Manger plus tôt pour perdre du poids?

On devrait manger «comme un roi au petit déjeuner, comme un prince au déjeuner et comme un pauvre au dîner», vous avez sans doute déjà entendu ce genre de conseil? On a de plus en plus de preuves sur la vérité de cette phrase, avec entre autres cette récente étude espagnole qui affirme qu’il est préférable de ne pas trop avaler de calories en fin de journée…

Cette étude, publiée dans International Journal of Obesity entend démontrer que l’important n’est pas seulement ce que l’on mange, mais aussi quand on mange, raconte El Mundo. Notre corps comprend très bien les horaires, et les scientifiques conseillent à ceux qui veulent maigrir de manger plus tôt.

Une équipe de l’Université de Murcie, en collaboration avec des scientifiques de Harvard, a mené cette recherche sur 420 personnes, hommes et femmes, en surpoids ou obèses, qui essayaient de maigrir. Ceux qui mangeaient avant 3 heures de l’après-midi arrivaient à une perte de poids beaucoup plus significative que ceux qui mangeaient après cette deadline.

Marta Garaulet, prof de physiologie à Murcie, explique plus précisément à El Mundo que ceux qui ont pris le principal repas de la journée (environ 40% des apports) avant 15 heures ont réussi à perdre 12% de leur poids, contrairement aux autres qui ont perdu seulement 8%. Même si tous ont mangé exactement la même chose, fait la même quantité de sport et dormi le même nombre d’heures.

L’heure à laquelle on mange pourrait donc avoir une influence sur la régulation du poids et du métabolisme… José Maria Ordovas, un autre des auteurs de l’étude, déclare qu’il s’agit d’une «observation vraiment intéressante» mais qu’il faudra reproduire l’expérience sur d’autres échantillons pour voir plus précisément quels sont les facteurs en jeu et quelle peut être l’implication clinique.

Npr a interrogé Franck Scheer, directeur du programme de chronobiologie à Harvard. Il explique que comme on envoie des signaux à notre horloge interne en mangeant, il est possible qu’en retardant le repas dans la journée, les choses deviennent hors de contrôle:  «La grosse horloge du cerveau est désynchronisée avec les mini-horloges dans les cellules qui régulent le métabolisme». En gros, «quand les heures de repas ne correspondent pas au cycle veille-sommeil, il y a une sorte de déconnexion entre les différentes horloges de notre corps».

Et cette déconnexion ferait que le complexe système qui régule notre poids ne marche plus à merveille.

Npr rapporte aussi les propos d’une sceptique, Madelyne Fernstrom, du Centre médical de l’Université de Pittsburgh: «L’étude montre une association entre l’horaire des repas et la prise de poids, mais ce n’est pas la preuve d’une relation de cause à effet».

En effet, la perte (comme la prise) de poids est vraiment multi-factorielle. Pour Madelyne Fernstrom, beaucoup plus que les horaires, «le plus important, c’est ce que vous mangez. Si vous voulez perdre du poids, vous devez manger moins de calories et faire du sport». Comme le souligne Npr, c’est un message qu’on a déjà entendu quelque part…

Photo: Clock / Dave Stokes via Flickr CC License by

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“L’obsolescence programmée” est aussi dans nos frigos

L’ordinateur portable conçu pour durer 3 ans, ça vous dit quelque chose? Serge Latouche, économiste et penseur de la décroissance, a publié en octobre dernier Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée.

Dans cet ouvrage, il développe le concept d’obsolescence programmée, phénomène qui correspond à un désir, de la part des producteurs, «d’accélérer l’usure, la consommation et le renouvellement des objets».

Obsolescence technique, psychologique ou planifiée

Il distingue l’obsolescence technique, «le déclassement des machines et appareils dû à un progrès technique, qui introduit des améliorations de toutes sortes», de l’obsolescence psychologique, «la désuétude provoquée non par l’usure technique ou l’introduction d’une innovation réelle, mais par la  «persuasion clandestine », c’est à dire la publicité ou la mode», et de cette fameuse obsolescence planifiée, qui correspond à «une usure ou une défectuosité artificielle».

Il s’agit clairement de «l’introduction à dessein d’une défaillance dans les appareils». Par exemple, une imprimante programmée pour cesser de marcher après un certain nombre d’impressions… Bel et bien conçue pour avoir une durée de vie limitée. Et donc être remplacée par une autre imprimante toute neuve.

Mais pourquoi je vous parle de cela ici? Parce que viens seulement de lire ce livre, et qu’il aborde aussi, après une explication sur les deux «vagues du jetable», la thématique de «l’obsolescence alimentaire».

C’est un éclairage intéressant pour les questions qui nous occupent sur ce blog, et aussi une dénonciation forte des rouages du gaspillage alimentaire (devenu depuis cause nationale et même européenne).

Le règne du jetable

D’abord, Serge Latouche explique qu’un certain «air du temps» a fait quasi disparaître «la pratique des consignes, si respectueuse des ressources», pour la livraison des bidons de lait par exemple aux États-Unis. Adieu bocaux, pots de confiture, bouteilles en verre réutilisables. Bonjour emballages jetables…

La «pratique du contenant jetable» s’applique désormais à tous types de matériaux, y compris le verre ou l’aluminium. Ce qui entraîne évidemment une augmentation énorme des déchets d’emballage. Notons cependant les efforts de certains bars ou festivals qui proposent des gobelets en plastique à consigner et non à jeter!

