Enfants et ados, plus de restos = toujours plus de calories

En allant au fast-food, il semble évident qu’un enfant consomme plus de calories que pendant un repas préparé par ses parents… Cela ne vous surprend pas, c’est simplement du bon sens.

Mais Reuters rapporte qu’une étude appuie désormais ces craintes évidentes. Lisa Powell et T. Nguyen Binh, de l’Université de l’Illinois à Chicago se sont penchés sur les les conséquences du fait de manger souvent dehors – dans des fast-foods et des restaurants «classiques» – particulièrement sur les enfants. Ils dévoilent leurs résultats cette semaine dans Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine.

Les chercheurs ont analysé les données d’une étude nationale sur la nutrition et la santé, réalisée sur plusieurs années sur 4717 enfants (âgés de 2 à 11 ans) et 4699 adolescents (âgés de 12 à 19 ans).

Ils ont examiné l’alimentation de chaque jeune sur deux jours séparés, en examinant différents facteurs: la quantité de nourriture venue du fast-food, celle venue de restaurants «classiques», s’ils ont choisi des menus à emporter ou pas, les boissons et les éléments du menu (gras, gras saturé, sucre, sodium…). Les repas consommés chez les copains ou à la cantine ont aussi été pris en compte.

Bilan, les ados ont consommé 309 calories de plus les jours où ils ont mangé au fast-food. C’est 126 calories pour les enfants qui sont passé par un restaurant rapide… Les enfants qui ont mangé dans un restaurant «classique» ont consommé 126 calories de plus, et les ados 267 de plus qu’un repas à la maison.

Ceux qui ont mangé dehors ont bu moins de lait que d’habitude et deux fois plus de soda. “Les jours où les jeunes vont au fast-food, ils ne réduisent pas les calories dans d’autres moment de leur alimentation”, explique Lisa Powell. Elle dénonce les pubs des fast-food qui bombardent les enfants, et les restos à proximité des écoles. Pour elle, «les parents doivent réaliser qu’un repas à l’extérieur n’est pas un bon substitut à un repas à la maison» et que «la consommation au fast-food et au restaurant ne devrait pas être la norme».

Tout cela n’est pas surprenant, mais Sara Bleich, prof à l’Université de Baltimore, précise à Npr que «ce qui est remarquable dans cette étude, ce n’est pas sa conclusion, c’est sa signification politique. Elle s’adresse aux décideurs». Pour elle, aborder la question de l’obésité n’est pas aussi simple que d’interdire les sodas XXL: “Nous devons changer d’environnement, travailler avec des restaurants pour qu’ils vendent des produits plus sains à des prix attractifs”. Elle rappelle que 12,5 millions de jeunes Américains de 2 à 19 ans sont obèses.

Photo: Fast Food/ SteFou! via Flickr CC License by

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Batman et Spiderman, des super-héros de la lutte contre l’obésité?

Une équipe de chercheurs américains de l’Université de Cornwell vient de montrer que l’idée d’associer un super-héros à de bonnes habitudes alimentaires pouvait encourager les enfants à manger plus de fruits et de légumes.

Pour cette étude, publiée dans la revue Pediatric Obesity, les chercheurs ont demandé à 22 enfants de 6 à 12 ans s’ils préféraient les tranches de pommes crues (proposées dans certains fast-food aux Etats-Unis) ou les frites. Bien sûr, seulement 9% des enfants ont choisi les pommes.

Ensuite, on leur a montré des photos représentants 6 personnages «admirables» (comme Batman!) et 6 “moins admirables”, en demandant «est-ce que tu penses que cette personne commande des frites ou des pommes au fast-food?».

