquête TNS Sofres vient d’être publiée à ce sujet, chiffrant ce gaspillage insensé qui nous fait jeter des kilos d’aliments (phénomène récemment très dénoncé, notamment lors du Banquet des 5000 la semaine dernière…).

L’enquête précise que 43% des foyers de 4 personnes jettent du pain au moins une fois par mois. En outre, même si 78% des Français savent que la date de péremption est seulement informative, 55% jettent quand même des produits parce que cette date est dépassée. Tout cela est dû à nos modes de vies, à nos gestions des stocks et à nos façons de cuisiner aussi…

Alors le gouvernement a décidé de s’atteler à ce problème et entend diviser le gaspillage alimentaire par deux d’ici 2025. Le Monde rapporte que les actions du plan sont destinées à «”enclencher une dynamique” auprès de la grande distribution, des industriels, des associations et des consommateurs, car sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, ce sont 150 kilos qui sont gaspillés par an et par personne en France».

Quelles sont les actions qui vont être menées? Le gouvernement veut par exemple encourager la récupération d’invendus pour l’aide alimentaire. Cinq opérations pilotes vont en outre commencer en janvier dans des collèges de Dordogne et un restaurant d’entreprise en Mayenne, pour ajuster les repas afin d’arriver à une juste portion.

Concernant la grande distribution, Guillaume Garrot, ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, déclare dans une interview au JDD:

«ll faut vendre au plus juste. Les packs de produits incitent à trop acheter. Nous voulons faciliter la vente à l’unité dans les rayons. Certains industriels réfléchissent avec nous à cette réduction des volumes. Nous favoriserons aussi les promotions différées. Aujourd’hui, si vous achetez deux produits dans le cadre d’une promo, vous partez avec un troisième gratuit qui risque de se périmer. Demain, le magasin proposera  au client d’emporter son lot plus tard”.

Le Ministère lance aussi une grande opération de communication et de sensibilisation, avec des affiches (ci-contre), sur le thème «Manger c’est bien, jeter ça craint !» et la création d’un site internet, créé pour véhiculer des bonnes pratiques…

Ces actions seront mises en place progressivement, avant la signature d’un pacte national anti-gaspillage en juin prochain.

Photo: Rotting Compost Food Macro March 01, 20113/ stevendepolo via FlickrCC License by

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Les Américains gâchent 40% de leur nourriture

Aux États-Unis, près de 40% de la nourriture part à la poubelle sans avoir été consommée.

Selon Reuters, qui relaie une étude du Natural Resources Defense Council (NRDC, une organisation de protection de l’environnement) publiée mardi 21 août, ce gâchis représenterait 165 milliards de dollars par an. Une famille américaine de quatre personnes jette environ 2.275$ de nourriture tous les ans. Le gaspillage a augmenté de 50% depuis les années 70.

Le Washington Post décrypte comment le gaspillage s’étale entre le moment de la production et celui où la nourriture arrive dans nos assiettes.

Non seulement, environ 7% des denrées produites pourrissent sur pied dans les exploitations agricoles mais une fois les légumes récoltés et prêts à être emballés, tous ceux qui ne correspondent pas parfaitement aux standards esthétiques sont jetés. Selon l’étude de la NRDC, «un producteur important de concombres a estimé que moins de la moitié des légumes qu’il fait pousser quitte son exploitation et que 75% des concombres envoyés au rebut avant la vente sont comestibles»

De nombreux gâchis ont aussi lieu au moment de la distribution. «La nourriture peut parfois attendre trop longtemps à des températures inadaptées et devenir invendable. Un autre problème est que parfois les supermarchés refusent des livraisons et il est alors difficile de trouver un autre preneur», rapporte le Washington Post.

Les supermarchés jettent pour environ 15 milliards de dollars de nourriture, soit  2.300$ par supermarché, essentiellement des produits dont la date de péremption est proche. Selon la NRDC, «la plupart des magasins retirent leurs produits des rayons deux ou trois jours avant la date limite de vente». Ils préfèrent surcharger leurs rayons et jeter les invendus plutôt que de présenter des allées à moitié vide.