Yaourts périmés

Ensuite, nous voilà au cœur du problème: la date de péremption, «un cas atypique d’obsolescence programmée» selon l’auteur, due surtout à «la surproduction systématique de l’agriculture productiviste». La faute de l’agro-business (semenciers, industrie agro-alimentaire…), de la grande distribution et des «réglementations sanitaires bureaucratiques». La faute de presque tous les maillons de la chaîne selon Serge Latouche:

«Les agences de sécurité alimentaires travaillent main dans la main avec les lobbies de la filière agro-industrielle et ont tendance, en invoquant le principe de précaution, à fixer des normes contraignantes et des délais extrêmement courts (sans véritable garantie sanitaire, d’ailleurs), ce qui stimule la production et la vente».

Yaourts périmés, yaourts jetés, nouveaux yaourts achetés au supermarché, c’est assez simple. Le gaspillage des consommateurs (distinct du gaspillage direct des producteurs, également très important) est «favorisé par la dévalorisation massive des produits alimentaires industriels, par l’organisation de la distribution et de la vie dans les grands centres, et, bien sûr, par la publicité». Un système tout bénéf’ pour les industriels et les distributeurs…

Serge Latouche précise aussi que le productivisme est responsable de l’obsolescence de nombreuses variétés de fruits et légumes, ou de races d’animaux, qu’on ne trouve plus sur les étals des marchés.

Ajoutons que “l’obsolescence psychologique” est également très présente dans nos comportements alimentaires. Dans nos frigos et nos placards aussi, les marques et produits apparaissent et disparaissent, en fonction de modes ou de publicités.

Enfin, le dernier chapitre est consacré aux limites de l’obsolescence programmée, qui sont bien sûr applicables à notre sujet de l’obsolescence alimentaire. Les réactions des consommateurs et des citoyens sont en bonne place pour contrer le phénomène… Comme on peut l’observer en ce moment avec un certains nombres d’initiatives contre le gaspillage alimentaire, à échelle individuelle (compost au fond du jardin, efforts pour gérer ses courses et ne pas jeter) et collective (banquet des 5000, Disco Soupe…).

L.D.

Latouche Serge, Bon pour la casse, les déraisons de l’obsolescence programmée, Les liens qui libèrent éditions, Octobre 2012.

Photo: ‘tite douceur du soir ( espoir )/ bendukt via FlickrCC License by

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La viande de dinosaure, ça avait quel goût?

Si les hommes avaient croisé des dinosaures et avaient réussi à chasser un specimen bien dodu avant de le faire cuire à la broche, quel dinosaure aurait été le plus goûteux?

David Varricchio, professeur de paléontologie à l’Université du Montana, a peut-être une réponse, signale le Huffington Post… Il a analysé le régime alimentaire et le type d’activité des dinos pour pouvoir juger de l’éventuel goût de leur viande.

Pour le chercheur, le met de choix n’était sûrement pas le T-Rex: «On a trouvé des anomalies dans ses mâchoires, qui suggèrent qu’il mangeait de la viande fétide, et qu’il avait des maladies transmises par ses proies», dit-il à Popular Science. Une viande pleine de parasites donc!

Diverses théories affirment que les dinosaures avaient un goût de poulet, en se basant sur leur proximité avec les oiseaux. Selon Slate.com, la viande de T-Rex ressemblait plus à du faucon qu’à du poulet… Puisque d’ «innombrables facteurs déterminent la saveur de la viande, y compris la composition des muscles d’un animal, ses habitudes alimentaires et ses hormones», la saveur du grand dino aurait été plus proche de celle d’un oiseau carnivore, assez forte donc…

Les dinosaures qui avaient un régime à base d’animaux marins ne devaient pas être vraiment délicieux non plus, non pas à cause de leur goût de poiscaille, mais parce que la consommation de beaucoup d’huile de poisson devait rendre leur viande plus sensible à l’oxydation, et donc lui donner petit goût rance.

Alors, quels dinosaures avaient bon goût? Ceux qui mangeaient des plantes en général devaient sans doute être meilleurs que ceux qui mangeaient de la viande ou du poisson.

Par exemple, un bon steak d’ornithomimosaure (qui ressemble à une autruche moderne) aurait sans doute été délicieux selon le paléontologue! Celui-là, principalement herbivore et très actif, aurait eu un excellent mais léger goût sauvage.

Les sauropodes (très grands dinosaures herbivores) aussi devaient être plutôt bons. Le brachiosaure par exemple, qui avait un long cou très costaud pour s’empiffrer de feuilles d’arbres, aurait été un excellent dîner de près de 30 tonnes.

“Le cou de sauropode aurait été un met de choix”, sûrement une viande rouge bien robuste, précise Varricchio à Popular Science.

Voilà donc les recommandations du chercheur. Précisons que ces commentaires sont fondés sur le goût du consommateur moyen, qui actuellement n’aime pas vraiment les viandes aux goûts trop forts, et préfère donc souvent manger des animaux plus herbivores que carnivores…

Photo: tag préhistorique/ OliBac via FlickrCC License by

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“Think.Eat.Save”: l’ONU lance une campagne contre le gaspillage alimentaire

La lutte contre le gaspillage alimentaire, déjà évoquée au Sommet de Rio en Juin 2012, devient concrètement un enjeu mondial. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) lancent aujourd’hui une grande campagne, pour réduire les 1,3 milliards de tonnes de nourriture perdue (dans les phases de production, récolte, transformation et distribution) ou gaspillée (au niveau du détaillant et du consommateur) chaque année.