Selon l’hypothèse des chercheurs, les enfants qui pensent que les héros cool mangent sainement vont ensuite faire des associations positives et choisir eux-mêmes les pommes. A la fin, après la prise de conscience, 45% des enfants choisissent les tranches de pomme, comme Batman ou Spiderman qui sont des gens bien…

Donc, mentionner le nom et montrer la photo de Spiderman ou de l’un de ses confrères (peu après la sortie de films de plusieurs films de super-héros…) pourrait faire perdre de vue les alternatives moins équilibrées. L’étude conseille “aux parents de demander à l’enfant «qu’est ce que Batman (ou tout autre personnage admiré) mange?», cela pourrait rendre plus facile l’ingestion de nourriture saine…”

La Presse précise que la différence calorique n’est ici pas négligeable: une portion de tranches de pommes équivaut à 34 calories, contre 227 pour la portion de frites. Brian Wansink, un des chercheurs, explique au journal canadien l’utilité de ses conclusions: «si vous mangez au fast-food une fois par semaine, un petit changement d’habitude comme celui de troquer des frites contre les pommes pourrait éviter à vos enfants de prendre près de 1,4 kg par an».

Dans le journal 20 minutes suisse, la diététicienne Nicoletta Bianchi pense qu’il ne faut pas raconter de bobards aux enfants: «on ne voit jamais Batman manger! Déjà, si on va au McDo, ce n’est pas pour manger des pommes! Autant s’y rendre moins souvent mais leur laisser le hamburger-frites. Le coup du super-héros, ça marchera peut-être une fois, mais ça n’aura pas d’effet à long terme».

Photo: Spidermen/ Lora Rajah via Flickr CC License by

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Pourquoi les burgers sont-ils toujours plus beaux en photos que dans la réalité?

Photo: Capture d’écran de la vidéo McDonald’s

Vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi le hamburger que vous commandiez au McDo ne ressemblait jamais à celui affiché au dessus des caisses du fast-food? C’est également la question qu’a posée Isabel M. à Hope Bagozzi, la directrice marketing de McDonald’s Canada, dans le cadre de la campagne marketing «Your Questions», rapporte le Telegraph.

Pour cela, elle va comparer deux cheeseburgers. L’un acheté dans le fast-food et celui qui est préparé dans le studio photos. Ou quand la transparence devient une opération marketing.

Dans le studio photo, on découvre un nouveau métier, celui de styliste culinaire, ce qui consiste, comme l’explique Street Press «à mettre en place les aliments avant qu’ils ne soient photographiés». On assiste à une véritable intervention chirurgicale. Dans le cas de notre cheeseburger, c’est-à-dire disposés les cornichons et les oignons à l’avant du burger, à l’aide d’une pince à épiler, instillé le ketchup et la moutarde à la seringue. Quant au fromage, ses coins sont fondus à l’aide d’un fer et le steak est à peine cuit pour paraître plus épais.

Mais même avec un styliste culinaire une personne lambda ne saurait pas prendre une photo aussi appétissante que celle que l’on voit dans les publicités de burgers. C’est là qu’entre en scène le photographe culinaire, celui qui saura trouver le meilleur angle et la luminosité qui mettra le plus en valeur le hamburger. Et si cela ne suffit pas il y a toujours Photoshop pour les retouches.

La directrice marketing ne peut s’empêcher de préciser que les ingrédients utilisés dans la séance photo sont les mêmes qu’au Mc Do. Pourtant comme le souligne Blisstree, elle ne fait que parler de produit quand elle parle du burger préparé par le styliste, ce qui est étrange quand on parle d’un plat, il aurait donc été intéressant de savoir si ce hamburger était mangeable.

Street Press, qui de son côté compare deux Big Mac (le classique et celui de la publicité) s’attarde un peu plus sur le déroulement du shooting:

«Une salade qui a été changée toutes les 5 minutes pour éviter qu’elle ne défraîchisse […] le beau pain rond parfait avec des grains de sésame également répartis, choisi parmi une centaine d’autres pains qui finiront à la poubelle.»

Pourquoi tant d’effort pour un pauvre hamburger qui sera avalé en trois bouchés? Comme l’explique Stéphanie Côté, d’Extenso, le centre de référence en nutrition de l’Université de Montréal : «On mange avec tous les sens, mais les yeux demeurent notre premier contact avec un aliment».