Au restaurant, des portions trop importantes font que les clients terminent rarement leurs assiettes. Sans compter que les restaurateurs commandent en quantités importantes pour ne pas manquer. De plus dans les chaines de restauration rapide, 10% d’aliments encore consommables sont jetés à cause de règles comme celle de McDonald qui exige que des frites invendues au bout de sept minutes partent directement à la poubelle.

Enfin, les familles américaines jettent entre 14 et 25% de la nourriture et des boissons qu’elles achètent.

Selon le Los Angeles Times, le rapport préconise plusieurs solutions comme retailler les carottes trop tordues pour être vendues. Les Américains devraient aussi manger leurs restes et apprendre quand un produit devient vraiment non comestible et être prêts à acheter des produits moins parfaits.

Les Français ne sont pas en reste concernant le gâchis de nourriture. Sur le blog «Bien Manger», Slate rapportait en mai 2012 que les Français jetaient environ 20 kilos de nourriture par an et que 75% des aliments jetés étaient encore consommables. Ce qui représente un coût de 200 à 1.500€ par foyer.

Photo: Wasted Days/Tauben Via FlickrCC Licence By

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Les trois quarts des aliments jetés sont encore mangeables

Un français jette 20 kg de déchets alimentaires par an, dont 7 kg de produits non consommés et encore emballés. Mais 75% des aliments jetés à la poubelle parce qu’ils dépassent la date de péremption seraient encore consommables pendant au moins deux semaines. L’Express Style explique que «les dates limites de péremption favorisent le gaspillage, d’après un rapport livré le 3 mai 2012 par l’Alliance des consommateurs suisses».

L’organisme suisse a effectué un test sur la durée de vie des aliments, pour vérifier si ce qu’on jetait était vraiment mauvais ou dangereux: en gros, ils ont mangé de la charcuterie, des desserts et des produits laitiers (achetés dans plusieurs supermarchés) après la date de péremption. Et il s’avère que la plupart sont encore consommables quelques semaines après le jour fatidique.

Sur les douze aliments testés, tous étaient encore comestibles et sans danger pour la santé deux semaines après la date de péremption.  Pour les trois quarts, le goût n’était pas altéré. Au bout de trois semaines, les 12 aliments étaient encore comestibles sans risque, mais cinq avaient une saveur «désagréable»…

Alors comme “le consommateur actuel est plus pressé et moins attentif. Il ne comprend pas bien les dates de consommation, estime mal ses besoins, achète de manière compulsive, ou encore gère mal son stock”, on se retrouve avec des tonnes d’aliments encore bons à la poubelle.

L’Alliance des consommateurs suisses conclut que «le comportement des consommateurs face aux produits dont la date est échue devraient certes être prudent mais pas drastique au point de jeter des aliments périmés sans les avoir examinés ou goûtés». Alors «l’Alliance demande aux producteurs d’appliquer des critères uniformes et scientifiquement fondés pour établir les dates; quant aux autorités de contrôle, elles devraient porter une attention plus soutenue à cette question».

A l’échelle de la planète, un tiers des aliments produits pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé. Ces pertes concernent environ 1,3 milliards de tonnes de denrées alimentaires par an. Alors pour moins jeter d’aliments consommables, on peut essayer de distinguer les nuances de la réglementation française à ce sujet: la DLC (Date limite de consommation), une limite impérative pour les aliments susceptibles de devenir dangereux après une courte période (viande par exemple) est différente de la DLUO (Date limite d’utilisation optimale) qui veut dire «à consommer de préférence avant le…». Le produit peut éventuellement perdre un peu de son goût ou de sa texture originale, mais sans pour autant devenir un danger. Et ne mérite donc pas d’atterrir directement à la poubelle sans avoir au moins été goûté…

Photo: bin signs/ Ben Cumming via FlickCC License by

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De la révoltante beauté de la pourriture

Vous avez sans doute déjà croisé dans votre frigo des oranges entourées d’une fine couche de pourriture couleur cendre ou un fromage devenu presque poilu. Un poulpe en décomposition,  des œufs purulents, un steak grouillant de vers blancs ou un ananas à moitié bleu, c’est déjà moins fréquent.