«Au niveau mondial, un tiers de la nourriture produite – soit en valeur environ 1 milliard de dollars – est perdue ou gaspillée dans les systèmes de production et de consommation alimentaire», rappelle la FAO, qui a donc décidé d’agir, en mettant en avant l’absurdité de ce constat dans un monde qui devrait passer à 9 milliards d’individus en 2050.

José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, déclare clairement qu’il s’agit, outre d’enrayer une des dérives d’un monde ultra-consommateur, de lutter contre la faim:

«Ensemble, nous pouvons inverser cette tendance inacceptable et améliorer des vies. Dans les régions industrialisées, près de la moitié des aliments gaspillés, soit environ 300 millions de tonnes par an, sont le fait des producteurs, des détaillants et des consommateurs qui jettent la nourriture alors qu’elle est encore propre à la consommation. Ceci dépasse la production alimentaire nette totale de l’Afrique subsaharienne, et suffirait à nourrir les quelque 870 millions d’affamés que compte la planète.»

D’ailleurs, et c’est assez évident, on gaspille plus dans les pays riches:

«Le volume des aliments gaspillés par habitant est compris entre 95 et 115 kg par an en Europe et en Amérique du Nord/Océanie, alors qu’en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et du Sud-Est, ce chiffre se situe entre 6 et 11 kg”.

Alors la campagne Think.Eat.Save (Pensez.Mangez.Préservez) démarre en ce début d’année. Et on ne peut que se réjouir de voir ce combat contre le gaspillage alimentaire traité peu à peu comme un vrai enjeu international. La campagne appuie l’initiative Save Food de la FAO. Et avec l’expertise de gens comme ceux de Feeding the 5000, les organisateurs du Banquet des 5000

L’idée est d’aider les producteurs à réduire les pertes, grâce à de «meilleurs méthodes de récolte, de transformation et de stokage», mais aussi d’informer le public. Le principal outil est un portail web (pour l’instant la version en français ne marche pas!) montrant diverses initiatives actuellement en cours partout sur la terre, et donnant aussi des conseils simples.

Comme par exemple faire ses courses avec une liste, acheter des légumes qui ont une tête rigolote (beaucoup trop de fruits et légumes sont jetés parce qu’ils sont biscornus), éviter les achats impulsifs, faire du compost, utiliser son congélo, finir les restes avant de remplir son frigo… Des trucs simples, des petites démarches individuelles, qui peuvent enrayer la tendance mondiale, selon la FAO.

Cette campagne fait écho au plan contre le gaspillage alimentaire lancé en France, mais aussi aux nombreuses initiatives récentes, comme le Banquet des 5000 ou les évènements organisés par Disco Soupe, en Allemagne ou dans plusieurs villes de France.

L.D.

PS: “Manger sans gâcher” à lire et écouter sur Fance Culture, apporte des éléments très intéressants au sujet du gaspillage alimentaire!

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Elvis Presley, rock’n’roll et beurre de cacahouètes

Elvis Presley était plus célèbre pour sa musique que pour ses goûts gastronomiques. Mais son affinité particulière pour la bonne bouffe bien frite du Sud des Etats-Unis était tout de même bien connue… En l’honneur de ce qui aurait été le 78ème anniversaire du King, début janvier, Npr s’est penché sur ses habitudes alimentaires légendaires et excessives.

Selon Are You Hungry Tonight, un livre des recettes favorites du King, son plat chéri était un mythique sandwich très consistant: du beurre de cacahouètes et des rondelles de bananes entre deux tranches de pain blanc, le tout frit au beurre.

Le beurre semble avoir été un ingrédient important du régime de Presley, contribuant à son impressionnante prise de poids et à sa mort prématurée en 1977, à 42 ans. Elvis a longtemps mélangé drogues et aliments gras… Un mélange explosif.

Cette tendance au gras saturé aurait atteint un point de non-retour 18 mois avant sa mort, pendant une étrange nuit d’excès. Graeme Wood a raconté l’histoire dans The Daily: Elvis était à Graceland, et s’est souvenu d’un sandwich exceptionnel mangé un jour à Denver, “the Fool’s Gold Loaf”.

Son envie d’en avaler un se fit si intense que lui et son entourage sautèrent dans un avion pour une petite balade de deux heures, suivie de la dégustation du fameux sandwich, composé d’une miche de pain entière, de margarine, d’un pot de confiture, d’un pot de beurre de cacahouètes, de bacon frit. Une course de nuit à environ 16 000  dollars…  Et 8000 calories, voire plus selon les estimations.

Selon The Daily, cette nuit de junk food, cette quête extrême fut «une des plus pures expressions du total manque de sens et d’inhibition d’Elvis, et du rock’n’roll en général».