Si vous voulez d’autres comparaisons entre la publicité et la réalité nous vous conseillons le blog Alphaia, qui s’amusent à comparer la taille de différents burgers, tacos et qui constate également que les burgers des publicités McDo ne rentreraient pas dans leurs boîtes si on essayait.

D.D.

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Obama est prié de ne pas manger de burgers en public

Le svelte président des Etats-Unis s’est plusieurs fois laissé photographié pendant qu’il mangeait un repas s’apparentant à de la junk food… Le Physician Committee for Responsible Medicine (PCRM, un Comité de Médecins américains pour une médecine plus responsable, basé à Washington), demande officiellement au Président Obama d’arrêter de se montrer en public en train d’ingurgiter des burgers, frites et autres hot-dogs.

Ces médecins prévoient de lancer une pétition le 10 mai appelant à “un décret interdisant les séances de photos officielles qui montrent le Président, sa famille, le Vice-Président et les Membres du Cabinet du Président consommant des aliments malsains et transformés qui peuvent causer cancer et obésité” .

Sur leur site, les médecins du PCRM expliquent que “depuis sa prise de fonction, le president Obama a posé devant les appareils photos entre autres en train de manger un hot-dog à un match de basket avec David Cameron, en train de manger des cheeseburgers avec le russe Dmitri Medvedev, ou encore s’arrêtant dans un fast-food pour partager un burger avec un journaliste. Ses prédécesseurs, comme Bill Clinton, George W. Bush ou Ronald Reagan ont aussi été photographiés dégustant de la junk food, de la crème glacée ou un Big Mac.”

Pour le PCRM, ces photos de présidents sont plus médiatisées que les messages nutritionnels, et contribuent donc à l’ignorance dans ce domaine.  Les médecins de l’association pensent aussi que ces séances photos, souvent organisées dans des restaurants, sont une bonne pub pour certains produits. Par exemple, Barack Obama aurait donné un coup de pouce publicitaire aux chaînes Five Guys Burger and fries en s’y arrêtant à Washington en 2009…

Selon USA Today, le docteur Susan Levin, directrice du Comité pour la thématique de l’éducation à la nutrition, déclare que “la Maison Blanche ne montrerait jamais la photo d’un Président avec une cigarette, alors pourquoi peut-on le montrer en train de manger des choses qui causent le cancer?”. Elle ajoute: “Hot-dogs, hamburgers et de nombreux autres aliments malsains tuent chaque année plus d’Américains que le tabac et coûtent plusieurs milliards aux contribuables en soins de santé. Le Président peut manger ce qu’il aime en privé, mais pas pendant des évènements publics. Nos dirigeants doivent être des modèles”.

Photo: DSC02626, Johnny Rocket’s, Redwood City, CA, USA/ jimg944 via FlickrCC License by

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Le fast-food, un facteur de dépression?

Selon El Mundo, une nouvelle étude espagnole montre que le fast-food et les pâtisseries industrielles sont les ennemis de la santé cardiaque… mais aussi de la santé mentale. Les scientifiques de l’Universirté de Las Palmas aux Canaries et de l’Université de Navarre publient une recherche montrant que les consommateurs de pizzas, muffins, hamburgers et autres beignets ont plus de risques de développer une dépression.

Almudena Sánchez-Villegas, auteur principale de l’étude publiée dans le dernier «Public Health Nutrition», explique au Mundo: «Nous avons constaté que les participants ayant une consommation plus élevée de restauration rapide ont un plus grand risque de dépression que les participants n’ayant pas consommé ces aliments. Le risque est accru d’environ 40%».