Le photographe Klaus Pichler s’est demandé si la nourriture pourrie pouvait être esthétique, dans une série intitulée One Third. Npr chronique son travail, «un régal pour les yeux, même s’il retourne l’estomac».

Des aliments divers et variés en stade avancé de décomposition… mais d’où vient cette idée tordue? L’artiste est parti du fait qu’un tiers des aliments produits chaque année dans le monde pour la consommation humaine est perdu ou gaspillé au lieu d’atterrir dans nos estomacs, selon l’ONU. Les Etats-Unis et l’Europe gaspillent 10 fois plus de nourriture par personne que l’Afrique Subsaharienne ou l’Asie du Sud.

Le photographe Klaus Pichler affirme que ce gaspillage de choses tout à fait comestibles est le symptôme d’une culture qui «dévalorise la nourriture»: «dans les supermarchés, on prend beaucoup de décisions spontanées. Les gens ne prennent pas le temps de se demander s’ils achètent trop ou pas. Ou s’ils pourraient réutiliser les restes au lieu de les jeter…».

Pour mettre en évidence cette idée et dénoncer ce gaspillage, Klaus Pichler a choisi de traiter les photos comme s’il s’agissait de publicités haut de gamme. Il a fait pourrir quelques semaines des aliments basiques comme du fromage, des fraises ou du chou-fleur. Puis il a arrangé tout cela comme une image de luxe. Le fond noir et l’éclairage dramatique font ressortir les couleurs vives de la pourriture, bleu moisi, vert infect et jaune putride…

Pour Npr, «le contraste entre la pourriture et le luxe de la photo est frappant». Mais est-ce que les conséquences du gaspillage alimentaires, exploitation économique, malnutrition et famine, peuvent vraiment être appréhendées via ces photos magnifiques? Pichler répond: «ces photos vous provoquent. Alors vous commencez à penser à votre propre comportement de consommateur…».

Chaque photo est accompagnée d’informations sur le lieu et la date de production, la distance parcourue et l’empreinte carbone, pour enfoncer le clou sur l’absurdité du gaspillage. Pichler précise aussi qu’il a mené l’ensemble du projet dans sa maison de Vienne. De l’achat à la photo, en passant par l’étape de la putréfaction… Et ce n’était pas toujours joli joli, surtout quand il avait en même temps du poulet cru et du poulpe en décomposition. Mais le photographe pense qu’il est aussi important de «coexister avec la nourriture pourrie» pour prendre conscience de la valeur de la nourriture…

Vous pouvez voir toutes les photos de la série One Third sur le site web de Klaus Pichler. Après ça, vous réfléchirez en effet à deux fois avant de laisser pourrir une vieille salade au fond de votre réfrigérateur.

Photo: Capture d’écran sur le site de Klaus Pichler.

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Comment gâcher moins de nourriture

En moyenne, chaque Français jette 20kg de nourriture par an dont 7kg de produits encore emballés, rapportait l’agence de l’environnement et de l’énergie en avril 2011. Ce n’est bon ni pour l’environnement, ni pour nos finances!

Sur Good, Siobhan O’Connor offre une liste d’astuces pour moins gaspiller, dont voici les plus faciles à adapter en France:

1. Adhérer à une Amap, (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui vous fournit un panier de produits frais –fruits, légumes, mais aussi œufs, viande, fromage… Il n’y a évidemment pas de lien immédiat entre ce panier et le fait de gaspiller moins de nourriture (surtout quand les légumes sont inhabituels…). Mais la blogueuse souligne: «Quand je suis obligée de penser aux vraies fermes avec des vrais agriculteurs qui récoltent ma nourriture, j’ai beaucoup moins tendance à la laisser se gâcher.»

2. Partager. C’est tout simple et ça vous fera des amis. Sachant qu’on ne peut tout de même pas tout apporter à ses collègues ou à ses voisins, vu que des fraises seront toujours mieux reçues que des choux de Bruxelles.

3. Jouer à Top Chef.

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