Npr ne souhaite pas nous encourager à avaler ce genre de sandwich rock’n’roll, mais nous propose quand même une interprétation moderne du Milkshake Elvis Presley, du chef Sean Brock, qui travaille le beurre de cacahuètes et la banane dans ses menus chaque 8 janvier, anniversaire de la naissance du King. Il y a quelques années, il a eu l’idée de créer une boisson au bacon…

Jetez un œil à la recette (en anglais), la boisson contient du lard fumé, des bananes, du beurre de cacahuètes crémeux, du bourbon, de la crème glacée à la vanille, et de la graisse de bacon refroidie. N’en abusez pas…

En fait, la façon de manger complètement excessive d’Elvis Presly est même devenue une source d’inspiration de recettes, voire une catégorie de comfort food (nourriture réconfortante…), souvent à base de beurre de cacahouètes, de bananes et de bacon.

Comme  ici (pancakes aux bananes, beurre de cacahouète maison…), ici (le fameux sandwich, mais aussi le pain de petit déj’ bacon-mozza, la courge cuisinée au bacon) ou encore dans la multitude de recettes d'”Elvis Cake” que l’on peut trouver sur le web…  Souvent au beurre de cacahouètes bien sûr.

Photo: Elvis/ foilman via FlickrCC License by

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Coca-cola évoque l’obésité dans un spot télévisé

C’est une première, le géant Coca-Cola lance aux Etats-Unis une campagne de pub abordant l’obésité, en faisant appel à la responsabilité des consommateurs et en rappelant que «toutes les calories comptent pour gérer son poids, y compris celles des produits Coca-Cola et de toutes les nourritures et boissons». Plein de gens qui ont l’air très heureux et en très bonne santé sirotent des boissons du groupe et font du sport tranquillement…

Coca-Cola met en avant son «engagement à offrir plus de choix de boissons, notamment des options à faibles calories ou sans calorie, et à communiquer clairement sur le nombre de calories contenues dans ses produits».

La vidéo précise que sur les 650 boissons du groupe, 180 sont à faibles calories ou sans calorie. Le groupe se félicite aussi de la création de petites portions, de la réduction générale des calories dans les sodas aux Etats-Unis ou encore du soutien à une série d’initiatives visant à encourager l’exercice physique.

Coca veut encourager les gens à bouger leurs corps pour brûler les calories contenues dans les sodas. Un autre spot bientôt diffusé, affirme «clairement qu’une canette de Coca-Cola fait 140 calories» et «encourage les gens à s’amuser en brûlant ces calories, à promener un chien, danser, partager un fou rire avec des amis, faire une danse de la victoire après un strike au bowling…».

Une stratégie critiquée

Ce spot ne fait pas l’unanimité. Le New York Times rapporte les propos de Michele R. Simon, avocate spécialisée dans les affaires de santé publique. Pour elle, cette campagne ne fait qu’apporter de la confusion dans l’esprit des gens:

«Ils minimisent les conséquences graves sur la santé des excès de soda. Ils essayent de faire passer l’idée que le seul problème serait de trouver un équilibre entre la consommation de soda et l’exercice physique. Or, il y a beaucoup d’autres raisons de limiter la consommation de ces produits».

Harold Goldstein, directeur du California Center for Public Health Advocacy, qui a notamment lutté pour sortir les sodas sucrés des écoles, pense que Coca-Cola a la trouille… Pour lui, toujours selon le New York Times, si Coca-Cola avait vraiment voulu faire quelque chose pour diminuer la consommation de sodas sucrés, la firme aurait pu vendre ceux-ci à des prix plus élevés que les boissons à faibles teneurs en calories:

“Au lieu de dépenser des millions dans une campagne de relations publiques qui n’agit en aucun cas contre l’obésité, le diabète et les caries, ils pourraient ainsi changer la consommation de boissons des Américains de façon considérable et bénéfique ».

Enfin, John Sicher, du journal Beverage Digest note que Coca-Cola a trop longtemps éludé la question de l’obésité, en laissant les critiques monter en puissance. Et que le groupe la joue donc très stratégique. Laisser les adversaires de l’industrie du soda définir cette critique n’était pas vraiment dans l’intérêt de la firme…

XXL

Lors du débat sur l’interdiction partielle (dans les cinémas, les snaks et les restaurants) des sodas XXL à New York, le géant américain avait déjà organisé une riposte pour ne pas trop ternir son image.

Katie Bayne, PDG de Coca-Cola Amérique du Nord, bien loin de toute trace de surpoids, s’était ainsi vantée de boire des boissons du groupe à longueur de journée et affirmait qu’il n’existait «aucune preuve scientifique qui relie les boissons sucrées à l’obésité». Cela n’a pas fait changer d’avis le maire de New York…

Le Monde.fr nous recommandait alors de jeter un œil au site Sugar Stacks (piles de sucre) montrant les quantités parfois hallucinantes de sucre présentes dans différents sodas. Or, la corrélation entre excès de sucre et surpoids n’est plus à prouver.

Photo: Untitled/ wholehole via FlickCC License by

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Notre assiette en 2035: un scénario (légèrement) catastrophe

Pour le Guardian, Alex Renton a imaginé ce que mangeront deux familles anglaises en 2035, l’une aisée, l’autre fauchée. Tenter de prédire de quoi sera faite notre alimentation dans plus de 20 ans revient à donner sa vision de l’avenir, souligne-t-il. La sienne n’est pas optimiste! Est-ce que l’on pourra toujours importer des aliments? Est-ce que le changement climatique va nous pousser à laisser tomber la viande? Est-ce qu’on préparera nos burgers via des imprimantes 3D? Voilà le scénario, pas forcément réjouissant…

La famille fauchée

Il y a un potager derrière la maison. Le coût des aliments revient à presque la moitié du revenu familial (pour comparer, en France en 2007, c’est en moyenne 25% du revenu d’un ménage), alors la famille jette très peu de choses… Et voilà le menu:

– du pain complet

Le gouvernement a décrété que la farine blanche, donc raffinée, gaspillait trop de vitamines et de minéraux. Et a donc interdit le pain blanc. En plus, le prix de la farine a explosé avec la disparition des terres arables en Inde, au sud de la Russie et aux Etats-Unis… Alors plus question d’importer.

