Malgré la crise, le business du cupcake prospère à Athènes

Nicole Kotovos était à la recherche d’une idée géniale pour commencer une nouvelle vie, loin de New York et de son boulot dans une chaîne de télé. Elle a donc décidé de quitter les Etats-Unis pour rejoindre sa patrie d’origine, la Grèce, avec l’objectif d’ouvrir une pâtisserie américaine et d’apporter la mode du cupcake à Athènes. Npr raconte cette drôle d’histoire d’une femme arrivée en 2008, un peu au mauvais moment…

Pourtant, la boutique Cupcakes Hamptons a bien vu le jour. Puis deux autres… «La crise avait déjà commencé ici, mais je savais que le café et les petits gâteaux avaient encore une chance, même dans ces circonstances. Les boulangeries-pâtisseries sont résistantes à la récession», souligne Nicole.

Alors, dans une rue athénienne, le petit magasin de Nicole Kotovos ressemble beaucoup à une pâtisserie américaine: une vitrine avec des jolis gâteaux multicolores, le menu sur un tableau noir, des étagères en bois blanc… Les clients grignotent des cupcakes accompagnés de cafés grecs.

«C’est quelque chose de nouveau ici en Grèce. Et savoureux. Si votre café est bien noir, c’est encore meilleur», raconte Chris Papadimas, un jeune client, à Npr. Hamptons a été le premier café-pâtisserie de ce genre à ouvrir à Athènes, d’autres ont suivi. «J’ai fait quelques recherches à ce sujet. Je savais que les Grecs adoraient les pâtisseries grecques. Mais je savais aussi qu’ils étaient ouverts d’esprit», explique Nicole.

Elle a donc formé ses employés à la cuisine américaine, et ajusté les recettes à cause du climat humide de la Grèce: «Nous avons travaillé trois mois pour aboutir à un cupcake supportant le climat! En été, nous gardons les pâtisseries bien au frais, évidemment».

Nicole a dû aussi apprendre à faire des affaires en Grèce, trouver des financements, importer des matières premières, s’adapter aux lois du travail… «Il y a beaucoup de potentiel en Grèce, et je crois sincèrement qu’un jour le pays va attirer les entreprises et les hommes d’affaires qu’elle mérite, et qui vont lui être bénéfique. C’est encore loin, mais j’ai constamment cette pensée positive sur l’avenir de la Grèce, et c’est ce que j’aime ici». En attendant, elle poursuit son rêve américano-grec, en affirmant que la pâtisserie est un domaine qui peut parfaitement prospérer en temps de crise.

Photo: Cupcakes/ lamantin via FlickCC License by

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En Grèce, le “Mouvement de la patate” rapproche consommateurs et producteurs

 

 

 

 

 

 

Acheter massivement et directement aux producteurs, voilà le système simple et efficace que les Grecs ont trouvé pour s’en sortir un peu mieux. Dans un article du Guardian, Jon Henley évoque le «Mouvement de la patate» qui s’étend autour de Thessalonique.

C’est Kamenides Cristos, un prof de commercialisation des produits agricoles, qui a lancé le projet avec ses étudiants. Des milliers de tonnes de pommes de terre et d’autres produits agricoles sont ainsi vendus directement aux consommateurs…

Le principe est simple: une mairie annonce une vente. Les habitants vont s’inscrire et disent ce qu’ils veulent acheter. La municipalité annonce alors à Kamenides la quantité demandée… Et lui et ses élèves appellent les agriculteurs locaux pour voir qui peut fournir les habitants. Les agriculteurs se présentent au lieu défini et à l’heure dite, et l’affaire est bouclée.

Ces ventes directes sont de plus en plus populaires en Grèce. Le mois dernier, les bénévoles de Katerini, au sud de Thessalonique, ont reçu 534 pré-commandes de familles, ce qui a donné lieu à la livraison de 24 tonnes de pommes de terre!