«La dépression affecte 121 millions de personnes à travers le monde. […] Cependant, on sait peu de choses sur le rôle de l’alimentation dans le développements de troubles dépressifs. Mais des études antérieures suggèrent le rôle préventif de certains nutriments et aliments, tels que les vitamines B, les acides gras oméga-3 ou encore l’huile d’olive» développent les chercheurs dans l’introduction de leur étude.

Cette étude, initiée en 1999, a été menée sur 8964 participants ne présentant aucun diagnostic de dépression au début de l’enquête. Pendant 6 ans, ils ont rempli tous les deux ans un questionnaire sur leur mode de vie et leur consommation alimentaire. Au cours de cette période, 493 participants ont été diagnostiqués dépressifs.

L’analyse des résultats montre une relation positive entre la consommation de fast-food et de pâtisseries industrielles et le trouble dépressif. José Luis Carrasco, chef de l’Unité des troubles de la personnalité à l’Hôpital universitaire San Carlos de Madrid reconnaît que «les résultats de cette étude sont raisonnables et c’est quelque chose que nous voyons dans la pratique quotidienne. Mais on doit quand même rester prudent avec ces données qui suggèrent une causalité.»

Selon les auteurs de l’étude, «une possible explication est la présence importante de gras de type trans dans ce type d’alimentation. Ces gras peuvent avoir des effets négatifs sur différents systèmes biologiques, sur le risque de maladie cardio-vasculaire, mais aussi de dépression». Ils pourraient augmenter la production de cytokines inflammatoires, qui diminuent la synthèse des neurotransmetteurs (nécessaires pour la transmission nerveuse, et qui diminuent en cas de maladie mentale) et des neurotrophines, autres éléments liés au bon fonctionnement des neurones.

On peut aussi envisager la causalité inverse: les gens qui souffrent de dépression consomment davantage de junk food… Pour les chercheurs, ce n’est pas une explication, car  «l’étude est basée sur des gens qui n’avaient pas de dépression quand ils ont commencé à répondre aux questionnaires».

Mais le Docteur Carrasco reconnaît que «les personnes déprimées ont tendance à manger plus mal et plus vite. Elles n’ont pas des habitudes de vie saines et le stress les empêche de s’assoir pour manger tranquillement. Comme dans cette étude les gens n’étaient pas déprimés à la base, il faut envisager deux explications au lien entre fast-food et dépression: une explication biologique, et une autre liée au tempérament».

«Le fast-food produit une satisfaction immédiate et une sensation de satiété. C’est comme les bonbons ou les gâteaux, qui sont des aliments créateurs de dépendance et qui attirent les personnes avec un certain type de tempérament. Si une personne à une vulnérabilité, une prédisposition à la dépression, une instabilité émotionnelle, elle a souvent des habitudes alimentaires basées sur les hamburgers, les pizzas, bref sur ce qui permet de manger en 5 minutes», continue le Dr Carrasco.

Dans tous les cas, El Mundo suggère de se protéger de la dépression avec un régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, huile d’olive, noix et légumineuses.

Photo: Fast Food/ SteFou! via Flickr CC License by

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Le food truck, un remède à la crise?

Le food truck (camion de nourriture), un moyen de manger bon et pas trop cher? En France, le food truck se résume aux camions à pizzas ou à frites, ou aux nouveautés comme Le Camion qui fume, qui déchaîne les aficionados de burgers parisiens. Aux Etats-Unis, ce mode de consommation est largement plus répandu. Mais en Californie, une nouvelle proposition de loi veut interdire aux food trucks de stationner à moins de 500 mètres d’une école publique. Vu le nombre d’écoles en Californie, cette mesure serait un obstacle non négligeable pour ces petites échoppes mobiles…

Ce n’est pas la première fois que les autorités essayent de limiter l’essor de ces camions aux Etats-Unis. L’argument? Les food trucks piqueraient les clients des restaurants plus établis. En Californie, ils démoliraient aussi les effort pour nourrir correctement les enfants… Un article de GOOD s’insurge contre cette vision faussée. Pour Nona Willis Aronowitz, il faut encourager le food truck, qui peut être un remède à la crise.