– de la viande fabriquée en laboratoire

Petit nom: Frankensteak. Née artificiellement dans des labos. Une façon de limiter les conséquences de l’élevage sur la planète? Ou une utopie alimentaire? En tous cas, le père préfère les criquets d’élevage frits.

– des patates

C’est patates à tous les repas. Même les pâtes sont à base de farine de patates. Alors les experts s’inquiètent de la dépendance à cette unique culture. En plus, de nouvelles maladies apparaissent sans cesse et aucune des variétés anciennes n’a survécu.

– du riz

La partie la plus riche du monde, l’Asie du sud-est, mange tout le riz qu’elle produit. Alors l’importation est très coûteuse. Les tentatives de cultiver du riz en Europe sont des échecs… Le riz que la famille mange est donc fabriqué à partir de pommes de terres reconstituées ou d’orge. Comme le veut la loi, toutes les marques contiennent des nano-gélules de vitamines et de nutriments.

– du fromage et du beurre

Grâce à des troupeaux de vaches génétiquement modifiées, la famille tire la majeure partie des protéines et des graisses du lait, du fromage et du beurre.

– du poisson

Le saumon est devenu un luxe rare. On mange des poissons végétariens qui ont grandi bien au chaud dans des fermes aquacoles, développés à partir de variétés tropicales (tilapia, poisson-chat…) génétiquement modifiées avec du citron, de la tomate ou des herbes pour couvrir leur goût boueux. Et selon la loi encore, ces poissons suivent un régime enrichi en Oméga-3.

– des nano-fruits

La nourriture sous forme de nano-gélules est surtout pour les riches, mais le gouvernement subventionne quand même des pilules de fruits pour les enfants. Ouf, on peut choisir la saveur!

– du thé et du café

Le vrai thé et le vrai café sont des plaisirs réservés au jour de Noël. Mais les produits aux arômes de synthèse sont très convaincants! Les pubs disent utiliser les vrais substances chimiques qui étaient dans les grains de café et les feuilles de thé.

La famille aisée

L’art de manger est devenu une haute technologie. Cette famille autorise son ordinateur à établir un programme nutritionnel, à partir des analyses biologiques de chaque individu.  Les liquides et solides à ingérer sont automatiquement fabriqués grâce à une imprimante 3D, dans ce qui était autrefois la pièce appelée “cuisine”. Mais la vraie nourriture importée (pâte au blé authentique, chocolat, fruits ou légumes plein de soleil) est très appréciée…

– le frigo intelligent

Il dit au supermarché ce qu’on doit vous livrer, il surveille sans cesse l’état de la nourriture, il veille aux bactéries et aux virus qui traînent… Il peut alerter l’ordinateur de la cuisine quand quelque chose doit être mangé rapidement et aussi neutraliser des particules néfastes.

– les aliments frais

Les aliments “frais” durent beaucoup plus longtemps que ceux de nos ancêtres, grâce à des nano-films qui empêchent l’oxygène d’atteindre les aliments.

– la vraie viande

Pour la famille aisée, pas question de toucher à la viande artificielle. Mais les habitudes carnivores sont très chères et horrifient certains…  Alors, quand les parents veulent profiter d’une pièce de bœuf Angus à 300 livres (365 euros) le kilo, ils le font avec des gens qui les comprennent.

– de la nourriture qui rassasie bien!

Beaucoup de produits sont conçus pour nous donner l’llusion d’avoir mangé plus que nous avons mangé en réalité. Certains aliments peuvent envoyer au cerveau des hormones qui signalent le plaisir et la satiété. On peut même programmer notre fraisier pour se sentir vraiment rassasié après une seule part et ainsi éviter la tentation de la deuxième part.

– de l’alcool

On peut programmer notre vin pour que des agents chimiques soient libérés à une certaine heure, pour neutraliser l’alcool dans notre sang à un moment précis. Donc un buveur ivre peut passer de l’ébriété à la sobriété en quelques minutes. Si on le souhaite, on peut programmer les boissons pour libérer  aussi des sucres et des analgésiques dans notre sang, pour traiter la gueule de bois avant même qu’elle fasse effet.

– du chocolat, du thé et du café

Les pays qui produisaient ces produits luxueux ont été frappés durement par les changements climatiques. Les guerres et les sécheresses en Inde et en Afrique de l’Ouest ont pratiquement détruit le commerce du thé et du cacao. Seulement les très riches peuvent encore se le permettre…

Alex Renton a donc une vision assez angoissante… Plus de café, plus de thé, plus de chocolat, plus de steaks, plus de légumes frais, plus de pâtes, plus de plaisir de cuisiner, plus de marchés. Et à la place des mini-gélules de vitamines, un frigo qui choisit à notre place, des OGM partout, des aliments fabriqués en labo, du riz à la patate… Un scénario catastrophe non? Espérons que tout cela n’arrivera pas dans nos cuisines en 2035!