Elisabet, une des acheteuses, dit que «ce mouvement est extrêmement important. Les salaires ici sont très bas, et continuent à diminuer, mais les prix restent les mêmes. Alors ici, on peut acheter vraiment moins cher…». Tsitsopoulou est bien d’accord, et pense que «l’autre avantage, c’est qu’on peut voir la qualité des produits et leur origine, ce qui n’est pas le cas dans les supermarchés. C’est un système génial!»

Côté producteurs, Apostolos Kasapis est satisfait: «je suis payé tout de suite. Le bénéfice n’est pas très élevé, juste un peu au-dessus du coût de production, mais je reçois l’argent immédiatement, ce qui est très important dans un contexte de crise».

Kamenides et ses étudiants ont en fait organisé un système très simple de circuit court. L’innovation, c’est la participation des municipalités, qui aident pour l’organisation et offrent un encouragement institutionnel… Vu le succès du mouvement et l’enthousiasme suscité, Kamenides travaille sur un programme plus large comprenant des coopératives unifiées.

Pour Jon Henley, cela pourrait peut-être devenir un nouveau modèle économique pour l’achat et la vente de denrées alimentaires de première nécessité en Grèce. Plusieurs économistes ont suggéré que c’était un moyen de rompre le «cycle de la crise» dans le pays. Pour le moment, le «Mouvement de la patate» est significatif des idées nouvelles et inventives que les Grecs ont trouvées pour vivre un tout petit peu mieux cette période de récession.

Photo: untitled/ procsilas via Flickr CC License by

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Le food truck, un remède à la crise?

Le food truck (camion de nourriture), un moyen de manger bon et pas trop cher? En France, le food truck se résume aux camions à pizzas ou à frites, ou aux nouveautés comme Le Camion qui fume, qui déchaîne les aficionados de burgers parisiens. Aux Etats-Unis, ce mode de consommation est largement plus répandu. Mais en Californie, une nouvelle proposition de loi veut interdire aux food trucks de stationner à moins de 500 mètres d’une école publique. Vu le nombre d’écoles en Californie, cette mesure serait un obstacle non négligeable pour ces petites échoppes mobiles…

Ce n’est pas la première fois que les autorités essayent de limiter l’essor de ces camions aux Etats-Unis. L’argument? Les food trucks piqueraient les clients des restaurants plus établis. En Californie, ils démoliraient aussi les effort pour nourrir correctement les enfants… Un article de GOOD s’insurge contre cette vision faussée. Pour Nona Willis Aronowitz, il faut encourager le food truck, qui peut être un remède à la crise.

Pas cher

Pour l’auteur, il ne faut surtout pas lutter contre la multiplication de ces camions colorés, car ils nous aident à amortir le choc de la crise, dans un contexte d’augmentation des prix des denrées alimentaires et de diminution du temps de pause. Le food truck permet de manger pour pas cher, et cela a d’ailleurs toujours été une évidence aux Etats-Unis: quelques pièces suffisent pour acheter un bagel à New-York ou un taco à Los Angeles. Mais le public des food trucks s’est diversifié ces dernières années, en s’élargissant vers la classe moyenne, attirée par les plats gourmets et pas cher.

Jeremy Epstein, propriétaire d’un camion à pizzas à New York, parle carrément de «cuisine de récession». Même “les hommes d’affaires ne veulent plus dépenser des tonnes d’argent dans des repas avec les clients, ils veulent quelque chose de différent”.

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Pendant que le bio ralentit, le locavorisme s’envole

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

«L’insolente santé» de l’alimentation bio risque de se ternir quelque peu, selon un article du monde.fr basé une étude du cabinet Xerfi (un document destiné aux exploitants agricoles, aux industriels de l’agroalimentaires, aux distributeurs et à la restauration). La croissance de ce marché va ralentir, pour plafonner à 5% en 2015. C’est largement moins bien que dans les dernières années: entre 2006 et 2010, les taux de croissance du secteur se situaient plutôt entre 10 et 25%…

Selon le cabinet, c’est la faute à la crise: les consommateurs établissent des priorités. Et comme les produits biologiques restent plus chers… Autre tendance du bio pour les prochaines années, la grande distribution va continuer à élargir sa gamme et à augmenter sa part de marché.