Pas cher

Pour l’auteur, il ne faut surtout pas lutter contre la multiplication de ces camions colorés, car ils nous aident à amortir le choc de la crise, dans un contexte d’augmentation des prix des denrées alimentaires et de diminution du temps de pause. Le food truck permet de manger pour pas cher, et cela a d’ailleurs toujours été une évidence aux Etats-Unis: quelques pièces suffisent pour acheter un bagel à New-York ou un taco à Los Angeles. Mais le public des food trucks s’est diversifié ces dernières années, en s’élargissant vers la classe moyenne, attirée par les plats gourmets et pas cher.

Jeremy Epstein, propriétaire d’un camion à pizzas à New York, parle carrément de «cuisine de récession». Même “les hommes d’affaires ne veulent plus dépenser des tonnes d’argent dans des repas avec les clients, ils veulent quelque chose de différent”.

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En France, McDonald’s n’est plus un fast-food

McDo est-il toujours un fast-food? Pas pour Eleanor Beardsley, qui écrit sur The Salt, blog fooding de NPR, que c’est d’ailleurs toute «la beauté du McDonald’s en France». On y lit, on y pianote sur son ordinateur, on y passe du temps entre amis. L’Américaine explique que si la France est le deuxième marché de McDonald’s, c’est la conséquence de la francisation effrénée d’un concept ultra-américain.

Nous vous l’avions expliqué en novembre 2011. En France, contrairement aux Etats-Unis, «la fréquentation des fast-foods se fera davantage aux heures de pointe (déjeuner/dîner) (…) et une logique de partage prime. Autant de temps sera consacré à la dégustation de la nourriture qu’à sa digestion et au partage de moments avec les personnes avec qui vous allez au fast-food».

Alors McDo étudie particulièrement l’architecture de ses restaurants français, comme l’explique cet article du Chicago Tribune, et met en place de nouvelles méthodes de vente qui rapprochent de plus en plus le fast-food du restaurant traditionnel. La Dépêche revient par exemple sur la mise à niveau inédite d’un Mc Donald’s dans lequel le service à table est désormais disponible. Les bornes de commande électroniques répondent aussi de cette exigence de confort: on y prend plus son temps qu’au comptoir.

Une étude menée à l’université de Pennsylvanie revient sur d’autres méthodes utilisées pour séduire le consommateur français. Parmi elles, une image verte inédite, jusque sur le logo (le seul au monde à avoir un fond vert), une architecture en bois, ou des informations sur le gaz à effet de serre produit par les camions de livraison. En France, contrairement aux fast-foods traditionnels, McDo se veut aussi sain (nombre de calories affiché, fruits dans les menus, traçabilité des viandes et produits français). Une communication accélérée depuis l’affaire Bové au McDo de Millau en 1999, explique l’étude.

Et les chiffres de McDonald’s France n’ont jamais été aussi bons. Les Echos rapportent une accélération des ventes françaises au dernier trimestre 2011 (hausse de 10,8% des ventes en Europe en décembre) qui permettront à la compagnie américaine d’ouvrir 1.300 nouveaux restaurants dans le monde en 2012.

Pour Eleanor Beardsley le summum de la francisation du McDo réside dans le McCafé, tenus par le groupe Holder qui gère aussi les fameuses pâtisseries Ladurée. Comme aux Etats-Unis, «les adolescents français aiment traîner au MacDo, explique-t-elle. Seulement, ils le font dans le café plutôt que sur le parking».

photo: Department 56 Mcdonald’s Sign / Lunchbox photography via Flickr CC License By

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Un fast-food, ce n’est pas qu’un hamburger et des frites

Supposés offrir une alimentation à moindre coût, les fast-food coûtent souvent plus cher que des plats faits maison. Pourquoi continuons-nous d’y aller?