Photo: capsules/ bongo vongo via FlickrCC License by

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Aspartame: une grande consultation publique est lancée par l’EFSA

L’autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) a annoncé hier «le lancement d’une consultation publique pour finaliser son avis, attendu en mai, sur l’aspartame, un édulcorant au pouvoir sucrant utilisé par l’industrie agroalimentaire, et objet de nombreuses critiques», rapporte le Monde.fr.

E951

D’abord, rappelons que l’aspartame est un édulcorant faible en calories, avec un pouvoir sucrant environ 200 fois supérieur à celui du sucre blanc normal.

Comme le signale l’EFSA, l’aspartame est aujourd’hui un additif autorisé, utilisé par exemple dans des boissons, desserts, confiseries, chewing-gums, yaourts, produits amaigrissants, ou comme sucrette pour le café… On identifie sa présence dans les (longues) listes d’ingrédients par son nom ou par son numéro, E951.

En février 2011, l’EFSA déclarait qu’il n’existait «pas de preuve scientifique qui justifierait une révision des évaluations précédentes de la sécurité de l’aspartame», des études scientifiques disponibles menées des années 1980 au début des années 2000. Et concluant à une DJA (dose journalière acceptable sans risque pour la santé, sur la base du poids de l’individu) de 40 mg par kilo.

Jusqu’à présent, l’EFSA s’était donc servie des données disponibles. Mais l’autorité sanitaire a décidé de réévaluer complètement la sécurité de l’aspartame.

Des risques à nouveau évalués

D’une part parce que «d’ici 2020, en vertu du règlement UE 257/2010 sur la réévaluation des additifs alimentaires autorisés, l’EFSA doit réévaluer tous les additifs ayant été autorisés dans l’UE avant le 20 janvier 2009, ainsi que leurs utilisations».

Et surtout parce qu’en mai 2011, la Commission européenne a «invité l’EFSA» à avancer la réévaluation complète de la sécurité de l’aspartame de 2020 à 2012, «suite à certaines préoccupations soulevées par des députés européens». Tout cela arrive donc bien plus tôt que prévu, pour répondre aux interrogations  sur l’aspartame…

Le sujet divise en effet les scientifiques et plusieurs études pointent des risques liés à l’aspartame, comme l’expliquait le Monde en 2009. L’aspartame est notamment accusé de provoquer des accouchement prématurés.

Pré-avis à finaliser

Alors, à l’heure actuelle, le pré-avis des experts scientifiques affirme toujours que l’aspartame «ne présente aucun risque pour la santé avec les niveaux aujourd’hui autorisés en Europe».

L’EFSA reconnait juste que la phénylalanine, un des composant de l’aspartame, peut être un risque pour les femmes enceintes atteintes de phénylcétonurie, une maladie génétique rare (des femmes qui doivent donc suivre un régime alimentaire strict).

Mais la consultation publique est chargée de critiquer ou confirmer ces conclusions avant l’avis final. L’EFSA invite «la communauté scientifique et les parties prenantes» à commenter le pré-avis, jusqu’au 15 février.

Attendons donc le printemps pour lire la conclusion finale de l’EFSA, organisme salué par les uns, critiqué pour son manque d’indépendance par les autres. Dans tous les cas, l’enjeu est lourd pour l’industrie agro-alimentaire, qui sucre un bon nombre de ses produits avec de l’aspartame.

Photo: coca cola dorps/ OmarRiva via FlickrCC License by

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Petit échantillon de mythes alimentaires…

Un certain nombre de contre-vérités circulent sur l’alimentation, sur le web, dans les supermarchés, et dans les magasins de «nourriture saine». Jane Brody, du New York Times, a décidé de s’attaquer à quelques unes de ces informations douteuses

«Pour commencer, quand est-ce que «chimique» est devenu un mot sale?», se demande-t-elle. Joe Schwarcz, directeur de l’Office for Science and Society de l’Université Mc Gill à Montréal s’est posé la question. La journaliste a lu deux de ses livres, Science, Sense and Nonsense, et The Right Chemistry, et a assisté à un symposium organisé par le scientifique. Et en tire plusieurs éléments pour nous aider à faire de meilleurs choix de «bien manger» en 2013…

Les acides gras trans, pas tous des démons

On connaît la réputation des acides gras trans sur la santé, et notamment les risques cardio-vasculaires. Mais pour le Dr. Schwarcz, «tous les gras trans ne sont pas des démons». Certains peuvent être des composants naturels de produits laitiers par exemple.

Voilà l’explication:

«Le mot «trans» se réfère à la disposition des atomes d’hydrogène et de carbone dans un acide gras. La formation des gras trans liés aux maladies cardiaques arrive quand les huiles végétales sont durcies pour prolonger la durée de vie de produits, avec un procédé de fabrication industriel appelé hydrogénation. Les gras trans naturels, comme ceux des produits carnés et laitiers, prennent une forme différente, avec des conséquences tout à fait différentes sur la santé».

Le plus consommé des «bons» gras trans est l’acide linoléique conjugué, qui selon diverses études peut aider à perdre du poids et gagner du muscle, mais aussi réduire l’athérosclérose, l’hypertension artérielle et les inflammations.

Bio ou pas bio?