Le diagnostic établit que le locavorisme (privilégier les achats de produits locaux) va peut-être même évincer le bio… Pour Xerfi, la notion de proximité est devenue incontournable dans la filière alimentaire. Bref, le cabinet enfonce le clou sur le “made in France”, déjà installé comme un des thèmes de la campagne présidentielle. Bien sûr, bio et locavorisme ne sont absolument pas contradictoires.  Mais l’étude affirme que “ce «locavorisme» montant est une opportunité pour les acteurs du bio «made in France» mais aussi une menace dans la mesure où il représente une offre concurrente pour le consommateur souvent infidèle et zappeur”.

Xerfi avait d’ailleurs publié en 2010 une autre étude intitulée «Locavores, «Régions & terroirs», «Made in France»: les nouveaux Eldorados de la filière alimentaire?». Une tendance favorisée par deux facteurs, «la montée en puissance de tendances socio-comportementales axées autour du locavorisme» et, «en lien avec la crise, le penchant au repli sur soi qui tend à favoriser le made in France». Pour Xerfi, c’est une «aubaine incontestable pour les industriels de l’agroalimentaire, les exploitants agricoles et les distributeurs»

Mais c’est bien sûr aussi une occasion de développer d’autres modes de production, distribution et consommation des denrées alimentaires. A ce propos, je vous parlerai la semaine prochaine de la Ruche qui dit oui, un moyen de combiner circuits courts et achats groupés, pour “manger mieux, manger juste”.

Photo: Ready for the shop/ hardworkinghippy via Flickr CC License by

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La crise a-t-elle bouleversé nos habitudes alimentaires?

Face à la montée des prix de l’alimentaire,  dont l’augmentation était de plus de 6% en 2008 –une première depuis 1984– «l’adaptation» est naturellement l’une des premières conséquences de la situation économique. «Avant la crise, la santé et le plaisir de manger étaient essentiels. Aujourd’hui, l’argument prix est majoritaire et cela, toutes catégories sociales confondues», explique Jean-Pierre Corbeau, professeur émérite à l’Université François Rabelais de Tours et sociologue de l’alimentation.

Alors, les pratiques évoluent. Les consommateurs ont tendance à revenir vers les fondamentaux, à réduire leurs achats de marques. Ils jouent «intelligent», multiplient les lieux d’achats de nourriture, redécouvrent les joies du marché tout en cherchant le bon. Selon une étude (PDF) du Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie (Credoc) publiée en 2009, 17% des Français comparent de plus en plus les prix, chassent les promotions (16%), suppriment le superflu (18%) et descendent en gamme de produits (28%).

La conséquence est une tendance au «manger malin», notamment pour les classes moyennes. En d’autres termes, on cuisine davantage ce qu’hier on pouvait acheter tout prêt. «En anticipant la crise, des personnes se sont mises à recuisinier des éléments basiques, poursuit Jean-Pierre Corbeau. Certains achètent par exemple du chocolat pour faire un gâteau et n’achètent pas ce dernier déjà fait. De la même manière, ils auront tendance à ne plus acheter des salades sous vide mais à les préparer eux-mêmes».

Fast-Foods et discounters, gagnants de la crise

C’est en quelque sorte un retour à l’alimentation plaisir avec le souci de la convivialité et de la valorisation de soi, dans une dynamique portée par la multiplication d’émissions culinaires. Pourtant, la  «tension» du portefeuille, comme disent les sociologues, ainsi que la nécessité de «faire des économies» reste prégnante.

Incontestablement, la crise a dopé leur business des fast-food et discounters. Déjà auréolés d’un développement majeur au cours de la décennie passée, fast-foods et hard discounters ont profité de la morosité ambiante et des portefeuilles en berne.

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