Décriés pour favoriser l’obésité et les problèmes de malnutrition, les fast-foods peuvent encore compter sur l’argument bon marché. Pour autant, selon un article du New York Times, dont je vous avais déjà parlé sur le blog, il est plus coûteux, pour une famille de 4 personnes, de consommer un repas au McDonald’s que de préparer un poulet rôti accompagné de pommes de terre et de salade ou un riz aux haricots noirs avec des lardons et des poivrons.

Pensons-nous à tort qu’il est moins cher de manger au McDonald’s? J’ai souhaité vérifier si l’hypothèse était également valable en France et ai ainsi transformé le rice and beans américain en des hamburgers maison.

Comme nous l’ont fait remarquer plusieurs commentateurs, il y avait un problème de calcul dans l’ardoise représentant le coût d’un repas à 4 au McDonald’s. Nous avons oublié de compter deux fois le prix du menu Big Mac… Le total revient donc non pas à 13.80€ mais à 19.60 €(2 menus Big Mac à 5.80 € + 2 menus Happy Meal à 4€). Merci à nos lecteurs attentifs!



J’ai considéré que vous aviez déjà de l’huile, du sel et du poivre à la maison.

Le prix du poulet dépend de là où vous l’achetez et de sa présentation (cuit, à cuire). Un poulet rôti prêt à chauffer à Monoprix vous coûtera 6,97 € alors que le prix d’un poulet rôti à la rôtisserie d’une boucherie sera fixé entre 5 à 8 euros. Ce sera la même gamme de prix pour un poulet entier que vous souhaitez rôtir à la maison, en fonction de son label de qualité.

Les prix varient également pour les steaks hachés, nécessaires à la préparation d’hamburgers maison. Si vous choisissez l’option surgelé, ils seront sensiblement moins chers (3,95 € pour 4 steaks de la marque Monoprix) et pourront vous être utiles pour un autre dîner (ainsi des paquets de 10 steaks surgelés de la marque Monoprix et Charal coûtent respectivement 5,65 € et 6,11 €). Par ailleurs, si vous souhaitez préparer des frites maison, il vous faudra ajouter à la facture le prix d’une bouteille d’huile (1,90 € de la marque Monoprix).

L’expérience fast-food

Il est donc largement moins cher de cuisiner un poulet-pommes de terre-salade, et au moins (ou seulement!) 1€10 moins cher de faire des hamburgers maisons que d’aller au fast-food (la facture augmentera en plus a prorata des ingrédients utilisés: tomates, cornichons, oignons caramélisés, salade, autre type de fromage etc.).

Mais le journal américain ne prend pas en compte le fait que se rendre au McDonald’s va au-delà du fait de consommer des hamburgers et des frites.

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Un McDo coûte-t-il plus cher qu’un plat fait maison?

Longtemps, un des arguments justifiant la grande consommation de nourriture de type fast-food a été celui du coût: cela serait plus économique de manger un hamburger et des frites que de concocter un repas à la maison, qu’il soit plus équilibré ou non, en termes d’argent et de temps (Le temps, c’est de l’argent, dit-on). Pourtant, Mark Bittman, journaliste culinaire au New York Times, explique que des menus classiques de McDonald’s pour une famille composée de 4 personnes coûteront 2 plus cher qu’un poulet rôti accompagné de pommes de terres ou 3 fois plus cher qu’un riz aux haricots noirs avec lardons et poivrons (rice and pinto beans) préparés à la maison.

L’article de Mark Bittman a suscité de nombreux commentaires d’internautes, dont le New York Times a repris les plus éloquents. A l’image de ce témoignage d’une mère de famille qui pointe du doigt l’oubli principal de Mark Bittman, à savoir le temps passé à faire les courses, le temps à éplucher, couper, faire sauter des légumes ou autre tâche culinaire et le temps passé à débarrasser la table et nettoyer la cuisine alors qu’«une sortie au McDonald’s permet à la famille de passer du temps ensemble, que la nourriture leur soit apportée, qu’ils profitent du repas et quittent le restaurant tous ensemble en beaucoup moins de temps». Comme le remarque Mother Jones, si l’on se rapporte aux statistiques du salaire horaire médian américain, il faudrait ajouter près de 32 dollars pour deux heures passées à cuisiner un poulet-pommes de terre.