On s’est déjà posé la question ici, est-ce que la nourriture bio, certes meilleure pour l’environnement, est également plus nutritive? Pour le Dr Schwarcz, certains produits biologiques peuvent contenir des niveaux légèrement plus élevés de micro-nutriments essentiels, comme la vitamine C. Mais la différence peut dépendre davantage du lieu de culture que du mode de production.

En outre, les producteurs bios sont évidemment contre les modifications génétiques. Cependant, selon Schwarcz, celles-ci peuvent être utilisées pour améliorer le contenu nutritionnel d’une culture, améliorer la résistance aux rongeurs et diminuer ses besoins en eau. Ainsi, une tomate OGM développée à l’Université d’Exeter contient 80 fois plus d’antioxydants qu’une tomate normale. En poussant le raisonnement jusqu’au bout, elle est en effet très nutritive, mais pas le moins du monde bio…

Le saumon d’élevage, un beau rose trop louche?

La plupart des saumons consommés aujourd’hui naissent dans des élevages. Ce qui provoque des préoccupations légitimes sur les polluants éventuels présents dans nos assiettes.

Une inquiétude concerne aussi la jolie couleur du saumon, produite par ajout d’astaxanthine à l’alimentation des poissons. Mais ce pigment est un anti-oxydant présent naturellement dans certaines algues. Et il est donc aussi présent naturellement dans la chaîne alimentaire pour donner au saumon sa couleur rosée.

Les noix, pleines d’avantages

Elles sont souvent accusées d’être trop grasses. Mais des recherches montrent que les gens qui mangent régulièrement des noix en quantités raisonnables pèsent moins, en moyenne, que ceux qui évitent les noix…

Le gras des noix est insaturé et sain pour le cœur. Elle sont en outre de bonnes sources de protéines, d’antioxydants, de vitamines et de minéraux. Tout cela est vrai également pour les avocats. Il suffit de ne pas en abuser…

Photo: Organic Vegetables and Fruits/ Satoru Kikuchi via FlickrCC License by

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Quelles tendances dans nos assiettes pour 2013?

Question primordiale en ce début janvier: que va-t-on manger en 2013? Comment allons-nous nous alimenter cette année? Petit tour du web de quelques prévisions et éventuelles tendances en terme d’alimentation, de cuisine et de bien manger.

1) La lutte contre le gaspillage alimentaire

On jette trop d’aliments (20 kg de déchets mangeables par an et par personne en France) et le gouvernement entend changer les choses, avec un plan national anti-gaspillage lancé en octobre. On observera donc les mesures effectives en 2013…

Cette problématique a été largement médiatisée par le «Banquet des 5000», entièrement réalisé à partir de produits destinés à être jetés. Mais le mouvement continue, avec par exemple l’organisation régulière de «Disco Soupes», des «happenings collectifs ouverts à tous d’épluchage de fruits et légumes rebuts ou invendus dans une ambiance musicale et festive».

Enfin, le site Influencia rapporte les prévisions générales pour 2013 de Marian Salzman, PDG de Havas PR en Amérique du Nord. Le paragraphe consacré à «l’austérité avec une double dose de frugalité» explique que “dorénavant, attendez-vous à voir un consommateur qui réduit d’abord sa consommation, réutilise et recycle avant de se lancer dans une nouvelle frénésie d’achats”. Voilà donc une démarche anti-gaspi!

2) Fraises blanches et donuts au foie gras

La Parisienne rapporte les mots-clés 2013 identifiés par le groupe de consulting culinaire new-yorkais Baum + Whiteman. Des tendances émergentes et pointues aux Etats-Unis, qui pourraient bien arriver chez nous. On trouve entre autres dans la liste les donuts hauts de gamme (à la gelée de foie gras ou au steak haché), le miel produit localement, les fraises blanches, les tomates vertes, l’hibiscus, les feuilles de géranium, le cidre brut, ou encore les tentacules de poulpes braisées…

3) Le fast-book

Avec 1835 nouveautés en 2012, l’édition gastronomique cartonne. JP Géné identifie dans M le magazine du monde une tendance qui marche encore plus, «la formule gagnante»: «le coffret cadeau pour une dizaine d’euros. Une jolie boîte en carton avec deux ou trois mini-instruments de cuisine censés permettre de réaliser les recettes qui les accompagnent. Coffrets raviolis maison, choco-biscuits, friands et feuilletés, sablés maison, pour ne citer que les dernières créations de Marabout». Ces «fast-books» semblent avoir de beaux jours devant eux en 2013!

4) Partager son dîner fait maison

En temps de crise, le couchsurfing de la cuisine marche bien! Livemyfood existait déjà depuis quelques temps, Beyond Croissant démarre. Le principe? «Touristes, locaux, nouveaux arrivants, étudiants en échange… Beyond Croissant propose de réinventer le repas chez l’habitant et de réunir tout ce petit monde autour d’un bon repas».

En gros, on peut s’inviter chez des inconnus ou inviter des inconnus à dîner. Pour justement découvrir ces inconnus, et leurs bonnes recettes d’ici ou d’ailleurs… Dans le genre consommation collaborative, Super Marmite permet de vendre une ou plusieurs part d’un repas à un mangeur du quartier. Une façon d’éviter le gaspillage, et de partager des bons petits plats…

5) L’acidité

Dans les 50 tendances pour 2013 du site canadien de La Presse, on trouve l’acidité… Après une surdose de desserts trop sucrés, nous allons peut-être nous tourner vers les sucres moins raffinés, comme le miel ou le sirop d’érable. Les petits fruits acides comme le sureau ou l’airelle ont ainsi des chances de plaire.

La firme américaine Sterling-Rice affirme que l’acidité est l’un des incontournables de 2013 dans les restaurants et les boutiques d’alimentation américains. Avec par exemple du jus de cerises fermenté ou une bière acide fermentée dans des barils de téquila…

6) Le retour de Burger King en France

Le géant américain du fast-food (et quand même symbole de la junk food) avait quitté la France il y a 15 ans, avec la «volonté de se concentrer sur les autres marchés à travers le monde». Un marché plus rentable aujourd’hui, face à la concurrence du gros réseau de McDo? Les Français vont-ils se jeter sur les whoppers?

José Cil, le président Europe-Moyen-Orient-Afrique de Burger King explique à 20 Minutes que «le timing est parfait», et que «le marché français est un des plus importants d’Europe, avec un marché de la restauration rapide bien établi et des acteurs stratégiques, mais notre positionnement est totalement en phase avec les attentes du consommateur français qui veut de la qualité, de la fraicheur et du goût.  Et veut avoir du choix». Pour l’instant, on peut trouver un whopper à l’aéroport Marseille-Provence, et bientôt sur une aire d’autoroute de Reims… Les autres éventuels futurs lieux restent secrets!

7) Bonnes sauces

L’édition canadienne du journal Métro nous explique que «la sauce coréenne fermentée appelée gochujang, qui agrémente le plat bibibamp» sera présente dans un grand nombre de plats. En outre, un «regain d’intérêt envers la cuisine sud-américaine a favorisé le retour de la sauce argentine chimichurri», condiment à base de piment rouge. D’autres «chasseurs de tendances» prévoient un grand succès pour l’escabèche, sauce espagnole traditionnelle à l’ail ou de l’agrodolce, cousine sicilienne.

8 ) Le Quinoa

La FAO a déclaré que 2013 était l’année internationale du quinoa. Il s’agit de reconnaître le travail des agriculteurs des Andes, qui ont «maintenu, contrôlé, protégé et préservé le quinoa, comme aliment pour les générations présentes et futures». Et d’attirer l’attention du monde sur le potentiel de la petite graine pour combattre la faim et la malnutrition. On risque donc d’en entendre parler.

9) La Kawaï food

Geek & Food nous met en garde sérieusement: «l’arrivée massive des cupcakes en France avait donné le la de la mode du  «beau mais pas forcément bon». Ces «pâtisseries» américaines ont vite été accompagnées par leurs copains les hidden cakes, les high cakes et autres crotte cakes. En 2013, on s’enfoncera un peu plus dans la tendance cucul la prale avec la dernière mode japoniaise, la kawaii food». Au programme, couleurs criardes, mini-pandas, Hello Kitty cakes… Pour mesurer le «danger imminent», Geek & food nous propose de faire simplement une recherche sur Google images

10) Du canasson dans l’assiette

Courrier International rapporte l’article de David Chazan du Times: pour le journaliste, le cheval sera la viande à la mode en 2013, malgré la quasi disparition des boucheries chevalines et la campagne de la fondation Brigitte Bardot contre l’hippophagie… De grand chefs s’en emparent sérieusement, à l’image de Bertrand Grébaut du Septime, qui a cuisiné un steak de cœur de cheval devant une assemblée médusée…

11) La cuisine note à note

Pour Hervé This, physico-chimiste qui dirige notamment le Groupe INRA de Gastronomie moléculaire à AgroParisTech, c’est une grande révolution culinaire. Avec la “cuisine note à note” s’agit de «réaliser des mets à partir de composés purs, mélangés habilement». En bref, on sait très bien isoler des composés comme l’odeur de sous-bois et de champignon. Ou le limonèle, une «odeur fraîche qui rappelle les citrons, les oranges».

Pourquoi ne pas s’en servir en cuisine? Pourquoi ne pas un jour, ranger ces composés à côté de nos flacons d’épices? C’est l’idée d’Hervé This, qui entend créer des «mets inédits, des goûts nouveaux, et une infinité de possibles pour des cuisiniers créatifs».

12) Plus de cuisine végétarienne

Le Vif (en Belgique) rapporte aussi les tendances culinaires de 2013 mises en avant par l’agence de pub américaine Sterling-Rice. Entre autres, les steaks au chou-fleur: “la popularité de la cuisine végétarienne est en croissance constante et stimule la créativité des chefs. Ainsi, les “plats de viande” tels que les steaks aux choux-fleurs et les cocktails au céleri feront leur entrée dans nos assiettes et nos verres”.

Après divers ouvrages (et même une menace de pénurie mondiale de bacon en novembre dernier!) on essaye de manger un peu moins de viande… Les flexitariens piochent donc dans les recettes et restos veggies.

13) Et encore, comme en 2012…

Il sembleraient que certaines «tendances» de 2012 vont bien continuer avec enthousiasme en 2013: les burgers gourmets-gourmands, le locavorisme via des structures comme la Ruche qui dit oui, les food trucks… On fera le bilan dans un an. Et d’ici là, très bonne année!

L.D.

Photo: Happy New Year!/ Jon Glittenberg via FlickrCC License by

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