Mark Bittman le reconnaît, les personnes ne se rendent pas au fast-food seulement parce que la nourriture y est bon marché mais parce qu’ils sont fatigués et qu’ils ont été habitués à penser, à l’ère de la restauration rapide et des surgelés, que cuisiner des repas est un travail comme un autre.

Par ailleurs, comme le souligne Phil Covington pour TriplePundit, en référence au livre Le dilemme de l’omnivore de Michael Pollan, tant le marketing des chaînes de fast-food que la disposition des menus au comptoir incitent les consommateurs à consommer plus (le prix d’un simple hamburger est indiqué en petit à la différence des menus comprenant un hamburger, une frite et une boisson) et à avoir l’impression d’avoir un bon rapport quantité-prix. Par ailleurs, comme le souligne Mark Bittman, cela n’est pas partout aisé de trouver une épicerie à proximité de son domicile avec des prix abordables (le food desert, «désert alimentaire»), ne serait-ce même pour cuisiner des plats aussi caloriques que ceux des chaînes de fast-food.

Au-delà de l’argument financier ou géographique, la question est aussi celle des habitudes culinaires familiales: «Elever nos enfants à la maison de manière à ce qu’ils ne soient pas programmés à consommer de la nourriture rapidement préparée, mangée sur le pouce, calorique, faible en apports nutritionnels: leur donner le plaisir d’apprécier de se nourrir correctement en famille.»

J.C

Photo: Un hamburger yoppy via Flickr CC License by

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La crise a-t-elle bouleversé nos habitudes alimentaires?

Face à la montée des prix de l’alimentaire,  dont l’augmentation était de plus de 6% en 2008 –une première depuis 1984– «l’adaptation» est naturellement l’une des premières conséquences de la situation économique. «Avant la crise, la santé et le plaisir de manger étaient essentiels. Aujourd’hui, l’argument prix est majoritaire et cela, toutes catégories sociales confondues», explique Jean-Pierre Corbeau, professeur émérite à l’Université François Rabelais de Tours et sociologue de l’alimentation.

Alors, les pratiques évoluent. Les consommateurs ont tendance à revenir vers les fondamentaux, à réduire leurs achats de marques. Ils jouent «intelligent», multiplient les lieux d’achats de nourriture, redécouvrent les joies du marché tout en cherchant le bon. Selon une étude (PDF) du Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (Credoc) publiée en 2009, 17% des Français comparent de plus en plus les prix, chassent les promotions (16%), suppriment le superflu (18%) et descendent en gamme de produits (28%).

La conséquence est une tendance au «manger malin», notamment pour les classes moyennes. En d’autres termes, on cuisine davantage ce qu’hier on pouvait acheter tout prêt. «En anticipant la crise, des personnes se sont mises à recuisinier des éléments basiques, poursuit Jean-Pierre Corbeau. Certains achètent par exemple du chocolat pour faire un gâteau et n’achètent pas ce dernier déjà fait. De la même manière, ils auront tendance à ne plus acheter des salades sous vide mais à les préparer eux-mêmes».

Fast-Foods et discounters, gagnants de la crise

C’est en quelque sorte un retour à l’alimentation plaisir avec le souci de la convivialité et de la valorisation de soi, dans une dynamique portée par la multiplication d’émissions culinaires. Pourtant, la  «tension» du portefeuille, comme disent les sociologues, ainsi que la nécessité de «faire des économies» reste prégnante.

Incontestablement, la crise a dopé leur business des fast-food et discounters. Déjà auréolés d’un développement majeur au cours de la décennie passée, fast-foods et hard discounters ont profité de la morosité ambiante et des portefeuilles en berne.

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